« As die son elke oggend opgestaan​​, 'n glimlag cheers my, ek weet baie goed ♪ » chantonnais-je, alors que je fis irruption dans la cuisine. Ce n'était en rien une chanson joyeuse, elle m'avait souvent accompagné dans les moments difficile, mais j'aimais la chanter lorsque j'étais d'une humeur assez bizarre, entre la nostalgie et la joie. C'était une chanson Sud-Africaine et donc, c'était logique que je la chantonnais dans ma langue natale. «Vanaand gaan ek uit, sou ek die beste te wees. My vriendinne bel my en het 'n vriend wat my drome van die vergadering ♪ » continuais-je, alors que j'attrapais une casserole propre que je remplis d'eau, histoire de faire des pâtes, bien que je n'étais pas la plus douée dans le domaine de la nourriture si elle n'était pas de mon pays natal, mais j'aimais essayé de nouvelle chose. Je tourna la tête vers les paquets de pâtes déjà vide et en soupirant, je pris la direction du cellier. « Dit neem 'n vreemde en swak verlig pad. Ek het 'n knoop in my maag en ek sê, ek het om te gaan. ♪ » franchissant enfin le cellier, je reconnus Micah dans un coin de la pièce et je lui envoya un sourire amical. « Salut Michou. » lui dis-je, interrompant ainsi la chanson que je chantonnais depuis tout à l'heure, alors que je lui tira la langue suite au surnom que je venais de lui donner, avant de me tourner vers les paquets de nourriture, attrapant le premier que je trouvais. « Hy het my nie antwoord nie, ek voel sy arms, die misbruik van my. ♪ » repris-je de plus belle prenant la direction de la sortie, essayant de tirer sur la poignet de la porte, la porte ne céda pas. J'étais une nouvelle fois bloqué dans le cellier. « Oh non, c'est pas vrai. Je pensais qu'elle était réparé cette porte. » dis-je tout, haut avant de me tourner vers Micah avec une drôle de moue pour lui faire comprendre la situation.

J'avais passé un long moment dans la cuisine avec Savannah lorsque je me suis rappelé que je n'avais sûrement plus rien de propre à me mettre. Dépité, et bien conscient que je n'allais pas pouvoir me balader torse nu toute la journée, j'étais parti chercher tout ce dont j'avais besoin avant de rejoindre le cellier. Après avoir enfourné tout le linge dans l'immense machine à laver, mis la lessive et l'adoucissant, j'avais prit place contre le mur du fond, après avoir récupérer un paquet de cookies planqué derrière des boîtes de salsifis. Je grimaçais d'ailleurs, vu la poussière sur les boîtes, je n'osais imaginer depuis combien de temps, elles étaient disposés là. J'en venais même à penser qu'elle datait de la saison précédente, une nouvelle grimace de dégoût. Grignotant ma trouvaille, je relevais la tête alors que la porte s'ouvrit. Il s'agissait de Yasmeen, qui chantonnait une chanson dont la langue m'échappait, une chanson Sud-Africaine sûrement. Je lui souriais alors qu'elle me saluait. Je balançais ma tête de gauche à droite, avant de me souvenir qu'elle était toujours douloureuse. « Salut ! Non mais j'ai l'air si gay que ça ? » Lançais-je en riant, c'était la première fois que quelqu'un me surnommait ainsi mais je m'en serais bien passé, même si je me doutais que ce fut plus amical qu'autre chose. Bref, elle continuait à chanter tandis que je grignotais toujours mes biscuits jetant de temps à autre un oeil à la minuterie de la machine à laver. « Réparée ? Pourquoi ? Qu'est-ce ... » Commençais-je à balbutier lorsqu'elle se tournait vers moi, une moue étrange sur le visage. Je me levais. Me dirigeant vers la porte, tandis que j'essayais de l'ouvrir. « Bon et bien on dirait qu'on est coincé ici ! » Haussant les épaules faisant face à la jeune femme, il y avait pire comme compagnie n'est-ce pas ? « Elle racontait quoi ta chanson ? »

Surnomment Micah avec un nom ridicule, il n'hésita pas à me faire la remarque, alors que je souriais à ce surnom que je trouvais pourtant drôle. « Bah tu as bien couché avec Vadim. » Boulette. J'avais répondu impulsivement et je ne m'étais pas rendue compte de la connerie que je venais de dire. Me mordant la lèvre inférieur, espérant qu'il n'est pas entendu, surtout que c'était pas mon genre de juger, je repris ma chanson comme si de rien n'était, alors que la porte était coincé, d'ailleurs Micah le constata lui même lorsqu'il essaya la clinche et qu'elle ne céda pas, concluant par la même phrase que moi alors que je lui souriais maladroitement et qu'il me demandait ce que racontait ma chanson. Le regardant droit dans les yeux d'un air beaucoup plus sérieux. « C'est une femme qui se rends à une soirée avec ses copines qui lui présente un homme, tout ce qu'il y a de plus parfait. Il comprends ses problèmes, il est drôle et puis, il est super mignon. » lui répondis-je dans un premier temps, trouvant cette première partie assez banale, presque joyeuse. « Puis à la fin de la soirée, il propose de la raccompagner. Elle accepte, après tout, il est si parfait à ses yeux, puis finalement, il la conduit jusqu'à une petite ruelle et alors qu'elle lui dit qu'elle commence à avoir peur, il ... Il abuse d'elle. » continuais-je, tremblant légèrement à la fin de ma phrase. « La morale, c'est que depuis ce jour, elle n'a plus confiance et les sourires l'effrayent. Elle n'a jamais osé en parlé et elle a fini par se donner la mort. » concluais-je, baissant le regard un instant, devenant assez pensive, puis une demi-seconde après, je releva la tête, souriant une nouvelle fois maladroitement. « On fait plus joyeux comme chanson. » lui dis-je, en haussant les épaules, lui tournant finalement le dos, prétextant de prendre un paquet de gâteau.

Étrangement, je m'étais attendu à peu près tout de le part de Yasmeen, mais pas à ce qu'elle me sorte une chose comme celle-ci. Si bien que je restais bouché bée plusieurs secondes, avant de finalement sourire. « Certes. J'crois que je l'ai bien mérité celle là non ? » Lançais-je sans me départir de mon sourire, lui montrant que je ne lui en voulais pas du tout. Bien que je n'avais pas l'impression de me sentir plus gay pour autant, mais peu importe, je n'avais pas envie d'entrer dans un débat qui n'aboutirait nul part qui de toute évidence ne servirait à rien. D'ailleurs, la jeune femme avait reprit sa chanson, comme si de rien était, si bien que je décidais de reprendre ma dégustation à mon tour. Jusqu'à ce qu'elle s'arrête de chanter et qu'elle m'explique la signification de sa chanson. Le ton fut beaucoup moins léger lorsqu'elle commença l'explication, je soutenais son regard, écoutant avec intention. A mesure qu'elle avançait plus je me sentais mal à l'aise, sa chanson était tellement glauque que je ne comprenais pas trop ce qui l'avait poussé à la chanter. « Elle est tirée d'une histoire vraie ? » Demandais-je calmement, poussé par ma curiosité, avant de remarquer qu'elle se tournait, elle aussi plus ou moins mal à l'aise. Je m'approchais doucement de la jeune femme, déposant mes mains sur ses épaules. « Est-ce que tu vas bien ma belle ? »

Continuant à me pincer les lèvres suite à ma boulette, la réponse de Micah me fit encore plus culpabiliser. « Non, j'avais pas le droit de dire ça, excuse-moi. » lui dis-je continuant bêtement de me pincer les lèvres, assez gêné, surtout que je ne détendis pas l’atmosphère en lui racontant dans un court résumé ce que voulait dire la chanson que je chantais. Il me demanda si c'était une histoire vraie. J'ouvris la bouche dans un premier temps, la refermant aussi vite, alors que je la rouvris cette fois pour lui répondre. « C'est l'histoire de sa fille. De toutes manières, c'est pas ça le plus important, des milliers de femmes vivent ce qu'elle a vécu cette fille et le suicide n'est pas la meilleure des solutions. » lui répondis-je enfin, avant de me replonger dans mes pensées. Mon histoire était différente, mais j'avais le même mal que cette fameuse fille dont parlait la chanson, puis les mains de Micah sur mes épaules me sortirent très vite de mes pensées, me demandant si j'allais bien. « Oui, je suis juste un peu chlorophore. » lui dis-je, fronçant les sourcils me rendant compte que le mot ne sonnait pas trop comme je m'y attendais, avant de me mettre à éclater de rire. « Je veux dire claustrophobe. » continuais-je difficilement alors que mon fou rire ne voulait pas passer.

La jeune femme ne tardait pas à s'excuser suite à ma petite boutade qu'elle n'avait sûrement pas bien pris d'ailleurs, ou du moins pas comme je l'aurais souhaité. « Non c'est pas grave, je t'assure. C'est vrai, et je le vis plutôt bien, c'est juste que ... Non rien en faite ! » Lançais-je à Yasmeen en haussant les épaules, à vrai dire j'avais sûrement prit trop au sérieux sa remarque qui avait été lancé sur le ton de la plaisanterie rien de plus. J'écoutais avec attention, une nouvelle fois, ce que la jeune femme me racontait, il s'agissait bien d'une histoire vraie comme j'avais pu le prédire. Mais quelque chose me disait, son attitude, par exemple qu'elle n'avait pas lancé le sujet pour rien. Si bien que je mis plusieurs secondes avant de dire quoi que ce soit. « C'est aussi ton cas n'est-ce pas ? » Demandais-je doucement, avant de finalement ajouter, me rendant compte de ce que je venais de lui demander. « Excuse-moi, tu n'as pas à répondre, c'était déplacé, j'suis désolé ... » Murmurais-je à la jeune femme alors que je me trouvais dernière elle, mes mains sur ses épaules, inquiet. Sa réponse, ne manqua pas de me faire sourire. « Chloro quoi ? » Elle se mit à éclater de rire, ajoutant qu'elle était ensuite Claustrophobe. C'était déjà beaucoup plus claire. Néanmoins, je joignis mon rire au sienne, rire particulièrement communicatif. Avant de reprendre, passant mes bras autour de ses épaules, amicalement. « Ne t'inquiète pas, je vais te protéger, je peux aussi défoncer la porte si tu y tiens ! Exploser les portes c'est ma spécialité crois moi ! » Léger, j'essayais de la mettre à l'aise, à vrai dire, j'ignorais même si mes paroles pouvaient l'apaiser ou quoi que ce soit mais une chose est sûr, c'est j'étais sérieux au sujet de la porte, bien que j'imaginais que quelqu'un allait bientôt débarquer, il était bientôt midi, c'était une certitude.

Heureusement Micah ne prit pas ma remarque déplacé aussi mal que je l'aurais pensé, en fait, si j'aurais dit une telle chose à Vadim, sûr qu'il m'aurait insulté de tout les noms, mais au fond, c'était dans sa personnalité d'être comme ça et Micah était un peu plus posé, enfin c'est ce que j'avais remarqué, peut être que je me trompais complètement, puis la discussion au sujet de la chanson que je chantais glissa un peu trop sur ma vie personnelle, mais au fond, je pouvais tout dire à Micah, il m'avait souvent soutenu, comme ce jour dans la salle de bain où j'avais littéralement craqué. Il me posa donc une question où j'hésitais à répondre, mais il se reprit à temps, c'est pas que je ne voulais pas lui raconter, mais c'est que je ne pouvais pas, je n'avais pas la force requise pour tout lui raconter et puis certaines parties de cette histoire restait "secret". Je ne pus que tourner la tête, essayant de sourire pour lui sourire, alors qu'il passa ses bras autour de mes épaules, je l'embrassa sur la joue pour lui montrer que tout allait bien, avant de buter sur un mot qui déclencha le fou rire général, puisque Micah ne tarda pas à se mettre à rire lui aussi. « Non, il vaut mieux éviter. Avec la chance que j'ai en ce moment, y va se passer un truc avec la porte et je vais me la prendre en pleine tête. » déclarais-je en souriant avant que mon regard se soit posé sur une sucette toute neuve posé tout en haut de l'armoire pour les aliments. « Oh ... Je la veux, je la veux. » criais-je comme une enfant capricieuse, tapant sur le bras de Micah pour qu'il l'attrape, moi trop petite pour l'atteindre. « La pique pas, je l'ai vu avant toi. » continuais-je, fronçant cette fois les sourcils, oubliant presque toutes la tristesse que j'avais ressenti quelques minutes auparavant.