Je le répète encore mais il ne faut pas prendre Ulysse pour un cuisinier sous prétexte qu'il est pâtissier. Il est plus calé en cuisine que la normale, d'accord mais il ne va pas faire des assiettes dignes des plus grands restaurants pour autant. Faut pas tout confondre ! C'est même le contraire en fait. Le blond est plus du genre à manger des trucs simples, comme des pâtes ou de la pizza... Il n'est pas italien pour rien hein. Bref, pas de quoi fouetter un chat. Mais aujourd'hui, il n'a pas eu la flemme de bien manger, donc de bien cuisiner. Ce repas sera diététique ou ne sera pas. Les légumes du frigo y passe, à commencer par les carottes et les tomates, même si techniquement, les tomates ne sont pas des légumes... on s'en fout. Sauf que voilà, il coupe les carottes tranquillement sur son plan de travail, dessus la planche. Il fait ça bien, ses gestes sont bien dirigés jusqu'à ce que quelqu'un fasse tomber une casserole derrière lui. Le bruit le surprend, le déconcentre et il se coupe. Non pas le petit doigt heureusement, juste une petite entaille. Génial quoi, y a des gouttes de sang sur une partie de ses carottes maintenant et comme par hasard, la partie qui est déjà coupée sinon c'est pas drôle hein. Il regarde qui est la cause de tout ça, Jouko ! « Rooh bah bravo ! Bouuuh » qu'il fait en pointant sa main ensanglantée vers son faux jumeau, en bougeant ses doigts. Y a plein de sang mais c'est surtout à cause du fait que ses mains étaient mouillées déjà, le sang se mélangeant à l'eau et donnant l'effet que c'est super grave. Il en fait tomber quelques gouttes par terre à force de faire le zouave. « Merde ! » Il se dépêche de nettoyer avant que ça sèche puis il se lave les mains. « Tu peux m'apporter un pansement s'il te plait ? »

Le seul point négatif si je puis dire de ce lieu, c'est qu'on doit tout faire nous mêmes. Je ne vais pas vous le cacher, en m'inscrivant à ce jeu, j'étais intimement persuadé que des femmes de ménages nettoyaient, que des traiteurs venaient tous les jours nous faire à manger - ou alors qui venaient le déposer dans le cellier pour qu'on puisse aller le chercher quelques minutes plus tard - et ce genre de choses. Mais en fait, non, rien de tout ça. On doit TOUT faire et je trouve que ça c'est naze. Je suis un flemmard mais ce n'est pas spécialement pour cette raison, en fait c'est surtout parce que je ne sais rien faire de mes dix doigts. Et oui voilà. Je ne suis nul, je ne sais même pas foutre les assiettes et les couverts dans le lave-vaisselle, en réalité je crois que je ne suis qu'un bon à rien en tâche ménagère. Je sais pas passer le balai. Ni l'aspirateur. Mais à côté de ça j'essaie, je veux dire.. je tente. Pour ne pas qu'on dise que je ne fous rien, je veux dire. Je ne suis pas celui qui fait le plus, c'est sur, mais pas non plus celui qui fait le moins disons le. Enfin soit j'ai une petite faim et je ne sais pas qui doit s'yl coller ce midi mais j'entends du bruit dans la cuisine. Du coup je pénètre dans la pièce et je vois qu'un blond s'affaire à je ne sais quoi, dos à moi. Je crois reconnaitre Ulysse, enfin de toutes façons il est quasi-impossible que ce soit Esteban parce que, je sais pas, je l'imagine pas cuisiner en fait. Je contourne la table mais fait tomber ce qui ressemble à une casserole qui vient s'échouer quelques centimètres plus bas sur le sol. Oups ! J'ai pas fait exprès. Le pire c'est que c'est vrai. Le blond se retourne et me montre ce qui semble être une blessure. Quoi c'est moi qui ai fait ça ? Pas volontairement je veux dire. Il m'accuse presque le bougre ! « Tu peux éviter de pointer ton moignon vers moi s'teuplait » c'est pas joli à voir. Evidemment j'abuse quand j'emploie le terme moignon à vrai dire ce n'est qu'une entaille mais ça a l'air quand même sérieux. Il s'affaire à nettoyer les gouttes qu'il disperse un peu ici et là et me demande d'aller cherche un pansement. En tant normal j'aurais fait trainer la chose en disant que j'hésite etc mais on va pas abuser, je l'adore Ulysse ! Je hoche la tête positivement et je me dirige vers la salle de bain où se trouve le placard pour les secours et puis prends la boite des pansements. Une fois arrivé de nouveau à la cuisine je me dirige vers lui. « Tu veux que je te le mette ? Comme les enfants ? » manque de bol y en a pas avec des petits dessins dessus. Quoi qu'il en soit j'en sors un de la boite et puis je lui fous direct sur le doigt qui fait la gueule. Honnêtement je me serais passé de ce petit épisode mais c'est un peu de ma faute.. je me sentirais presque coupable. Presque. « J'imagine que tu ne peux plus travailler dans ces conditions, étant donné que tu es maintenant handicapé » mais, évidemment, je ne me proposerais pas pour prendre ta place. Evidemment.