Elle ne bougea pas, j'avais eu raison, cette dispute était moins virulente que la première. Elle releva tout de même la tête vers moi, avouant qu'elle voulait bien me croire et un sourire franc apparu sur mon visage. Je posai alors un baiser sur ses lèvres, histoire de lui faire bien comprendre à quel point elle pouvait me croire et que mon but n'était pas – n'avait jamais été – de la blesser. « Je ne savais jamais comment venir.. te parler, heureusement que tu as eu la même envie bizarre que moi de te perdre ici.. » dis-je avec un demi-sourire avant de lâcher un rire franc.

Cette dispute n’en avait pas été une de mots, mais de silence, d’ignorance, de froideur. À mes yeux, elle était peut-être pire que les autres, plus pénibles encore. Peut-être avais-je seulement amplifié tout ça dans mes délires fiévreux, c’était fort possible… C’était sûrement pour cette raison que je n’opposais aucune résistance à Anael : je n’en avais plus la force. Après tout, à quoi bon résister, de toute façon. Je lui avais avoué ma seule faiblesse. Un grand sourire étira ses lèvres avant que celles-ci ne viennent se poser sur les miennes, scellant en un seul geste tout ce qui n’avait pas su dire. Je ne bronchais pas d’un poil, savourant ce contact jusqu’au bout.
« Je ne savais jamais comment venir… te parler, heureusement que tu as eu la même envie bizarre que moi de te perdre ici… » me fit-il à l’instant où nos lèvres se séparèrent, un petit sourire présent sur les lèvres, avant d’éclater de rire. J’arquais les sourcils, songeuse. Ça n’avait rien d’amusant d’être perdue dans un labyrinthe. Néanmoins, il y avait quand même matière à rigoler. Un peu. De quoi détendre l’atmosphère pour de bon. « À moins que tu n’es envie de retenter ta chance pour une nuit à la belle étoile… » fis-je alors, un léger sourire mutin sur mes lèvres. « Je doute qu’on arrive à retrouver notre chemin dans cette noirceur. »

« À moins que tu n’es envie de retenter ta chance pour une nuit à la belle étoile… » Je souris, levant la tête sur les étoiles qu'on voyait très bien d'ici, j’aperçus également la lune qui devait en être au quart de son cycle et reposai les yeux sur la jeune femme qui était toujours dans mes bras. Je la lâchai alors. « Ok mais... » dis-je en retirant le fin gilet que je portais. « Hors de question que tu retombes malade. » et je passai le gilet sur les épaules de ma partenaire. De toute manière j'étais – à ce qu'il parait – un radiateur ambulant alors bon. « Je doute qu’on arrive à retrouver notre chemin dans cette noirceur. » Je hochai la tête « Impossible même, et puis on y pas eu droit finalement. » dis-je en souriant.

Je ne sais pas pourquoi cette idée de passer une autre nuit sous les étoiles m’étaient venu en tête, mais elle paraissait plutôt naturel, maintenant qu’elle avait franchis le pas de mes lèvres. Anael se permit même de sourire à ma remarque, levant les yeux au ciel pour remarquer qu’effectivement, la nuit qui était tombé s’y prêtait bien. Ses bras, qui m’enserraient toujours, relâchèrent leur étreinte, alors qu’il prenait parole. « Ok mais… hors de question que tu retombes malade. » Joignant le geste à ses paroles, il retira le gilet qu’il portait pour le poser sur mes épaules. Je levais les yeux vers lui, pleine de gratitude à son égard. « Merci. » fis-je, avant de continuer. « Mais tu sais, si j’apprends que tu l’as fait exprès pour te rendre malade, je ne m’occuperais pas de toi ! » lui fis-je savoir, souriant de plus belle. Avec chance, j’allais encore être là, la semaine prochaine, je ne voulais même pas songer un seul instant à l’éventualité de ces nominations et de ce départ qui menaçait ma petite personne. Parler d’un futur incertain avec conviction, c’était comme tenter de jouer un tour au destin, non? En espérant que ça fonctionne. « Impossible même, et puis on y a pas eu droit finalement. » mentionna-t-il finalement, quand je lui fis savoir que retrouver notre chemin allait s’avérer être une tâche difficile. Plutôt rester ici, en fin de compte. Nous étions au moins d’accord sur ce point. « C’est vrai, mais je doute que ce soit aussi confortable que la dernière fois… disons que c’est plutôt improvisé cette fois-ci. » Et ironiquement, c'était peut-être mieux ainsi.

Elle me remercia et ajoutai prestement « Mais tu sais, si j’apprends que tu l’as fait exprès pour te rendre malade, je ne m’occuperais pas de toi ! » j'éclatai de rire avant de dire, prenant une expression innocente « Mais, qui va me faire ma soupe ? » puis un large sourire amusé s’étala sur mon visage, je n'étais jamais sérieux bien longtemps. C'était plus fort que moi.  « C’est vrai, mais je doute que ce soit aussi confortable que la dernière fois… disons que c’est plutôt improvisé cette fois-ci. » je haussai les épaules. « Tant pis, bon viens on va se trouver un autre endroit qu'un virage. » dis-je en lui prenant la main, j'avançai alors dans le labyrinthe, ignorant si je m'y enfonçai de plus en plus où si, au contraire, je retournais vers la sortie. Je trouvais alors une sorte de cul de sac au détour d'un virage et m'arrêtai là. « Voilà, moins de risque de se faire marcher dessus. » dis-je, remerciant mentalement la production d'avoir fait ce jeu ici et pas en Irlande où les températures devaient être polaires en ce moment !

J’étais réputée pour être la maman-poule du nid, mais que vouliez-vous, je ne pouvais pas faire autrement : j’étais une mère, cela faisait partie de moi, alors faire croire à Anael que je n’allais pas m’occuper de lui, c’était un bien joli mensonge que je n’allais pas tenir, le cas échéant. « Mais, qui va me faire ma soupe ? » me répondit-il, une moue innocente au visage, et je passais délicatement une de mes mains sur sa joue, un geste affectueux. « Comme si j’étais capable de t’abandonner dans tes souffrances. » lui fis-je savoir, un léger sourire en coin.
Il haussa les épaules, lorsque je lui mentonnais que cette petite soirée improvisée serait probablement loin du confort qu’on nous avait offert, la première fois. Il ne semblait pas vraiment s'en faire. « Tant pis, bon viens on va se trouver un autre endroit qu’un virage. » mentionna-t-il, attrapant ma main et m’entraînant avec lui dans les dédales des couloirs formés par les herbes hautes du labyrinthe. Je le suivais aveuglément, ne sachant pas, de toute façon, où nos pas nous mèneraient, cette fois. Il s’arrêta finalement lorsque nous tombèrent sur un cul de sac, un petit recoin qui semblait tout à fait tranquille. « Voilà, moins de risque de se faire marcher dessus. » Je scrutais l’endroit d’un œil expert – bien sûr! – puis hochais la tête en guise d’approbation. Il avait su trouver une place plutôt sûre, je pouvais lui accorder ça. Tirant sur sa main, puis forcément sur son bras qui suivait, je le forçais à revenir légèrement vers moi, avant de poser à mon tour mes lèvres sur les siennes. Sans rien dire d’autres, tout simplement. J’en avais envie, je n’allais pas passer à côté.

« Comme si j’étais capable de t’abandonner dans tes souffrances. » je souris alors qu'elle passait sa main sur ma joue, elle était vraiment adorable de ce coté là : à toujours s'occuper des autres. C'est à ce moment là que je la pris par la main pour l'emmener plus loin encore dans le labyrinthe. Arrivé à l'endroit que j'avais trouvé elle scruta quelques instants les lieux et tira finalement sur mon bras m'obligeant ainsi à me rapprocher d'elle. Ce que je fis sans me faire prier, elle posa alors un baiser sur mes lèvres et mes yeux se fermèrent l'espace de cet instant. « Qui à besoin de plus hein ? » dis-je en souriant.

Je vis un grand sourire étiré ses lèvres alors que je lui disais que je n’allais pas l’abandonner comme ça s’il était souffrant. Il le savait, c’était plus fort que moi, je ne pouvais pas laisser passer ma chance d’aider quelqu’un dans le besoin, encore plus si cette personne comptait beaucoup à mes yeux. Ma gentillesse allait me tuer un jour, j’en étais certaine. Mais pour l’instant, elle me donnait seulement l’impression d’être quelqu’un, d’être humaine et de servir à quelque chose.
Il ne résista pas bien longtemps lorsque je l’attirais finalement vers moi pour l’embrasser, sembla même satisfait de la chose. Nous profitions du moment, il nous appartenait et on ne pouvait pas nous voler ça. « Qui a besoin de plus hein? » fit-il en souriant quand nos lèvres se séparèrent, alors que je me blottissais tout contre lui, ma tête apposé près de son épaule. Il avait raison : il ne nous fallait rien de plus.

Sujet terminée.

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