ft @Leandro
Je ne connais pas encore toutes les pièces de l'hôtel par cœur. Par contre, je parviens à localiser sans aucun problème les pièces les plus importantes. Pour le reste, je suppose que je les découvrirai en temps et en heure. Inutile de passer deux heures à tourner en rond dans notre demeure en essayant de tout retenir et en essayant de trouver son utilité à chaque pièce. Je préfère les découvrir une à une comme par exemple, cette pièce dans laquelle je viens d'entrer et qui semble être une invitation à la relaxation. Silencieuse mais sans aucune hésitation, j'y suis entrée et je me suis directement assise sur l'un des tapis, croisant mes jambes comme le font les indiens. Observant tout ce qu'il y a autour, j'aperçois cette télécommande que je décide d'aller chercher pour ensuite reprendre la place que j'occupais quelques secondes plus tôt. Ne sachant pas à quoi elle peut servir, j'appuie au hasard sur l'un des boutons et une cascade d'eau se dessine sur les murs. Waouh, je suis carrément bluffée par les efforts fournies par la production pour nous en mettre plein la vue. Le bruit de l'eau résonne également et parvient à m'apaiser très rapidement. De ma position assise, j'opte finalement pour une position couchée et je laisse mon corps s'enfoncer dans le tapis. Couper du monde, j'ai l'impression que rien au monde ne pourra me déranger et je profite, simplement. Je n'ai besoin de rien de plus pour me sentir tout à fait à mon aise.

Je ne sais pas trop quoi faire cette après midi. Je me dis, que je n’ai pas profité au maximum du potentiel des lieux du nid. Il doit surement y avoir encore plein de truc à découvrir. C’est tellement grand aussi. Et puis justement là, il y a cette salle, ou pour je ne sais quelle raison, je n’ai jamais mis les pieds. La salle zen. Je crois que j’étais toujours passé devant sans m’en rendre compte. Sans y faire grande attention. Mais aujourd’hui, j’ai décidé de pousser la porte pour voir ce qu’il se cache derrière. J’aperçois une candidate. Allongée sur le sol. Alors que sur un écran à côté, on a le droit à une cascade d’eau. Avec le bruit et tout, on s’y croirait presque. Du coup je ne sais pas quoi faire. C’est Mackenzie, je la reconnais. Elle a l’air tellement tranquille et reposée que je n’ai pas envie de la déranger. Sauf qu’en voulant faire demi tour, je me prends les pieds dans le tapis, et manque de me casser la gueule. Pour la discrétion, on repassera. C’est toujours à moi que ça arrive ce genre de choses. « Je..hm…désolé, je ne voulais pas te déranger. Je vais partir, tu seras tranquille. » Je pars toujours du principe que je dérange, alors que ce n’est pas forcément toujours le cas.

Je pensais que rien ne pourrais venir déranger la quiétude dans laquelle je me trouvais. Mais cela, c'était sans compter sur la présence des autres candidats. J'avais un peu tendance à oublier que nous vivons à trente sous le même toit et que forcément, on ne se retrouve jamais seul très longtemps. Sauf aux toilettes peut-être. Il ne faut pas croire que cela me dérange réellement où que je ne supporte pas la vie en collectivité. Ca n'est pas ça.  Je m'accommode très bien de chacun de mes camarades. J'apprécie la plupart d'entre eux, réellement. Mais comme tout le monde, il m'arrive d'avoir envie de passer du temps en tête à tête avec moi-même. C'était l'un de mes objectifs dans la pièce mais maintenant qu'un bruit m'avait sorti de ce monde dans lequel je m'étais enfermée durant de longues minutes, j'estimais que ça en était assez. Rouvrant les yeux sur le monde réel, sur ma cascade, je remarquais le responsable de ce bruit. Je l'identifiais comme étant un Leandro déboussolé et franchement désolé. Aussitôt qu'il eu prononcer le mot partir, j'eu envie de prendre la parole. «Ne t'excuse pas» Cela n'était pas formulé comme un ordre mais plutôt comme un conseil. Je tentais de me montrer rassurante avec ce jeune candidat parce qu'il ne me semblait pas très à l'aise.  «Tu es chez toi autant que moi, ces lieux sont à tout le monde. Reste» je me redresse finalement, me mettant assise et arquant mes jambes en plaçant mes plantes de pied sur le tapis. «Est-ce que tu vas bien ?»

Je viens de surprendre Mackenzi à ce qui semblerait être en pleine méditation. Ou alors, elle nous fait une sieste. Quoi qu’il en soit, dans cette ambiance zen et de relaxation, je n’ai pas envie de déranger. Je ne suis pas du genre à jouer les gros lourds et faire chier les gens juste par plaisir. Je sais respecter la tranquillité de tout un chacun. Voilà pourquoi je m’apprête à faire demi tour, me disant que je profiterais de cette pièce un autre jour. Sauf qu’en partant, évidemment, je me prends les pieds dans le tapis, fais du bruit, conclusion la jeune femme me remarque. Pour une sortie discrète, c’est raté. J’excuse, mais apparemment, je ne devrais pas. Je suis chez moi, tout comme elle est chez elle. « Ouais enfin…Jamais je ne me sentirais chez moi ici. Tout est juste surréel. » Il n’y a qu’a voir cette pièce en premier lieu. Avec ses décors qui peuvent changer. Tout est tellement démesuré. Rien avoir avec mon petit appart que je partage avec mon frère. Je décide d’aller m’assoir à ses côtés, parce que sinon ça fait bizarre qu’elle parle alors que moi je suis debout. Ça fait un déséquilibre, et on pourrait croire que je la prends de haut. « Je vais bien, et toi ? » Que je lui retourne par politesse. « Dis, c’est vrai que t’es mariée toi aussi ? »