+Elin

Je suis d'humeur plus que taquine aujourd'hui, ou plutôt ce soir. Je suis dans un esprit un peu particulier, où je pourrais faire un peu n'importe quoi, de faire quelque chose de complètement irréfléchi et spontané. Et alors que je trainais dans les couloirs, à la recherche de quelque chose de fun à faire ce soir, j'aperçois Elin rentrer dans le placard à balais. Pour quoi ? Oh, je suppose qu'elle devait chercher un balais peut-être ? Ou bien chercher un produit d'entretien, peut-être qu'il n'y a plus de liquide vaisselle ? Il y a tout un tas de raisons, mais elles m'importent peu en réalité. Je me dis que Elin peut-être la distraction dont j'ai besoin ce soir, autant pour elle que pour moi. Je me faufile dans son dos, tel un prédateur chassant sa proie, et ni une ni deux, je pose ma main délicatement sur ses yeux, tandis que mon corps se plaque à son dos, l'obligeant à s'engouffrer dans le ridicule espace pour refermer la porte derrière nous. « Shhh... » Mon souffle vint s'écraser contre sa nuque, me demandant si elle m'a reconnu. J'ai bien envie de garder le mystère encore un peu et je pourrais aisément le faire. La lumière est éteinte, et la porte fermée, l'obscurité a rapidement pris place dans le placard. Si je n'avais pas mes mains posées, je ne saurais pas du tout situer les courbes de son corps. Cependant, il faudrait que je ne parle pas, et ça c'est assez problématique. « T'as déjà fait l'amour dans un placard à balais ? » Je demande innocemment alors que ma main arrête de cacher ses yeux, maintenant que c'est devenu inutile, pour longer son bras en une simple caresse. Je me demande si elle a reconnu ma voix, j'imagine que oui quand même.

Parfois, c’est à ton tour de faire la vaisselle et dans ces cas-là c’est jamais drôle. Surtout quand il y a plus de liquide vaisselle et que t’en cherches partout mais que t’en trouves pas. Quelqu’un me dit d’aller voir dans le placard à balais. Je m’y rends, un peu septique tout de même. Et là, je surprends une conversation des plus étonnantes. « Va de retro satanas ! » Meilleure injure, j’ai pas ! Je suis CHO-QUE. J’ai juste entendu « fais l’amour dans le placard à balais » et ça me suffit. C’est dégoûtant ! Surtout que tout le monde s’y rend dans ce placard. C’est un peu le lieu insolite de la saison. J’ai même fais un cache-cache une fois dedans. Bref, j’ai pas envie de savoir qui va baiser avec qui là-dedans. Enfin si, je sais déjà qu’il y a Aaron à vrai dire. J’ai bien reconnu sa voix. Le fourbe ! Je suis tellement déçu que je m’empare du premier objet qui me vient sous la main et qui se trouve être un balais justement et je bloque la porte du placard avec. Tant pis pour lui et son amant. Ils veulent baiser, qu’ils le fassent en toute intimité mais j’ai certainement pas envie que des yeux chastes du genre ceux de Gaëtane voient ça. Alors voilà, je les ais enfermés. C’est mal, je sais et je regrette déjà mais bon. J’irai les délivrer plus tard, tant pis. Je reviendrai ni vu ni connu. En tout cas, je m’éclipse en direction de la cuisine pour finir ce que j'ai commencé et m'enfiler une glace. Je la mérite, je crois.

Ce que je vais faire dans le placard à balais à une heure aussi tardive ? C’est une très bonne question. Milou est un peu du genre maladroit voyez-vous, et monsieur a renversé l’intégralité de ses croquettes en voulant attraper la seule et unique au poisson se trouvant sous toutes celles à la viande. Résultat des courses, un sol jonché de croquettes extra-moelleuse pour chien et une rouquine qui doit nettoyer tout ça car c’est à elle que la production a donné le chien. Bref, rien de bien passionnant. Je n’allume pas la lumière, je commence à connaître les lieux. Au moment où j’attrape l’objet de mes convoitises, la porte s’ouvre et se ferme aussitôt. Je n’ai pas le temps de faire ou de dire quoi que ce soit que quelqu’un vient poser une main contre mes yeux, pour m’empêcher de voir quoi que ce soit, et coller son corps au mien. « Shhh... » Parce qu’en plus le jeune homme qui fait ça est un mystérieux. D’accord. Pardon ? Comment je sais qu’il s’agit d’un jeune homme ? Beh tout simplement car une nana avec autant de muscles et une carrure aussi large et carrée, ce n’est pas possible. Ou alors c’est la fille de Denzel Washington. Il est tellement proche de moi que je peux sentir sa respiration contre la peau de mon cou. Je n’ose pas parler, ni même bouger. « T'as déjà fait l'amour dans un placard à balais ? » Faire l’amour dans un placard à balais ? Je fronce les sourcils un instant puis une moue surprise prends place sur mon visage. Aaron ? On dirait bien sa voix en tout cas. Mais pourquoi fait-il ça ? Il ne serait pas du genre à sauter sur tout ce qui bouge quand même. Quoi qu’il en a le physique. Il daigne enfin me laisse voir la lumière du jour, ou du noir dans notre cas, et en profite pour laisser ses doigts caresser légèrement, tendrement mon bras. Je dois avouer que tout cela me fait frissonner. Au moment même où j’allais prendre des initiatives, donner ma réponse, la porte s’ouvre à nouveau. « Va de retro satanas ! » Et la porte se referme aussi sec. Mais la clé est tournée dans la serrure. Nous voilà bloqué ici, lui et moi, avec aucune activité intéressante à faire. ] « On dirait bien que certaines personnes sont un petit peu dérangés ici. » Bien évidemment je parle du fou qui nous a enfermés. Glissant entre ses mains, je viens lui faire face. Mes bras prennent place autour de son cou et mes mains se perdent dans sa nuque. « Où en étions-nous déjà ? » Ma voix se veut volontairement mielleuse. S’il veut jouer, il a déjà perdu. « Ah oui, ai-je déjà fait l’amour dans un placard à balais. » Je marque une courte pause, laisse mes lèvres s’approcher de son oreille pour venir y murmurer quelques mots. « Non mais, il y a une première fois à tout. »

Était-ce vraiment Sacha que j'ai entendu s'insurger derrière la porte ? Je n'ai même pas le temps de vérifier que la porte est bloquée, par je ne sais quelle façon. Je dois avouer que sa réaction m'amuse beaucoup dans tout les cas. Je pose mon regard sur Eli, esquisse un sourire en l'écoutant. « On dirait bien que certaines personnes sont un petit peu dérangés ici. »« T'es peut-être même enfermée avec la plus dérangée d'entre elles... » Je dis, l'air de rien, même si elle parlait en l’occurrence de la personne qui venait de nous enfermer. Bien, nous sommes bloqués mais c'est pas comme si j'avais voulu sortir tout de suite de toute manière. « Où en étions-nous déjà ? » Oui, c'est vrai, où en étions-nous ? Je rejoins ma main à la sienne, pour l'attirer contre moi. On en était ici, non ? Mon autre main se pose sur sa taille et elle profite de la proximité de nos deux corps pour me susurrer quelques mots à l'oreille. Alors comme ça, elle n'a jamais fais l'amour dans un placard à balais... et elle ne serait pas contre essayer apparemment, sans préciser quand évidemment. « Je l'ai jamais fait dans un placard non plus... et j'aimerais beaucoup tenter l'expérience... » Oh je dis ça, juste comme ça... C'est presque sans rapport avec la situation hm. Bon, peut-être pas en fait. Je ne suis pas le plus doué quand il s'agit de faire des sous-entendus subtiles, vous vous en êtes surement rendus compte depuis le temps. Ce n'est pas pour autant que je vais dire que j'ai envie de faire l'amour avec elle, là, tout de suite, parce que je ne me pose pas encore la question. Tout ce que je fais, c'est me laisser guider par l'instant présent. Alors je continue mon jeu, je caresse sa peau nue, venant délicatement passer mes mains sous son haut pour effleurer son dos sans sa permission.