La blonde court partout, quasiment comme une folle. Non, elle n’a pas vu de monstre. C’est pire. Elle a envie de faire pipi. Genre, vraiment beaucoup. C’est qu’en fait, elle joue très souvent avec le feu parce qu’elle sait que les toilettes sont pas tout proche et elle pense qu’elle a une grande vessie. Du coup, elle attend jusqu’au dernier moment pour aller aux toilettes. Une grosse connerie, parce que ça ne rapproche pas plus les toilettes d’elle et qu’en plus, elle risque de tomber sur le cabinet fermé. Elle refuse bien évidemment de faire pipi dehors, parce qu’elle n’est pas un mec quand même et que c’est vraiment dégradant. Elle n’est pas tombée assez bas pour faire pipi derrière un arbre. Alors, elle court à travers le nid, essayant de se retenir du mieux qu’elle le pouvait, en se mordillant les lèvres, comme si ça l’aidait à se contrôler. Ce qui doit être le cas, peut-être bien. En tout cas, elle pousse un soupire de soulagement, en arrivant dans le lieu tant convoité. Elle enlève tout son attirail, micro et tout ça, mais elle déchante rapidement, lorsqu’elle tombe sur la porte bloquée. Ce qui indique bien évidemment que les toilettes sont occupés. Titi ne dit rien. Enfin pas sur le coup, mais quand le temps passe et que personne n’ouvre, et bah elle sort de son silence. « Hm… » Qu’elle toussote. « Vous savez, qui que vous soyez… C’est assez dur à dire pour une fille comme moi, mais… Euh… » Elle hésite, parce que c’est un peu la honte quand même d’avouer ça. Tant pis, elle fait tomber le mythe de la princesse qui fait pas pipi, parce qu’elle a trop envie. « J’ai vraiment envie de faire pipi… » Elle commence à sautiller sur place, parce qu’à en parler, ça lui donne encore plus envie. Elle se dandine sur place. « Oh non, mais là quand même, dépêche toi ! » Il ou elle ne fait quand même pas comme Ulysse, la semaine passée. Se toucher dans les toilettes, tout seul, alors que le nid est empli de personne avec qui se « soulager ». « J’arrive même plus à écarter mes jambes, de peur que ça coule tout seul… » Qu’elle lâche finalement, pour lui prouver qu’elle ne ment pas du tout.

Vivre en cohabitation avec plusieurs personnes peut avoir certains avantages, mais il faut avouer que bien souvent, on y retrouve de nombreux inconvénients. Et c’est à croire que parfois, la production n’a pas réfléchie au fait que nous étions plusieurs à vivre sous le même toit. Genre, une toilette. C’est sérieux ? Ce n’est franchement pas très commode je trouve. Et donc alors que je suis à la toilette, entrain de soulager ma vessie, j’entend quelqu’un frapper à la porte. Bah c’est occupé, faudra attendre. Je ne presse pas plus qu’il le faut. Je vais bien prendre le temps de faire mon affaire quand même. Attendre une minute de plus ne tuera pas cette personne. « Vous savez, qui que vous soyez… C’est assez dur à dire pour une fille comme moi, mais… Euh… » J’écoute attentivement, remontant ma fermeture éclaire, me dirigeant vers le lavabo. Je reconnais bien la voix de Titi de l’autre côté de la porte. « J’ai vraiment envie de faire pipi… » Je souris face à cette remarque. Elle dit ça comme si c’était la chose la plus incroyable de la terre. Allo, ça va, pisser est quelques chose d’humain, blondie. « Oh non, mais là quand même, dépêche toi ! » Je suis resté muet jusqu’ici, trouvant la situation plus que cocasse. Sauf que voilà, maintenant que mes mains sont sèches, je me colle l’oreille contre la porte, la bouche près de celle-ci, essayant de tout faire pour garder mon sérieux. « Le mot de passe. » J’ai déjà dit que je suis un grand gamin ? Pour ce genre de situation, je suis incapable de me retenir, c’est plus fort que moi. « J’arrive même plus à écarter mes jambes, de peur que ça coule tout seul… » Je met ma main devant ma bouche pour retenir un fou rire. « Il me faut le mot de passe. » Je répète. C’est méchant ? Oui, certainement. Mais au combien amusant.

Titi est à la limite de tomber dans les pommes tellement elle a envie et qu’elle se concentre pour ne pas tout lâcher. Se concentrer en général, c’est pas son truc alors sur une seule et unique chose, ça lui refile un énorme mal de tête. En pensant entendre la chasse d’eau et ensuite le lavabo couler, elle a un petit espoir. Elle se jette sur la poignet en attendant que le verrou et bah, se déverrouille. Elle pense enfin pouvoir accéder aux toilettes, mais non. Non, pas d’ouverture de porte rien et simplement une voix qui se fait entendre à travers la porte. Cette personne, lui parce que c’est un garçon, il lui demande un mot de passe. Mais ça veut dire quoi ça ? « Oh non ! Pas ça ! » Qu’elle dit, qu’elle se plaint. Elle saute sur place, mais elle se rend compte que ce n’est plus une très bonne idée. Elle est vraiment sérieuse. Elle pense que d’ici une minute, elle va devoir se soulager sur elle et ça, c’est vrai-ment pas concevable. Elle va tomber dans les pommes oui, encore une fois et elle se tuera après pour avoir fait ça en presque présence de quelqu’un. La hon-te de la mort, un truc de dingue. Yityish pense le convaincre, mais absolument pas. Il insiste. « Mais c’est pas vrai ! On m’a pas dit ça, qu’on avait un mot de passe à donner ! J’ai jamais donné de mot de passe pour faire pipi ! » Qu’elle crie, limite collée à la porte. C’est vrai, elle n’a jamais entendu dire ça par n’importe quoi, c’est une vraie bêtise. « Je t’ai reconnu hein, Benjamin ! T’es vraiment pas sympa ! » Qu’elle ronchonne. Déjà qu’il s’est moqué d’elle la dernière fois, ça craint vraiment. « Je t’en supplie, j’en peux vraiment plus… » C’est limite si elle ne va pas en pleurer là. Ca se voit que lui, il n’a jamais été pressé par le pipi. Alors, dans la panique et le désespoir, elle regarde autour d’elle, pour trouver un mot à lui donner en mot de passe. Elle trouve pas. « Titi est trop jolie ! C’est ça le mot de passe ? » Elle trouve ça comme ça, au hasard.

Un mot de passe. Mais oui, pourquoi pas. En fait, je crois que si ça avait été n’importe quel autre candidat, je n’aurais pas poussé la plaisanterie, mais comme il s’agit de Titi, je ne peux m’en empêcher. Il ne faut pas croire que je fais ça parce que je ne l’aime pas, non, elle est adorable je trouve, cette fille. Pas une lumière, mais ça ne lui enlève rien. Et c’est surtout que je sais que la situation sera hilarante. J’en ai le pressentiment. « Mais c’est pas vrai ! On m’a pas dit ça, qu’on avait un mot de passe à donner ! J’ai jamais donné de mot de passe pour faire pipi ! » Je me retiens de rire à nouveau, la main devant la bouche, l’autre sur la poignée de porte sans pour autant l’ouvrir. « C’est une nouvelle règle. » Ce qu’il ne faut pas inventer. « Je t’ai reconnu hein, Benjamin ! T’es vraiment pas sympa ! » Ah non, je suis démasqué. D’un côté, j’ai rien fait pour rester incognito. « Je t’en supplie, j’en peux vraiment plus… » Sa voix se fait tellement suppliante, je crois que je commence à me sentier mal de lui faire vivre un tel moment. Je suis sur le point d’ouvrir lorsqu’elle reprend la parole. « Titi est trop jolie ! C’est ça le mot de passe ? » Ça fera l’affaire je crois. « Hm... Ouais, c’est bon. C’est vrai. » C’est vrai qu’elle est jolie. Et sur ce, j’ouvre la porte, essayant de me pousser de son chemin et qu’elle ne me renverse pas sur le passage. « Essaie de ne pas le faire dans ton pantalon tout juste en arrivant à la toilette, ça serait dommage. » Je la nargue alors, gentiment. Vous croyez qu’elle va m’en vouloir pour ça ? Juste au cas où je vais l’attendre jusqu’à ce qu’elle y ressorte.