Neve

Fait étonnant numéro un: malgré un premier prime qui s'était étendu sur le jour suivant, grands nombres de candidats s'étaient réveillés avec les premiers rayons du soleil, si bien que la cuisine grouillait d'habitants. Fraîchement douché, je déambulais au milieu de toute cette agitation, avec une simple serviette nouée autour de la taille. Réquisitionnant deux pommes bien rouges dans une corbeille à fruit délaissée par mes tous nouveaux colocataires en faveur d'un pot de Nutella qui aurait pu nourrir le Népal entier. Je quittai la pièce devenue exiguë pour filer en direction de la chambre que l'on avait attribué à ma partenaire et à moi. Ne cherchant pas à savoir si la jeune femme était endormie ou réveillée, je lançai adroitement une pomme en direction du matelas, à ses pieds, avant de caler confortablement mon derrière. « Madame est servie. » annonçai-je dans un français parfait, un léger sourire au coin des lèvres. Comme quoi, le petit-déjeuner au lit pouvait prendre toute sorte de formes. Je croquai dans le fruit que je m'étais réservé, avant de constater à voix haute, la bouche pleine : « Une pomme, un mec à moitié à poil et une Neve, ça sonne un peu comme une parodie cochonne de la Bible ... » J'osai un regard en arrière, pour jeter un rapide coup d'œil à la belle blonde.

Hum, faire la grasse matinée, y’avait que ça de bien. En fait, pour moi, cela relevait d’une exception, mais j’aimais savourer le confort d’un lit passé huit heures… et vu l’heure qu’affichait le cadran trônant sur ma table de nuit, j’avais depuis longtemps dépassé l’heure de mon réveil. Et puis, semble-t-il que j’avais le lit rien qu’à moi, une raison supplémentaire d’en profiter, non? J’en profitais pour m’étirer allégrement, savourant pleinement la douceur des draps et le bien-être que me procurait la haute qualité du matelas sous mes fesses. Il faisait bon d’être ici, finalement. Quelque chose tomba près de mes pieds et je me relevais vivement, juste à temps pour apercevoir mon partenaire qui venait de s’installer sur le lit. « Madame est servie. » J’avais quelques bases de français – être bilingue, forcément, relevait un avantage dans mon métier, alors je compris sommairement ce qu’il venait de me dire ; un rapide coup d’œil au bout du lit me confirma qu’il m’avait ramené un petit déjeuner. Pas celui auquel je m’attendais, mais une bonne consolation tout au moins. J’attrapais la pomme, la frottait légèrement entre mes mains, puis y croquait à pleine dent, savourant la fraicheur du fruit. « Une pomme, un mec à moitié à poil et une Neve, ça sonne un peu comme une parodie cochonne de la Bible. » Il était dos à moi, mais cela ne l’empêcha pas de se retourner pour voir ma réaction. « Je paierais pour voir ça. Je suis sûr que ça aurait du succès. » lui lançais-je en guise de réponse, croquant à nouveau dans le fruit défendu. J’avais légèrement remontée la couverture jusque sous mes bras pour couvrir mon corps très peu vêtu, ma simple robe de nuit ne me permettant pas de me garder bien au chaud. C’était plus ou moins confortable, mais je ne comptais pas rester dans cette position toute la journée.

Neve croqua dans la pomme si rouge, que j'aurais également pu ajouter le nom d'un film tel que "Blanche neige et les sept -mot lubrique-" à la liste des probables noms de films pour adultes que l'on aurait pu tourner dans le coin. « Je paierais pour voir ça. Je suis sûr que ça aurait du succès. » Je ricanai doucement, pas vraiment convaincu par l'éventuel réussite d'une production telle que celle-ci. Je me levai du lit, une main accrochant fermement l'un des pans de ma serviette de bain, pour me diriger vers ma valise non défaite. Je changeais tellement d'endroit où crécher dans ma vie habituelle, que cela faisait bien longtemps que je ne me préoccupais plus du rangement de mes affaires. Ainsi, mes vêtements étaient encor confortablement lotis dans le même bagage depuis quelques jours et j'imagine que c'était le genre de chose qui était sûrement destiné à rester de cette façon. Je me penchai, tout en effectuant une réel prouesse en parvenant à maintenir le fruit entre mes dents, pour récupérer des vêtements propres. J'entrepris alors d'enfiler mon boxer sans dénouer la serviette, ce qui donnait sûrement un spectacle plutôt étrange, mais divertissant à ma partenaire. Pas gêné pour un sous, j'engageai de nouveau la conversation : « On est pas censé faire, genre, connaissance ? »

Il ricana à ma réplique et je me contentais de poser sur mes lèvres un sourire en coin. De nos jours, la plupart des scénarios de films aux mœurs légères avaient déjà été exploités, alors j’étais a peut-près certaines que ça ferait déjà vu, mais la blague avait eu son effet, alors tant mieux. Ce n’est que lorsqu’il se leva du lit que je remarquai qu’il n’était vêtu que de sa serviette – probablement fraichement revenu des douches, et fort probablement nu sous celle-ci. Chose qui se confirma lorsque j’eus une certaine vision de ce dernier quand il enfila maladroitement ses sous-vêtements directement dans la chambre, sans tabou, visiblement. « On est pas censé faire, genre, connaissance? » J’acquiesçais d’un mouvement de tête alors que j’étais en train de croquer à nouveau dans la pomme qu’il m’avait amenée, que je me dépêchais d’avaler pour lui répondre. « Si par faire connaissance tu veux dire me montrer tes fesses dès les premiers jours, ça commence sérieusement à m’intéresser. » lui fis-je remarqué, en pointant d’un mouvement de tête sa petite personne plus ou moins vêtu, qui se tenait non loin du lit.

J'essayais de faire de mon mieux pour adopter une bonne tenue, malgré mes petits bonds dignes d'un asticot géant coincé dans un sac de couchage tandis que je revêtais mon sous-vêtement sans toute fois révéler mon anatomie plus qu'on ne la voyait déjà. « Si par faire connaissance tu veux dire me montrer tes fesses dès les premiers jours, ça commence sérieusement à m’intéresser. » Un rire rauque s'échappa de ma gorge, juste avant que je ne me relève, ayant finalement réussit à enfiler mon boxer. D'un geste théâtrale je laissai tomber la serviette à mes pieds, avant de rejoindre Neve sur notre lit conjugal en me rasseyant à ses pieds. « Mes fesses sont toutes à toi. » certifiai-je dans un nouveau rire, avant de croquer dans ma pomme. Après tout, entant que partenaires, on devait tout partager, non ? Je jetai un coup d'oeil dans sa direction pour l'examiner, sans faire attention à être discret, sous toutes les coutures. Je croquai dans ma pomme, jusque là abandonnée sur le bord de la couette, avant d'ajouter avec sincérité : « Je connais tes plus noirs secrets et la marque de cette pauvre petite chose que tu portes pour dormir, mais je ne sais même pas d'où tu viens ... »