Le prime se termine sur l'élimination de monsieur toilettes aka stan, de la fantômette aka taylor et de Maddy, la partenaire de Percy. Je m'éclipse naturellement du prime, je n'ai pas besoin de m'éterniser là et décide d'aller faire un tour dans le jardin pour m'aérer l'esprit. J'ai besoin de me vider la tête, j'ai vraiment pas envie de passer la même nuit que celle qui a suivit le second prime. Une nuit pleine de pensées. Trop de pensées. Ayant volé une cigarette dans un paquet qui se trouvait dans le salon, je m'empresse d'allumer celle-ci. J'inspire une grande bouffée de fumée que je recrache quelques secondes plus tard, me sentant déjà plus apaisée. Ma marche dure une quinzaine de minutes plus ou moins et une fois celle-ci terminée, une fois retournée au point de départ, je décide de partir à la recherche de Percy. A cette heure-ci, il doit certainement être dans son lit et après un détour par la salle de bain pour me brosser les dents, c'est dans sa chambre que je me rends. J'ai déjà repéré son lit une fois et je me dis qu'étant donné que sa partenaire a filé ce soir, il y aura peut-être un peu de place pour moi. C'est Errol qui doit se demander où je suis. Marchant à pas de souris dans la pièce, je finis par me pointer devant le lit de Percy et par chance, il est là. «ça te dérange si je me mets là ?» Et je lui indique la place libre en pointant simplement mon indexe dans cette direction. «Je... Ce que je t'ai dis tout à l'heure, ça devait pas sonner comme un reproche.» Je décide d'entamer la discussion avant même de m'asseoir dans son lit. «J'aurais même rien dû dire en fait.» Je me mords les joues de l'intérieur, j'attends qu'il réagisse et j'espère qu'il ne m'en veut pas trop. C'était déplacé. «Je suis désolée.»

Je m'étais présenté devant le lit de Percy en sachant que si je ne venais pas lui parler tout de suite, je n'arriverais certainement pas à fermer l'oeil et à passer une nuit agréable. J'étais venue pour m'excuser de paroles qui n'auraient pas dû être prononcées. Debout devant son lit, je lui demandais l'autorisation de grimper dans celui-ci. Il me donna l'autorisation rapidement et je m'installais alors, de façon un peu maladroite, sur ce lit qui n'était pas le mien. Me mettant simplement assise, je passais mes bras autour de mes jambes et posait mon menton sur mes genoux. J'avais appris à connaître Percy il y a de cela trois semaines déjà, un peu plus si l'on compte notre première rencontre pendant les castings et j'aurais dû savoir que ce genre de phrase n'était pas à prononcer devant un homme comme lui. Il l'avait compris comme un reproche, ce que je pouvais comprendre. Mon ton n'était sans doute pas le plus adéquat lorsque je lui avais fait une remarque sur sa nuit intime avec sa partenaire. «Je sais comment tu es Percy.» Je le rassure en quelque sorte. Je lui fais comprendre que tous les moments passés ensembles n'ont pas rimés à rien et que je ne suis pas restée sourde à tout ce qu'il a pu me dire. J'ai bien compris qu'il n'était pas l'homme d'une seule personne et je ne lui ai pas demandé de l'être non plus. Du moins, c'est pas ce que je lui demandais.«C'est juste que ... J'sais pas ce qui m'a prit. C'était une petite pique, rien de plus.» Je cherche à poser des mots sur le fond de mes pensées mais ça n'est pas forcément quelque chose de facile. Parfois je suis un vrai moulin à paroles et à d'autres moments, lorsque les sujets sont plus importants, je suis incapable d'aligner deux phrases qui ont du sens. C'est pitoyable. Je baisse les yeux, inspecte le mur d'en face. «J'veux pas que tu penses que je suis une petite nana bien sympa qui s'amourache du premier gars qui passe. Je ne fais pas dans l'exclusivité non plus.» Je n'ai jamais cherché à avoir de relations sérieuses après tout. Je n'ai jamais cherché à savoir ce qu'était l'amour et je me suis bien souvent contenté d'amourettes sans sens. «J'pensais juste que tu tenais un peu à moi. » Que je murmure alors. «C'est con ce que je dis.» Complètement con. «J'savais pas que tu te taperais une blonde dès la deuxième semaine de jeu. Alors que tu ne tentes pas forcément quelque chose avec moi. Comme si je ne t'intéressais pas assez pour passer ce genre de moments.» Je m'enfonce non ? Arf, je me sens minable. J'ai presque envie de me cacher sous la couverture.

Il a sans doute raison de penser que je me préoccupe bien trop de ce qu'il pense, je me préoccupe toujours un peu de ce que les gens peuvent bien penser de moi. Ce qui ne semble pas être le cas de Percy. J'aimerais être comme lui, j'aimerais être libre de tout jugement. Mais de toute évidence, ce n'est pas mon cas et il le sait. Il s'en est rendu compte et a tenu à me le faire savoir en insistant sur le fait que cela fait trois fois que je ne veux pas lui donner une mauvaise image de moi. «C'est sans doute que ton avis compte pour moi.» Je n'ai pas d'autre choix que d'admettre l'évidence, avouer ce qu'il sait déjà. Il ajouta ensuite une phrase dont j'eu beaucoup de mal à en saisir le sens. Que voulait-il dire par 'qui que tu sois, ça importe peu' ? L'incompréhension me fit légèrement froncer les sourcils tandis que je remontais légèrement la couverture sur mes pieds. «Ça veut dire que t'en as rien à faire de ma personnalité ? Je comprends pas trop.» Je faisais certainement fausse route en affirmant cela, on ne s'en fout pas de la personnalité des gens que l'on apprécie ou que l'on côtoie simplement. Et selon lui, il n'était pas non plus question de savoir si il m'appréciait ou non.  Bien. Je n'avais rien de plus à ajouter à ce sujet, préférais rester muette et le laisser reprendre la parole. Il était sérieux tout à l'heure. «Est-ce que je t'attires réellement ? Fin, je veux dire est-ce que je suis pas simplement la première imbécile qui passe dans le coin et qui se laisse apprivoiser. » J'avais dis à voix haute ce que j'aurais dû pensé à voix basse. Oups. Une fois de plus mes joues s'empourprèrent légèrement et je pris l'initiative de remonter la couverture jusqu'à mes oreilles pour cacher mes joues rouges. Percy en décida autrement puisqu'il se rapprocha de moi, releva mon menton et m'obligea à planter mes iris noisettes dans les siennes. Une nouvelle question fût prononcée par mon interlocuteur. Une question qui me prit de cours. Une question qui me surpris par le franc parlé du candidat, pourtant j'aurais dû m'y attendre. Pourtant je le connais. Raclant ma gorge pour éclaircir ma voix, je décidais de lui livrer la vérité. Rien que la vérité.«Je suis venue parce que je ne voulais pas avoir de problème avec toi. Pas avec un candidat que j'apprécie.» Moi je n'ai pas peur des mots, je n'ai pas peur de lui dire ce qu'il en est. Je l'apprécie et cela ne m'engage à rien dans le fond. «Alors non, je ne suis pas venue pour cela. » Je voulais avant tout que notre entente reste comme celle que nous avions toujours connu, que notre relation ne soit pas gâchée par une parole malheureuse prononcée lors d'un prime. «C'est comme ça que tu me vois ? Comme une fille qui passera certainement un jour à la casserole ? » Juste comme ça ? J'attends une réponse. J'attendais de sa part qu'il soit clair. Il est vrai que je n'attendais pas du sérieux, que j'étais joueuse moi aussi mais avant de le considérer comme une proie, je préférais le voir comme un ami avec qui il serait possible de passer du bon temps. Un ami avec des avantages. Un sex-friend dans le langage courant. Pas comme un type qui passe à la casserole. «Si c'est comme cela que tu me perçois, vaut mieux que tu oublies ce que j'ai pu te proposer, ce que j'aurais pu apprécier faire en ta compagnie. » Ôtant sa main de mon menton, je détourne alors la tête. Je devrais sans doute partir, je devais sans doute le laisser seul si c'est la vision qu'il a réellement de moi.

Je faisais fausse route par rapport aux paroles qui venaient d'être articulées par le candidat qui se trouvait à mes côtés. Je ne comprenais pas trop où l voulait en venir, je n'arrivais plus à être sur la même longueur d'ondes que lui alors que nous n'avions pas de problèmes avant ce soir. J'avais l'impression que tout partait en cacahuète et je n'aimais vraiment pas cela. Les bras croisés sur mes deux jambes, j'écoute l'anglais m'expliquer le fond de sa pensée. Tout de suite, je me sens rassurée par ce qu'il me dit. Ce sont des paroles que j'aimerais enregistrées et réécouter lorsque je ne vais pas rien. Des paroles qui veulent dire qu'il n'en a rien à faire de mon histoire, tout du moins que celle-ci ne change pas sa vision de moi-même, parce qu'il aime ma compagnie. Il aime passer du temps avec moi et le reste n'a pas vraiment d'importance. C'était ce que j'avais besoin d'entendre mais je reste muette. Mes lèvres restent closes un moment. Jusqu'à ce que je lui demande si je ne suis pas simplement la première idiote du coin qui lui cédera. Après avoir poser cette question, je me sens réellement idiote parce que j'en connais d'avance la réponse. Non, il ne me considère pas comme cela et je suis vraiment trop ridicule lorsque je cherche à me rassurer de cette façon. Je m'exaspère et j'ai l'impression de passer pour une imbécile. Mon dieu, c'est affligeant et il faut que je me ressaisisse.  «Non, ce n'est pas l'impression que tu m'as laissé. Il faut que j'arrête de poser ce genre de question.» Soufflais-je alors en haussant les épaules. Oui, il faut vraiment que j'arrête de chercher à avoir son affection ou des mots doux de la part du candidat. Il n'est pas comme ça et cela doit rentrer dans ma tête. Et je suis pleine de bonne résolution, je suis prête à retrouver le lien que nous avions jusque maintenant. Un lien amusant, sans prise de tête et doté d'une ambiguité que je raffole. Pourtant, je ne peux m'empêcher de me braquer lorsque quelques minutes plus tard, il me qualifie d'une façon que je n'aime pas. Une fille qui passe à la casserole, ça ne peut pas être vue de façon positive par la fille en question. Il est chiant parce que une fois de plus j'ai l'impression que l'on s'éloigne. Si c'était de ma faute les fois précédentes, j'estime que c'est de la sienne désormais. Ses paroles n'étaient pas adaptées et je veux qu'il s'en rende compte. Une fois de plus, l'anglais me donne une explication qui me rendrait presque fautive de me comportement. Une fois de plus. «Percy, tu me plais et tu le sais. C'est pas une raison pour me demander si je souhaite passer à la casserole ce soir. C'est pas de cette façon que ça se passera tu sais.» Ce sont des choses, des moments qui doivent se faire naturellement. J'ai besoin de savoir que pour lui, je ne suis pas uniquement cette fille qui passera à la casserole et qu'il oubliera ensuite. Je ne veux pas qu'il se désintéresse de moi par la suite parce que je lui ai donné ce qu'il voulait. J'ai pas envie qu'il me zappe parce que mon aventure ne pourrait pas être la même si il n'était pas là. Mais Percy, habile de ses mots, arrivent une fois de plus à me faire retrouver le fil de ses pensées. Il arrive à remettre les choses en place dans ma petite tête et honteusement, je ne peux qu'admettre une chose, il a raison. Il sait toujours très bien comporter vis à vis de moi, ne s'est jamais montré comme quelqu'un de déplacé alors je devrais tout simplement arrêté de penser qu'il est là uniquement pour jouer avec moi et me jeter par la suite.  «Je suis conne.»C'est la première chose que je trouve à dire. C'est le fond de ma pensée. Sans dire un mot de plus, comme pour me faire pardonner du comportement que j'ai pu avoir jusque là, je me rapproche délicatement du candidat dans le lit. Me tournant sur le flanc, sans dire un mot, je viens déposer un délicat baiser sur le bord de ses lèvres. Ce n'est pas grand chose mais pour moi, ça veut déjà dire beaucoup.