ANAEL & SORCHA
03 NOVEMBRE 2011, 00H29.

Encore une fois, nous en étions venus à nous ignorer, ou du moins, à nous tenir à distance l’un de l’autre. Les maigres conversations que nous avions eues s’étaient avérées froides, de courtes durées et, à mon avis, fortement désagréables. Je n’avais toutefois pas décidé de sacrifier mon confort, cette fois, et je dormais bien sagement de mon côté du lit. À peine échangions-nous un bonne nuit/bonjour : je me couchais bien avant lui, et me levaient très souvent avant qu’il n’ouvre les yeux. Ça facilitait les choses.
Il devait être aux environs de minuit lorsque je me réveillais en sursaut. Encore un cauchemar. Je sentais mon cœur battre follement sous ma peau, et la sueur descendre le long de mon cou. Me levant discrètement du lit, je me dirigeais vers la salle de bain avec l’intention de me rafraichir un peu, mais lorsque je voulus retourner dormir, je remarquais que la fatigue m’avait abandonné, momentanément. Je soupirais. Ça devenait presque une habitude, dite donc. J’avisais alors le bain et la pièce vide. Hum. Ça ne serait pas une mauvaise idée. Et puis, maintenant que l’eau chaude était à pleine disposition, aussi bien en profiter. Ça me permettrait peut-être de me détendre, enfin. Entre Anael et Keziah, il faut dire que j’avais mon lot de soucis à me faire, cette semaine. J’ouvris donc les robinets à plein régime, y déposait quelques gouttes de bain moussant, et m’y installait finalement lorsque le tout fut près. J’avais profité de ce petit interlude pour enfiler mon maillot, pas question de jouer les exhibitionnistes, j’avais déjà donné de toute façon. Malgré la chaleur environnante, j’affectionnais toujours autant les bains bouillants comme celui-ci. Je m’y plongeais d’ailleurs entièrement, même la tête, pour en ressortir quelques secondes plus tard. Le temps qu’il fallut à quelqu’un pour s’introduire dans la pièce. Comme j’étais dos à la porte d’entrée, je ne vis pas ce visiteur nocturne, et en fait, je m’en fichais. Je m’adossais au rebord du bain, puis fermaient les yeux.

Il faisait chaud, beaucoup trop chaud et tout ça faisais que, ben, vous voyez, on est tous humains alors oui, je transpirais. C'était carrément insupportable, je me sentais oppressé et surtout dégoutant en fait, beurk. J'étais du genre hyper à cheval sur l'hygiène et avait l'impression de sentir le bouc à 10 km à la ronde. D'ailleurs, lorsque je me réveillai, je constatai que j'étais seul dans le lit, sentais-je l'homme à ce point-là ? Il était urgent de remédier à ça et tant pis pour l'heure. Je filai dans la salle bains et quand je l'ouvris je vis la baignoire remplie, couverte de mousse et personne dedans, puis je vis émerger une chevelure rousse, Carlie peut être ? Pitié ? Non en fait j'étais à peu près certain que c'était Sorcha mais c'était quoi cette lubie de se laver à minuit ? Soit. Je ne dis rien, enfilai un maillot de bain et rentrai dans les douche où j'en allumai une. J'avais rien à lui dire, c'était elle qui était partie, d'ailleurs je m'étais enfilé clope sur clope avant de tomber endormit ce soir-là, dehors.