Étendue sur mon lit, et surtout détendue, je profite de l’après-midi pour faire une petite sieste. Enfin, j’essaie. Parce que pour l’instant, ce n’est pas bien concluant comme tentative. Pas que ce soit dramatique non plus. Je me la joue paresseuse et je crois que je le mérite à un certain point. Je prends un peu cette émission comme des vacances et je crois que personne ne m’en voudra de faire ainsi. Être mère à temps pleins de trois enfants n’est pas de tout repos après tout. C’est donc les yeux fermés, la tête sur l’oreiller, que je tente de profiter de ce moment relaxant. La période relaxante ne dura qu’un court lapse de temps, puisque j’entendis les barreaux se refermer et une personne, un homme, commencer à paniquer. Je suis certainement capable de reconnaître de l’angoisse lorsque je l’entends et surtout lorsque je la vois. Me relevant en vitesse, alarmée par le bruit mais surtout les paroles du jeune homme, je pose mon regard sur Leandro, Il appelle à l’aide. Il sait que ça ne dure que trente minutes? Qu’il n’est pas ici à vie? J’imagine que les personnes de ma chambre et moi avons maintenant l’habitude de ce genre de situation. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive et ce ne sera pas la dernière fois. Je me lève, histoire de venir le voir et de le rassurer du mieux que je le peux. « Leandro… Ça va aller. » Je m’approche de lui, déposant ma main sur son épaule comme j’ai l’habitude de le faire pour calmer quelqu’un. J’avais eu ce même geste pour Gigi lors de la première soirée dans les abysses. On peut dire que je suis une experte du réconfort. « Tu veux venir t’asseoir sur mon lit? » Histoire de ne pas rester planter là durant les prochaines minutes. « Qu’est-ce que tu fabriques ici avec tes vêtements? T’es perdu? » J’imagine que non. Il est surement entré par erreur.

Je me suis trompé de chambre. Je suis vraiment trop idiot. Comment j’ai pu me gourer ? C’est la deuxième à droite. Pas la première, merde. Et voilà maintenant que je suis pris au piège, dans cette suite dont j’ai horreur. Autant la production peut avoir d’excellentes idées, mais ça… Ce n’en est clairement pas une. Je ne sais pas ce qui leur ai passé par la tête. Comme si on n’était pas déjà assez enfermé comme ça en plus. Pourquoi en rajouter ? Et puis des barreaux…Quel est le rapport avec Elvis ? Aucune idée. Il a fait de la prison ? Il ne me semble pas mais bon. Ça les amusait juste peut être, voilà tout. Mais moi je ne trouve pas ça drôle du coup. Encore moins, maintenant que je suis prisonnier à l’intérieur. Voilà que je nous commence une petite crise de panique. C’est alors que je sens une pression sur mon épaule, chose qui me fait sursauter. Seigneur dieu, je ne m’étais pas rendu compte de la présence de Joey dans la chambre. C’est que vraiment je suis perturbé. « Mon dieu je t’avais pas vu… » Sans blagues. « D’accord… » Je la suis pour aller m’assoir sur son lit. J’essaie de retrouver un rythme cardiaque normal. « Je…J’ai pas fais attention, je me suis trompé de chambre… » Elle l’aura surement compris toute seule. « Je pourrais jamais dormir ici je crois…Heureusement que ce n’est pas la mienne… » Je serais allé ailleurs, dans le salon, surement. « ça sert à quoi de mettre des barreaux ? C’est n’importe quoi… » C’est surtout moi qui suis ridicule avec ma mini crise de panique, mais bon.