Keep it together

ft. ariadne

Je suis le genre de mec qui va kiffer se trouver au milieu de la foule mais je suis aussi le genre de mec qui aime bien être pépère d’un coup comme ça, sans vraiment prévenir. Surtout quand quelque chose me les brise sévère. Disons que je n’ai pas envie de me prendre la tête avec qui que ce soit pour des broutilles. Je reste dans mon coin et j’observe les autres potentiels futurs candidats. Ils veulent trop faire du social pour espérer se faire remarquer. Certains sont pathétiques et me font marrer. De véritables pingouins. J’évite de trainer avec eux. J’ai bien trop peur qu’on me mette dans le même sac que ces choses-là. Je m’isole pas mal dans ce qui semble être mon nouvel endroit préféré, la plaine verte. C’est calme et frais. Ça m’fait kiffer. Mon corps s’enfonce tout doucement dans l’herbe. Elle est humide et quelques gouttelettes d’eau viennent se perdre sur la peau de mon dos nus. Un soupir s’échappe d’entre mes lèvres pour venir s’éparpiller dans les airs. Mes pupilles s’ouvrent et je tombe nez à nez avec un coucher de soleil à couper le souffle. Ce n’est pas aussi bien que Barcelone mais putain que je suis bien là. Les bras de chaque côté de mon corps je laisse la totalité de mes muscles se détendre. Quel tête à tête merveilleux. L’une de mes mains se perd dans la poche de mon bermuda pour en sortir un harmonica. Sans me soucier de rien je porte l’instrument à mes lèvres et joue quelques notes. Lola va être jalouse. D’habitude c’est avec elle que je m’amuse. Peut-être que j’aurais le droit de l’avoir plus tard, si jamais je viens à intégrer l’aventure. Quelques oiseaux viennent m’accompagner de leur chant. Le moment est magique.

J’ai l’impression de ne plus être seul. Ok y’a les oiseaux qui sont autour de moi et qui viennent accompagner ma musique, mais je sens une présence humaine non loin de moi. Tout en continuant de jouer de l’harmonica, je me redresse et légèrement les hanches pour regarder à droite, puis à gauche. Mes pupilles ne tardent pas à se poser sur la silhouette frêle d’une jeune femme pas vraiment très grande et blonde. Le soleil vient taper sur ses cheveux et ses paupières closes montre une certaine sérénité en elle. Vous avez déjà vu un ange vous ? Beh cette nana en plein soleil c’est l’impression qu’elle vous donne. Je m’arrête de jouer. C’est peut-être la sœur de Cupidon ? Mon regard reste fixé sur elle. Elle ouvre les yeux et laisse quelques mots s’échapper dans les airs. Continuer de jouer, ne pas s’arrêter, voilà ce que la demoiselle me demande. Sans vraiment savoir pourquoi je porte l’instrument à mes lèvres et recommence à jouer. Le morceau est plutôt doux. Il ne donne pas le sentiment d’être nostalgique, c’est même tout le contraire. Mon souffle s’arrête et je laisse tomber l’instrument sur l’herbe. « Juan. » Il faut bien avouer que là j’ai l’air con, mais je vous jure que cette gonzesse a un truc. Elle n’a pas l’air comme les autres. Je baisse les yeux quelques secondes avant de lui adresser un sourire. « Y’a un morceau que tu veux entendre en particulier ? » C’est rare quand je veux faire plaisir à quelqu’un.