HERMES & SORCHA
03 OCTOBRE 2011, 10H17.

Mardi signifiait pour moi jour de corvée. Enfin, dans ma tête, hein, parce que personne d’autres ne s’étaient fait ce genre d’horaire… du moins, je croyais. Personnellement, si je n’agissais pas de la sorte, je risquais de passer à côté de l’essentiel, distraite comme je l’étais. Je m’étais donc installée dans le cellier avec ma lessive, et maintenant que mon linge était lavé, il ne restait plus qu’à le faire sécher. Et comme je préférais rester à côté – question de ne pas oublier mes vêtements là et avoir une mauvaise surprise par la suite (comme si quelqu’un décidait de s’amuser avec ceux-ci), je m’installais donc sur un lave-linge libre, jambes croisées, une revue prise au hasard dans la maison en main. C’est ainsi que me découvrit Hermès lorsqu’il fit irruption dans le cellier pour je ne sais quoi.

Linge sale en main. Je m'étais déboruillé jusque là pour trouver une âme charitable avec qui partageait le lave-linge. Manque de chance, aujourd'hui j'étais seul. Ce n'était pas vraiment un problème mais je ne savais pas comment fonctionné ce genre de machine. C'était un territoire inconnu pour moi tout comme la cuisine. J'entrais donc dans le cellier avec mon panier de linge sale et découvris Sorcha. Elle pourrait surement me sauver la mise. « Bonjour. » Lui dis-je avant de déposer mon panier près de la machine en question. Je l'ouvris et y fourguais toutes mes affaires. Soupirant, je me demandais quoi faire, avec quoi et comment. Je me grattais la tête.

C’est avec son linge sale en main qu’Hermès fit son entrée dans le cellier, et il me salua dès qu’il m’aperçut. J’en fis donc de même. « Bonjour à toi! C’est la journée lessive, on dirait. » lui mentionnais-je, en référence à la raison même de notre venue en ce lieu peu fréquenté. Il s’installa auprès d’une machine voisine à la mienne et commença à s’occuper de ses vêtements, mais un simple regard me fit comprendre que, visiblement, la lessive, ce n’était pas son truc. « Besoin d’aide, peut-être ? » fis-je, en toute bonté d’âme, toujours sur mon perchoir. Bon, l’idée même que c’était étrange qu’à plus de trente ans, on ne sache même pas faire sa lessive soit même m’avait légèrement effleurée, mais je préférais ne pas passer de commentaire, gardant cette réflexion pour moi. J’osais d’ailleurs les épaules discrètement, comme pour chasser cette idée saugrenue de mon esprit.

Alors que je me triturais l'esprit pour comprendre cette technologie fonctionnait, Sorcha me regardait. Je sentais ses yeux sur moi et pourtant, j'étais toujours aussi à mon aise même si je ne savais pas faire tourner une machine. Elle se proposa pour venir à mon aide. Je me retournais, délaissant alors mon panier de linges sales. « Ça sera avec un grand plaisir. Comme tu le voir, ce genre de machine ne m'aime pas. J'arrive même pas à comprendre comment ça marche. » Je retournais vers la machine dans laquelle j'avais déjà mis toutes mes affaires. Peut-être que je comprendrais enfin comment cela fonctionnait. Cela ne serait pas trop tôt. Comme quoi on ne cesse jamais d'apprendre, même à 34 ans.