Si elle était du genre à s'émouvoir pour un oui ou pour un non, elle se serait bien mise à chialer Kiri, en voyant son nom sur l'écran. Elle a pas reconnu tout de suite son visage, elle a commencé par se dire " c'est qui cette pétasse ", par jalousie un peu c'est vrai, faut dire qu'être lesté comme ça avant même que le voyage ait commencé ça avait de quoi vous vexer. Il avait fallu qu'elle secoue l'information dans tous les sens avant de se rendre compte que c'était bien elle, qu'on la renvoyait pas dans sa France natale et que c'était bon, Fake Lover allait enfin pouvoir commencer. Elle avait dérobé son regard sur le visage qui s'affichait à côté du sien. Leandro. Elle savait pas trop si elle était contente ou pas, mais elle était assez satisfaite de voir qu'elle le connaissait déjà un peu, ils avaient partagé une douche quand même, c'était pas rien. Dans tous les cas, il est plutôt mignon dans l'genre, et il a pas l'air si chiant que ça. Ça lui convient. Elle le suit jusqu'à une porte sur laquelle s'affiche effectivement leurs portraits. Elle rit en coin lorsqu'il se laisse surprendre par une soufflerie semblant venir du sol. « J'crois que je vais te laisser avancer devant, sait-on jamais si il y a d'autres surprises dans ce genre.. ». Elle s'avance à son tour sur les dalles qui se mettent à lui souffler du vent à la figure. « C'est spécial.. J'me demande qui a eu l'idée. ». Elle constate sobrement, avant de se diriger vers un grand lit double et de se laisser tomber dessus comme une masse. « Celui là, c'est le notre. ». Elle annonce. C'est pas une question, c'est un fait. Quiconque oserait émettre une protestation devrait lui passer sur le corps. « Heureusement. ». Elle souffle, lorsqu'il parle de la tente. Ce n'est plus qu'un affreux souvenir, elle est sûre qu'après une nuit passée sur ce matelas elle oubliera le traumatisme. « On a eu chaud au cul. Je m'attendais pas à être sélectionnée. ». Elle fait, venant placer ses mains sous sa nuque en fixant le plafond.

Je suis immédiatement surpris par la soufflerie. En même temps comment pourrais-je m’attendre à une chose pareille dans une chambre ? C’est clairement inhabituel, même pour un hôtel de luxe. C’est qu’ils ont mit le paquet. Bon ceci dit on pourrait s’en passer, cela ne sert quand même pas à grand-chose. Puis en plus je me dis que si ça souffle dès qu’on pose un pied dessus, et ce même la nuit, ça va être chiant à cause du bruit. Mais bon peut être que ça se désactive la nuit, ou qu’on peut nous même le stopper. « Je vois, c’est moi le cobaye. » Je prends les coups à sa place. « Je ne sais pas qui a eu l’idée, mais j’espère que ça peut se couper la nuit. » Que je commente. Elle se laisse alors tomber sur un lit double. Ainsi donc ça sera celui là le notre, elle l’a décidé. Je ne vais pas tenter de la contredire. De toute façon, je m’en fiche. Celui là ou on autre, c’est pareil, ce sont tous les mêmes. La seule différence étant leur emplacement, plus ou moins près de la porte. Elle me confie ne pas s’attendre à être sélectionné. Au moins une qui n’est pas absolument certaine de ses capacités et de sa présence dans le jeu. Je m’assois sur le lit. « Moi non plus, c’était moins une. » Ou pas, puisqu’en fait, c’est simplement un ordre arbitraire, on aurait très bien pu être sélectionné les premiers, et ne pas avoir à subir tout ce stress. « Je me voyais déjà dans l’avion de retour pour le Texas. » J’étais même en train de réfléchir à ce que j’allais faire une fois rentré, c’est pour dire. « J’ai encore du mal à réaliser.  » Pince moi je rêve. « Je trouve trop bizarre de me dire qu’on est filmé en ce moment… Que tout ce qu’on va faire va être vu… Et potentiellement par des millions de gens. C’est un peu effrayant quand même. » Carrément, je suis pas du tout habitué aux caméras.