Ohana se couche enfin. Genre, elle savait très bien qu'elle allait dormir dans les draps de Fake Lover, tout de même, mais ça ne l'empêche pas de savourer. Elle réprime un léger soupire de satisfaction en pinçant ses lèvres, ne prêtant pas franchement attention à la masse à côté d'elle déjà dans le lit. Soit c'est Jacqueline - c'est vendu, il s'appelle comme ça maintenant - soit c'est un autre parce qu'elle s'est trompé, elle s'en fout. Largement même, ce qu'elle veut, c'est dormir. Après s'être débarbouiller, après avoir enfilé une vieille robe courte du fenua, et après avoir fait un tour, elle pouvait enfin profiter du petite nuit de sommeil. C'est ce qu'elle s'était permis de penser. Râté. "Hm." Elle ne répond pas vraiment, elle bouge surtout pour se dégager une peu de la couverture qui lui tient trop chaud. Il entend son prénom, puis son envie de bisou, ce qui la fait grimacer, d'un dégout certainement très exagéré. "Va voir ta mère." Pour rester polie et ne pas choquer la marmaille qui regarde l'émission parce que c'est un pseudo programme pour la famille. Ouai, Ohana pense à ça en ce moment précis. Elle balance ça d'une voix légèrement cassée, la tête dans son oreiller. Putain qu'il va lui faire regretter de ne pas avoir changer de partenaire, elle le sent déjà gros comme une patate. Il ne paye rien pour attendre, c'est certain. Elle souffle, se tournant de son côté. D'une main, elle se saisit de son crâne et d'un seul geste, elle le pousse pour le faire se rallonger et garder une certaine distance entre lui et elle. "Me fait pas chier Pétunia, si tu veux vraiment t'endormir..." Parce qu'il est pas prêt de le faire s'il commence son jeu.

Il n'a pas de maman. "T'as de la chance." Elle ne répond pas forcément sans réfléchir, si c'est le cas, il a vraiment de la chance. La famille c'est une chose assez sacrée à Tahiti, mais elle n'a pas vraiment hérité de ce gêne. C'est pas tellement grave, la séparation aurait été plus difficile que ce que ça ne l'a été en vérité. Assez plombée par le sommeil, ce n'est pas vraiment le moment de la faire chier, mais plus elle va le repousser, plus il va l'emmerder. Ce cercle viscieux, oh god, qu'elle ne le connaît que trop bien. Alors même si elle se laisse aller à le repousser avec toute l'indélicatesse dont elle peut faire preuve, Ohana ne peut pas s'empêcher de réprimer un sourire, se mordillant l'intérieur ses joues. Il est si énervant qu'elle en viendrait presque à en être amusée par sa connerie, mais elle ne doit pas le montrer. Oh non, quitte a jouer la chiante du couple, elle n'en a rien à péter. Quoiqu'il l'énerve vraiment à dire son prénom de cette manière. Elle n'en dit rien. Elle le laisse faire, sachant pertinemment qu'il était en train de la mater comme un vieux vicieux qui n'a pas vu de cul ou de cuisses tout simplement depuis des lustres. Elle lève les yeux au ciel, avant que sa dernière phrase ne la fasse réagir autrement. Oh oui, qu'elle ne va le laisser mener le truc à sa convenance. "Oh mais... J'crois que je risque de faire des rêves inconvenants moi aussi..." Se rapprochant de l'oreiller de Pétunia, elle lui adresse un petit sourire tout aussi feint que lui, preste doux, chaste, candide. "Je n'osais pas te le dire mais... Dès que je t'ai vu, tu m'as trop fait de l'effet... C'est pour ça que j'ai décidé de rester avec toi et..." Elle baisse un peu sa tête, faussement gênée... "J'ai peur qu'en t'embrassant, je ne puisse plus me séparer de toi..."

Ohana fini par entrer dans le jeu d'Isaac. Elle sait pertinemment qu'il ne la laisserait absolument pas dormir et qu'elle est bien trop perturbée par tout ce qui arrive pour le faire, alors autant rire un petit peu avec lui. Quoique rire est un bien grand mot, une bonne grosse exagération, parce que ce n'est pas franchement l'éclate totale. Il doit prendre son pied en voyant bien qu'il l'irrite un peu, mais il ne comprend pas que tout ça ne mènera à rien. Ohana, c'est une cinglée. Elle ne changera jamais d'avis: elle ne l'embrassera pas, il peut toujours espérer. Ils peuvent même rester dans leur lit, éveillé, pendant trois nuit en suivant, qu'elle ne cédera pas. En soit, l'obstination pour elle est loin d'être un défaut. Au moins, on sait que ce n'est pas une opportuniste de merde qui retourne sa veste à chaque moment où ça l'arrange. Non, franchement, pauvre Pétunia, il n'est pas tombé sur la partenaire la plus facile. Entrant donc dans son jeu, elle le regarde de ses yeux faussement candide, se pinçant et mordillant sa lèvre sensuellement sans le savoir. Elle ne joue jamais de rôle, mais pour le coup, c'est plutôt drôle. Parce qu'elle sent au plus profond de son coeur qu'elle ne peut plus vivre sans lui, elle se doit de lui avouer que l'embrasser ne ferait qu’aggraver son cas et qu'elle deviendrait en quelques sortes un boulet d'amour qu'il n'a pas envie de traîner derrière lui. Ohana porte la main sur son coeur, restant pendue à ses lèvres, attendant une réponse. Isaac veut bien l'aider à passer outre ses pulsions. "T'es vraiment très gentil tu sais... Mais je ne pense vraiment pas que ce soit une bonne idée tout de même..." Petit sourire sur le bout de ses lèvres, elle caresse le visage de son moche partenaire, du bout de son index. Elle se retient de rire, continuant jusqu'à son menton. "... Si jamais je tombe amoureuse de toi, qu'est-ce qu'on va faire?... Je sais que nous ne sommes pas fait l'un pour l'autre..." Elle fait une moue plus grossière, simulant la tristesse. "Jamais tu ne pourras m'aimer comme je t'aime... C'est mon petit coeur, que tu veux briser?" Non, c'est les couilles qu'elle n'a pas qu'il veut briser. Finalement, il l'amuse plus qu'autre chose.