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 Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19

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Paloma

Paloma
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MessageSujet: Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19   Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19 EmptyLun 13 Oct 2014 - 0:39

La bibliothèque est l'un des endroits que Paloma affectionne le plus et pourtant, elle n'y est jamais. A vrai dire, elle y furète, y laisse son empreinte dans la forme d'un livre manquant et s'évanouit aussi sec parce que le soleil, le ciel, le vent, l'air marin, l'eau, tout ça, l'appellent. Elle est plutôt du genre à lire dehors, bien installée, l'esprit qui flotte à trois mille et les sens aux aguets. Mais ce soir, c'est pas le cas. Déjà parce qu'il fait plutôt frais à l'extérieur mais surtout parce qu'elle n'a plus rien à lire, Paloma. Alors elle glisse sa silhouette élancée dans la pièce feutrée et laisse la pulpe de ses doigts caresser les multiples rayonnages, une moue pensive aux lèvres. En fait, elle hésite beaucoup trop. Les livres aussi, doivent avoir du sens et elle est exigeante, un peu compliquée. Le style doit être beau, aussi gourmand qu'un Nabokov ou transcendant que Proust et l'histoire doit lui parler. Paloma est du genre romanesque, elle a besoin de vibrer avec les héros, de s'attacher à eux, de les détester parfois, d'espérer la résolution de leurs troubles et de sentir son cœur se tordre si l'oeuvre se finit mal. C'est comme ça, elle ne se contente pas de lire, elle vit l'histoire, y trouve des points communs avec sa propre existence et transpose sur les héros les réactions qu'elle a eues ou pourraient avoir. Cependant, elle n'aime pas trop apprécier un livre, parce que ça fait mal en quelque sorte : quand on termine un ouvrage qui nous a transporté, c'est toujours douloureux, comme un deuil. On doit faire le deuil d'une histoire plus forte que toutes les histoires, laisser partir des personnages qu'on a l'impression de connaître et puis vivre la déception cuisante amenée par le livre suivant, condamné à souffrir la comparaison. Finalement, ses doigts arrêtent leur course insatiable sur un recueil de poèmes de John Keats et Paloma sourit, d'une esquisse qui vrille le cœur mais n'est destinée à personne d'autre qu'au poète disparu depuis longtemps. Même s'il préfère un Rimbaud ou un Apollinaire, Keats tient une place particulière dans son âme, pour sa mélancolie, son romantisme, ses vers langoureux. Alors elle se saisit du livre comme d'une sucrerie et se pelotonne dans un fauteuil moelleux, joliment recroquevillée sur elle-même, plongée dans l'ouvrage. Ses doigts délicats tournent précieusement les pages jusqu'à tomber sur son poème préféré, celui qui inspira jusqu'au grand Fitzgerald : Ode à un rossignol. Keats est comme elle, fragile et évanescent, discret, garant d'une beauté (des mots, dans son cas) qui ne se dévoile pas aisément ou à la première lecture. Transfigurée par les vers saisissants de l'Ode en question, Paloma met quelques secondes à entendre la porte claquer et lorsqu'elle relève des yeux rêveurs de son livre, c'est pour les poser sur Percy. Elle le dévisage quelques secondes, pensive, et se replonge dans son poème sans décrocher un mot parce qu'aucun ne se bat en duel pour s'envoler hors de ses lèvres. En fait, elle sait pas quoi lui dire. Paloma ne force personne à apprécier sa compagnie et les propos de l'anglais ont été clairement assimilés ; tout ça, ça le gonfle. Ok, très bien, mais ce jeu, c'est avant tout son jeu, à lui. Un jeu dans lequel elle s'est glissée aisément, espérant récolter quelques informations, en apprendre davantage sur lui, s'en rapprocher peut-être. Mais si la seule chose qu'il espère en retirer c'est un orgasme et un nombre fluctuant de points, et bien c'est pas son cas. Du coup, elle préfère ne plus rentrer dans son jeu et faire naître une frustration qui n'est pas son moteur premier. Faut pas croire, ça la fait pas rêver de le remballer pour se faire passer pour une nana inaccessible, alors que c'est pas le cas et que c'est pas ça. Paloma a besoin de connaître les gens pour les apprécier pleinement, elle a besoin que ses relations aient du sens et Percy fonctionne différemment. Ca ne veut pas dire qu'ils ne s'entendront jamais, seulement que le chemin est sans doute plus sinueux qu'ils le pensaient de prime abord.
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MessageSujet: Re: Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19   Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19 EmptyLun 13 Oct 2014 - 19:10

Une bibliothèque, il y en avait longtemps eu une, dans la maison de ses parents. C'était celle de son père, grand amateur d’œuvres existentialistes, et il se rappelait n'avoir eu le droit d'y mettre les pieds qu'à de très rares occasions, peut être parce qu'il avait très tôt manifesté une attitude insoumise, celle d'un gosse qui avait plus souvent connu les bras de ses nourrisses que ceux de ses propres parents. Il n'y avait jamais eu de place pour la tendresse, dans sa famille, et si aujourd'hui il agissait comme si l'homme qu'il était devenu ne s'en portait pas plus mal, il n'était pas difficile d'imaginer que grandir dans un climat austère lui avait coûté quelques souffrances, à un âge où tout le monde avait apparemment décidé qu'ils ne formeraient une famille que sur photo. Ah, des photos, il y en avait eu pas mal, où chacun s'était caché derrière un petit sourire trompeur, pour feindre une harmonie de façade. Il ne voulait pas repenser à ce qu'avait été son enfance, mais il était de plus en plus souvent confronté à ce genre de souvenirs. C'était comme s'il faisait d'inévitables parallèles, entre ce à quoi il était confronté ici, et ce qu'il avait vécu. S'il avait repensé à la bibliothèque de son père, c'est parce qu'il se tenait devant la porte de celle du nid, et que tout ça lui était alors brusquement revenu en tête. Ça l'avait automatiquement freiné dans son élan, si bien qu'il n'était plus certain de vouloir entrer à présent. Pourtant, après quelques instants d'une fausse réflexion, il finit par s'enfoncer à l'intérieur de la pièce, non sans automatiquement tenter de distinguer une présence, n'importe laquelle, pourvu qu'elle lui occupe l'esprit. La dernière fois, il y avait eu Tilda, et leur discussion hautement profonde lui avait évité toute association d'idées malvenue. Mais ici semblait régner un calme paralysant, ainsi c'était bien la première fois depuis son entrée dans le nid qu'il devait à ce point espérer que quelqu'un entre, ou sorte de derrière une allée. Décidant d'avancer au sein de l'espace, il crut entendre le bruit d'une page qu'on tourne un bruit qui n'aurait assurément pas attiré son attention s'il n'y vit pas la preuve qu'il y avait bien quelqu'un, non loin de là où il se trouvait. Alors il continua d'avancer, et ses yeux se posèrent plus rapidement qu'il l'aurait pensé sur une Paloma absorbée par la lecture d'on ne sait trop quel bouquin. L'anglais, quant à lui, décida de s'approcher, doucement, sans vouloir donner l'impression qu'il la cherchait, parce que ça n'était pas tout à fait le cas, ni qu'il se réjouissait de la trouver ici, même si c'était déjà un peu plus véridique. Depuis l'épisode de la douche, l'anglais ne savait plus tellement s'il avait intérêt ou non à maintenir le dialogue, parce qu'il avait beau l'apprécier, il avait l'impression qu'ils se comprenaient plus difficilement qu'avant, où il avait eu le sentiment d'être sur la même longueur d'ondes que la brune. Peut être qu'il était surtout un petit peu frustré, en soi, de recevoir des signaux contradictoires qu'il était de moins en moins capable d'interpréter. La brune lui plaisait, c'était évidemment physique, mais elle était aussi l'une des candidates pour qui il pouvait commencer à développer un petit peu d'affection, et ça il ne l'avait pas franchement montré. Alors il ne savait pas s'il avait intérêt à rester là, pourtant c'est ce qu'il décida de faire, en s'asseyant face à elle, et en l'observant un petit instant. « T'allais sûrement faire comme si j'étais pas là, alors change surtout rien à tes plans » qu'il fit donc, peut être encore assez maladroitement, peut être comme s'il lui reprochait en soi de l'avoir tellement pris au mot qu'elle n'était plus disposée à lui accorder elle-même un tant soit peu d'attention. Dans le fond, c'est vrai que ça le déstabilisait un petit peu, ce silence, alors qu'habituellement il leur était si naturel d'échanger. Là, l'ambiance était plombée, et lui il était plus frustré encore qu'il aurait pensé l'être.
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MessageSujet: Re: Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19   Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19 EmptyMer 15 Oct 2014 - 0:46

Paloma a beau avoir les yeux rivés sur son ouvrage, tant et si bien qu'ils peuvent analyser chaque fibre composant le papier, elle sent la présence de Percy. Elle ressent le regard qu'il coule sur elle, elle distingue la respiration régulière de son souffle et le visualise, tout entier, sans même lever les yeux sur lui. Même quand il s'avance sans bruit, même quand il s'assoit en face d'elle, elle sait qu'il est là parce qu'il est le genre d'homme à avoir une aura. Percy dégage un truc, un truc palpable, qui s'impose et s'infiltre partout même quand on ne le regarde pas. Distraitement, Paloma tourne une page de son recueil, la tête ailleurs. La présence de Percy la trouble et ça l'empêche de se concentrer sur les vers de Keats. Alors elle s'interrompt, stoppe net la course de ses yeux sur tendre est la nuit, la reine lune et un essaim féerique d'étoiles. En fait, elle comprend pas et ça la déstabilise. Elle comprend pas ce que Percy fait ici, en face d'elle, alors qu'elle conserve un silence religieux. C'est pas son genre à lui d'attendre une attention qui vient pas et c'est cette faille dans le système qui lui fait abandonner son livre pour le visage de l'anglais. Paloma ferme l'ouvrage sur ses genoux et relève son jolis minois pile au moment où l'anglais ouvre la bouche. « Non, je te laisse le monopole de l'indifférence » qu'elle glisse, indolemment, en rivant son regard neutre dans le sien. A vrai dire, elle comprend pas bien sa phrase et le reproche qu'elle y sent briller. Déjà parce que c'est faux, elle ne prétend pas faire comme s'il n'était pas là, parce qu'il est là et que chaque centimètre carré de sa peau est capable de s'en rendre compte. Ensuite, c'est pas son genre. Son genre, c'est plutôt de pas avoir les mots faciles, de préférer un silence reposant aux répliques maladroites et après leur dernière entrevue, Paloma n'est pas certaine que les mots qui tentent de se frayer un chemin hors de ses lèvres soient tendres ou même mérités. « Je vois pas ce que tu me reproches. Je vais dans ton sens, je te facilite la tâche, je ménage ta frustration ça devrait te plaire. » note Paloma. Le pire, c'est qu'elle plaisante pas : elle se montre conciliante. Percy ne veut plus jouer ? Et bien très bien, elle ne jouera plus. Il imagine que c'est leur relation qui le dessert ? Elle reprend ses cartes. C'est aussi simple que ça. Paloma n'aime pas les conflits, elle déteste les histoires et généralement, quand elle apprécie la personne, elle se dérobe immédiatement aux batailles rangées. Même si elle est certaine d'avoir raison, même si elle en a envie parfois, de s'imposer, même si elle pense pouvoir remporter une joute verbale... Elle laisse tomber. Parce que s'engueuler, c'est une perte de temps. « Tu sais Percy je force personne à rechercher ou apprécier ma compagnie » lance-t-elle en vrillant sur lui un regard pénétrant, intense. Mais vrai. Paloma ne va pas changer pour lui plaire, elle ne compte pas non plus écarter les cuisses plus facilement sous prétexte que c'est la finalité qu'il recherche à chaque fois qu'il adresse la parole à une nana. Et c'est pas par fierté, malgré ce qu'il a pu sous-entendre. C'est pas non plus par manque d'attirance, ou d'alchimie, parce qu'elle n'est pas aveugle au point de ne pas la percevoir. C'est parce que le sexe n'a jamais été le but du jeu. Son but, à elle, c'était de le découvrir, d'apprendre à le connaître, de voir plus loin que son image de gosse de riche méprisant et méprisable. Elle a en partie réussi ; Paloma l'apprécie malgré ses défauts ou peut-être pour ses défauts. Mais elle a en partie perdu, aussi ; elle ignore toujours tout de Percy, si ce n'est les rares détails qu'il accepte de lâcher, du bout des lèvres. « Mais puisque tu es là de ton plein gré... » Paloma a une idée derrière la tête et c'est pas ses mots suspendus en l'air, retenant leur souffle avant la chute, qui diront le contraire. Ni son visage qui s'éclaire instantanément sous des mots plus doux, plus vaporeux, des mots qui lui ressemblent davantage que la neutralité voilée qui colle si mal à sa voix soyeuse. « ... tu pourrais peut-être m'éclairer » Pensive, volontiers sibylline, Paloma bat de ses longs cils dans sa direction et le couve d'un regard appuyé mais évanescent, qui ne dure qu'un instant avant de redevenir aussi léger que le frôlement d'une plume sur la peau. Ses lèvres pulpeuses s'arquent dans un demi-sourire, un sourire à la Mona Lisa qu'on n'arrive jamais à déchiffrer et il flotte quelques instants, jusqu'à ce que ses mots le balayent. « Je me demande à quoi tu ressembles sans ta caricature de gosse de riche et ton masque de séducteur » Qui es-tu Percy ? C'est ce qui semblent demander son regard félin qui glisse avec avidité sur sa peau et s'en repaît. Paloma a besoin de discerner quelque chose d'autre, elle a envie de lire au-delà des apparences, au-delà de leur jeu. Elle dit pas qu'ils le reprendront jamais, c'est inéluctable, elle pense seulement que pour colmater la faille créée entre eux, faut du vrai.
Percy

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MessageSujet: Re: Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19   Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19 EmptyJeu 16 Oct 2014 - 1:27

Peut être bien qu'elle ne s'était pas attendue à ce que Percy s'attarde autour d'elle, qu'il passerait son chemin et irait se trouver une autre compagnie que la sienne. Sauf que non, l'anglais n'était a priori pas encore assez con pour délibérément la snober, elle, alors qu'en soi depuis le début s'il y en avait bien une qui avait voulu lui laisser chance, c'était l'espagnole. Les mots qu'il avait eu à son égard dans la cabine de douche avaient été influencés par la frustration qu'il avait ressenti sur le moment, comme à chaque fois qu'elle jouait un jeu ambivalent avec lui. Au départ, cette frustration avait été minime, parce qu'il avait trouvé ça divertissant, de se renvoyer la balle à travers des échanges pour le moins équivoques, de tenir le rôle du mec qui ne lâche jamais l'affaire, quand la brune avait longtemps campé celui de la fille qui sait se faire désirer. Seulement, il avait perdu en patience, et s'était peut être demandé, c'est vrai, si elle ne tirait pas une certaine satisfaction à se jouer de lui. Alors il s'était dit que peut être la brune s'amusait simplement à tester les limites du trou de cul de service, comme il avait déjà été amené à le penser à l'époque des castings. Mais lui qui avait longtemps trouvé curieux qu'elle s'intéresse à ce qu'il était vraiment était ici confronté à un certain désintérêt auquel rien ne l'avait vraiment préparé. Alors c'est peut être pour lui montrer indirectement que lui n'était en fait pas vraiment résolu à la jouer comme ça qu'il prit la parole, il est vrai de façon maladroite. La brune releva alors la tête, et il ne sut même pas quoi dire au moment où sa répartie le confronta à l'un de ses principaux défauts : quand il était blasé, il laissait échapper des mots dont il était par la suite amené à regretter la portée. Il la laissa alors poursuivre, la mine excessivement neutre, l'air impassible. « Alors dans ce cas, les règles du jeu me plaisaient finalement mieux telles qu'elles étaient avant » qu'il articula en se cachant derrière son tempérament de joueur, celui là même qu'elle avait plusieurs fois remis en question, alors qu'à cet instant il était atteint d'une façon un peu plus profonde que simplement par le biais de son ego. Mais c'était beaucoup plus simple pour lui de prendre la peine de minimiser les faits, de prétendre qu'il ne s'agissait là que de la manifestation de l'orgueil blessé d'un joueur qui ne supporte pas de voir la situation lui échapper. En l'occurrence, ici, c'était leur complicité qui lui donnait l'impression de se faire la malle, et il détestait cette idée au point qu'il en aurait presque envie de renverser une étagère, par impulsion. Mais il n'en ferait rien, ce ne serait pas lui. « Non, c'est vrai, tu ne forces personne » qu'il consentit malgré tout à articuler, un peu plus bas, un peu plus timidement peut être. Elle ne forçait personne, dans la mesure où lui appréciait sa compagnie depuis le début, et en dépit de tout ce qui avait pu être dit. A cet instant, il avait eu comme l’irrépressible besoin de lui hurler que non, elle n'avait pas besoin de changer qui elle était pour qu'il l'apprécie, même s'il avait insinué le contraire, qu'il l'avait peut être pensé aussi pendant un moment. Mais c'était idiot, parce que Paloma était et resterait l'une de ses meilleures rencontres dans le jeu. C'était le genre de fille avec qui il pourrait vraiment devenir très pote, alors qu'il n'en avait jamais vraiment eu, des potes. Alors ça restait un aveu léger, c'est sûr, mais ça n'en était pas moins sincère. Il ne savait pas trop s'il cherchait à la rassurer ou juste à rétablir la vérité sur au moins un point, mais le fait est qu'elle pourrait le prendre comme elle voulait. La brune reprit alors la parole, et il crut deviner qu'elle avait une petite idée derrière la tête. Attentif, mais pas nécessairement tranquillisé, l'anglais attendit qu'elle annonce clairement les choses, à savoir qu'elle voulait, une fois de plus, essayer de comprendre ce qu'il y avait sous tout ce  avec quoi il jouait lui-même pour apparaître la plupart du temps comme un cliché pur et dur aux yeux des autres. « Si cette fois je consens à te dire que tu te poses les bonnes questions, est-ce que ça te suffit ? » qu'il souffla, les yeux rivés vers les siens. C'était peut être le fait de sentir cet échange un peu plus fragile que tous les autres qui l'amenait ici à coopérer davantage. Dieu sait qu'habituellement, il aurait répondu par une autre question, l'aurait baladée assez habilement. « Quoi qu'il en soit, je retire rien à ce que j'ai pu te dire l'autre jour : quoi qu'il puisse y avoir, c'est pas dit que t'apprécies de le découvrir. » Il préférait qu'elle n'en soit que trop avertie, parce qu'il la savait désireuse de le percer à jour, mais qu'il y ait quelque chose serait-ce vraiment une bonne nouvelle, si au final le constat s'avérait particulièrement déplaisant ?
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MessageSujet: Re: Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19   Ode to a nightingale ~ 14.10, 23h19 EmptySam 18 Oct 2014 - 15:15

Il règne une atmosphère singulière dans cette bibliothécaire. Lourde, chaude, feutrée, mais dénuée du caractère équivoque qui englobe généralement leurs échanges. Paloma et Percy se regardent sans oser un geste l'un vers l'autre, sans prononcer un mot plus haut que l'autre. C'est une drôle de bataille rangée qui essaye d'arrondir les angles au lieu de provoquer un conflit, c'est une tentative d'armistice fébrile et maladroite parce que les belligérants ignorent ce qu'ils sont censés indiquer au sein des papiers officiels. C'est différent, entre eux. Pas mieux, pas moins bien, pas figé dans le marbre, juste particulier. Paloma avance lentement, précautionneusement, sur le fil, oscillant, vacillant, entre le caractère inflammable, impétueux, de l'anglais et ses pas en avant. Ils sont minimes, insondables, maladroits mais ils sont là et elle se doute que le faire doit écorcher cet ego impressionnant duquel il se pare tout le temps alors qu'il sert à rien. Son ego, malgré ce qu'il semble croire, c'est pas une force. C'est un piège qui l'isole des autres, c'est une épée de damoclès au-dessus de son crâne ou un poids en fonte qui pèse sur ses mots, ses pas, son âme, si tant est qu'il ne l'ait pas encore vendue, celle-ci. Paloma est fascinée par son caractère anguleux qui n'accepte aucune compromission. Percy a un tempérament belliciste, le genre à aimer les conflits et à prendre son pied en forçant les autres à se briser pour le satisfaire. Mais elle, elle casse pas. Elle semble peut-être fragile avec ses airs de fée, de danseuse étoile, de silhouette évanescente et si fine qu'on pourrait la déchirer en lambeaux en serrant trop fort. Pourtant c'est faux, Paloma c'est un roseau. Elle plie, mais elle rompt pas. Elle est assez malléable pour glisser entre les doigts, insaisissable, Assez souple pour bondir hors d'atteinte. Et assez peu fière pour rechercher la médiation, la conciliation. C'est pas pour autant qu'elle s'écrase, elle sait seulement faire passer un message avec une douceur toujours sincère, toujours prévenante. Même quand elle a l'éclat d'une lame. « Tu peux pas balayer le plateau comme un enfant capricieux et attendre que la partie reprenne son cours quand tu l'as décidé » note Paloma dans un sourire vaporeux qui flotte sur ses lèvres sans jamais vraiment s'y épanouir. Ses yeux font d'ailleurs de même, effleurant le visage de l'anglais sans jamais s'y poser avec la grâce fragile d'un papillon. La partie s'arrête et parfois c'est pas plus mal. Y'en a une autre qui débute, différente mais pas moins bien. Il n'a pas eu tort, au fond. Ce petit jeu aurait fini par être lassant, pour lui comme pour elle. Pour lui, parce que Paloma aurait pu se dérober à lui à de nombreuses reprises. Pour elle, parce que Percy ne lui confie rien de plus que ses phrases de beau parleur, jolies, languides, mais creuses. Et vaines. C'est pas ce qu'elle recherche d'une complicité qu'elle nie pas mais le problème, c'est que leurs attentes diffèrent. « Mais t'en fais pas, certaines seront ravies de récupérer mes pions » souffle-t-elle, un sourcil railleur joliment arqué. Percy est séduisant, il le sait. Une partie laissée en plan, c'est l'occasion de la poursuivre avec une autre qui recherchera la même finalité que la sienne et qui ne le frustrera pas sans chercher à le faire. Paloma ne comprend pas pourquoi il a ce besoin presque vital de se glisser dans toutes les failles qu'il rencontre et de tout ramener au sexe, comme si c'était la seule chose qui valait la peine d'être vécue. C'est bon, diablement bon, elle dira jamais le contraire mais seulement quand c'est profond, quand c'est intense, quand on partage plus qu'une attirance qui s'évaporera aussitôt consommée. C'est dommage, de se gaspiller aux quatre vents. Ce qui rend une relation intéressante, exaltante, c'est le fait qu'elle soit unique. Si toutes ses conversations amènent inexorablement un tour entre des reins accueillants, elles se ressemblent. Y'a plus aucune saveur dans un lieu commun, non ? Paloma ne fait pas l'amour à tour de bras, parce qu'elle cherche à offrir plus qu'un orgasme. Elle a besoin de s'abandonner, entièrement, de donner du sens à ses soupirs, de faire en sorte d'aimer et d'être aimée même si qu'une illusion qui dure pas plus longtemps qu'un orgasme. Elle a besoin de s'économiser, pour se donner pleinement, sincèrement, sans que ça ne soit mécanique, des gestes répétés maintes fois et rejoués d'un homme à l'autre, qui font le job mais qui deviennent si conscients de leur effet qu'ils en perdent en spontanéité. Elle sait, parce que ça aussi, elle l'a fait, dans des images figées sur le net, et elle n'en veut plus. Elle recherche autre chose. Percy affirme qu'elle force personne et elle répond par un sourire qui se lie au sien. Un sourire délicat, une esquisse qui effleure le coeur et vient se lover dans ses recoins pour plus jamais en partir. Elle dit rien, c'est pas la peine. Son visage de poupée retrouve un air sérieux, un peu grave, alors que Percy répond à sa question. Paloma vrille sur lui ses prunelles noisettes et sa réponse la satisfait pas. Il se dérobe, Percy. Toujours. « Non, même une réponse me suffirait pas » avoue-t-elle sobrement. C'est pas une réponse qu'elle veut, c'est dix, cent réponses. C'est tout savoir, tout connaître, tout comprendre, passer du rien au tout, apprendre des détails ridicules qui servent à rien mais qui lui plaisent toujours peu, lever un peu le voile sur sa personnalité. Elle demande pas que ça lui plaise, elle demande que ça soit vrai. Alors Paloma se lève, lentement, et laisse ses pas lestes rejoindre le fauteuil de Percy. Petite poupée souple, toute fine, elle prend place sur l'accoudoir, sans même le frôler. Ses jambes se déroulent joliment au-dessus de lui pour venir se reposer de l'autre côté. Paloma le touche pas, mais son corps forme une barrière tacite qui l'empêche de se lever, de quitter la pièce, de la laisser sur sa faim une fois de plus. « La seule façon de renforcer notre intelligence est de n'avoir d'idées arrêtées sur rien, de laisser l'esprit accueillir toutes les pensées. John Keats. » récite sa voix suave, éthérée, qui s'envole aussitôt les mots déployés tandis que ses doigts fins se referment sur l'ouvrage qu'elle tient toujours en main. Paloma ne quitte pas Percy des yeux se faisant, espérant qu'il comprenne son sous-entendu. Elle ne juge pas. Du moins, le moins possible, elle n'est pas parfaite. Il peut lui déplaire, c'est pas grave tant qu'elle le devine en filigrane, lui, vraiment lui, c'est bien. « Je croyais que tu te souciais pas du regard des autres » note-t-elle dans un sourire avant de poursuivre sur le même ton murmuré. « J'ai pas besoin d'un passe-droit. J'ai seulement envie de connaître des choses sur toi. Me dis pas que tu n'as rien d'autre à offrir, hormis tes belles paroles, ton attitude sale gosse pourri gâté et ton secret. Il peut pas tout englober alors raconte-moi quelque chose. »

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