J'avais toujours aimé la musique, celle qui t'entrait dans la peau et te faisait vibrer de l'intérieur. Je ne pus ainsi que difficilement résister à l'appel de ce jazz endiablé, ce charleston, cette musique des années folles popularisé en France par le film The Artist. En poussant la porte de la salle de détente d'où émanait la musique, la scène face à moi était des plus curieuses, Lino, il me semble bien que c'est comme ça qu'il s'appelait dansait, tournait, sautait, enchainait des pas de plus en plus complexes qui me fascinent. Bon dieu, si on m'avait dit que je tomberai sur ce genre de choses dans le nid d'amour je n'y aurai pas cru. Je restais là, silencieuse, à le regarder se mouvoir, complètement hypnotisés. Après une dizaine de minutes, je le voyais qui s'arrêtait se retournais vers moi, m'apercevant ainsi. Il était essoufflé et entre deux souffles tentait de m'expliquer ce qu'il était en train de faire. Je souriais, m'approchais de lui et répondait :
Je sais, j'en ai déjà vu à la télévision. On t'a déjà dit que tu danse extrêmement bien ? Je ne sais pas comment tu fais, perso je n'arriverai pas à tenir la cadence.
En même temps le sport et moi cela faisait 50 000, j'étais donc loin d'être un exemple en la matière. Mais passons, après avoir repris son souffle, Lino reprenait la parole, en français. J'étais un peu surprise, ne m'attendant pas à cela. En français également je lui répondais donc :
Oui, oui c'est bien ça. Toi c'est Lino, si je ne me trompe pas.
Un nouveau petit sourire, qui me permettait de continuer à l'écouter avant de reprendre :
Ravie également. Tu travailles dans quelle bibliothèque ? Institutions documentaires ?
J'avais eu vent que Lino travaillait comme moi dans le milieu de la documentation, mais celui-ci était tellement vaste. Après, ce contact était bon à prendre pour l'avenir. Dans un milieu fermé comme celui de la bibliothèque, toute relation était bonne à avoir, ne serait-ce que pour permettre la circulation de documents uniques ou précieux. Des véritables petits trésors qui ne circulaient qu'à travers des réseaux que l'on intégrait que si on connaissait les bonnes personnes et pour infiltrer le marché italien, Lino était peut-être l'une d'elles.