La mâtinée vient de s’achever et je commence tout doucement à avoir un petit creux. Je suis réveillée depuis plusieurs heures déjà et mon petit déjeuner est déjà digéré depuis un moment. C’est pourquoi je suis déjà en train de me préparer de quoi tenir l’après midi sans grignoter. J’ai un réveil interne qui arrive facilement à me programmer chacune des heures à laquelle j’ai faim, donc je sais approximativement que dans cinq heures exactement, je serais également dans la cuisine pour me préparer un goûter. Pour le repas, je fais rarement plus qu’une assiette. Non pas par pure égoïsme, quoique chacun ici à des mains et des yeux -sauf César- pour se préparer son propre repas. Non, c’est surtout parce que je suis habituée à vivre seule et je suis donc habituée à préparer des proportions suffisantes pour moi. C’est exactement ce que je fais en préparant un plat d’haricot rouge. Le temps que ça chauffe dans la casserole, je fouille dans les placards à la recherche d’une assiette propre. C’est que le ménage commence à laisser désirer ici et si les bordéliques commencent à ne plus faire leur vaisselle, ça va être le début du n’importe quoi. Trouvant mon bonheur au fond du dernier placard, je tombe nez à nez avec @Rhéa lorsque je me retourne. « Salut. » Je me contente de ce simple mot, puisque je n’ai pas eu l’occasion de la croiser aujourd’hui. Tandis que je retourne à mon plat qui mijote et que je mélange en douceur, mon regard se pose de nouveau sur Rhéa qui semble chercher de quoi manger pour ce midi. « Dis-moi, ça m’intrigue assez ce qui s’est passé à la fin du prime. » Logiquement, elle devrait comprendre de quoi je parle immédiatement en disant ça, mais comme souvent lorsqu’on n’a pas envie de parler d’un sujet, elle va sûrement faire celle qui ne comprend pas de quoi je veux parler. « Je parle du baiser que t’as donné Golshifteh quand elle a été éliminée. » Et oui, même si j’étais dans les bras de Léon, dégoûtée de le perdre, je n’ai rien raté de cette semaine qui m’a interpellé que bien plus tard, une fois remise de son départ.