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 superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40

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Naveen

Naveen
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MessageSujet: superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40   superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40 EmptyLun 25 Jan 2016 - 1:58

SUPERSTITION AIN'T THE WAY.
W / @lloyd-snö

Si le prime d'avant-hier soir lui avait réservé quelques jolies surprises, parmi lesquelles sa place en demi-finale, bien sûr, qui faisait suite au fait que ses camarades l'aient noté avec beaucoup de bienveillance, il y avait aussi eu quelques épisodes un peu moins réjouissants, comme les abandons de deux de ses camarades, et plus particulièrement de Grey, avec qui il n'était jamais vraiment parvenu à reconstruire ce qui s'était brisé par le passé, ce qui lui valait aujourd'hui d'avoir certains regrets. Mais il y avait aussi ce gage duquel il lui fallait s’accommoder, et qui s'avérait des plus compliqués, autant se l'avouer. Parce que parler, c'était bien la chose qu'il faisait le plus naturellement, aussi bien en anglais depuis qu'il était ici, que dans les autres langues qu'il utilisait il y a encore quelques semaines, lorsqu'il était chez lui. Alors se voir subitement interdit de parole, c'était plus déstabilisant que bien des choses qu'on aurait pu lui demander, si bien qu'en ce début de semaine, il avait déjà la certitude que les prochains jours seraient interminables, et l'impression que des siècles le séparaient du prime de dimanche, qui sonnerait sa libération. Ainsi sa mine peinait à être aussi enthousiaste que d'habitude, bien qu'il tâche de ne pas s’apitoyer sur son sort et de voir à cette situation un bon coté : il ne lui était pas possible de parler, c'est vrai, mais user de gestes pour se faire comprendre ne manquerait certainement pas d'être amusant, surtout quand on sait de quelle gaucherie il savait parfois être capable, ce qui sans doute donnerait lieu à de savoureux moments. Et un savoureux moment, c'est précisément ce qu'il s'apprêtait à vivre, tandis qu'il marchait au sein du jardin depuis maintenant plusieurs minutes, et que bientôt son regard distingua la présence d'une silhouette, à quelques mètres devant lui. Une silhouette qu'il identifia rapidement comme étant celle de Lloyd-Snö, ce qui bien qu'étant appréciable ne lui permit pas de se réjouir, dans la mesure où il lui était à cet instant impossible de lui demander de l'attendre. Tentant alors d'accélérer le pas, il s'en rapprocha péniblement mais eut beau marcher de façon à être entendu de loin, rien ne sembla suffire à attirer l'attention du suédois. Alors, dans un geste un peu désespéré, il finit par retirer l'une de ses chaussures, et par la lancer droit devant lui, avec l'espoir qu'elle alerterait son camarade de sa présence, d'une façon ou d'une autre. Seulement, ladite chaussure ne tarda pas à prendre une trajectoire qu'il n'avait pas choisi, et c'est bientôt un Naveen affolé qui la vit atterrir au niveau de la nuque de Lloyd-Snö, lui valant d'écarquiller les yeux et d'afficher une mine mortifiée. D'abord parce qu'il craignit un court instant de l'avoir assommé, c'est vrai, et ensuite parce qu'au moment où il constata que ça n'était pas le cas, il eut un petit peu peur que son camarade se retourne et lui fonce droit dessus avec l'envie de l'étrangler. Alors, paniqué, il envisagea l'espace d'une seconde de bondir derrière un arbre pour s'y cacher, mais très vite cette idée lui parut invraisemblable, et c'était heureux. Alors, avec le peu de dignité que lui conférait le fait de marcher avec une seule chaussure, il se résigna à avancer en direction du candidat, qui pour le coup s'était stoppé. Penaud, il se pinça les lèvres au moment d'arriver à sa hauteur et lui lança un regard profondément désolé, tout en désignant sa propre nuque. Est-ce qu'il lui avait fait mal ? Peut être bien, mais ce qui l'embêterait le plus, ce serait évidemment qu'il pense que son geste avait été intentionnel. Parce que cette chaussure avait peut être quelque chose contre le suédois, mais c'était loin d'être son cas.
Lloyd-Snö

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MessageSujet: Re: superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40   superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40 EmptyLun 25 Jan 2016 - 16:20

Lloyd marche dans le jardin depuis un moment maintenant, seul, respirant l'air frais, presque froid de l'hiver irlandais. La clope au bec, les mains dans les poches, il réfléchit à l'aventure, sa place de demi-finaliste. Sa cagnotte validée ou presque, deux semaines à tenir avant qu'il n'ait gagné une coquette somme. Ce n'est pas tant qu'ils en aient besoin, c'est l'équivalent d'un mois ou deux de salaires pour Arthur, presque six pour Lloyd, mais ça fera de jolis cadeaux à la famille. Retirant sa main de la chaleur confortable pour que la cendre de sa cigarette ne lui tombe pas sur les chaussures il n'a pas le temps d'attraper le bâton de tabac qu'un choc le lui fait cracher et que la douleur se répand dans sa nuque. « AÏE ! » hurle-t-il avant de cracher d'une voix enragée en tournant les yeux vers ce qui l'a attaqué. « Putain de merde c'est quoi ce bo... hein ? » L'incrédulité dans sa voix efface presque la douleur et la colère. Ses yeux d'abord troublé par le coup reçu derrière la tête a finalement fait le point sur ce qui l'a percuté. Une chaussure ? What the fuck is goin' on ? Percevant du mouvement à côté de lui, il voit apparaître son camarade indien. Il met une seconde à comprendre. « Naveen ? » demande-t-il perplexe avant qu'une pointe de colère ne s'empare de lui. Évidemment, Naveen ne peut pas parler, alors la seule solution pour se faire remarquer c'est de lui jeter des trucs à la gueule. « Qu'est-ce qui te prend de jeter des chaussures sur les gens ? Tu peux pas taper dans tes mains pour faire du bruit plutôt que de tenter de me briser les cervicales ? » fait-il entre ses dents, franchement pas satisfait de la manière dont son camarade a approché les choses. Écrasant sa cigarette au sol il finit par dire, toujours un peu en colère : « Bref, à l'avenir... siffle ? » C'est plus un ordre qu'une suggestion, mais ça vaudra probablement mieux pour Naveen... et pour le reste de la population du nid. Comprenant bien qu'il n'obtiendra rien de son camarade, il ne peut pas parler alors il ne peut pas se confondre en excuse. Ce qui est peut-être mieux, il n'y a rien de plus exaspérant que quelqu'un qui se répand en une litanie de désolé et de j'ai pas fait exprès. Mei sait que Lloyd préfère qu'elle assume ses bêtises plutôt que de s'excuser à tort et à travers.« C'est pas trop pénible de ne pas parler ? » s'enquiert Lloyd-Snö, choisissant de changer de sujet plutôt que de continuer d'élaborer sur une discussion stérile. « Si j'étais toi, j'enfilerais ma chaussure, on voudrait pas que tu attrapes froid. » conseille-t-il avec un sourire. Quoiqu'en y réfléchissant un peu, si Naveen était malade et éternuait toutes les cinq secondes il n'aurait pas de problème de discrétion.
Naveen

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MessageSujet: Re: superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40   superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40 EmptyMar 26 Jan 2016 - 3:49

Si l'indien avait été certain d'une chose au moment où il avait pris connaissance du gage qui serait le sien pour toute la durée de la semaine, c'est bien qu'il lui serait difficile de ne pas se ridiculiser à chaque fois qu'il tenterait de se faire comprendre de ses camarades. Seulement, à ce moment-là, il était encore bien loin d'imaginer qu'il manquerait d'assommer l'un d'eux en lui lançant une chaussure, car clairement il n'avait pas commencé sa journée avec l'idée de commettre un meurtre ou de s'attirer les foudres de l'un de ses camarades. Lloyd-Snö s'était toujours montré amical et chaleureux à son égard, mais il supposait à cet instant qu'après s'être pris sa chaussure au niveau de la nuque, il aurait tendance à ne pas particulièrement se réjouir du fait d'être tombé sur Naveen, aujourd'hui, dans ce jardin. Naveen qui bien qu'ayant renoncé à fuir à toute vitesse ou à se planquer derrière le premier arbre qu'il trouverait, eut tendance à s'approcher de son camarade avec appréhension, tout de même, parce qu'il l'avait entendu grogner l'instant d'avant et qu'il supposait qu'il se montrerait aussi franc qu'à son habitude si cet épisode l'avait vraiment contrarié. Et en effet, si au départ son camarade s'étonna simplement de le voir apparaître, c'est bientôt à un sermon en bonne et due forme que l'indien eut droit, et qui lui valut de baisser la tête, penaud, tandis que les mots du suédois – certes compréhensibles mais qui n'étaient pas sans lui rappeler les fois où son père avait pu l'enguirlander pour des motifs plus ou moins légitimes – lui provoquèrent un petit pincement au cœur. A l'aide de sa main – à qui il fit prendre plusieurs trajectoires – il tenta de lui faire comprendre qu'il ne l'avait pas visé lui, bien sûr, mais simplement tenté de lancer sa chaussure à proximité de sa silhouette pour l’alerter de sa présence. Taper dans ses mains, siffler … c'était des choses qu'il n'avait pas pensé à faire, sans doute parce qu'il n'avait pas encore développé des réflexes susceptibles de lui faciliter la vie. Ainsi haussa-t-il tristement les épaules, adoptant une mine encore un peu plus désolée, tandis qu'il lui lança un regard suppliant, un peu exagéré peut être, parce qu'il n'avait pas la moindre envie que Lloyd-Snö lui en veuille pour de pareilles bêtises. Se faisant dès à présent la promesse de se faire pardonner à l'avenir, il accueillit sa question avec un léger sourire, quoi qu'un peu morose à cet instant. Mouvant ses mains comme il en avait pris l'habitude depuis qu'il mimait pour se faire comprendre, il ne chercha toutefois pas à lui traduire quoi que ce soit, mais simplement à lui représenter le genre de gestes qu'il était amené à enchaîner, depuis deux jours. Des gestes qui pour certains étaient déjà clairement associés à des mots, mais qui pour d'autres étaient toujours un peu improvisés, sur le moment, parce qu'il n'y avait finalement pas deux situations qui se ressemblaient. Finissant par relâcher exagérément les épaules – sans même réaliser que dans cette position, il devait particulièrement ressembler à son père, bossu depuis des années – il passa ensuite une main sur son front pour lui faire comprendre qu'il était épuisant, à vrai dire, de devoir trouver un geste pour exprimer chacune de ses idées. C'était une perte de temps considérable quand jusqu'ici il pouvait simplement s'adresser à ses camarades dans la langue qu'il maîtrisait d'ailleurs un peu mieux depuis qu'il était ici, et être ainsi certain qu'il ne perdrait personne en route. Ramassant sa chaussure sur le conseil de Lloyd-Snö, il la renfila en esquissant un sourire un peu moins hésitant, avant de relever les yeux vers son camarade. Le désignant, il ramena l'une de ses mains jusqu'à coté de sa propre tête et laissa son index tourner de façon à imiter des méninges en action, avant de lui destiner un regard interrogatif, et empreint de bienveillance. A quoi réfléchissait-il au moment où il fut interrompu par ce lancé de chaussure pour le moins inattendu ? Peut être à rien en particulier, mais Lloyd-Snö lui avait toujours donné l'impression d'être quelqu'un qui ne savait pas s'arrêter de penser, comme quelques autres ici, et le fait que l'aventure touche bientôt à sa fin ferait cogiter n'importe qui, il était bien placé pour le savoir.
Lloyd-Snö

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MessageSujet: Re: superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40   superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40 EmptyMer 27 Jan 2016 - 20:57

Naveen gesticule, gesticule et gesticule encore histoire de dresser une liste, apparemment exhaustive, des mimes qu'il a pu mettre en pratique depuis que Rowan lui a interdit de parler. Une sanction qui est franchement horrible et que Lloyd sait qu'il n'aurait pas accepté. En partie parce qu'il n'aurait pas eu l'occasion d'hériter d'une telle punition si l'animatrice lui avait posé des questions. « Tu dois être épuisé à la fin de la journée... » dit-il, plaignant vraiment son camarade. Bien sûr, le joueur en Lloyd ne plaint pas Naveen parce qu'il n'a pas été prêt à se mouiller face aux questions difficiles, mais l'ami compatit. C'est une véritable expérience sociologique d'avoir une conversation avec Naveen alors qu'il est incapable de parler. Il est tout à fait dans les cordes de Lloyd de parler tout seul, mais interpréter les gestes de son camarade est un challenge en soi. D'ailleurs Naveen vient de faire un geste que Lloyd est sûr de comprendre de travers alors au lieu de s'énerver, il le taquine : « Je vais partir du principe que ce geste ne voulait pas dire que tu penses que je suis fou et trouver ce que tu essayais de me dire par déduction. » fait-il en faignant de bouder encore un peu. Entre le coup derrière la tête et les insultes, Naveen fait fort cet après-midi. « Et t'as pas intérêt à ce que ce soit ça sinon tu vas te faire souffler dans les bronches ! » gronde-t-il avant d'exploser de rire. Le pauvre Naveen semble se morfondre en excuses silencieuses. Une attitude qui ennuie un peu Lloyd parce qu'il ne voulait pas que son ami se sente mal, Lloyd ne lui en veut pas, il a dit ce qu'il avait à dire au sujet du chaussure-gate il est donc temps de passer à autre chose. « Tu voulais savoir à quoi je pensais ? » demande-t-il en attendant une seconde ou deux pour un signe de confirmation avant de se lancer. Les derniers minutes ont été tellement mouvementées que Lloyd en a perdu de vue ce qui lui occupait l'esprit avant qu'il ne se fasse attaquer par la chaussure volante. Mettant le doit sur le sujet de la façon dont il va dépenser sa cagnotte, il se met à mimer le fait d'avoir une idée, doigt sur la tempe qui part dans les airs avec un sourire, avant de réaliser que lui n'a pas à mimer. « J'imaginais le genre de cadeau que je pourrais faire à ma famille si je valide ma cagnotte. » explique-t-il en allumant une autre cigarette, la précédente ayant préféré embrasser le sol. La grosse traîtresse. Faire des cadeaux est quelque chose que Lloyd adore, la période de Noël est une de ses préférées et de ses plus redoutées parce que faire des cadeaux est une pression pour lui. Alors avec sa cagnotte il veut faire plaisir. Surtout à Althea qui aura probablement un petit cadeau de plus pour son mariage. « J'ai eu une idée pour les femmes de ma famille, je vais voir avec un joailler pour qu'il fasse quatre pièces identiques pour ma mère, mes sœurs et ma fille. Puis une montre pour mon frère et mon père. J'ai pas encore trouvé ce que je vais pouvoir offrir à Arthur, il a déjà eu près de dix semaines de vacances sans moi, je crois qu'il ne mérite pas d'autre cadeau ! » explique-t-il plutôt satisfait de son idée. Arthur et lui ont tendance à se faire des cadeaux assez souvent, plus pour se faire plaisir que pour marquer des occasions et s'il n'a pas encore décidé de ce qu'il va offrir à son cher et tendre, Lloyd a encore deux semaines environ pour trouver le parfait cadeau. Peut-être une moto, Arthur a toujours voulu une moto pour se déplacer plus vite dans la ville, ne pas être soumis au trafic et pour embarquer Lloyd en balade. Il a conscience que sa cagnotte n'est pas suffisante pour acheter une moto après avoir offert des bijoux à toute sa famille, mais Lloyd a de l'argent à l'extérieur, la cagnotte servira d'acompte. Et voilà. Le dépensier qu'il est n'a pas encore gagné un centime, qu'il a dépensé plus de vingt-cinq mille euros, c'est une calamité.
Naveen

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MessageSujet: Re: superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40   superstition ain't the way ~ 26/01 | 15h40 EmptyJeu 28 Jan 2016 - 4:37

Bien que la réaction de Lloyd-Snö ait eu le don de l'inquiéter – aussi bien parce qu'il avait craint que son camarade cherche à lui faire passer l'envie de s'essayer au lancé de chaussure, que parce qu'il avait redouté que cet épisode entache leur relation – l'indien s'estimait heureux de n'avoir eu droit qu'à un sermon. Un sermon qui certes l'avait mis affreusement mal à l'aise, mais qui n'était rien comparé à ce qu'il avait appréhendé. Pouvant en tout cas difficilement cacher à son camarade que sa semaine était éreintante, il improvisa une série de mimes pour lui montrer un échantillon de ce qu'il était amené à faire, jour après jour, échange après échange. A sa remarque, il hocha alors la tête d'une façon presque résignée, avant que ses lèvres n'esquissent un sourire légèrement amusé, tandis qu'il joignit ses deux mains entre elles, les pencha en position horizontale et y déposa sa tête. Il dressa ensuite son pouce, pour lui faire comprendre qu'au moins tout ça avait le mérite de l'aider à bien dormir la nuit. Et c'était vrai, son endormissement était facilité par l'énergie qu'il dépensait à défaut de pouvoir simplement parler, ce qui lui faciliterait la tâche et aiderait ses camarades à le comprendre. A cet instant, par exemple, Lloyd-Snö semblait avoir un peu de mal à interpréter le geste qu'il avait initié pour savoir à quoi il réfléchissait avant qu'il ne le surprenne. Il est vrai qu'à la façon dont il avait bougé son doigt, il était permis de douter de ce qu'il avait voulu dire. Ainsi réprima-t-il un rire face à ses suspicions, avant d'exprimer un « non » de la tête. Mais la suite lui valut d'afficher une expression décontenancée, et même d'avoir un léger mouvement de recul. L'expression utilisée par son camarade – car il espérait que c'en était une – eut le don de l'inquiéter. Agitant les mains en lui lançant un regard un peu perdu, il posa par réflexe une main sur son torse, un peu craintif. Lloyd-Snö finit heureusement par saisir le sens de ses gestes, et l'indien hocha vivement la tête, affichant une mine enthousiaste lorsque son camarade avoua avoir réfléchi au cadeau qu'il ferait à ses proches avec l'argent de sa cagnotte, si celle-ci venait à être validée. Suspendu à ses lèvres, il l'entendit poursuivre et son sourire s'étendit encore un peu plus lorsqu'il parla d'offrir des bijoux aux quatre femmes de sa vie. Dessinant un collier en laissant son doigt faire le tour de son cou, il représenta ensuite un bracelet en laissant sa main droite enserrer son poignet gauche, puis une bague lorsque deux de ses doigts vinrent glisser le long de son annulaire. Il releva les yeux vers Lloyd-Snö, à nouveau interrogatif, tout en se demandant auquel de ces trois bijoux il pensait. Hochant en tout cas la tête comme pour approuver l'idée de la montre, il afficha un sourire attendri lorsque Lloyd-Snö parla d'Arthur, avant de laisser sa main le pousser doucement au niveau de l'épaule, comme il l'aurait fait avec l'un de ses frères s'il avait voulu lui faire comprendre qu'il disait une bêtise, mais qu'il trouvait ça adorable. S'emparant de son petit calepin, il vint alors y inscrire « Son plus beau cadeau », avant de laisser à Lloyd-Snö le temps de le lire. Relevant ses yeux vers les siens, il le désigna alors poliment, d'un signe de la main. Il ne croyait pas une seule seconde à l'idée qu'Arthur ait pu profiter de « vacances » sans son mari, il était au contraire persuadé qu'il n'y avait que son retour qui tendrait à le ravir, que c'était là le seul cadeau dont il apprécierait certainement de profiter, bien qu'il se doute que dans l'hypothèse où il s'enrichirait sensiblement, Lloyd-Snö voudrait gâter l'homme de sa vie. Adoptant une expression plus pensive, l'indien se pinça les lèvres et réfléchit lui-même un court instant à ce qu'il pourrait bien offrir à ses proches s'il avait de quoi les gâter. Des cadeaux, il en avait déjà fait, mais jamais rien d'aussi remarquable qu'il l'aurait voulu, car souvent les moyens lui avaient manqué. Mais il y avait une chose à laquelle il pensait depuis un moment, et qu'il aimerait sincèrement pouvoir réaliser s'il en avait un jour les moyens. Se pointant alors lui-même du doigt, il récupéra ensuite son calepin, et y dessina approximativement une maison censée représenter celle où il avait grandi, et où ses parents, Kareena, Sonali et Rhea vivaient toujours. Une maison minuscule où ils avaient longtemps vécu à près de quinze, tassés les uns sur les autres, parfois en rationnant les repas, parfois en se passant d'électricité si leur père n'avait pas de quoi la payer. Il l'adorait, cette maison, mais y vivre n'avait pas toujours été évident, il l'admettait sans mal. Alors, laissant à Lloyd-Snö le loisir d'examiner son croquis, il attira à nouveau son attention au moment d'éloigner ses mains l'une de l'autre pour mimer l'idée d'« agrandissement ». Parce que jamais il ne proposerait à ses parents de déménager étant donné qu'il s'agissait d'un héritage familial, d'une maison que son grand-père avait principalement construite et qui était chargée de toutes sortes de souvenirs. Il y avait la petite plage à proximité, la rue commerçante où son père avait travaillé pendant des décennies, le bois et tout ce qu'il représentait pour eux … Il ne leur proposerait jamais de partir, non, mais il aimerait que cette maison soit autrement plus accueillante et confortable. Parce que ses parents vieillissaient, que ses sœurs étaient à un âge où elles avaient besoin d'espace, et que lui aimerait faire quelque chose pour eux, quelque chose de plus. Il n'aurait jamais de quoi la retaper complètement, cette maison, mais s'il en avait l'occasion il pourrait casser quelques murs, en rebâtir, changer la décoration, remplacer quelques meubles, refaire certaines installations … Pas tout seul, pas en une semaine, mais c'était un projet qu'il risquait de vouloir concrétiser s'il en avait l'occasion, c'est certain.

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