Je suis dégoûté de ne pas avoir pu assister au prime de la veille. J’avais de la fièvre, et je suis resté au lit. A la base je m’en foutais, je voulais quand même y aller, rien à faire. Mais je me suis endormi, et les autres candidats ont probablement jugés qu’il serait préférable de me laisser pioncer. Tsss. Du coup j’ai tout loupé. Mais heureusement quand ils sont revenus se coucher, ils m’ont tout raconté. La principale animation étant les enchères. Mouais, je me dis du coup que ça va, je n’ai pas manqué grand-chose. N’ayant pas une énorme cagnotte, je doute que j’aurais pu remporter quoi que ce soit. Ou alors il aurait fallu que je me ruine. Et tout ça pour quoi, un ou deux indices ? Mais ce qui m’intéressait le plus, cela allait de soit, était de savoir qui s’est retrouvé éliminé. Stan, Taylor et Maddy. Bon ce ne sont clairement pas des candidats que je vais pleurer, ayant aucunes affinités avec les trois. Mais je me dis que cela a quand même dû en affecter certains. Comme toujours de toute façon. Ma partenaire quant à elle, est rentrée du prime complètement saoule. Alors qu’il me semble qu’elle n’est pas du genre à boire. En tout cas elle m’a fait un sacré numéro. C’est qu’elle est quand même plus fun alcoolisé, y a pas à dire. Mais bon je vais pas lui conseiller de rester bourrée toute la journée pour que sa compagnie me soit plus agréable. Bref, je me réveille ce matin, et je vais beaucoup mieux. Ma fièvre est passée. Je suis sur pied pour cette nouvelle journée. Et j’ai envie de faire un truc gentil pour ma partenaire. Ouais je suis comme ça. Petit dej’ au lit ? Mouais, je me dis qu’elle va avoir du mal à émerger, ou pas forcément très faim,  peut être que je devrais la laisser tranquille ce matin. Je vais peut être pas lui imposer ma présence tout de suite. C’est dans l’après midi que je la recroise, dans le salon, installée sur le canapé. « Ana banana » Que je la salue. Oui j’ai envie de l’appeler comme ça. « Tu sais que t’étais un sacré numéro hier soir ? J’aurais dû te prendre en vidéo » Pourquoi n’y ais je pas pensé ? Faut dire que je n’étais pas forcément au plus haut de ma forme non plus. « T’as faim ? J’ai fais des crêpes, si t’en veux. » Et je suis le roi des crepes en plus. « Ça va ? »

Finalement à part ma petite escapade dans les bois qui s'est très vite terminée dans les vestiaires à manger des aliments dont mon estomac n'a pas l'habitude d'ingurgiter en compagnie de Tilda. Je n'ai pas vraiment eu la foi de m'aventurer autre part. Pour une fois dans ma vie j'ai jouée ma loque. La raison de cette flemme ? La gueule de bois. Je n'imaginais pas un contre-coup si violent. Franchement, j'avais lu des études à ce sujet, mais c'est véritablement dangereux ?!! Je ne pense pas me prendre une nouvelle cuite de si tôt. Enfin je dis cela maintenant, mais si le prime prochain est comme celui de la semaine dernière... Ne vaut mieux pas faire des promesses en l'air. Trop risqué. Si je reprends de l'alcool, il faut qu'au préalable je calcule exactement ce que mon corps et mon cerveau peut supporter. Ne pas dépasser le stade pompette tant bien même la soirée est nulle et limitée. Aussi si je me suis autant ennuyé c'est parce que mon binôme était aux abonnés absents. Je ne l'avais pas vu de la soirée. Lui qui aime être l'attraction première lorsque l'occasion se présente je me demandais bien où il avait pu se cacher. Dans notre lit apparemment. Enfin ça je ne l'avais remarqué que très tôt dans la matinée. Oui mon retour fut tout de même floklorique... enfin je crois. C'est tout de même assez flou. Je me rappelle être tombé dans la piscine, habillée. J'étais avec Noah... un brun. On a discuté, de quoi ? Alors là on m'en demande trop. Bien que cela soit perturbant, je dois dire que je m'en sors plutôt bien. Je ne crois pas avoir fait de bétises. Étant assise, presque allongé, tranquillement dans le canapé, je décide de fermer les yeux le temps d'une dizaine de minutes. Juste quelques minutes. Mais c'est impossible.Tiens, le grand gaillard s'est réveillé et apparemment en meilleure forme que dimanche. N'ayant pas le courage de répliquer, j'esquisse un petit sourire et dit d'une petite voix : «Bah j'étais juste trempée lorsque je suis rentrée... non ? » L'inquiétude me guette. Bah oui, qu'est-ce que j'aurais pu faire d'autre honnêtement. « J'ai fait quoi ? » dis-je soudainement inquiète. Je tapote alors le coussin se trouvant près de moi. Viens t'asseoir et raconte moi tout signale mon regard. Mais l'appel du ventre et étonnamment plus fort. « Je veux bien les crêpes en premier et toi en second. » Taquinerie ? J'essaye de m'y mettre bien que cela ne soit pas mon fort. « J'irais mieux avec les crêpes. » Non, je ne voulais pas m'étendre sur le sujet. Ça va ? Qu'est-ce que je n'aime pas cette question. Elle est à double-tranchant, représente mille et une réponse. C'est plus un piège qu'une question de bienséance. « Et toi, tu n'es plus malade ? » dis-je tout de même, un poil inquiète, pour sa santé. "Tu as tout de même manqué dimanche soir, alors essaye de ne pas être malade souvent." dis-je à moitié entre mes dents. Oui bah je ne vais pas non plus trop lui tendre la perche.

Elle était juste trempée quand elle est rentrée, elle est mignonne. V’la qu’elle s’inquiète de ce qu’elle aurait pu faire. « Tu te souviens pas du striptease que tu m’as fais ? Et après t’as essayé de me sauter dessus, j’ai dû refreiner tes ardeurs… Un vrai gentleman ce Eryk. Cela ne te dit rien tout ça ? » Ouais, bon en vrai je viens de tout inventer, mais chuuuuut, ça elle ne le sait pas et peut être qu’elle va croire à ma connerie, sait on jamais. Après tout il me semble qu’elle ne se bourre quasiment jamais la gueule, donc elle n’est pas très au fait de ce qu’elle pourrait ou non faire une fois dans cet état. Je lui demande si ça va, parce que je suis quand même un peu inquiet voyez-vous. Et c’est pas la question que tu demandes juste par politesse, non je me soucie vraiment de la réponse. Mais elle la balaye, décrétant que ça ira mieux avec des crêpes. Pas maintenant que je dois compter sur ses confidences. « Alors je vais te chercher ça. » Je pars dans la cuisine, récupérer l’assiette de crêpes que je viens juste de faire. J’attrape deux cuillères, le nutella, le sucre, et même la chantilly. Je mets tout sur un plateau ça sera plus simple à transporter. Et je reviens avec le tout dans le salon. « Voilà pour mademoiselle. » Je m’installe ensuite à ses côtés. Si je suis toujours malade. « Nope, ma fièvre est tombée ça va mieux. Je pète la forme même. Il en faut plus pour m’avoir. J’ai tordu le coup à ce virus. » Une petite prise de karaté, et nia, envolé. Mais en tout cas, je lui ai manqué au prime, haaaan, n’est ce pas trognon. « Ah, je comprends mieux pourquoi tu t’es saoulée maintenant, c’était pour tenter d’oublier mon absence. » que je réplique en plaisantant. « Mais t’inquiètes pas, je serais d’attaque pour les autres primes. Obligé. » Pas question que j’en loupe un autre, non non. C’est alors que je prends soudainement une expression beaucoup plus sérieuse. « Je sais que je peux passer pour le type immature qui ne prends jamais rien au sérieux mais… Si jamais un jour t’as besoin de parler ou quoi, je suis là. Je sais écouter. » Si si je vous assure. Je sais quand même être sérieux quand il le faut.

Je tombe des nues, bien que je me doute fortement que c'est une blague, c'est obligé que ça en soit une sinon je dois faire des tests, vérifier que je n'ai pas une double personnalité, du genre elle ne se réveille que lorsqu'une partie de mon cerveau est endolorie par l'alcool. Ne l'ayant jamais habitué à ce genre de substance je suis sûre que cela arrive. Peu, rarement, mais il doit certainement y avoir des cas qui y ressemblent au moins un minimum. Bon sang c'est dans ce genre de situation qu'on a besoin d'affaires qui ne se trouve pas à portée de main. "Dis-moi que tu rigoles, je n'arrive qu'à soixante pour cent à déceler tes blagues, alors s'il te plaît." dis-je avant de poser l'une de mes mains sur ma tête. Peut-elle arrêter de cogner juste cinq minutes? Ce serait fort gentil et fort redevable vu comment je l'alimente et cela depuis des années. Elle n'a franchement pas à se plaindre. Il n'a pas le temps de me répondre qu'il part chercher les crêpes. Je me demande si ce n'est pas un subterfuge pour éviter de répondre à ma question. Qu'à cela ne tienne je peux être une véritable hyène quand je m'y mets. Le voilà de retour, en très peu de temps je dois l'admettre. Tout est disposé sur un plateau. "Mais dis moi tu as tout bien préparé." dis-je en prenant le sucre, j'ouvre le couvercle et commencer à le regarder glisser de son emballage pour finir sûr ma crêpe dorée. "On dirait une petite famille." dis-je en rigolant. Mais rien que le fait de le dire à voix haute me fait une petite pointe au coeur. Je deviens alors un peu rouge. Gênée je lui tends le sucre sans croiser son regard. Je n'aime pas, je n'arrive pas à être naturel suite à des phrases, des propos trop gentils, mielleux, amicaux. Je rebondis alors très vite sur son état de santé. "Le clown de service est alors de retour! et non si j'ai bu c'est parce que je m'ennuyais..." Bon c'est vrai que s'il avait été là cela n'aurait pas été la même chose. J'entends par là qu'il est du genre à mettre de la bonne humeur n'importe où, où il passe alors oui cela aurait été plus divertissant comme soirée. Mais jamais je ne lui ferais le plaisir de lui avouer de vive voix. Parce qu'au fond Eryk et moi on a jamais été véritablement sérieux tous les deux. On est toujours à s'envoyer des piques, jouer à un jeu de gamins, oui c'est vraiment ça. Rien n'est pris au sérieux. Puis je ne lui rends pas la vie facile. Je n'y arrive pas et pour la première fois Eryk me tends une perche. Sans aucun jeu de mots en accompagnement. Rien. Son ton sérieux me surprend. Je m'enfonce alors dans le canapé, laisse mon goûter en plan et le regarde attentivement. Est-ce que j'essaye d'y déceler une faille? Où est la blague? Il n'y en a donc aucune? "Ok." dis-je finalement avant de me rabattre de nouveau sur ma crêpe. J'attends quelques minutes avant de rebondir, pour voir sa réaction face à ma nonchalance, pour le tester une nouvelle fois. "J'aime pas me confier. Lorsque je le fais c'est parce que quelque chose ne tourne pas rond et que je ne comprends pas pourquoi. Je ne comprends pas vos réactions en temps normales et quand je dis vos j'évoque les humains en général. La société." dis-je en toute franchise. Il a décidé de jouer carte sur table, allons-y. "Mais après je sais écouter alors si tu as besoin." Autant, tout de même, lui rendre l'appareil.

Ana est en train de s’inquiéter que mes dires puissent être vrais. C’est ça le truc avec moi, c’est que je plaisante tellement, qu’au final, on ne sait jamais quand je suis sérieux et où je ne le suis pas. Je trouve ça assez marrant moi. Bon, est ce que je pousse le vice ou je lui annonce que c’est une blague ? Allez je suis gentil. « Ah ouais non, je me suis trompé autant pour moi. Ça devait être juste dans mes rêves en fait. » Evidemment il faut que je réponde encore sur le ton de la plaisanterie. Mais bon au moins c’est bon, elle peut se rassurer, elle ne s’est pas déhanchée à moitié à poil devant moi, ni à chercher à abuser de ma personne. Même si j’aurais adoré voir ça, cela aurait été franchement drôle. Je vais ensuite récupérer les crêpes que j’ai préparé tout à l’heure. « Et ouais, je fais pas les choses à moitié. » Qu’est ce que vous croyez, je fais les choses bien. "On dirait une petite famille." Ce qui est amusant c’est de la voir immédiatement rougir et éviter mon regard. J’ai bien constaté qu’elle n’est jamais à l’aise avec ce genre de phrases amicales. Je ne réponds rien, ne désirant pas la mettre plus dans l’embarras. Elle a de la chance parce que d’habitude, j’aime bien en jouer et le rendre encore plus mal à l’aise. "Le clown de service est alors de retour! et non si j'ai bu c'est parce que je m'ennuyais..." Donc. « Ce qui revient au même. Puisqu’avec moi, tu ne te serais assurément pas ennuyée. CQFD. » Et puis finalement, à la surprise générale, je prends un ton et un air sérieux. Oui oui Eryk sait être sérieux. Incroyable mais vrai. Il semblerait qu’elle ne s’attendait pas à de tels propos. Elle doit être en train de jauger si je blague ou non encore une fois. Finalement elle se contente d’un simple ok, avant de retourner à sa crêpe. C’est tout ? Je ne sais pas pourquoi, je sens que le silence est de rigueur en l’instant présent. Alors je dis rien, et me prépare une crêpe. Avec du sucre, et du nutella. Puis c’est alors qu’elle reprend la parole.  "J'aime pas me confier. Lorsque je le fais c'est parce que quelque chose ne tourne pas rond et que je ne comprends pas pourquoi. Je ne comprends pas vos réactions en temps normales et quand je dis vos j'évoque les humains en général. La société." C’est marrant, elle parle comme si elle ne faisait pas parti de la catégorie des humains. Fin bon, je suis pas sur de saisir tous ses propos. Le rapport entre le fait qu’elle ait du mal à nous comprendre, et le fait de se confier. Ou alors elle se confie sur le fait qu’elle ne nous comprend pas ? Non mais c’est vraiment bizarre de dire nous sans l’inclure, parce que bon aux dernières nouvelle, elle fait parti de la société, justement. Je sortirais bien une connerie, mais je me retiens. Cela briserait le moment. Et je perdrais en crédibilité sur le fait que je puisse rester sérieux. "Mais après je sais écouter alors si tu as besoin." Comment elle pique ma formulation. Après me confier à une fille de 20 ans, je trouve ça un peu plus compliqué mais… De toute façon pour l’heure, je n’ai rien sur le cœur que j’aimerais partager. Pas encore du moins. « Moi c’est toi que j’ai dû mal à comprendre parfois. » Autant être honnête. Elle est quand même assez différente des filles de son âge. « On est deux sacrés spécimens quand même, chacun dans notre genre. » Oui quand même. « En tout cas je prends note. Je saurais où te trouver si jamais il me prend l’envie de me confier. »