Sa tenue lui plaît, comme toujours il avait tout prévu avant de partir, embrassé Arthur une dernière fois, poussé les adieux jusqu'à la chambre à coucher où les au revoir s'étaient prolongés plus que nécessaire, le mettant presque en retard pour le départ de l'avion. C'est la bouille de Mei qui lui a fait le plus mal au cœur, aussi encourageante fût-elle et aussi chaleureux les câlins, Lloyd-Snö restait le cœur lourd en pensant à sa petite fille adorée qu'il ne verrait pas pour plusieurs semaines. Contrairement aux autres candidats Lloyd-Snö n'est pas dans un état particulièrement nerveux à l'idée des abysses qui les attendent. Qu'on ait annoncé la semaine dernière sa qualification enlève en quelque sorte à l'expérience un peu de son charme, de sa vivacité. Pas que Lloyd se plaigne de voir son futur ainsi assuré dans l'émission pour les deux prochaines semaines, ne pas être sélectionné aurait été pour lui une espèce d'injure personnelle, mais il regrette de ne pas pouvoir partager exactement les mêmes sensations que les autres candidats. Sa veste en velours brodée qu'il a acheté en plusieurs couleurs sur le dos il peut entrer sur le plateau et profiter du début de la soirée. Il ne sait pas exactement quand on va les envoyer en pleine nature mais il a préparé un petit back-pack pour être sûr d'être confortable. Dieu ce qu'il espère ne pas être capitaine d'équipe, les responsabilités ne lui font pas peur, c'est juste qu'il a vu le résultat la saison précédente et que ce n'était pas joli à voir. Conquérant il se laisse happer par la lumière des projecteurs. Arthur et Mei dans un coin de sa tête, il imagine leur sourire en le voyant à la télé. Il se donne du courage comme il peut, jouant avec son alliance en platine, caressant les trois émeraudes qui la sertissent. Ce qu'ils vont lui manquer... les candidats ont intérêt à être intéressants, pour compenser le manque à gagner. Alix fait une annonce et c'est le début de la saison. Tout va vite, presque trop vite, mais ce n'est pas plus mal. On allait les envoyer dans la nature sans qu'il n'ait eu le temps de boire une coupe de champagne ? Non, pas question. Dans l'esprit d'être précautionneux, Lloyd-Snö attrape avec agilité une flute. On n'est jamais trop prudent.

Quoiqu'il arrive elle ne se laissera pas démonter, ah ça jamais. Les maquilleuses peuvent bien se rater, les coiffeuses lui brûler sa belle crinière soyeuse et les autres filles lui arracher sa robe pour la déstabiliser, elle ne laissera personne lui gâcher ce moment. Voilà des jours qu'elle tourne en rond, prisonnière des quatre murs de sa chambre d'hôtel, sa patience est à bout et elle jubile à l'idée de se retrouver sous le feu des projecteurs. C'est la première fois que son doux minois va passer sur une grande chaîne de télévision aux quatre coins de la planète, il y a de quoi en angoisser plus d'un. Enola, elle, est relativement détendue alors que le reste des potentiels candidats font les cent pas et s'agitent, elle se prélasse entre les mains expertes des maquilleuses de l'émission. Rien à dire, elles savent y faire, en même temps c'est un peu leur métier. Enola ne pipe mot, et quand Enola ne dit rien c'est que tout est parfait. Elle s'est déjà engueulé avec les stylistes un peu plus tôt, ces vieilles harpies qui voulaient lui faire enfiler une tenue immonde qu'elle n'avait absolument pas validé. Elle ne laissera personne la contrôler, elle gère tout de A à Z de la couleur de son fard à paupière jusqu'à celle de ses sous-vêtements. Elle a mûrement réfléchi aux moindres petits détails de sa tenue pendant son petit séjour en Irlande et personne ne lui fera changé d'avis. Enola a l'habitude de tout contrôler, en particulier dans sa vie professionnelle, tant pis si elle se met à dos les trois quarts des équipes de production. Pour le moment les maquilleuses sont ses plus proches alliées, il faut dire que le résultat est bluffant. Enola ne manque pas de féliciter ses anges gardiennes d'un sourire chaleureux qui ne manque pas d'irradier toute la pièce. La voilà fin prête, les yeux rivés sur le miroir elle ne cesse de corriger les moindres petits détails de son apparence. Elle remet en place le moindre petit cheveu de travers, passe une nouvelle couche de vernis car celui-ci commençait légèrement à s'écailler, elle étudie même avec attention la cambrure de son dos. Tout doit être parfait. Enola sait ce qui les attend après ce prime, on l'a prévenu, cette saison les candidats n'échapperont pas aux abysses. La salvadorienne avait eu tout le loisir de se moquer des candidats de la saison passée et maintenant que c'était à son tour elle rigolait tout de suite beaucoup moins. Peut être seraient-ils plus gâtés cette saison, en tout cas c'est tout ce qu'elle espérait. Enola c'est pas une reine de la survie loin de là. Mais ils ne sont pas encore dans les abysses, il lui reste toute cette soirée pour briller, elle a fait le choix de rester classe malgré tout, les abysses ne lui font pas peur. Elle lisse un dernier pan de tissu récalcitrant sur sa belle combinaison noire et prend une grande inspiration. À elle de joueur, à elle de se démarquer des autres candidats même si elle est certaine que son charme naturel opérera auprès de ses camarades et du petit angelot qui les regarde en permanence. Enola est sûre de rentrer dans le nid d'amour à l'issu de cette semaine dans les abysses et si la production ne remarque pas à quelle point elle est unique alors ce sont tous des ingrats. Enola prend son courage à deux mains, relève la tête et de sa démarche aérienne se dirige sur le plateau. « C'est le moment ma grande, montre ce que tu as dans le ventre » . Elle pousse une porte et se retrouve bientôt cernée par les lumières des projecteurs, elle ne se laisse pas démonter et poursuit son chemin sur ce plateau qui sera la théâtre de nombreux rebondissements cette saison, elle en est certaine.


+ tenue

Mon prénom est Achille et ce soir, débute mon Odyssée à moi.. La métaphore est plutôt mal choisie je le concède. Mais même si Achille n’est pas le héros de l’Odyssée, il a lui aussi connu son histoire. Et moi, une part de mon histoire commence ce soir. Fake-Lover, je connaissais l’émission de nom. Autrement je regardais pas spécialement, je savais que le gagnant de l’an passé était un certain Lamine, un mec avec les cheveux longs, c’est déjà pas mal. Ce soir donc, premier prime, et comme l’an passé, la production avait mis en place son fameux système des abysses. Une semaine pour convaincre, sept jours. Je me languis de cette semaine de survie si celle-ci doit se passer comme l’an passé. Je suis assez primitif comme garçon je crois et si l’histoire doit se réecrire avec le retour à l’état sauvage, je serais clairement dans mon élément. Je me considère être un homme du passé, qui aime la notion de force, de bestialité. Ca doit être mon côté adepte de mythologie grecque ça. Est-ce que mon prénom a finalement influencé mes goûts et qui je suis ? Fort possible. Bref, je suis impatient de me mettre en mode Rambo. Cette émission sera avant tout pour moi un moyen de me faire connaitre en tant que coach sportif, je pense que ça pourra m’aider à gagner des clients. En plus de ça, on va pas le nier, l’argent est un facteur non négligeable qui attire mon intérêt. Et puis il y a l’expérience. J’aime la vie, et je compte bien la vivre au maximum. Je suis un grand affamé d’expériences, il m’en faut toujours plus. Dans les coulisses de l’émission, on me pomponne, faut que je sois beau pour passer à la télé.. Mais j’aime pas trop ça à vrai dire. Je me trouve très bien comme je suis, cheveux assez courts, petite barbe pour l’occasion, un vrai homme, pas besoin de chercher à me mettre en valeur. Pour les habits j’ai fait un effort mais pas énorme non plus, faut pas abuser. Je reste dans le simple, j’évite d’en faire trop. Pantalon noir, t-shirt blanc, petite chemise pas complètement déboutonnée, et petite veste par-dessus. Voilà, rien de plus. De toute façon après on sera bien obligé de se changer pour les abysses avec une tenue qui se voudra plus utilitaire que de bon goût. Je fais maintenant face au miroir en face de moi, je fixe l’image de moi-même l’espace de quelques secondes. Enfin je vais casser la routine. Casser cette monotonie de la vie de tous les jours dont j’éprouve juste du dégout et de l’ennui. Participer à Fake Lover, pour au moins une semaine, voilà ce qu’il me fallait, pour pimenter un peu tout ça en cette période hivernale. C’est l’heure. On nous dit de rejoindre le plateau. Je me lève et m’y dirige donc d’un pas décidé bombant le torse, pensant à tous ces héros grecs que j’idolâtre. D’Achille bien sûr à Ulysse, en passant pas Hector ou encore Jason. Je suis impatient d’enfin rencontrer Eros, le dieu de l’amour qui ne m’a pas valu que du bien ces dernières années, ou plutôt devrai-je dire Cupidon comme on le nomme dans cette émission. Ce soir, commence donc mon Odyssée..

(Tenue)

J'étais stressé, inquiet ? Bof pas vraiment, en fait j'étais plutôt tranquille, fin je crois. Ouais je crois toujours, mais en vérité je ne sais jamais trop. On peut sans doute dire que je suis un paumé de la vie, mais non c'est juste que je n'arrive pas trop à me décider et que je ne sais pas tellement où je vais. Mais dans l'ensemble je suis pas un paumé de la vie ! Enfin bref, pourquoi tenter de trouver un sens à mes pensées alors qu'il valait mieux rester concentrer sur le prime d'introduction. Depuis la saison dernière on décide d'envoyer les potentiels candidats dans les abysses, l'année dernière c'était pas le top. J'ai déjà été au camping et aussi faire de la randonné, mais bon le lac avait l'air froid. Puis je n'aime pas quand il fait froid, j'espère qu'au moins cette année cela sera sur une île paradisiaque. Oh et s'il pouvait y avoir de l'eau chaude ça serait le top ! Je suis vraiment pas difficile, je sais chasser un peu, fin pêcher des poissons tout ça j'arrive à me débrouiller. Donc on peut dire que je suis un aventurier ? Si je suis pas pris le casting de Koh Lanta me tenterait bien, bon après c'est sur que c'est plus efficace qu'un régime 0%, mais moi j'pense pas avoir besoin de régime. J'ai la ligne non ? Quand j'étais stressé je pensais trop, donc là c'était sur que j'étais stressé. Le pire c'est que je n'étais pas encore passé par le coin maquillage et stylisme. Ah oui et cette année la saison se déroule à Dublin, dans ma ville, là où j'habite. Donc au moins si je me fais éliminer ça sera simple ! Direction la maison en un rien de temps, niveau trajet je pense que je ne vais pas coûter grand chose à la production. C'est peut-être pour ça qu'ils vont me sélectionner ? Parce que bon s'ils sont short sur le budget ça peut quand même les aider ! Bon la case coiffure tout ça, cela passait très vite. Fallait dire que la coiffeuse abandonnait l'idée de me faire une belle coiffure, en raison de mes cheveux qui étaient indomptables on peut dire dire que c'était compliqué. C'est pour ça que je préférais le faire seul, mais bon elle n'avait pas voulu m'écouter. Du coup moi je me laisse faire sans rien dire, je ne suis pas contrariant comme mec ! Après c'était le coin stylisme, bon la tenue je m'en fichais, je voulais pas un truc trop élaboré. Surtout si je devais le porter que pendant un court laps de temps. S'ils décident de nous emmener dans un endroit étrange, ils vont surement nous dire de nous changer et hop en quelques minutes plus de belle tenue. J'étais plutôt pas mal dans cette tenue. Elle était simple, décontracté, c'était à mon image quoi. Le prime commençait, j'entendais le présentateur parler, ils disait des noms que je connaissais. J'arrivais sur le plateau, calmement, un peu souriant, j'essayais de ne pas me laisser éblouir pas les lumières et de ne pas trébucher sur des fils ou même des personnes. Il fallait quand même que je fasse bonne impression lors de ce prime, même face à ces gens quand même. J'essayais d'afficher un sourire digne d'une miss france, mais je pense que c'était pas trop ça, du coup je fis un très léger sourire discret, inexistant. Bon oh pire un sourire quoi. Pour l'instant je ne voulais pas boire, je restais à l'écart, j'observais avec des grands yeux comme ça, en me demandant qu'est-ce que je faisais là et en regardant les potentiels candidats qui entraient les uns après les autres.

× TENUE

« J'sais pas. » étaient probablement les dernières paroles que je m'étais imaginé prononcer dans ce genre de contexte. Parce que dieu sait que j'avais du en approuver, des tenues imposées par mes amies de façon à ce que je passe bien à l'écran. Ça me gonflait plus qu'autre chose. Et maintenant que je venais d'enfiler ce smoking, cette chemise blanche et ce pantalon noir, j'avais l'impression d'être le dindon de la farce. Le mec bcbg que l'on vend au pays entier alors que je n'étais absolument pas méritant de ce titre. Aussi lorsque la styliste eut enfin le dos tourné, je tentais maladroitement de retirer ma veste, avant de finir par faire tomber mon café -bouillant, sa mère- dessus. « Elle est foutue. » Ou j'étais foutu ? C'était ce qui me traversait l'esprit au moment où la brune me fusillait du regard. Faire une bonne impression à la prod'... C'était raté je crois bien. Tant pis. Du coup je retirais tout, veste, chemise, de toute façon elle n'était plus assez blanche pour que qui que ce soit ose la porter un soir de prime. Bien que je n'y connaissais franchement rien en la matière. J'avais fini par me diriger vers ce qui me semblait déjà plus familier, soit un tee shirt blanc, une veste en jean noir, un pantalon noir et des baskets. Franchement, j'allais me fondre dans la masse habillé comme ça, et ça m'allait très bien. J'étais pas trop de ceux qui aimaient se mettre sur leur trente-et-un. Et dieu qu'elles avaient la classe ces baskets ! D'ailleurs, au fur et à mesure que j'avançais, mes prunelles océan étaient rivées sur mes pieds, comme un gosse venant d'avoir les meilleurs rollers au monde. Sauf que lorsque je relevais enfin les yeux, je me trouvais en plein centre du plateau, prêt à me faire dévorer par toutes les caméras des alentours. Et merde. Du coup, je rejoignais rapidement l'un des canapés mis à dispositions, me rappelant que les abysses existaient belle et bien et que dans tous les cas, cette semaine n'allait pas être de la tarte. Il y a une rousse non loin de moi qui semble pas mal perdue (@Scarlett) aussi, je ne peux m'empêcher de la questionner. « T'as perdu un truc ? On dirait que tu viens d'voir un fantôme. » Enfin, moi j'dis ça, j'dis rien hein. Mais bon, elle avait l'air autant à l'ouest que moi, donc quelque part, ça avait un côté plutôt rassurant. Je crois. Ou alors nous allions être les premiers bouffés par des loups ou quoi, là bas.

+ tenue