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 meet me halfway - pattaya, thaïlande

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Danica

Danica
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MessageSujet: meet me halfway - pattaya, thaïlande   meet me halfway - pattaya, thaïlande EmptyVen 11 Déc 2015 - 18:44



MEET ME HALFWAY
danica & maxence

Ca avait tenu à quoi, un sac à dos ? Le genre randonnée, qu'on bourre de fringues pour qu'il finisse par être plus haut que soit, auquel on accroche ses Timberland au cas où les tongs finiraient par lâcher. Le genre qui finit usé jusqu'à la corde mais qui tient bon, comme un fidèle compagnon. Le genre qui finit aussi au fond du placard une fois rentrés à bon port à prendre la poussière, jusqu'à ce que...
Celui-là, elle ne l'avait pas sorti depuis quoi, cinq ans ? Elle l'avait retrouvé dans un carton, sur l'étagère du haut de son placard mansardé de son studio californien. Un bon vieux Quechua, le genre de trucs introuvable aux Etats-Unis, relique de ses années à Tenerife. Un peu usé, mais tâché par l'humidité. Avec une odeur familière qui lui avait arraché un frisson.
Honnêtement elle y avait réfléchi à deux fois. Quand il s'était pointé la fleur au fusil avec une proposition qui correspondait environ exactement à ce qu'elle s'efforçait d'économiser pour, malgré tout, elle y avait réfléchi. Elle n'a pas sauté sur l'occasion comme elle l'aurait fait quelques années plus tôt. Il est toujours là, le traumatisme. On dit que ceux qui souffrent de PTSD ne s'en remettent jamais vraiment totalement. C'est sans doute vrai. Ca va faire presque deux ans qu'elle est sortie de la baraque de l'émission, et elle n'a toujours pas réussi à s'immerger plus qu'au niveau de la poitrine. Faut croire que son cas est sans doute désespéré.
Elle y a réfléchi, parce que ça impliquait quoi ? Lâcher le cabinet, lâcher son studio et sa petite routine, lâcher sa bécane. Alors qu'elle commençait à peine à s'installer vraiment dans cette nouvelle vie qu'elle s'était offerte avec le fric des assurances.
Et puis finalement, sentir cette odeur familière en fouillant ce vieux carton lui avait rappelé les rushs d'adrénaline de l'époque. Avant. Cette odeur, mélange d'iode, de parfum masculin un peu effacé et de sable, qui résumait son voyage avorté trop tôt. Une odeur familière mais effrayante, qu'elle se devait d'effacer. De remplacer par une nouvelle.

Elle avait bien bourré son sac à dos jusqu'à ce qu'il soit plus grand qu'elle, en effet. Accroché ses Timberland aux mousquetons. Le deal : voyager tous frais payés, mais alimenter un blog. Danica n'aimait pas vraiment se dire "bloggeuse", parce qu'elle y voit là un côté trop léger, trop amateur. Elle se préfère reporter débutante. Ses articles, au fil des mois, tournent autour d'un même sujet. Au lieu de refaire J'irai dormir chez vous, au lieu de tester des activités ou des plats locaux en vidéo, elle écrit sur les hôpitaux. Sur les soins aux gens. La recherche. Les orphelinats. Elle avait toujours été un peu comme ça, ce besoin de se rendre utile, alors elle avait décidé en partant que cette fois, son voyage aurait un sens.
Depuis plusieurs mois, elle écume les dispensaires et orphelinat aux quatre coins du globe, selon où on décide de l'envoyer. Elle a préféré faire ça au hasard : tous les deux mois, une nouvelle destination surprise de la part des rédacs chefs. Elle se pointe à l'aéroport, et l'hôtesse au comptoir lui fait l'honneur de lui dévoiler sa prochaine destination.
Mexique, Mongolie, Kenya, Afrique du Sud. Puis la Thaïlande.

Orphelinat de Pattaya, Thaïlande.
Les gosses courent partout dans la cour. Et dire que quelques années plus tôt, ce n'était qu'un groupe de huttes de guingois. Les subventions ont fusé, de France notamment, des partenariats, si bien que les petites huttes se sont transformées en jolie maison au toit en pagode rouge et doré. L'intérieur est simple, mais suffisant. Un toit, de quoi manger, des gens pour veiller sur eux, voilà ce qu'il leur faut.
Ca va faire un mois maintenant que Danica a rejoint les rangs des bénévoles. Elle alterne entre être de garde à l'infirmerie et être une simple animatrice. Très franchement, les gosses, à la base, c'était pas trop son délire, mais elle s'est prise au jeu. Elle se sent utile. Et ces gosses, c'était aussi un peu elle quand elle avait leur âge, môme des services sociaux, en orphelinat pendant de longues années.

Danica est assise en tailleur sur la paillasse de la pièce qui lui fait office de bureau et de chambre à la fois. Une petite pièce avec une grande porte et une large fenêtre qui donne sur la cour, aux murs de chaux dénudés. Un simple lit un peu spartiate dans un coin de la pièce, un meuble à tiroirs en bois sombre, une table basse. Son fidèle sac à dos dans un coin. Ses chaussures alignées à l'entrée de l'orphelinat, puisque c'est l'usage.
La peau hâlée par le soleil constant de ses dernières destinations, les cheveux coupés un peu plus courts mais toujours en bataille, elle se contente de porter un short en toile et un tee-shirt blanc. La météo n'est pas très capricieuse, dans ce coin-là. Et sur la table basse, son outil de travail et seul lien avec la technologie, son petit netbook, branché à une prise obsolète. Les gosses piaillent dehors, se chamaillent à moitié en thai, à moitié en anglais. Danica tape son dernier article sur un fond sonore léger de hip-hop américain, histoire de se rappeler d'où elle était partie, tout en dodelinant de la tête légèrement au rythme des basses. C'est son moment tranquille d'écriture.
Qui vient finalement être interrompu par une gamine poussant la porte déjà entrouverte, pieds nus, les cheveux aussi en vrac que Danica, avec les yeux qui brillent. Dani lève la tête. « Oh, Rita, qu'est-ce qu'il t'arrive ? » fait-elle avec un naturel déconcertant pour la Dani d'à peine quelques mois. Les gosses, c'était vraiment pas son truc. Maintenant, ils font un peu partie de son univers. La môme a les yeux qui brillent, et se met à bafouiller quelque chose en thai. Dani laisse échapper un rire. « Tu me la refais en anglais ? » La petite Rita laisse la timidité l'envahir et rentre dans la pièce à petits pas pour tendre la main à Danica, qui a un sourire en coin amusé. « Ca peut attendre un peu ? Je dois finir ça, et après je viens jouer, » fait-elle en désignant l'ordinateur de la main, « trouve une idée de- » La phrase de Dani est interrompue par Rita qui l'attrape très franchement pour la traîner dehors. L'américaine abandonne, avec un soupir amusé, et suit l'orpheline dans la maison. Elles croisent d'autres gosses du même âge, visiblement surexcités pour une raison inconnue. « Danica, Danica, pourquoi ses yeux ils sont tout... vides ? » s'exclame un garçon avec un ballon de foot sous le bras, avant qu'une fillette vêtue d'un costume Disney probablement offert par un sponsor ne vienne tirer le tee-shirt de Danica. « C'est mon prince charmant ? » fait-elle en se mordant presque les doigts. Danica s'éloigne emportée par Rita avec une expression confuse et amusée, avant que la soeur à l'entrée ne commence une phrase - « Danica, vous avez de la visite... » - et que la brune ne se retrouve nez à nez avec la personne à l'origine de sa présence même dans l'orphelinat.
En comprenant finalement les réactions des enfants, les plus jeunes n'étant pas vraiment habitués à voir des étrangers blonds aux yeux bleus traîner dans le coin, Danica ne trouve rien d'autre à faire que d'exploser de rire, faisant sursauter Rita, scotchée à ses côtés, à moitié cachée derrière elle. « Le prince charmant, elle est bien bonne celle-là ! Tu l'as caché où, ton cheval blanc ? » fait-elle avant de saluer son visiteur d'un coup de poing - léger - sur sa "mauvaise" épaule, histoire de bien montrer que c'est pas vraiment des choses qu'elle oublie.
Elle salue la soeur qui s'éloigne avec un sourire discret, emmenant la plupart des enfants attroupés pour apercevoir le nouvel étranger. Ca faisait un bon bout de temps qu'ils ne s'étaient pas croisés en chair et en os, se contentant des e-mails erratiques, l'un et l'autre coincés dans des parties du monde par forcément internet-friendly. « On t'a envoyé ici ou c'est ton jour de congé ? » fait-elle en invitant Maxence à entrer dans la pièce, désignant le tas de chaussures au sol. Elle fait quelques pas en désignant la cour, la pièce principale étant ouverte sur l'extérieur. « Mon palace du moment... » lance-t-elle en écartant les bras, Rita la suivant comme son ombre, intimidée, mais curieuse. « On pourra même se faire un foot, je crois qu'ils attendent que ça depuis la fin du repas de midi, » ajoute-t-elle avec un sourire amusé en désignant les garçons au ballon rond au milieu, courant maladroitement en soulevant des petits nuages de poussière. « Du coup, tu vas pouvoir faire ma gazette. Internet, ici, faut le mériter, alors je suis pas au courant des derniers ragots... » commence-t-elle avec son sourire en coin habituel, replaçant ses cheveux derrière une oreille. Sur lui, ce qu'il fait en ce moment, comment va sa famille, comment vont les anciens candidats qu'il a pu revoir, toutes ces choses qu'elle a pu rater en quasiment huit mois sur les routes, elle et son sac à dos.
Maxence

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JUKE BOX : FRANK SINATRA, moon river + LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT, la chanson de maxence + MICHEL LEGRAND, les moulins de mon coeur + AEROSMITH, dream on + FIVE FINGER DEATH PUNCH, far from home + GOLD, ville de lumière + JOAN OSBORNE, one of us + MICHEL POLNAREFF, lettre à france + POETS OF THE FALL, war + JOE HISAISHI, mononoke hime + LINKIN PARK, leave out all the rest + STANFOUR, tired again
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MessageSujet: Re: meet me halfway - pattaya, thaïlande   meet me halfway - pattaya, thaïlande EmptyVen 15 Avr 2016 - 0:35

Il finissait par les connaître comme sa poche, les espaces lounge de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle. Quand il pouvait il s'asseyait près de la fenêtre, bien que depuis 9/11 les possibilités d'observer les pistes de décollage et d'atterrissage tel un spectacle avaient peu à peu disparu, et que cette baie vitrée là ne donnait que sur le Terminal 2, en contrebas. Maxence aimait cette fourmilière permanente qu'était l'aéroport, jamais endormie, voyant passer sans cesse des gens qui allaient, qui venaient, avec toujours la petite pointe d'excitations qui vous prenaient à l'idée de voler vers l'étranger. À moins que cela ne soit que lui ? Un gobelet de café refroidi posé à côté de lui, le blond profitait du wifi de la pièce pour consulter les mails professionnels qui tendaient à s'accumuler dès qu'il passait plusieurs jours sans s'en occuper, et jetait parfois un oeil distrait à travers la baie vitrée. « Dernier appel pour les passagers du vol 9W6790, à destination de Colombo, Bandaranaike International. Embarquement porte 18. » Machinalement il avait relevé la tête, et ses narines s'étaient pincées légèrement. Est-ce qu'il n'était pas à nouveau en train de se défiler, comme si souvent déjà ? Est-ce qu'après autant d'années il n'était pas temps qu'il mette enfin un point final à tout cela, une conclusion digne de ce nom, à défaut d'autre chose ? Mais la réponse était non. Non, il ne se défilait pas. Il prenait une décision, et choisissait d'une direction, à la fois métaphorique et parce que deux heures plus tôt il s'était présenté au comptoir de la compagnie pour demander « Je souhaiterais échanger un billet. » en ayant tout le temps de peser le pour et le contre, tandis que l'hôtesse d'accueil, foulard prune, regard impassible et sourire de façade, semblait tout mettre en oeuvre pour lui laisser le temps de changer mille fois d'avis. Après ce qui lui avait semblé être une éternité pourtant elle avait fait glisser sur le comptoir le carnet de bord contenant les trois nouveaux billets - dont deux correspondances - et le reçu de carte bleue « Embarquement pour Abou Dabi ce soir à dix-neuf heures, terminal deux. Arrivée à Pattaya après-demain, à treize heures cinquante. En vous souhaitant un agréable voyage. » Un agréable et surtout un très long voyage, pour lequel Maxence avait remercier avant de charger à nouveau son sac à dos sur ses épaules et de prendre la direction du dernier étage. Nul doute qu'il serait comme souvent l'un des rares passagers à ne posséder qu'un bagage à main, mais les années d'expérience et de déplacements aux quatre coins du globe lui avaient appris à voyager léger, avec rien de plus que ce que son sac de randonnée était capable de contenir.

✼ ✼ ✼

L'humidité du climat lui avait sauté à la gorge à peine descendu de l'avion, et se laissant distancer par ceux qui se précipitaient déjà pour aller récupérer leurs bagages il avait ressorti ses lunettes de soleil et défait un second bouton de son polo, avant de remettre son sac sur son épaule. Sa dernière correspondance n'était que dans une dizaine d'heures mais il lui faudrait probablement bien plus s'il se risquait à y aller par la route, et il n'avait pas le courage. Au lieu de cela il avait emprunté l'escalator qui se profilait devant lui et était allé s'installer sur un des fauteuils de la zone d'embarquement ; Il faisait encore nuit dehors, c'était probablement le moment où jamais de grappiller quelques heures de sommeil. Calé contre son sac à dos il sentait d'ailleurs déjà ses paupières papillonner un peu, avant d'être interrompu par la sonnerie de son téléphone, qu'il avait rallumé à sa descente de l'appareil sans toutefois prendre le temps de vérifier les éventuels appels en absence « Ah bah enfin ! C'était bien la peine que j'te demande de me tenir au jus ! Alors, Kandy ? » Frank. Qui d'autre. « J'suis pas à Kandy. » - « Non, toujours coincé à Colombo ? » - « J'suis en Thaïlande. Ça serait un peu long à t'expliquer, là. » Et surtout  il avait envie de dormir, et donc de raccrocher, pas de faire la conversation. « Hein ? Mais qu'est-ce que tu fous en Thaïl- ... oh mais dis-voir, c'est pas là que ... » - « Ecoute j'te rappelle demain, promis. » Il avait raccroché, un peu précipitamment sans doute, mais il n'avait ni courage ni patience, même pour Franky et ses bonnes intentions. En revanche il avait profité d'avoir ton téléphone à la main pour programmer un réveil, pas question de continuer à pioncer ici une fois que le jour serait levé, il trouverait bien un endroit où boire un café. Ou deux. Ou dix.

✼ ✼ ✼

Il avait tendu au chauffeur de taxi un bout de papier avec une adresse griffonnée en anglais, croisant les doigts pour ne pas être tombé sur quelqu'un avec qui il serait tout bonnement impossible de communiquer. Hochant la tête l'homme semblait cependant savoir où il allait, et durant tout le trajet Maxence s'était contenté de regarder distraitement par la fenêtre tout en jouant avec le tchotki attaché autour de son poignet. Mais sentant finalement son chauffeur s'énerver à grand renfort de klaxon au milieu des bouchons, il lui avait fait signe de ne pas se déranger et de le laisser descendre ici, sortant de sa poche de jean des devises qu'il avait fait changer à l'aéroport et acquiesçant d'un signe de tête tandis que l'homme tentait dans un anglais maladroit de lui indiquer quel itinéraire emprunter pour terminer d'arriver à destination. Cela représentait trois gros quarts d'heure de marche, mais après autant de temps passé coincé sur un siège d'avion marcher ne lui ferait pas de mal, quand bien même il peinait affreusement à se faire à cette humidité ambiante. Son boulot ces dernières années l'avait plutôt habitué aux climats secs, arides. Il s'était laissé guidé par les cris désordonnés d'enfants sur les dernières centaines de mètre et avait reconnu le lieu grâce à l'une des photos postées sur le net par Danica il y avait de cela quelques semaines. Maxence n'était pas resté invisible très longtemps, et on devinait sans mal que dans les environs peu d'européens devaient avoir l'habitude de traîner, tant et si bien que malgré ses difficultés à faire comprendre l'objet de sa venue à la seule représentante adulte qui s'était finalement présentée à lui, il s'était contenté de suivre le mouvement provoqué par la curiosité des plus petits pour finalement se retrouver face à ce qui l'avait amené ici. « Le prince charmant, elle est bien bonne celle-là ! Tu l'as caché où, ton cheval blanc ? » Renonçant à comprendre d'où venait cette soudaine mention du prince Charmant il s'était contenté de hausser les épaules, jamais le dernier lorsqu'il s'agissait de rentrer dans le jeu de la jeune femme, et avait répondu du tac au tac « Garé en double file, c'est mon côté parisien. » tout en attachant ses lunettes au col de son polo. Il avait esquissé un vague sourire lorsque le poing de la jeune femme était venu s'écraser mollement sur cette épaule qui, si elle porterait définitivement les marques de ses mésaventures, ne lui causait plus de souci. Silencieusement il avait salué la sœur d'un signe de tête respectueux, et adressé un sourire bienveillant à la petite qui s'obstinait à se cacher derrière Danica même lorsque cette dernière avait fait signe au français de la suivre.

Pas très loin, juste dans la pièce voisine, et laissant ses chaussures sur le pas de la porte avec les autres il avait déposé son sac à dos contre le mur près de celui de la jeune femme, pas mécontent de décharger ses épaules. Observant furtivement autour de lui sans pour autant vouloir avoir l'air de fouiner, il avait bien vite reporté son attention sur elle tandis qu'il laissait sa question « On t'a envoyé ici ou c'est ton jour de congé ? » en suspend quelques instants. Est-ce que cela ressemblait à autre chose qu'une décision totalement improvisée ? Le quotidien de Maxence n'était fait pratiquement que de cela, de l'improvisation, quoi que plus normal pour quelqu'un dont le métier dépendait des aléas de la politique mondiale. « J'ai quelques semaines de battement avant de repartir, et tout un tas de miles qu'il était temps que j'utilise ... » Des miles qui s'accumulaient parce qu'en compensation d'un métier qui l'emmenait par monts et pas vaux, Maxence se montrait plutôt casanier durant ses périodes de congés, profitant de sa famille et de ces montagnes qui auraient toujours sa préférence, aussi subjectif cela puisse-t-il être. « Et j'avais envie de te voir. » Il avait croisé les bras, s'appuyant contre l'encablure de la fenêtre et arborant un air calme, comme si parcourir dix mille kilomètres uniquement pour frapper à sa porte - en quelque sorte - était tout ce qu'il y avait de plus normal. Comme si cela pouvait n'avoir aucune espèce d'importance. Il l'observait évoluer dans la pièce avec la satisfaction de la trouver dans son élément, bien qu'il n'en ait jamais douté. Elle avait l'âme d'une aventurière, elle avait simplement eu besoin d'un coup de pouce pour se remettre dans les starting-blocks. « Mon palace du moment ... » Pour illustrer ses propos des rires d'enfants en fond sonore, et Danica qui rajoutait « On pourra même se faire un foot, je crois qu'ils attendent que ça depuis la fin du repas de midi. » Son attention s'était reportée un instant sur la bande de gamins qui s'agitaient dehors, semblant ignorer la chaleur et la poussière, en gosses qui se respectaient « J'ai comme l'impression qu'ils n'ont pas eu la patience de t'attendre plus longtemps. » Esquissant un sourire calme il avait marqué une légère pause et passé ses mains dans les deux poches de son jean, attrapant la fleur origami que le serveur de l'aéroport de Phuket lui avait amené en même temps que son thé à la menthe. Il avait posé un genou à terre pour se mettre à la hauteur de la fillette, comme on montrait patte blanche devant un animal que l'on cherchait à apprivoiser. « Tu nous présentes pas ? » La question s'adressait à Danica, en revanche.

Il savait que la jeune femme n'était pas particulièrement à l'aise avec les enfants, de base, et parce qu'il savait aussi de par son blog qu'elle était ici depuis un bon mois maintenant, il ne pouvait s'empêcher d'être attendri par le lien silencieux qui semblait s'être développé entre la petite et elle. Reprenant avec légèreté en réarrangeant ses cheveux la voilà finalement qui avait demandé « Du coup, tu vas pouvoir faire ma gazette. Internet, ici, faut le mériter, alors je suis pas au courant des derniers ragots ... » Penchant la tête sur le côté d'un air entendu il avait ironisé avec amusement « C'est vrai que je me tiens vachement au courant question ragots moi aussi ... » Non. Plaisanterie mise à part, reste qu'elle n'irait sans doute pas bien loin avec lui en guise d'informateur, il avait à peine le temps de profiter de ses proches autant qu'il le souhaitait lorsqu'il rentrait au bercail, alors se tenir au courant de ce qu'il advenait de personnes qu'il n'avait pas revu depuis pratiquement deux ans. « Mais j'ai eu Ulysse au téléphone en début de semaine, Alicia passe les vacances chez lui pour, je cite "faire du tourisme culturel" ... Ce qui connaissant Ulysse doit revenir à lui faire faire le tour des pizzeria et acheter une carte postale du Palazzo Reale pour se donner bonne conscience, mais soit. » Pour le reste, Maxence préférait ne plus songer à l'éventualité que ce qui n'était à la base qu'une vaste plaisanterie entre Ulysse et lui ne soit plus uniquement cela, une plaisanterie. Il n'en savait rien. Et il n'était assurément pas un père suffisamment présent pour avoir le moindre mot à dire sur qui fréquentait ou ne fréquentait pas sa fille. « Il m'a parlé de toi, aussi, si tu l'appelles pas plus souvent il te rayera de sa liste de clients privilégiés ... Alors si tu ne veux pas qu'il boude comme un bébé quand tu lui rendras visite, fais un effort. » Ce n'était même plus si elle lui rendait visite, mais quand elle lui rendrait visite. Maxence avait lui certes l'avantage de vivre près de la frontière italienne, mais s'il fallait qu'il mette lui-même Danica dans un avion un de ces jours pour qu'elle s'y rende elle aussi il le ferait sans aucun scrupule. Presque aucun. Il aurait pu préciser, question ragots, qu'il avait revu Yityish récemment ... Mais il s'était abstenu, étonnamment. « Et toi ? Sans regrets, alors ? » Son départ, sa décision d'accepter la proposition de l'un des rédacteurs pour lesquels travaillait Maxence. Quitter Los Angeles et son emploi, reprendre un tour du monde qu'elle n'avait initialement jamais souhaité faire seule. Il supposait que cela faisait beaucoup de chamboulements, même pour elle, même quand elle était toujours la première à assurer que tout glissait toujours sur elle sans jamais l'atteindre.
 

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