Je ne sais pas trop pourquoi mais après le prime j'avais un fort besoin d'alcool. Et n'allez pas par là croire que j'étais alcoolique mais les soirée arrosées me manquait, celle ou je travaillais au You à Bruxelles, celles ou j'étais avec mes amis, soirée dans un bar et l'after en boite. Pour entrer dans une boite il faut par défaut être bourré, je ne comprendrais jamais les gens sobre qui veulent aller là. Il fait trop chaud, on est tous collé les uns contres les autres et l'alcool est horriblement cher. Soit, je m'étais alors rendu dans le salon, constatant qu'une véritable soirée y avait débuté, apparemment je n'étais pas le seul à avoir besoin de me vider un peu la tête (et tout le monde sait qu'une soirée est un excellent moyen de se vider la tête, une bonne dose de whisky devrait faire l'affaire).

La soirée battait encore son plein, lorsque, légèrement éméché, la nature me rappela à l'ordre. Le fait de devoir aller à la toilette toutes les deux minutes est un signe du corps pour dire « tu es bourré, arrêtes-toi là ». Peut être aurais-je du m'arrêter là mais j'avais embarqué la bouteille de whisky et constatai en ce moment même que la porte ne s'ouvrait plus de l’intérieur. Je poussai alors un soupire sonore qui relevait plus du grognement et tapait un grand coup dans la porte. Environ deux secondes plus tard la porte s'ouvrit, j'étais adossé au mur et me relevai un peu trop précipitamment pour ma pauvre tête en voyant Alix entrer « Tiens la porte ! » dis-je alors, trop tard. « J'y crois pas ! On est coincé, toi moi et Mr Daniel. » dis-je en levant la bouteille devant moi. Dieu merci ces toilettes étaient étrangement.. grandes.

Après le prime, j'avais choisi de faire la fête. Ne vous méprenez pas, je ne fêtais pas le départ de ma partenaire, non, on appelait même plutôt ça : boire pour oublier, haha. Et puis de toute façon j'avais bien le droit de me laisser aller de temps à autres non ? Quelques habitants n'avaient d'ailleurs pas hésité à faire de même, ce qui me réconforta quelque peu, ouais, je me disais qu'au final je n'avais pas à forcement tout le temps bien me comporter, et que malgré tout, certains me suivraient. Seulement voilà, lorsque l'on se met à trop boire, il arrive parfois que l'on ne sache plus vraiment ce que l'on fait, littéralement. J'avais donc erré dans la maison telle une âme en peine, cherchant quelque chose à faire -et des murs pour éviter de m'écrouler à terre- je m'étais, avec un naturel déconcertant, dirigé vers les toilettes où j'avais entendu une voix -quoi, y'avait vraiment quelqu'un dans ma tête ?- « Tiens la porte ! » me dit-elle alors que je l'avais déjà fermée. Finalement, je réalisais que je n'étais pas seul dans cette pièce qui s'était allongée entre deux heures, étrange, peut être avaient-ils battit quelque chose derrière durant le prime ? Anael reprit la parole « J'y crois pas ! On est coincé, toi moi et Mr Daniel. » Daniel, un nouveau candidat ? Certainement. « Ohhhh gars, j'ai la tête qui touuurne ! » dis-je en m'appuyant sur son épaule « Anouuuuillle, Annoooouuuuille ! » en un rire, je me mis à chanter quelque note avec ce surnom stupide.

Il était encore plus finis que moi, ce qui m'étonnai beaucoup de sa part d'ailleurs, enfin j'avais eu tendance à voir Alix comme Mr Parfait, celui qui fait pas ne boit pas et, bref, vous voyez le genre. Surtout ne pas trop bougé, sinon j'allais finir comme lui, à me plaindre de ma tête, évitons les gestes trop vifs. « Mec t'es complètement finis ! » dis-je alors, je le poussai légèrement pour arriver devant la porte, sans réfléchir un instant que ça allait provoquer une éventuelle chute de la part du jeune homme vu dans l'état où il était. Tant pis. J'actionnai alors la poignée mais n'arrivai pas à ouvrir la porte. « Putaiiin ! » m'énervais-je, J'avais pas l'alcool colérique, loin de là, mais ça décuplait les émotions tout de même et là j'avais juste envie de sortir. Je me tournai vers Alix qui me regardait d'un air béat et éclatai de rire devant sa tronche. « Aller, à la tienne, jusqu’à ce qu'on nous sorte de là. » dis-je en buvant encore une gorgée de la bouteille que je lui tendis par la suite. C'est bon, monsieur s'en remettrai, on avait une toilette à disposition au cas-où le trop plein devrait ressortir.

Je ne tardais pas à tomber, je ne sais trop pourquoi. Ouais d'ailleurs, pourquoi étais-je maintenant à terre ? Impossible de m'en souvenir, qui sait, peut être qu'un nain m'avait tiré par le pantalon, mon Dieu, je le savais ! Carlie était bien une naine. « Mec t'es complètement finis ! » « Trop paaaaaaas, c'toi l'fini d'abouuurd !!! » oui bon, dire que je tenais bien l'alcool était peut être un peu trop jouer la carte de la plaisanterie, j'étais raide. On ne peut plus raide. Presque un chewing gum ambulant en fait « Putaiiin ! » s'excita mon partenaire sur la porte comme si cela allait y changer quelque chose. Le regardant les yeux grands ouverts, la bouche béante, il ne tarda pas à remarquer cet air affligé qui avait pris place sur mon visage « Aller, à la tienne, jusqu’à ce qu'on nous sorte de là. » dit-il alors en un rire. Me raccrochant à son tee shirt pour me relever, je lui arrachais la bouteille des mains, l'enroulant dans mes bras « CHUUUUT parle pas trop foooooort tu vas la réveiller ! » criais-je encore un peu plus fort. Finalement je desserrais mon emprise « Vas y, ouvre la bouche, seeexyyy ! » dis-je en commençant à verser la bouteille sur la tête du jeune homme comme si cela allait le rafraichir. Ouais, c'est ce que l'on appelait gaspiller. Finalement, une petite flaquer se forma sous nos pieds, et je ne tardais d'ailleurs pas à perdre l'équilibre, entrainant mon camarade dans ma chute, lui au dessus de moi. Allez, seconde chute, on y croit.

En fait, Alix était vraiment drôle comme ça et je ne pus m’empêcher d'éclater de rire en le voyant à terre, il semblait complètement perdu, comme si son cerveau s'était tout simplement déconnecté. Et c'était précisément ce qui arrivait lorsqu'on buvait trop. Comme lui ou comme moi, sauf que je tenais manifestement mieux l'alcool. Il agrippa alors le t-shirt pour se relever et j'attrapai sa main pour l'aider, plutôt que ce soit mon t-shirt qui... Trop tard. « Je rêve, t'as déchirer mon t-shirt ! » on voyait en effet un trou assez grand dans le vêtements, tant pis, je ne l'aimais pas vraiment de toute façon. J'avais l'impression qu'il s'en fichait complètement puisqu'il était occupé à presque bercer la bouteille de whisky m'ordonnant de parler moins fort. En criant. Il se mit ensuite à verser l'alcool sur ma tête et je ne réagis pas pendant deux petites secondes – temps de réaction plus élevé quand on est bourré, tout le monde sait ça – et je me contentai d'essayer de lui reprendre la bouteille des mains sauf que, badaboum, nous étions tombé l'un sur l'autre. Deuxième chute dans son cas. Heureusement qu'il était là, il avait amorti ma chute. « T'es sympa d'amortir ma chute » remarquais-je en souriant, puis je tentai de me relaver, nous étions couverts de whisky, totalement trempé et le sol était devenu glissant, je posai alors une main sur le lavabo qui était présent dans ces toilettes et me relevai tant bien que mal bien que mes pieds semblaient vouloir danser sur le sol humide. Je tendis alors la main à Alix pour l'aider à se relever en demandant « Rien de casser ? Tu fais de ces vol-planés toi ! » dis-je en riant.