@Mylah

Mis à part d’avoir écopé de la statuette du bouffon de service ce que j’ai principalement retenu de ce prime c’est le baiser entre Mylah et Allen. Attendez elle a réussi à se décoincer ? Elle doit s’imaginer vivre une histoire d’amour totale avec lui pour envisager de coller ses lèvres aux siennes alors, la pauvre j’vais aller l’informer qu’il cherche juste du cul pour voir si oui ou non il pensera à sa femme pendant ce temps-là. Non j’déconne c’est qu’un pur prétexte pour aller l’emmerder un petit coup car il faut bien avouer que ça rythme mes journées lorsqu’elles commencent à s’enfoncer dans un ennui un peu trop envahissant. Elle est occupée à faire sa cuisine ou à nettoyer que sais-je elle fait sûrement les deux en même temps la connaissant mais j’vais l’en dissuader en deux-deux. Ce sera sans salutations et à la volée parce que je suis comme ça, dans le feu de l’action là. « Comment ça t’as embrassé Allen ? » J’ai l’air tout à fait sérieux et vexé. Bah ouais j’aurais aimé ne pas l’apprendre, je suis d’une jalousie maladive quand il s’agit de Mylah c’est bien connu je la partage pas. « Et moi ?! » Je veux aussi mon bisou ! Je m’exclame indigné comme si j’avais quelque chose à attendre d’elle. J'aime l'idée de lui faire une scène de ménage en pleine cuisine. La réalité c’est que c’était prévisible et je suis presque déçu qu’Allen ait fait son cachotier la semaine dernière ce propos mais c’est pas grave j’ai quelques tuyaux sur lui qui devraient intéresser ce qui me sert de partenaire.

Peu avant dix-neuf heures, Mylah entreprend de rejoindre le premier étage pour y prendre sa seconde douche de la journée, dont l’heure est fixée à dix-neuf heures, justement. Parfois, l’heure s’en retrouve décalée, et même si elle se rend compte qu’il n’y a pas mort d’homme, elle aimerait autant éviter que cela devienne une habitude et, dans la mesure du possible, elle s’en tient à son horaire habituel. Sauf qu’aujourd’hui, son programme se retrouve chamboulé quand, passant devant la cuisine, elle constate – une nouvelle fois – que celle-ci est en désordre. Elle essaie de ne pas y penser, continuant son chemin avant de s’arrêter. D’hésiter. De revenir en arrière. Puis en avant. Pour finalement revenir définitivement en arrière, entrant dans la cuisine et soupirant face à l’ampleur des dégâts. Elle essaie de lutter, pourtant, de ne pas tout nettoyer, de se dire que finalement, ce n’est pas si grave, que les autres ont raison quand ils disent qu’elle est maniaque, mais c’est plus fort qu’elle, elle n’est pas manique ; elle aime l’ordre et cette cuisine a besoin d’être mise en ordre. Alors elle se dirige vers le plan de travail, le fameux plan de travail, qu’elle débarrasse avant de s’atteler à lui rendre sa brillance d’origine, concentrée, sursautant quand une voix s’élève. « Pardon ? » Demande-t-elle en relevant la tête, découvrant le visage de son partenaire, tandis qu’elle se calme et que les paroles du jeune homme lui vienne enfin en tête. « Cela ne regarde personne. » Dit-elle enfin, puisqu’il s’agit de la vérité. Cela ne regarde personne à part les principaux concernés, à savoir Allen et elle, elle n’a aucune obligation envers qui que ce soit d’en parler et elle aimerait autant s’abstenir. Et lui ? Pardon ? Heureusement qu’elle commence doucement à cerner l’humour plus que douteux de son partenaire. À la rigueur, le seul truc qu’il aurait pu attendre d’elle, c’est une gifle, mais elle n’en est plus à ce stade. Pas pour l’instant, en tout cas. « Je suis désolée de t’avoir brisé le cœur, Léo. » Tente-t-elle sur le même ton que son partenaire, un peu maladroite quand il est question de second degré, surtout avec lui. « Je ne veux pas m’interposer entre Maha et toi. » Finit-elle par dire, plus sérieuse. Ils n’en sont peut-être pas là, mais elle n’est pas aveugle et a remarqué qu’ils s’apprécient beaucoup. Elle aussi peut s’intéresser à la vie sentimentale de Léo, il n’y a pas de raison.

C’est mesquin mais voir Mylah sursauter me fait sourire par simple plaisir de lui avoir fait une petite frayeur. Il faut cependant que je me reprenne rapidement puisque j’ai un rôle à jouer. Je suis un partenaire possessif, du moins j’vais essayer. Qui serait assez fou pour vouloir garder Mylah à ses côtés ? Certainement pas moi. « Peut-être mais ça m’empêche pas de le regarder. » Le fait, j’veux dire. Bref je joue sur les mots tout ça pour dire que je lui parle de ce dont j’ai envie de lui parler et peu importe si elle estime que ça regarde personne… juste au cas où elle est au courant que des millions de personnes en plus de la dizaine que nous sommes ici s’intéressent à son histoire avec Allen ? Enfin j’imagine, ce sont les premiers à se faire un bisou prude ici donc ça doit jaser dans le public de l’émission. Elle s’excuse pour tout le mal qu’elle me fait. Heureusement, elle a plutôt intérêt en fait vu comment ça fait mal. « C’est le minimum des choses. » Mylah en profite et se fait un peu plus sérieuse avec une réflexion sur Maha mais je continue sur ma lancée, la tonalité beaucoup plus calme que précédemment. Plus besoin de faire dans le drame, je me contente d’avoir l’air réaliste même si mes paroles en elle-même en sont très loin. « Oh Mylah arrête ton cinéma hein, je sais bien que tu t’amuses avec les battements de mon cœur comme on s’occupe en arrachant les pétales d’une marguerite pour le plaisir de la voir s’enlaidir petit à petit. » Je fais dans la poésie maintenant, disons que ça devient de baratins poétiques et non plus un flot de paroles inutiles. C’est plus nuancé et j’aime bien. « Mais ne t’inquiètes pas, je sais facilement faire abstraction de ta tentation. » J’en profite pour aller me servir un verre d’eau, ça m’a donné soif autant de mise en scène.

En vue du déroulement du prime, elle se doutait bien que le baiser échangé avec Allen serait source de questions, puisque cela semble être l’événement de la semaine, à croire que les autres candidats n’ont rien de mieux à faire que de s’occuper de ce qui ne les regarde pas. Car Mylah compte bien éluder la moindre question, elle n’a de compte à rendre à personne, ni d’explications à donner à qui que ce soit et si elle souhaite en parler, ce sera uniquement avec le principal concerné. Surtout pas avec son partenaire, qui ne tarde pas à remettre ce baiser sur le tapis dès qu’il débarque dans la cuisine, la faisant sursauter, tant son entrée est fracassante. Dommage pour lui, elle n’a pas l’intention de s’épancher sur la question, mais c’est sans compter sur Léo qui ne semble pas être du même avis qu’elle et qui ne compte pas lâcher l’affaire. « Si cela te fait plaisir. » Il n’a que le regarder, le fameux fait. « Et j’imagine que tu as forcément un avis sur la question. » C’est Léo, après tout, il a toujours un avis sur tout, même quand on ne lui demande pas de l’exprimer. C’est une simple constatation en l’occurrence, pas une invitation à exprimer ce qu’il pense, elle aimerait autant éviter qu’il finisse tôt ou tard par l’agacer sur ce sujet. Léo en rajoute une couche, jouant au partenaire délaissé qui n’a pas eu le droit à tant d’attention, lui. Comme si c’était possible entre eux. Elle est désolée de lui avoir brisé le cœur, oui, assurément. « Mais tu t’en remettras, tu es un grand garçon. » Ajoute-t-elle en haussant les épaules et en laissant échapper un bref soupir. Elle a bien compris que le meilleur moyen de ne pas avoir envie de le frapper et de rentrer dans son jeu. Ce qu’elle fait par la suite, en évoquant Maha. Il n’y a peut-être pas eu de rapprochement entre eux, mais cela ne saurait tarder. La réponse de Léo lui provoque une légère moue. « Tu es presque un aussi bon poète que Lamine. » Annonce-t-elle. Lamine, dont le poème sur twitter a fait le tour du nid. Oui, c’est même revenu à ses oreilles, à elle, qui se tient plutôt éloignée du réseau social. « C’est ce que tu dis. » Ajoute-t-elle, un peu moqueuse, bien qu’elle n’ait aucun doute sur ses propos. « Puisque nous en sommes aux crises de jalousie, où étais-tu cette nuit ? » Parce qu’il lui a manqué, atrocement, même, hm. Ceci dit, elle connait la réponse, mais il n’y a pas de raison qu’elle évoque aussi ses affinités, c’est lui qui a commencé, après tout.

Peu importe que Mylah ne souhaite pas avoir mon avis sur la question ni celui de quelqu’un d’autre car moi je m’octroie le droit en tant que partenaire de le lui faire savoir. Il faut bien que j’en tire un avantage. « Oui bien sûr. Et je sais que tu meurs d’envie de l’entendre. Je pense donc que tu devrais te méfier, tu vas te faire égorger par sa femme jalouse à la sortie puisque bien sûr elle s’est rendu compte qu’au travers d’un écran et entouré d’une horde de femmes voulant sa peau son mec était encore plus attirant. C’est toujours comme ça que ça marche. » Je me la joue grand savant du raisonnement féminin avec mon air agaçant que j’aime ressortir particulièrement face à Mylah. J’ai mes raisons cette fois, elle m’a laissé sur la touche et peu importe que je sois un grand garçon ou non. « Pff, tu comprends pas que sans toi je suis rien. » Je croise les bras sous ma poitrine limite boudeur. Je pousse loin, c’est vrai, c’est vrai, mais il faut bien que je m’occupe. Je lui tire même des vers plutôt sympa à cette occasion. Ça me vaut presque un compliment, presque parce qu’on sait tous que c’en est pas un. « Merci j’suis flatté. » Toute comparaison à Lamine n’a rien de flatteur en fait mais je m’en contente dans une ironie maitrisée. Mylah me fait rire à se tenter à l’ironie, elle a un peu plus d’auto-dérision qu’au début et c’est pas plus mal. Elle me prétexte même une crise de jalousie. Allons bon, Mylah. « J’ai pas supporté l’idée d’adultère alors j’suis allé voir ailleurs. » J’hausse les épaules en me dirigeant vers la corbeille de fruits en empoignant une clémentine que je commence à décortiquer, laissant les épluchures sur le comptoir sans aucune gêne. C’est mon apéro. « Mais tu devrais me remercier, je l’ai aussi fait pour toi. » Evidemment, elle est la première à laquelle j’ai pensé quand j’ai décidé d’investir dans un nouveau lit avec Maha. J’espère au moins qu’elle aussi, par contre j’pense pas pouvoir m’en remettre si elle m’annonce m’avoir déjà remplacé. « Je te manque ? Je te préviens si Allen squatte ma place je veux être au courant parce que je l’ai bénie cette place. » J’annonce convaincu en faisant mine d’appuyer sur une table invisible avec mon index. J’invente bien sûr mais j’ai tellement prié aux alentours que j’ai dû purifier toute la chambre donc j’aimerais savoir quelles âmes impures rentrent dans mon champ de bénédiction quand même.

Même si elle espère qu’on ne lui parlera pas de son baiser avec Allen durant toute la semaine, elle est toutefois étonnée que Léo s’y intéresse. Enfin, étonnée à moitié, s’il peut en profiter pour se moquer de la situation, il ne va certainement pas s’en priver, elle commence à le connaître, maintenant. Et c’est ce qu’il fait, puisqu’il joue au partenaire jaloux qui aurait souhaité à son tour un baiser. Cela ne regarde personne, cette histoire entre Allen et elle, mais Léo ne peut s’empêcher de regarder le fameux fait. Il a sûrement un avis sur la question, d’ailleurs. Elle ne le lui demande pas, mais cela ne l’empêche pas de le lui partager, parce qu’elle meurt d’envie de l’entendre, c’est certain. Il lui parle de la femme d’Allen, prétextant qu’elle va certainement l’égorger à la sortie du jeu. « Je ne pense pas que j’aie grand-chose à craindre d’elle. » Rétorque-t-elle, car même si c’est une conversation qu’elle n’a pas encore eue avec Allen, elle a pu comprendre à travers ses réponses aux questions posées lors du prime que son mariage est désormais plus ou moins derrière lui. « Et entre nous, je pense que ce serait plutôt à elle de se méfier de moi. » Dit-elle sans rien à ajouter de plus, faisant référence à ce que Léo sait d’elle, mais que les autres ignorent. Léo n’a donc pas eu le droit au même rapprochement et il ne peut s’empêcher de jouer au partenaire délaissé. Mais c’est un grand garçon, il se remettra de cette grande déception. « Comme c’est mignon. » Rétorque-t-elle d’un air passablement neutre aux propos de son partenaire. « Je te fais un cadeau, je te libère, deviens qui tu veux. » Il n’est pas rien sans elle, non, il peut être qui il veut. Il faut qu’elle arrête de rentrer dans son jeu, elle est plus mal à l’aise que véritablement amusée, tant cela ne lui correspond pas. Il se lance dans la récitation d’un poème, il peut aisément faire concurrence à Lamine. Il est flatté. Il ne devrait pas. S’il s’est permis de l’interroger sur Allen, elle peut faire de même en parlant de Maha, elle aussi peut jouer à la partenaire jalouse, même si ce n’est pas crédible. Car s’il n’a pas dormi dans leur lit cette nuit, c’est qu’il était trop occupé à en partager un avec la brune. « Nous n’avons pas une relation très saine. » Précise-t-elle quand il est question d’adultère. Elle va voir ailleurs, lui aussi, quel bel exemple, hm. Sans se rendre compte, la voilà qui ramasse les épluchures laissées par Léo sur le comptoir avant de se diriger vers la poubelle, c’est un réflexe naturel chez elle. « Vraiment ? Trop aimable. » Elle ne compte pas le remercier, il ne l’a pas remerciée quand elle lui a laissé la possibilité d’acquérir à un nouveau peignoir, hm. Et voilà qu’il remet Allen sur le tapis. « J’ai un deuil à faire, je ne peux pas te remplacer aussi vite. » Elle est tellement triste qu’il soit parti, elle n’arrive plus à dormir. « Alors tu vois, je dors seule. Alors que toi, par contre, tu m’as vite remplacée. » Il dort déjà avec Maha, c’est du rapide. Enfin, elle ne va pas s’en plaindre, elle bénéficie d’un grand lit pour elle toute seule, c’est plutôt bien. « Je te parie que la semaine prochaine, ce sera de votre baiser dont il sera question. » Glisse-t-elle l’air de rien. C’est la prochaine étape. Et cela éclipsera un peu l’attention sur Allen et elle, ce n’est pas négligeable. Alors il faut que son partenaire y mette un peu du sien.