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 Just the two of us.

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Hadrien

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MessageSujet: Just the two of us.   Just the two of us. EmptySam 27 Déc 2014 - 4:38

la plus belle, mi décembre

Je somnole, je pique du nez, je balaie vaguement l'habitacle de l'avion, trop étroit pour mon esprit en vadrouille, de temps à autres sorti de ma torpeur léthargique par les « on est bientôt arrivés ? » réguliers de ma voisine. Elle a hâte qu'on atterrisse, mais ça ne l'empêche pas de s'assoupir par intermittence sur mon épaule, lorsqu'elle n'a pas le visage collé contre le hublot, tâchant d'apercevoir tout et n'importe quoi sous l'épaisse couche de nuages. J'aime pas tellement l'avion. C'est long, ennuyeux, c'est hors du temps et hors du monde, on est crevés et en même temps, on fait rien. Mon iPod n'a plus de batterie, on s'est enfilés déjà quatre ou cinq films et je ne me souviens même plus du dernier, pour être honnête, j'ai déjà trouvé un nom, un travail et une vie à chaque passager visible. Et comme je dors lorsque ma blonde est réveillée et qu'elle comate lorsque je suis alerte, on se retrouve avec des petites surprises en ouvrant les yeux. Des tresses approximatives dans ses cheveux, ou les boutons de ma chemise boutonnés lundi avec mardi. La vérité, c'est que je déteste prendre l'avion. Surtout quand le vol dure presque douze heures. J'suis pas fâché quand on atterrit, et une fois au sol, on se rue pratiquement à l'air frais, l'un comme l'autre. Aussitôt, on est happés par la douce chaleur de l'été brésilien. Ici, le soleil brille, le bleu du ciel nous explose les prunelles, les techniciens se baladent en tee-shirt et les hautes et longilignes silhouettes des palmiers percent paresseusement le décor. On est à peine à l'aéroport et pourtant je le sens. On est à l'autre bout du monde. J'esquisse un sourire de con que Clémentine repère immédiatement et qui la pousse à déposer un baiser discret sur ma mâchoire. J'crois que je pourrais pas être plus heureux, là, tout de suite. Même la demi-heure à attendre nos valises au milieu de gosses beuglant ne me semble pas si interminable, même Michel Teló hurlant à plein tube dans le taxi brûlant qu'on a décidé de prendre plutôt que la navette ne mine pas ma bonne humeur. On roule un bon moment, pendant lequel on quitte la petite île faisant office d'aéroport et je ne peux pas m'empêcher de passer la tête et les épaules par la fenêtre de la voiture, pour tenter d'apercevoir l'eau sous le pont. Le vent fait voler mes cheveux et mon col et pourtant, je meurs de chaud. C'est autre chose que le froid et gris Paris qu'on a quitté quelques treize heures plus tôt. On ne s'y est pas attardés. Quelques jours à peine, en réalité. Juste le temps de se poser, de voir les gens qu'on devait voir, puis on a ouvert google earth et, les paupières closes et le droit décidé, elle a choisi au hasard notre destination. Rio. Pas trop mal. Et abordable, grâce à l'argent gagné lors de l'émission. Le taxi nous dépose enfin devant l'hôtel et nous avons tout loisir de détailler avidement les lieux, en attendant que le chauffeur décharge la voiture. Le blanc immaculé et l'aspect presque futuriste du bâtiment me laissent sans voix. J'ai toujours eu un faible pour le cosy et le suranné (déformation professionnelle sans doute) mais je ne peux m'empêcher d'être impressionner face au complexe qui s'étend face à nous. Au même titre que le pont des Arts attire inévitablement les touristes, avec ses cadenas comme provenant d'un bouquin à l'eau de rose, Rio semble nous accueillir au milieu d'une carte postale dans laquelle on aurait été propulsés. « Dans deux semaines c'est Noël, et il fait plus de trente degrés » je note, fasciné, en retroussant distraitement mes manches. On se pose sur les marches d'un imposant perron, histoire de prendre l'air après un trajet encore trop long. Pour la première fois depuis qu'on a quitté son appartement de Pigalle, on a le temps de respirer. De se délier les membres. J'en profite pour allumer une cigarette qui se charge de débroussailler le bordel que la sensation d'être trimbalé comme un sac d'une ville à l'autre a foutu dans ma tête. « Tu crois que le Père Noël est baraqué et en slip, ici ? » j'ajoute avec un sourire. J'imagine simplement, même si l'idée d'un Noël au soleil reste un peu étrange, que les coutumes et traditions doivent changer largement, ici. En Amérique du Sud. C'est l'été, pourquoi le Père Noël ne serait-il pas un beau gosse musclé, hein ? Faut bien qu'il s'accorde au climat. « Enfin, on est au Brésil, pas sûr qu'il soit totalement Père Noël non plus » je fais avec un brin de sarcasme mais l'air angélique, pas fâché qu'aucun brésilien susceptible de se vexer ne comprenne notre français natal. OK, vilain préjugé, mais je plaisante, c'est tout. Je suis certain que les légendes racontant que le Brésil est peuplé par des être mi-hommes, mi-femmes sont un chouïa exagérées. On finit par se relever et en traînant nos valises derrière nous, on migre jusqu'à la réception, puis, enfin, jusqu'à la chambre dont l'une des clés est bien serrée entre mes doigts. Une fois la porte refermée derrière nous, je prends un moment pour apprécier le lieu, de l'immense lit aux draps limite brillants au mur totalement vitré, donnant sur un balcon nous mettant aux premières loges face à une vue époustouflante sur la mer. Enfin, j'imagine que pour les natifs de Rio, tout ça est fort banal, l'océan, le soleil, mais pour nous, pauvres petits parisiens, c'est comme si on était rentrés dans un épisode d'Échappées belles. Je laisse choir la valise, alors, et ouvre grand la vitre, derrière des rideaux d'un blanc gorgé de soleil. « Enfin tranquilles » je geins théâtralement, en attrapant doucement ses doigts et en me laissant tomber sur le matelas, l'entraînant avec moi. Oui, j'ai décrété que c'était l'heure de la glande. Puis de toute façon, on peut bien prendre cinq minutes avant de se précipiter à la découverte de Rio. C'est ce qui est bien quand on ne donne pas de date de retour. C'est qu'on a tout le temps. « T'as pas envie de voir à quoi ça ressemble, les fêtes de fin d'année à Rio ? » je l'interroge alors, un sourire de gosse sur les lèvres. Bon, c'est vrai que ça serait égoïste de ma part de la voler à sa famille à Noël, et aussi de déserter la mienne. Je le sais, et j'y pense un peu, malgré tout, d'autant plus que la situation est toujours chaotique. Mais honnêtement, je me vois rester un temps infini ici, avec elle.
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MessageSujet: Re: Just the two of us.   Just the two of us. EmptyJeu 1 Jan 2015 - 23:42

Je veux déjà y être. Je m'ennuie. On arrive quand ? On est sûr que le pilote ne vient pas de faire un détour tant ce vol me parait interminable ? Je m'impatiente, j'en deviendrais presque agaçante s'il ne dormait pas à chaque fois que j'étais vive et réactive. On ne fait que se louper, nos rythmes sont différents et on est complètement crevé. Régulièrement on accueille la tête de l'autre sur notre épaule, alternant. Parfois, je tape la discussion avec les hôtesses qui restent toujours d'une politesse et d'une classe à toute épreuve, j'admire. Je m'étire colonisant de ce fait l'espace vital d'Hadrien, lui offrant de temps en temps un câlin lorsque je me rends compte que je l'ai réveillé. Un réel soulagement s'affiche sur mon minous, tinté d'impatience, lorsque je comprends qu'on est arrivé. Le sourire qui apparaît sur le visage d'Hadrien me fait comprendre qu'on a bien fait de se casser, de prendre l'air, de préserver notre bulle autour de nous qui n'avait jamais disparu. Je râle pour la forme lorsqu'on passe notre vie à attendre nos valises. Mes prunelles curieuses scrutent l’hôtel en remarquant qu'il est presque mieux en vrai que sur les photos. On se pose un instant dehors. Je commence déjà à avoir chaud, j'attache ma longue chevelure en un chignon assez bordélique, simplement pour dégager ma nuque. Sa remarque m'arrache un léger rire cristallin. « Je ne préfère même pas savoir » je lui réponds simplement avec un léger sourire sur les lèvres. Hadrien relève un cliché du Brésil. « T'es con ! » je lâche avec un sourire désolé. Je tire sans trop de difficulté ma valise dans mon sillage, ma main se posant régulièrement sur l'avant-bras d'Hadrien. Je découvre avec joie notre chambre, faisant part à mon compagnon qu'elle est "trop belle". Je m'émerveille de rien, il a l'habitude. Je sautille discrètement jusqu'au balcon pour y admirer la vue pendant une poignée de secondes avant de revenir vers Hadrien. Je me laisse entraîner sur le lit, poussant un soupir de satisfaction. Mes doigts se promènent sur son épaule alors que j'écoute avec une très grande attention. Je sais très bien ce que sous-entend sa question. De toute façon, on n'a pas de date de retour, on n'a pas nos billets, on fera tout à l'arrache comme pour notre départ. « L'idée est tentante » je déclare avec ma voix de gamine. « Si je résume, j'ai deux options, soit je reste ici avec toi, ou alors à Paris avec les parents qui tirent la gueule et le frère qui se rebelle » je lui fais part en lui lançant un regard qui veut tout dire. Qui hésiterait ? « Je crois qu'on peut considérer que mon choix est déjà fait, non ? » je l'interroge en souriant avant que mes frêles bras ne s'enroulent autour de son cou, et que mes lèvres ne se déposent contre son menton, la parcelle de sa peau qui m'est la plus accessible dans notre position actuelle. « D'ailleurs » j'entame, en me redressant légèrement, libérant au passage son corps. Je cale ma tête en l'appuyant contre l'un de mes bras. J'attends simplement de capter son attention, en général, il ne faut que quelques secondes. « Je m'attendais à pire » je lance en éternelle optimiste de mon doux soprano enjoué. « Si ce n'est l'envie évidente de mon père de t'embrocher et celle de mon frère de l'aider » je laisse entendre comme si c'était négligeable, parce que ça l'est pour moi. « Ma mère trouve que tu as pris du muscle au passage » je lance, quasiment désabusée, parce que ma mère est passée dans une dimension parallèle depuis quelques semaines, depuis qu'elle sait qu'elle n'arrivera pas à me décoller d'Hadrien. C'est pour cela que tout ce qu'ils pensent est négligeable, parce qu'on n'a jamais attendu leur autorisation, leur permission pour être ensemble. J'ai eu la connerie d'essayer d'être ce qu'ils voulaient pendant un an et le résultat n'était que carnage et vain, alors maintenant mes besoins et mes envies sont prioritaires, et elles se résument en un seul prénom: Hadrien. Donc je trouve que ça c'est plutôt bien passé dans l'ensemble, le plus fatigant à convaincre étant Thomas. Mais on s'y attendait.
 

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