Elle se lève de bonne heure aujourd'hui Kiri, réveillée par les ronflements d'un connard de la tente d'à côté. D'humeur magnifique, comme chaque matin après tout, elle ouvre sa tente pour sortir la tête et en profite pour cracher quelques insultes sur sa gauche, ce qui à défaut de faire taire le ronfleur a le mérite de la soulager. Les cernes qu'elle se traîne sous les yeux sont si voyantes qu'elle donne l'impression de ne pas avoir dormi pendant 48h d'affilées. Elle s'étire longuement, embrasant le campement du regard. Personne. A croire qu'ils arrivent tous à se contenter du peu de confort offert par leurs habitations de fortunes. Fake Lover, ça faisait plus rêver sur le papier.
Elle se dirige vers le lac dans l'idée de dérouiller ses muscles engourdis, et surtout de profiter de l'eau avant que quelques uns des conauds avec lesquels elle partage cette semaine de camping improvisé ne décident d'aller faire une beach party. C'est déjà la troisième fois qu'elle vient se laver dans cette espèce de mare au canard mais elle n'arrive toujours pas à s'habituer à l'aspect douteux de l'eau. Elle y trempe un pied en frissonnant, avant de faire tomber chemise soutif et pantalon. Elle préfère garder la culotte quand même, c'est pas qu'elle est pudique mais elle veut pas avoir à regretter d'avoir offert son cul aux caméras si jamais cette semaine de pur plaisir se soldait par un cruel échec.

Frileuse, et un peu chiante aussi, elle entre dans l'eau à reculons, les yeux fermés, les oreilles bouchées, le nez pincé, la panoplie complète quoi. Cette situation ne lui permettant pas de se concentrer sur là ou vont ses pieds, elle se vautre finalement dans l'eau la tête la première, claquant la classe de la sirène contre l'élégance du castor. Good deal. Elle ressort la tête pour inspirer un grand coup. « Putain de chié ! ». Elle est presque sûre d'avoir des algues sur la langue, en plus. Elle crachotte partout, avant de finalement lever la tête et de repérer la silhouette qui se dresse devant elle depuis elle sait pas trop combien de temps déjà. « Qu'est-ce tu fous là toi ?! Sors de mon bain, abruti ! ». Elle beugle tout en se frottant les yeux.  « Eh mais.. T'es le type de l'autre soir ! T'es venu voir à quoi ça ressemblait une fille en vrai c'est ça ? ». Elle balance, moqueuse, en se renfonçant dans l'eau jusqu'au menton. « Passe-moi le savon, tant que t'es là. »