À peine quelques heures auparavant, mon avion atterrissait sur le sol américain, me ramenant là où j’avais séjourné quelques semaines durant, bien à l’abri dans le petit nid douillet, confectionné avec amour par Cupidon chéri. J’avais décidé d’y revenir, malgré l’avis de mes proches – qui bien sûr, me déconseillait cette mauvaise publicité. Il n’y avait que Fry pour comprendre, pour accepter mon choix. Et c’était le seul avis qui comptait vraiment, en toute honnêteté. Je me fiais très peu au jugement de mon père et de sa petite clique mondaine. Ma mère, quant à elle, n’avait fait qu’oser les épaules. Elle avait autre chose à penser que ce que je faisais de mon temps. C’est donc dans le premier vol en direction d’Hawaii que j’avais sauté, mettant en suspend, pour quelques jours, voir quelques semaines encore, mes projets d’avenir. Que ce soit pour ma carrière ou dans ma relation avec mon compagnon et nouvellement fiancé.  Hey oui, à croire qu’il s’en passe des choses en un mois. J’avais le sentiment d’être encore au premier jour, juste avant mon entrée dans ce nid, avec toute cette équipe qui me tournait autour pour me préparer pour ce grand évènement. Cette fois-ci, toutefois, c’était différent. J’allais arriver alors que tout un chacun s’affairait à ces petites besognes. Ça me convenait autant que la frasque habituelle qui m’entourait. Un retour tout en douceur. Reprendre mes quartiers dans cette résidence ne risquait pas d’être bien difficile. La première chose que je fis fut de m’approprier un lit vacant dans mon ancienne chambre, et de déposer mes effets dans ce casier qui portait encore mon nom – et heureusement délaissé par mes anciens camarades. Je scrutais la montre que j’avais au poignet. Il était encore beaucoup trop tôt pour aller dormir. Je décidais donc d’aller faire une trempette dans la piscine extérieure. Au mieux, j’y croiserai quelqu’un, et au pire, j’y resterai seule, ce qui n’était pas plus mal. Semble-t-il que c’était mon jour de chance, car à peine avais-je mis les pieds dans l’eau que Benjamin s’invita.  Un fin sourire étira mes lèvres. « Oh, Benjamin. Ça fait un moment quand même. » Assurément, il ne devait pas s’attendre à me trouver là. Voir même à ce que je sois encore dans les parages. « Je suis de retour, étonnant, non? »