ft. cooper

Je pense avoir bu trop de vodka ce soir. Non, c'est carrément une évidence, je suis éméchée comme jamais je ne l'ai été auparavant. Mes jambes tremblent au moindre de mes pas, je chancèle sur mes talons jusqu'à l'escalier et parviens avec peine à monter les marches qui m'apparaissent comme colossales. J'ai envie de dormir dans le couloir tellement je suis à bout, mais tâche d'avancer comme je peux le long du mur derrière lequel est supposé se trouver ma chambre. Le pire, c'est que dans ma tête tout va. J'ai l'impression que mon corps ne suit plus les mouvements que je lui dicte. Je ne sais pas vraiment où je marche, à vrai dire je préfère garder les paupières closes tant la lumière du nid m'aveugle et me nique les yeux. Je maudis intérieurement Esther de m'avoir servi autant de verres sans que je n'ai eu le temps de les compter. Elle me rappelle étrangement les étudiantes de mon école qui, chaque week-end, m'emmènent faire la fiesta dans Paris dans l'espoir malsain de me voir me dévergonder après quelques shots. J'aurais du compter, j'aurais du compter. Sans ça je ne serais pas dans cet état, sans ça je ne me tordrais pas les chevilles tous les deux mètres, et sans ça je n'aurais pas aussi chaud! J'étouffe, et pousse un long gémissement en entrant dans la pièce à coucher où la température s'apparente curieusement à celle d'un four. Sans m'encombrer d'une analyse des lieux, je file tout droit vers un lit sur lequel je m'écroule mollement en soupirant de bonheur. Putain, ça fait du bien.

La soirée s'était révélée plus amusante que je ne l'aurais cru. Finalement courser les autres candidats dans toute la pièce, et les malmener, était plutôt divertissant. Bon malheureusement j'étais tombé dans une équipe de bras cassés, pas de chance pour moi. Moi qui pourtant n'avait pas vraiment l'esprit d'équipe, bah fallait croire que j'avais trouvé pire que moi. La majeure partie des filles quant à elle avaient décidé de se saouler. Et toutes ces donzelles avec un coup dans le nez...Tous aux abris. Pour ma part, je n'avais bu que trois verres de whiskey. Enfin que, certes c'était de l'alcool fort, mais j'avais une bonne résistance. Je n'étais pas à 100% dans mon état normal, mais disons que j'étais parfaitement conscient de mes actes. Je pris le chemin de ma chambre, et surprise, une blondinette se trouvait dans mon lit. Et clairement, ce n'était pas ma partenaire Esther. « Hmm c'est une proposition ? » ne pus je m'empêcher de demander. Bah ouais, peut être qu'elle m'attendait. Bien évidemment je me doutais qu'elle s'était juste tromper d'endroit.  « C'est mon lit. »

Je commence à m'envoler. Ouuuh, ça papillonne dans ma tête, je n'arrive même pas à lutter contre le sommeil qui me gagne tellement je suis high. La lumière s'allume soudainement, j'en gémis de nouveau en me redressant plus que mollement, une main sur mon front. Putain, je vais finir par aller dans la cave en ermite, au moins là bas personne ne viendra admirer le spectacle de Madeleine le tonneau. J'entends une voix dans mon dos et souris bien malgré moi, non sans grimacer à la seconde qui suit tant mon état me parait pathétique. Je n'ai pas reconnu l'homme qui s'est adressé à moi, je n'ai pas la force de tourner la tête dans sa direction pour le regarder dans les yeux. Je me contente de rire, j'aimerais lui répondre mais je ne comprends pas de quoi il peut bien parler avant qu'il ne m'apprenne que je me suis allongée sur son lit. Je pivote la tête vers lui et esquisse un sourire timide et désolé en haussant les épaules. « Une proposition... peut-être, mais tu n'es pas le seul à dormir dans ce lit que je sache. » J'articule d'une voix douce et morne tout en levant le regard vers l'ampoule qui m'éblouit. « Est-ce que tu peux fermer la lumière, s'il te plait? » Je lui demande, sans pour autant me décider à bouger du matelas où je me trouve. La chambre est vide, la fête bat son plein en bas et la plupart des couchages sont encore inoccupés. A la limite il peut toujours me porter si jamais je le dérange tant. Moi, je n'en ai pas la force, et me recouche aussitôt sur le dos sans demander mon reste. « Je te prête mon lit et mon partenaire si jamais tu as froid, fais de beaux rêves hmm... » C'est à croire que toute forme de gêne, de retenue ou de politesse se sont échappées avec ma sobriété.

La jeune femme ne semblait même pas comprendre de quoi je voulais parler. Voilà pourquoi je pris soin de lui préciser que c'était MON lit. Et là, enfin la lumière se fit dans son esprit. Le temps que ça monte au cerveau aussi. « Une proposition... peut-être, mais tu n'es pas le seul à dormir dans ce lit que je sache. » Wouuuh elle sous-entendait donc qu'elle pourrait être là pour ma partenaire. Non non, je ne faisais pas parti de ce genre de mec qui fantasmait sur deux filles ensembles Elle me demanda alors de fermer la lumière.  « La fermer, non, mais je peux l'éteindre oui » Non non je ne jouais absolument pas sur les mots. Gentil comme je suis, j'obéis. Néanmoins je laissais la porte ouverte, de sorte qu'on y voyait encore un peu grâce à lumière En tout cas, elle ne semblait pas prête de bouger ses fesses. Voilà qu'elle me proposait son lit et son partenaire. Hmm non ça ira. Comme si j'avais envie de dormir avec un autre mec.  « Pas question que j'abandonne mon lit. Tu peux rester, mais je te préviens, t'as pas intérêt à gerber dans le lit » Manquerait plus que ça. Pour le reste, ça sera le problème d'Esther. J'entrepris alors d’ôter mes vêtements. J'étouffais dans ce costard. Plus de chemise ni pantalon. Je me retrouvai alors en boxer noir. Bah ouais, ma tenue habituelle pour dormir. Sans gêne, je m'étalai de tout mon long à ses côtés.

Je ne relève même pas l'erreur de langage que Cooper s'empresse de corriger, j'ai presque envie de lui demander s'il est sérieux de me prendre la tête avec ma façon de m'exprimer. N'a-t-il pas compris que j'ai au moins trois grammes dans chaque capillaire sanguin? Je choisis de ne rien répondre au crétin, l'ignore et soupire de contentement alors que la lumière s'éteint enfin de nouveau. Je l'entends s'approcher du lit où je me trouve tandis qu'il refuse plus ou moins poliment - je dis bien plus ou moins - ma proposition. S'il tient à dormir avec une ivrogne c'est son soucis, mais je ne cautionnerai pas le douloureux réveil au petit matin à mes côtés. « T'fais comme tu veux, maintenant qu'j'y suis j'y reste d'toute façon. Et rassure-toi, j'n'ai pas bu au point d'vouloir vomir. » Je n'en suis pas non plus à cet extrême, même si je marmonne difficilement du fait de mes lèvres asséchées. On dirait Caesar. Je me roule un peu sur le côté intérieur du lit, ma tête tourne moins dans cette position, je parviens à m'exprimer correctement et à fixer le mur face à moi sans avoir envie de tomber. Je l'observe se déshabiller sans un mot, sans me rincer l’œil non plus même s'il y a largement de quoi et qu'il a un très beau fessier. CERTES. J'arque un sourcil alors qu'il s'affale à mes côtés et lui donne une tape dans le flanc pour l'empêcher de s'endormir illico. « Hum, tu ne pourrais pas mettre un pantalon? » Je lui demande le plus gentiment du monde. Je me rends compte de la stupidité de ma question, Madeleine t'es un peu conne. « Non, ne dis rien, je vais rester habiller pour compenser ton impudeur. » Je tranche finalement d'une voix endormie tout en me débarrassant de mes talons de douze. Sauf que j'ai affreusement chaud maintenant...

Elle n'avait pas bu à dégobiller ses tripes ? Hmm laissez moi en douter. D'autant que certaines personnes n'avaient besoin que de deux verres pour rendre le contenu de leur estomac. M'enfin j'espérais qu'elle dise vrai. Parce que ça serait à en être carrément dégouté. En tout cas la jeune femme ne comptait aller nul part. Je pourrais la virer comme un malpropre, la porter et l'emmener sur son propre lit, mais j'avais la flemme. J'avais donné tout à l'heure, c'est bon. Et puis honnêtement, y avait pire que de partager le lit avec une blondinette sexy. Bourrée et qui empestait l'alcool, certes, mais sexy. Ma nudité partielle semblait la déranger. Ouais, et ben qu'elle ne comptait pas que je fasse quelque chose pour y remédier. Surtout qu'on crevait de chaud là dedans. Et puis c'était mon lit merde. Elle n'avait qu'à se barrer si ça ne lui plaisait pas. Avant que je ne puisse répondre, elle enchaîna en décrétant que pour la peine, elle resterait habillée.  « Tu fais comme tu veux. » Avant d'ajouter.  « Tu peux pas savoir comme on est bien sans vêtements. » Genre pour la narguer. C'était obligé qu'elle crève de chaud.  «  Si c'est parce que tu n'y arrives pas toute seule, je peux aussi te les enlever pour toi » Je sais, je suis généreux, c'est tout moi.

Cooper s'empresse de me narguer, il a parfaitement conscience de la chaleur dans laquelle j'étouffe le salaud. Je lève les yeux au ciel d'un air consterné avant de me tourner sur le flanc opposé, lui laissant pour seul interlocuteur mon dos. « Je ne doute pas de ton habilité à toutes les déshabiller, mais je pense pouvoir me passer de ton précieux aide... pour ce soir. » Je lui indique avant de clore les paupières, prête à m'endormir bien malgré moi. Un silence tombe entre nous, ce silence qui précède le passage de morphée. Je me sens à l'étroit dans mes vêtements, affreusement mal à l'aise et l'envie presque de pouvoir se mettre nu avec autant d'aisance alors que moi je rougirai sûrement d'ouvrir un bouton de mon chemisier. Je ne peux me résoudre à me glisser sous la couette avec lui tant les chauffages semblent avoir été monté à leur température maximale ce soir. Pourtant, je n'arrive jamais à dormir sans quelque chose pour me couvrir, même en été, et le fait que je sois bien entamée par l'alcool ne change absolument rien à cette lubie quotidienne. Les minutes passent, rythmées par son souffle de buffle. Je tourne la tête dans sa direction, approche même mon visage du sien pour voir s'il dort dans l'obscurité, si bien que mes cheveux frôlent son nez sans que je ne puisse les en empêcher. Je me mords la lèvre, il ne réagit pas. Je me demande s'il le fait exprès. Peu importe, je craque, autant profiter de son inattention avant qu'il n'ouvre un œil. Le plus rapidement possible, je fais glisser mon pantalon sur mes chevilles, gesticulant difficilement sans oser le toucher. Ma position n'a rien de pratique, je manque de rouler sur lui à tout moment. Je m'arrête, reprend ma respiration, jette un regard rapide dans sa direction et m'empresse de me débarrasser de mon chemisier que je balance dans la pièce aléatoirement. Une fois en sous-vêtements, je plonge mes jambes sous la couette sans me poser plus de questions, ma mission semble a priori accomplie. Je ferme enfin les yeux, sereine, et m'enroule dans la couette sans me soucier de lui.

« Je ne doute pas de ton habilité à toutes les déshabiller, mais je pense pouvoir me passer de ta précieuse aide... pour ce soir. » me dit elle, en me tournant le dos. Rhooo elle refusait ma généreuse offre. Elle devrait pourtant en profiter ! Pour une fois que je désirais me montrer serviable, je vous jure. «  C'est toi qui y perds. Tu sais où me trouver en cas de besoin. » Ouais, à trente centimètre d'elle. N'empêches, tans pis pour elle, elle allait crever de chaud, se torturer toute seule, rien que pour ne pas me faire plaisir. Enfin...non pas que ça me faisait plaisir hein, je pensais simplement à sa santé, rien de plus. Ne voyez rien d'autre là dessous XD. Sur le dos, je fermai les yeux, mais je savais que je n'arriverais pas à dormir. Et ce n'était qu'une question de temps avec que la blondinette ne cède. J'eus raison, puisque je l'entendis bouger. Je pouvais limite sentir son souffle sur mon visage lorsqu'elle se rapprocha, sûrement pour voir si je dormais. Ses cheveux vinrent même chatouiller mon nez. Évidemment, je faisais le mort. Pas question de risquer de l'arrêter en si bon chemin. J'avais une folle envie de sourire, mais je réussis à me retenir. Ce n'est que lorsqu'elle se recula, pour enfin commencer à se débarrasser de ses vêtements, que j'ouvris très légèrement les yeux. Bien que nous étions dans l'obscurité, la lumière du couloir, me permettait d'en apercevoir suffisamment. Non non je n'étais pas pervers. Je savais simplement apprécier la beauté. Une fois faufilée sous les couettes, je ne me pus m'empêcher de siffler. Vous savez, un sifflet d'admiration. Lui faisant comprendre par la même occasion que j'étais bel et bien réveillé, et que j'avais tout vu, hey hey.

Un nouveau silence tombe sur la pièce, je ne suis pas loin de sombrer et tire un peu plus sur la couette dans laquelle je suis paisiblement blottie. J'entends alors un sifflement dans mon dos, le genre de sifflement que l'on m'adresse régulièrement dans mon quartier quand je rentre chez moi. J'ouvre grands les yeux, râle et me retourne pour le fusiller du regard, les sourcils froncés et le visage fermé. Pas vraiment coincée ou effarouchée, je suis tout de même contrariée qu'il m'ait piégé comme une bleue et crois percevoir dans la pénombre un air moqueur marqué sur ses traits et qui me déplait fortement. Je lui donne une claque sur la joue, le geste m'a échappé et je me mords la lèvre aussitôt pour me retenir de rire face à son expression. Certes, la claque est gentille, douce, mais elle reste une claque et je crois qu'elle lui a coupé le sifflet un instant. Un instant seulement, j'imagine qu'il va pester comme un putois dans trente secondes alors je prends les devants et le gronde la première. « Désolée! Ça t'apprendra! » Je ne peux finir ma phrase qu'un rictus narquois se forme déjà sur mes lèvres. Sans le quitter du regard, je passe mes mains dans mes cheveux d'un geste impérieux, et les glisse sous mes nénés pour les remonter fièrement, du genre "c'est comme ça qu'on les matte ces mâles". Je me recouche en prenant cette fois le soin de me tourner vers lui, garde un œil ouvert pour le surveiller, me mordant les joues pour ne pas me faire trahir par ce sourire qui me démange.

A l’attente de mon sifflement, la jeune femme se tourna vers moi pour me fusiller du regard. Je ne pus m'empêcher de sourire, moqueur. Bien sur, je m'attendais à des représailles. Elle n'allait pas se laisser faire ainsi. Mais je me serais attendu à coup sur l'épaule, ou un coussin dans la gueule. Pas une claque. Tiens, manges Cooper. Je fus pris au dépourvu, l'espace de deux secondes seulement. Et puis c'est pas comme si c'était une gifle magistrale, non, plutôt gentillet. Même pas sur que ma joue soit rouge.  «Désolée! Ça t'apprendra! » Je lui accordais tout à fait, c'était mérité. Mais croyez bien que ce n'était pas ça qui allait me rebuter. Non non non. Je n'avais pas fini de jouer avec elle. Surtout, je n'avais plus du tout sommeil. Je pris un air faussement tristounet, en me frottant la joue, comme si j'avais mal.  « T'es méchante avec moi. Moi qui depuis le début ne cherche que ton bien » dis je sur un ton, limite enfantin. Ben ouais, je lui éteignais la lumière, je lui prêtais mon lit, je lui proposais de la déshabiller pour lui éviter des efforts inutiles, et voilà comment j'étais remercié. Que voulait elle de plus ? Quel monde cruel.