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| | swan lake - 02 février/7h02 | |
| Auteur | Message |
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SyssoïMESSAGES : 2902 AGE : 37 LOCALISATION : J'SUIS TELLEMENT LOIN EMPLOI : DANSEUR AU B-ONP CITATION : « Des morsures de feu, derrière les oreilles, lui trouaient la tête, gagnaient ses bras, ses jambes, le chassaient de son propre corps, sous le galop de l'autre, la bête envahissante. » POINTS : 1080
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| Sujet: swan lake - 02 février/7h02 Lun 30 Jan 2012 - 4:06 | |
| OONA
Il est tôt, trop tôt pour qu’une quelconque âme se trouve éveillée dans le château. Enfin, une âme autre que la mienne. Gabrielle dort encore. Durant la nuit, elle s’est collée à moi, et je n’ai osé la déloger. Mais maintenant, j’ai toutes les peines du monde à m’extraire de son étreinte nocturne sans la réveiller. Il est trop tôt pour ça, et ses yeux groggy me donneraient l’envie de me recoucher. Je parviens à me glisser hors du lit, et dans le plus grand silence, à récupérer mes fringues au sol. A l’origine cette chambre était nickel, mais après une semaine de jeu et de cohabitation, ça ressemble à Fukushima post-catastrophe nucléaire, j’hésite a revêtir une combinaison à chaque fois que j’y fous les pieds. J’enfile un bas de training griffé Freddy, un tee-shirt lambda, et un sweat à capuche de la même marque. Ils sont sponsor officiel du ballet de la Scala, mais allez savoir pourquoi, même si techniquement je suis la concurrence, ils ne manquent jamais de me faire parvenir leurs nouveautés gratuitement. Un cadeau ne se refuse pas, parait-il. L’aube se lève à peine lorsque je pose un pied dans le couloir baigné de cette teinte orangée que j’aime tant. Un nouveau jour débute, et des ronflements me parviennent malgré les portes closes. Je ne m’attarde pas, et m’empresse de rejoindre la salle de sport fournie par la production. Elle est tout simplement immense, le matériel qu’ils ont mit à disposition de cette bande de feignasses est juste hallucinant, surtout quand on sait qu’ils ne viennent que quelques minutes par jour juste pour avoir l’excuse de se foutre à moitié à poil en imaginant que tout le pays va fantasmer sur leur corps potable. Moi, je délaisse les machines, elles ne me sont d’aucune utilité, si j’ai besoin de courir je préfère le faire dans le parc plutôt que sur un tapis face à un mur de pierre, mais l’espace qu’offre la salle me permet mes étirements et l’entretient de ma machinerie interne en toute sécurité. Je pourrais le faire dans la salle de musique aussi, mais j’en ai marre de déplacer le piano et de le remplacer ensuite. Et puis, la salle de sport bénéficie d’un argument de taille : un immense miroir qui recouvre tout un pan de mur. Je me doute que des caméraman sont planqués derrière, mais je m’en fous, j’ai besoin de cette glace, ça fait partie des habitudes qu’on m’a inculqué. Je me positionne face à elle, dos à la porte, écouteurs vissés aux oreilles, et je commence à dérouiller mes articulations une à une, de la moindre phalange jusqu’aux orteils. Ce rituel me permet d’oublier où je me trouve et me replonge dans ma vie quotidienne, celle où mon corps commence à se mouvoir de lui-même au rythme de la musique qui passe. La sonate au Clair de Lune. Mes mouvements se font lents, profonds, j’achève de délier mes membres, je réveille mon corps en douceur, sur une ébauche de chorégraphie improvisée pleine de temps morts, de reprises, de pauses. C’est pas calculé, c’est instinctif, ça fait partie de l’échauffement. Je me doute que ça ne ressemble à rien, puisque ça n’a pas pour but de ressembler à quelque chose. J’ai les yeux clos, ça m’aide à faire taire mon cerveau pour laisser la parole à mon corps. Mais lorsque je les rouvre, mon reflet n’est plus seul au milieu de cette pièce. Je me retourne vivement, rompant tout le charme de la sonate, pour faire face à mon intruse. «Tu es là depuis quand ?» Je demande, pas vraiment aimable, pas mal-aimable pour autant, juste contrarié comme toujours lorsqu’on me surprend, et je darde mon regard sur la petite chose blonde qui m’observe d’une drôle de manière. |
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| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Lun 30 Jan 2012 - 22:45 | |
| Je me sentis légèrement secouée. J’ouvris un œil et j’observais Lukas se tourner dans le lit, pour mieux se rendormir. J’essayais de me rendormir moi aussi, mais pas moyen. J’étais réveillée pour de bon. Je soufflais ; j’avais une sainte horreur de me réveiller en sursaut et ne plus savoir me rendormir ensuite. Je soufflais, appuyant ma tête contre mon oreiller. Raaah il devait être quoi ? Six heures du matin, ou quelque chose comme ça… Un léger mouvement dans la chambre m’intrigua et je me retournais vers la source ; quelqu’un sortit de la chambre. Impossible pour moi de savoir qui cela pouvait être et sur le coup, je m’en fichais royalement, je voulais dormir. Lukas dormait à point fermé, les autres aussi… finalement, je faisais comme la mystérieuse personne et m’en allait de la chambre. Avant de descendra, je passais par la case salle de bain. Ma mine était horrible et j’essayais vivement de l’arranger à grand coup d’eau, avant d’essayer de dompter ma crinière blonde en un chignon stricte. Je m’attachais les cheveux que dans de rares cas : quand je veux paraître classe et quand je me prépare pour danser. Franchement, à cette heure-ci, ce n’est pas pour la première raison ! Dans une armoire, je pris une sorte de robe noire, que j’en filais par-dessus des collants tout aussi noirs. J’avais tout prévu, au cas où le château m’avait réservé un petit coin de danse… on pouvait rêver. Une dizaine de minutes plus tard, je déambulais pieds nus à travers le château désert, ballerines dans une main, écouteurs de l’autre. À mon grand étonnement, je ne rencontrais pas l’autre personne déjà debout, mais ça ne voulait rien dire. Il devait être dehors… Puisqu’on m’avait conseillé la salle de sport, je me dirigeais vers celle-ci et je tombais sur un spectacle que je cru utopique. Le monsieur n’était pas dehors, mais sous mes yeux. Ce n’était pas tout, le corps de ce jeune homme se mouvait dans l’espace, lentement, passionnément, de façon onirique et les mots me manquaient réellement. Doucement, je m’avançais derrière lui, l’observant tantôt de dos, tantôt dans l’immense miroir, que je découvrais en même temps. Cet endroit était de plus en plus parfait, vraiment. J’esquissais un léger sourire, prête à chausser mes ballerines ou plutôt mes pointes, quand le corps voluptueux devant moi s’arrêta de bouger. « Tu es là depuis quand ? » Etant déjà courbée, je me relevais pour lui faire face, posant mes mains sur mes hanches, mes pointes toujours dans celles-ci. « Bonjour ! Je vais bien merci et toi? » lui disais-je comme introduction, de la même intonation de voix que lui, le fixant. Je fronçais les sourcils. Mon cerveau ne me jouait pas de tour. Je n’hallucinais pas. « Depuis… euh… quarante/cinquante secondes… » Je lui répondis machinalement, un peu perdue. Devant moi se tenait un danseur étoile plus que célèbre dans Notre monde. D’un seul coup, mes yeux se mirent à s’illuminer. Je crois que j’en avais même fait tomber mes chaussures et mes écouteurs. « C’est toi Syssoï ? Le danseur étoile ? » Je pouvais bien ravaler ma fierté ; je faisais partie d’une troupe assez connue, mais je n’étais rien face à un danseur étoile de l’Opéra de Paris. (désolé, c'est nul et je corrige les fautes après ) |
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| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Mar 31 Jan 2012 - 0:01 | |
| «Bonjour» ? Non, ça fait pas partie de mon vocabulaire, c’est tellement con comme coutume, qu’est-ce que j’en ai à foutre que son jour soit bon ou non ? Tant que le mien l’est à peu près... Quand à savoir comment elle va, il faudrait déjà que je sache qui elle est, et ce qu’elle fait plantée devant moi avec des pointes à la main. Je ne suis pas d’humeur sociale, ce matin, et je doute de l’avoir été un jour, en plus, le regard qu’elle me jette ne fait que renforcer mon malaise. J’aime pas qu’on m’observe danser, je considère ça comme une intrusion dans ma sphère intime. Je veux pas d’elle. « C’est toi Syssoï ? Le danseur étoile ? » Elle connaît mon prénom donc elle doit connaître mon métier aussi, c’était fourni avec tout le package, sans oublier l’indice ultime : la prestation à laquelle elle vient d’assister. Putain, je suis scotché par son esprit de déduction. Bravo. « Non, j’suis Grincheux. Atchoum et Prof sont planqués dans le placard, et on attendait plus que toi, Simplet.» Je réponds fidèle à ma mauvaise humeur qui transforme chacun de mes mots en une sorte de grognement. J’ôte mes écouteurs, la fête est finie, clairement, maintenant que j’ai un public, je ne vais plus danser. Par contre, mes yeux accusateurs se plantent sur les pointes qu’elle a lâché au sol. Des pointes de qualité, probablement Repetto, ouai, j’ai l’oeil pour ce genre de choses. Je me demande où elle les a trouver, qui les lui a fournit. La production ? Ça ne me vient pas à l’esprit qu’elle puisse être danseuse. Impensable. Un danseur classique, hormis moi, ne foutrait jamais les pieds dans une émission pareille. «T’as eu ça où ?» Je lui demande, mon ton restant accusateur. « C’est la Prod qui te les a filé ? J’crois qu’il y a un malentendu, j’donne pas de cours, je fais pas dans l’assistanat des groupies de Natalie Portman, désolé.» Je ne le suis pas, hein, soyons clair, mais c’est la formule d’usage, paraît-il. Je suis sec et carrément odieux, j’en ai conscience, mais je ne sais pas que je me trouve face à une danseuse, une réelle danseuse, et pas une de ces gamines idiotes qui après avoir visionné Swan Lake une centaine de fois, ont décidé d’aller piller le stand Repetto des Galeries Lafayette avant de venir gonfler les rangs des cours de classiques, persuadées d’avoir un talent monstre. Le Classique, si tu l’as pas commencé à quatre ans, tu peux passer ton chemin, tu ne seras jamais rien d’autre qu’un gros cul boudiné dans un body rose. J’suis fatigué par tout ça. J’ai jamais signé pour ça, moi. La danse c’est ma vie, c’est mon sang, c’est les battements de mon coeur, pas simplement une lubie passagère motivée par un film pourri, c’est pas un loisir.
(c'est loin d'être nul, t'inquiète pas. ^^) |
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| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Mar 31 Jan 2012 - 0:56 | |
| J’avais un peu l’air d’une groupie, je l’admets, mais je n’étais pas de cette nature habituellement. Pourtant, dès qu’il s’agit de la danse, je peux devenir une sorte de fan totalement folle, comme les fans de Justin Bieber… ouai bon, en moins folle tout de même, faut pas exagérer. Bref, je n’en revenais pas, ne quittant pas Syssoï des yeux. « Non, j’suis Grincheux. Atchoum et Prof sont planqués dans le placard, et on attendait plus que toi, Simplet » Mon front se plissa, levant un sourcil. Je tombais des nues. Dans les quelques secondes qui venait de se passer, je ne pensais pas paraître si simplette, comme il disait. Il avait bien remarqué que je n’étais pas partie dans un fou rire moqueur – et Dieu sait que j’en suis capable – parce qu’il était tout de même en train de danser du classique. J’avais beau l’admirer, s’il commençait à me parler ainsi, il me trouvera rapidement ; danseur étoile ou non. Je serrais alors, bien malgré moi, les pointes entre mes mains. Des pointes Repetto, exactement, que j’avais bien envie de lui envoyer en pleine tête. «T’as eu ça où ?» Je baissais la tête pour les regarder, puis la releva, ne daignant même pas lui répondre. Je me contentais de le regarder avec dédain. Il venait, en deux minutes, de baisser dans mon estime. « C’est la Prod qui te les a filé ? J’crois qu’il y a un malentendu, j’donne pas de cours, je fais pas dans l’assistanat des groupies de Natalie Portman, désolé.» Sérieusement ? Qu’est-ce qu’il croyait ? Il n’était pas le seul danseur du château ; j’en étais (pas) désolé pour lui. J’eus, dans un premier temps, une moue interloquée, puis, dans un deuxième temps, mon rire se fit entendre dans la salle de sport. Il venait sérieusement de me prendre pour une fan de ce film, Black Swan, que je n’avais même pas vu… Enfin, je ne mens pas, j’ai regardé des extraits de cette Natalie, vraiment horrible à mon goût. Je me mordais la lèvre inférieure, consternée par le bonhomme en face de moi. « De une, ce n’est pas ton problème de savoir où je les ai eu… » Commençais-je, en allant vers un banc, où je pouvais tranquillement enfiler mes pointes et les lacer. « … de deux, je ne suis peut être pas danseuse étoile, mais je n’ai pas besoin de cours… » Cela faisait deux bonnes semaines que je n’avais pas enfilé ces petites merveilles et s’était avec joies, malgré Syssoï, que je renouais avec elle. « … de trois, je n’ai absolument pas attendue Portman pour danser ! » Je m’étais rapprochée de Syssoï, commençant à échauffer mes membres. J’étirais mes bras au dessus de ma tête ; j’étirais mes jambes devant moi, et j’adressais un regard presque revolver à ‘Môsieur Je Pète plus Haut que mon Cul’. « Contrairement à ce que tu pourrais croire, des centaines de personnes dans le monde sont aussi bon que toi en danse. C'est simplement qu'on a eu moins de chance que toi... » Effectivement, je me comptais parmi eux. Il venait de me prouver que finalement, je n'étais pas rien. Je passais à côté de lui en le frôlant, m'observant dans l'immense miroir. ( c'est super alors *.*) |
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| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Mar 31 Jan 2012 - 2:36 | |
| Elle me tient tête. Je pourrais apprécier ça en temps normal, mais là il est 7h du mat et je viens d’être dérangé en plein rituel indispensable à ma survie. Finalement, je regrette de ne pas être resté au lit, Gabrielle collée à moi ou non, peu importe, tout aurait été mieux que ça. La blonde au chignon stricte tombe au mauvais moment, en d’autres circonstances j’aurais peut être fait l’effort d’être aimable, ou au moins silencieux, là c’est pas le cas. Elle commence à énumérer, point par point, tout ce qui ne lui convient pas dans ce que je viens de dire. Te fatigues pas, gamine, j’m’en tape. Pourtant elle continue, tête haute, en laçant ses pointes avec une dextérité qui me fait dire qu’elle fait ça depuis longtemps, voir toujours. Ok. J’accorde un peu plus d’importance à son corps, et note les caractéristiques types d’une danseuse rompue au classique, le port de tête haut, les épaules bien droite, la colonne vertébrale dans l’alignement parfait de sa nuque, les doigts fins, les articulations menues, l’ossature fine et fragile. Bien, je l’ai jugé trop vite, et il semble que j’ai affaire à une pro. Mais ça ne change rien à l’animosité qu’elle m’inspire, j’aime pas qu’on s’impose dans mon périmètre, et c’est malheureusement ce qu’elle est entrain de faire, périmètre visuel et sonore, puisqu’elle ne cesse d’achever les dernière bribes de Beethoven qui flotte dans mon cerveau, de part sa voix qui ne cesse de retentir dans la pièce. J’suis même prêt à lui présenter des putains d’excuses juste pour qu’elle la ferme, et aussi pour l’avoir jugé trop vite, évidemment... J’entrouvre les lèvres lorsqu’elle dégringole de l’échelle ‘estime’ au détour d’une phrase malheureuse. « Contrairement à ce que tu pourrais croire, des centaines de personnes dans le monde sont aussi bon que toi en danse. C'est simplement qu'on a eu moins de chance que toi... » Sa répartie m’écoeure, me colle la nausée, tandis que son épaule me frôle comme si elle cherchait a attiser ma voracité. Aucune de ces filles n’a conscience du danger ou quoi ? « De la chance ?? De la chance ? Tu crois vraiment que c’est la chance qui m’a conduit là où je suis ? De la part d’une fille lambda, je laisserais passer l’affront, mais de la part de quelqu’un qui se prétend danseuse... Tu devrais savoir deux choses : Un. La chance n’a aucunement sa place dans la danse, surtout pas dans une compagnie comme le ballet de l’Opéra. Deux. Visiblement, tu me connais un peu, au moins de réputation, alors tu sais aussi ce qu’on dit de moi ? Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans «Seul trois danseurs au monde ont été capable d’atteindre un tel niveau d’excellence. L’un est mort, l’autre est une femme.» ? Le troisième, c’est moi.» Je ne me vante pas, j’ai horreur de ça, d’ailleurs, en règle générale, je ne précise même pas que je suis danseur étoile. Mais quand une fille qui se prétend danseuse me parle de centaines d’autres aussi bon que moi, je vois rouge. Oui, il y a une bonne part d’inné, mais l’acquis je les sué sang et eau durant toute ma vie. Je ne veux pas qu’on me porte aux nues, mais je ne veux pas qu’on me dénigre aussi. «Qu’est-ce qui te fait dire que j’ai eu plus de chance qu’un autre ? Qu’est-ce que tu sais de moi, au juste ?» Pas grand chose, j’imagine. Pas assez pour savoir à qui elle parle et la portée des conneries qu’elle avance avec naïveté. |
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| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Mar 31 Jan 2012 - 12:23 | |
| Je serrais les poings, me regardant dans l’immense miroir. Syssoï allait l’apprendre rapidement, je ne me laisse jamais marcher sur les pieds. Il n’en savait peut-être rien, mais la danse c’était même plus toute ma vie ; j’avais tout abandonné pour pouvoir en faire ma profession et je n’osais pas m’imaginer vivre sans danser. Ca ne se lit pas sur mon visage et peut-être pas sur mon allure générale, mais la danse rythme ma vie depuis mes quatre ans. J’étais plus qu’énervée de voir ce mec me prendre de haut, comme s’il valait mieux qu’un autre, que moi. Je me regardais dans le miroir. La seule chose malheureusement manquante ici était des barres, mais le reste était totalement parfais… enfin. Je regardais derrière moi, Syssoï n’avait pas aimait ce que je venais de lui dire ; je m’en foutais royalement. « De la chance ?? De la chance ? Tu crois vraiment que c’est la chance qui m’a conduit là où je suis ? De la part d’une fille lambda, je laisserais passer l’affront, mais de la part de quelqu’un qui se prétend danseuse... Tu devrais savoir deux choses : Un. La chance n’a aucunement sa place dans la danse, surtout pas dans une compagnie comme le ballet de l’Opéra. Deux. Visiblement, tu me connais un peu, au moins de réputation, alors tu sais aussi ce qu’on dit de moi ? Qu’est-ce que tu n’as pas compris dans «Seul trois danseurs au monde ont été capable d’atteindre un tel niveau d’excellence. L’un est mort, l’autre est une femme.» ? Le troisième, c’est moi.» Tandis qu’il parlait, plus vivement que jamais, je me retournais doucement en positionnant mes pieds dans la première position. J’étais plus petite que lui, pourtant je gagnais encore en centimètre avec cette position, mon dos bien droit, parallèle au miroir. J’attendais qu’il se taise, les mains dans mon dos, le fixant en serrant ma mâchoire. Je venais d’avoir la preuve qu’il n’était vraiment pas imbue de sa personne ; J’étais réellement désolé parce que, à mon goût, il s’énervait pour rien ; Syssoï n’avait compris le sens du mot ‘chance’ dans ma phrase. Je lui répondais, plus calmement que lui. « Même si tu t’en fou, je fais de la danse depuis dix-huit ans, alors je ne sais que trop bien que la chance n’a rien à voir avec la danse. J’ai travaillée comme une dingue pour avoir ma place dans ma compagnie, alors arrête tout de suite de croire que je ne suis qu’une débutante ou une « prétendue danseuse ». Si je te connais, c’est justement pour ça et tu ne peux même pas te rendre compte comme j’ai pu être admirative devant tes représentations. » Ca me faisait vraiment mal de lui dire cela, mais j’ai pour habitude de ne jamais mentir. Chacun à ses modèles et ses inspirations, entre autre pour moi, Fonteyn ou Guillem sont deux de mes modèles, et je pouvais dire que j’admirais autant Syssoï, qu’elles. Malheureusement, sur le plan humain, je ne côtoyais que ce dernier et, plus il ouvrait la bouche, moins je le supportais. « Qu’est-ce qui te fait dire que j’ai eu plus de chance qu’un autre ? Qu’est-ce que tu sais de moi, au juste ?» Je détournais en soufflant bruyamment. Je n’avais aucune envie de m’expliquer, mais en même temps, je voulais que tout soit au clair. « T’as pas compris le sens de ma phrase. Je ne parlais pas du travail à fournir, mais des conditions d’accession. Toi t’es français, tu pouvais sûrement te payer le luxe d’entrer à l’Opéra de Paris et de te faire élever au rang d’étoile. Qui te dis qu’en Chine, au Sénégal, ou en Bolivie, des danseurs classique ne sont pas meilleurs que toi ? Peut-être qu’ils le sont, mais ils n’ont pas la CHANCE de pouvoir prétendre à l’accession de l’Opéra de Paris. Et c'est pas l'Opéra qui ira les chercher ! » Je m’emportais un peu plus, parce que j’avais beau être irlandaise, j’étais dans ce cas là. « Rien, maintenant je me rends compte que je ne sais rien de toi. Visiblement, on avait omis de me dire que derrière le danseur, il y avait un connard fini avec une énorme tête. J’admirais les étoiles, mais si vous êtes tous comme ça, je suis bien heureuse de ne pas en être une ! » |
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| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Mar 31 Jan 2012 - 16:31 | |
| Je ne sais pas qui est cette fille, mais elle me tape déjà prodigieusement sur les nerfs. Elle possède cette arrogance propre aux danseuses qui s’imaginent pouvoir parler d’égal à égal avec moi sous prétexte qu’elles peuvent enfiler leurs chaussons de danse toute seule comme des grandes. Sauf que non, ça ne marche pas comme ça. Tout le monde me respecte, là d’où je viens, tout le monde incline la tête sur mon passage. Pourquoi ? Parce que je suis ce que je suis, et que jamais cette fille ne sera mon égale lorsque même Sylvie Guillem appréhende de ne pas être à ma hauteur. Est-ce que j’apprécie leurs comportements à tous ? Non, ce n’est assurément pas pour ça que j’ai choisi la danse. De toute manière, je n’ai pas choisi la danse, c’est elle qui m’a choisi. Mais après les années de torture physique et émotionnelle, j’aime autant éviter qu’une petite ingénue se juge apte à me donner des leçons de bienséance. Elle n’a aucune idée de ce que peut être le fait de se consacrer corps et âme à la danse, d’y dédier sa vie… je veux dire, vraiment. Elle n’en sait rien, et je ne lui demande même pas de savoir, mais en échange, qu’elle ferme sa putain de gueule avec sa morale à la con. Je la laisse déblatérer le contenu infect de son égo. J’ai le droit à son CV complet, à croire que malgré ses propos, elle n’attend qu’une chose : mon estime. Manque de bol, c’est pas encore pour tout de suite, ma jolie. Elle ajoute qu’elle est admirative devant mes représentations, et je lève les yeux au ciel. Sérieux, qui m’a collé ce truc dans les pattes ? Je ne suis pas venu ici pour supporter un énième petit rat déçu de découvrir que le dieu de la danse n’a rien à voir avec un premier prix « convivialité ». Pendant ce temps, j’observe ses pieds, ou plus précisément sa position qui laisse à désirer. Elle enchaine sur le sens du mot « chance », mais je n’écoute plus vraiment. J’entends juste qu’il s’agit d’un truc à faire chialer dans les chaumières, un truc qui tirerait probablement une larme à Hitler. Blah. Et puis elle achève son monologue en me traitant de connard fini avec une énorme tête, prétextant que ce simple détail la rassure de ne pas être une étoile. « Ça tombe bien, tu n’aurais jamais pu l’être. C’est quoi cette position ? T’appelles ça une première ? Pour passer le concours d’entrée à l’Opéra, il faut déjà être le meilleur. » Tout en parlant, je ne la regarde pas, mais mes mains et mes pieds s’obstine à lui façonner une meilleure position. Mais mains incitent ses épaules à se tendre vers l’arrière, et son dos à se redresser, tandis que la pointe de mes pieds tapote les siens pour rétablir l’équerre parfaite qu’on m’inculque depuis l’enfance. .« Si tu t’étais présenté avec cette position, tu n’aurais jamais passé les sélections. Ils s’en foutent du potentiel, ils veulent que tu sois opérationnel rapidement, dans le quart d’heure qui suis, s’il le faut… » Je passe derrière elle, accrochant sa nuque pour arranger son port de tête. .« Tu n’aurais pas su te démarquer, tu n’aurais jamais été prise dans les quadrilles. Ensuite, il aurait fallu une progression spectaculaire pour passer dans les coryphées… Puis, tu deviens trop âgé, ou trop grand. On te refait passer un concours. Soit tu n’as pas progressé et on te vire, soit ils estiment que tu mérites de rester, et tu passes sujet, puis premier danseur, et finalement, après des années et des années de carrière, le directeur de l’Opéra, sur candidature de la directrice de la Danse, nomme un danseur étoile de temps en temps… Moyenne d’âge : 25 ans. J’en avais 19… » Je marque une pause, reculant légèrement pour observer le tout avec du recul. .« Passe en seconde, pour voir. » Je demande, pédagogue, la mine soucieuse devant l’étendue de la tâche à accomplir. . « Je n’ai jamais été ni coryphée, ni sujet, je suis passé directement de quadrille à premier danseur, et puis Gérard Mortier m’a nommé Danseur étoile. J’ai jamais rien demandé à personne, je voulais juste danser, et il s’est avéré que ma façon de danser et ma précocité ont été jugées prodigieuses. Je n’en avais même pas conscience. A 19 ans, j’ai été propulsé danseur étoile, le plus jeune depuis Sylvie. Ce qui n’a pas vraiment plu aux autres étoiles. Alors j’ai du me battre deux fois plus encore, pour légitimer une place que je n’avais jamais souhaité. » Je m’écarte encore afin d’observer mon œuvre. C’est mieux, c’est beaucoup mieux, et j’hoche la tête de satisfaction. .« Alors tu peux me traiter de connard fini si tu le souhaites, c’est ce que je suis. Mais pour la grosse tête, apprends à observer avant d’émettre un jugement, ça te servira dans le futur. » J’ébauche un sourire. Il n’est pas vraiment dédaigneux, ni tout à fait sympathique, il est juste amère, puis je me baisse pour récupérer mes affaires au sol. . « Oh, et pour ton information, il existe un ballet de l’Opéra dans chaque pays. Evidemment, ceux de Paris, Berlin, Munich et New York sont les plus côtés, mais il en existe partout, y compris en Chine où les enfants sont envoyés dès le plus jeune âge dans des écoles de danse ou de cirque. Evidemment, il n’en existe pas au Sénégal, la danse classique étant vraiment peu répandu dans un pays où le boogie règne en maître. » Oui, il allait vraiment falloir qu’elle apprenne à réfléchir avant de parler, sinon il y avait des chances pour qu’elle passe pour plus conne qu’elle ne l’était en réalité. |
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| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Mar 31 Jan 2012 - 17:53 | |
| Si Syssoï était resté, là d’où il venait, c’était vraiment très bien pour lui. Le truc c’est qu’il devra perdre cette habitude avec moi, je ne comptais pas plus le respecter, parce que c’est une étoile et non un danseur commun. S’il voulait la paix, il devra commencer par comprendre ça et prendre sur lui ; sinon, je ne voyais pas pourquoi je devrais changer de comportement. Je le dévisageais, la tête haute, je m’en contre balançais de ce qu’il pouvait bien penser de moi. Une petite merdeuse, chiante et pas agréable qui plus est, ah bah ça, je le savais déjà mon pauvre vieux ! Débile et conne, alors ça jamais ! « Ça tombe bien, tu n’aurais jamais pu l’être. C’est quoi cette position ? T’appelles ça une première ? Pour passer le concours d’entrée à l’Opéra, il faut déjà être le meilleur. » Je ne savais vraiment pas pourquoi, je n’étais absolument pas étonnée par ce qu’il venait de me dire et franchement, je m’en foutais bien de son avis : il était bien trop tard pour moi d’entrer à l’Opéra et ma compagnie de danse me trouvait assez bonne pour eux et pour m’emmener sur les routes européennes et dans les plus prestigieuses salles. Par contre, je n’aimais pas son envie de vouloir me corriger et c’est tout naturellement que je résistais à ses mains et ses pieds. Franchement, il n’avait pas compris que je n’avais nullement besoin de lui pour atteindre la meilleure des positions et il me croit incapable d’avoir une première parfaite. Franchement ? Si ce n’étais pas le cas, j’avais vraiment perdu dix-huit ans de ma vie… « Si tu t’étais présenté avec cette position, tu n’aurais jamais passé les sélections. Ils s’en foutent du potentiel, ils veulent que tu sois opérationnel rapidement, dans le quart d’heure qui suis, s’il le faut… » Je fermais les yeux, soufflant bruyamment pour lui montrer mon ennuie, mais finalement, je me laissais faire. Après tout, s’il voulait regonfler son égo, c’était le bon moment. « Tu n’aurais pas su te démarquer, tu n’aurais jamais été prise dans les quadrilles. Ensuite, il aurait fallu une progression spectaculaire pour passer dans les coryphées… Puis, tu deviens trop âgé, ou trop grand. On te refait passer un concours. Soit tu n’as pas progressé et on te vire, soit ils estiment que tu mérites de rester, et tu passes sujet, puis premier danseur, et finalement, après des années et des années de carrière, le directeur de l’Opéra, sur candidature de la directrice de la Danse, nomme un danseur étoile de temps en temps… Moyenne d’âge : 25 ans. J’en avais 19… » Qu’est-ce qu’il était en train de me faire là ? Un récapitulatif de ce qui se passait à l’Opéra. Même si je n’y étais pas, je m’étais renseignée et je connaissais déjà toutes les modalités d’entrée, de fonctionnement et aussi qu’il était le plus jeune. Encore une fois, soit il aimait se vanter… soit il aimer se vanter… je crois qu’il ne pourrait jamais changer d’avis sur lui. Je restais dans la position qu’il venait de me donner, espérant que les caméras rateraient ce moment de honte vraiment, parce qu’il me faisait passer pour une débutante. Pire que ça, pour l’une de ces groupies de Portman dont il avait parlé… et maintenant, il me demandait de passer en seconde. Je le fixais un moment, lui montrant mon agacement, mais j’exécutais. J’écartais les jambes et mes bras s’ouvrirent simultanément et surtout gracieusement, gardant toujours mon port de tête le plus parfait et mon dos, le plus droit possible. Je ne me faisais pas d’illusion, il allait encore une fois me reprendre. « Je n’ai jamais été ni coryphée, ni sujet, je suis passé directement de quadrille à premier danseur, et puis Gérard Mortier m’a nommé Danseur étoile. J’ai jamais rien demandé à personne, je voulais juste danser, et il s’est avéré que ma façon de danser et ma précocité ont été jugées prodigieuses. Je n’en avais même pas conscience. A 19 ans, j’ai été propulsé danseur étoile, le plus jeune depuis Sylvie. Ce qui n’a pas vraiment plu aux autres étoiles. Alors j’ai du me battre deux fois plus encore, pour légitimer une place que je n’avais jamais souhaité. » Et avec ça, il me trouvait réellement larmoyant... Je n’avais pas entendu discours plus centré sur sa petite personne alors que je ne lui avais rien demandé, autant qu’il ne m’avait rien demandé à moi non plus. Je devais vraiment compatir pour son succès ? « Alors tu peux me traiter de connard fini si tu le souhaites, c’est ce que je suis. Mais pour la grosse tête, apprends à observer avant d’émettre un jugement, ça te servira dans le futur. » « Après ce que tu viens de me dire… effectivement t’es vraiment un connard fini… et c’est vrai que tu n’a pas la grosse tête. Au contraire, t’es tellement touchant et je compatie vraiment. C’est tellement malheureux pour toi d’avoir été nommé étoile alors que tu ne voulais pas et de t’être attiré les foudres des autres ! Vraiment, le monde est injuste ! » disais-je ironiquement et tout en mimiques, en reprenant une position normale, mes bras derrière mon dos. Je me foutais de sa gueule ouvertement et sans la moindre honte. De toute manière, qu’est-ce que je devais lui répondre d’autres ; je ne voulais pas de sa sympathie et il ne voulait pas de la mienne. « Oh, et pour ton information, il existe un ballet de l’Opéra dans chaque pays. Evidemment, ceux de Paris, Berlin, Munich et New York sont les plus côtés, mais il en existe partout, y compris en Chine où les enfants sont envoyés dès le plus jeune âge dans des écoles de danse ou de cirque. Evidemment, il n’en existe pas au Sénégal, la danse classique étant vraiment peu répandu dans un pays où le boogie règne en maître. » « Ah oui, et tu crois que les petites chinoises rêvent du Ballet de Pékin, ou tout est contrôlé comme partout en Chine hein ? Et les meilleurs chorégraphes, tu crois qu’ils exercent où ? En Bolivie, au Pérou, au Paraguay ? » J’avais franchement envie de le lui dire, mais je me contentais de me retourner de nouveau vers le miroir. J’enlevais quelques plissements de ma robe en la frottant, penchant un peu ma tête sur le côté. « Si tu veux que j’arrête de te tenir tête et de t’emmerder, je te conseille d’arrêter de me prendre pour une conne. Si tu veux que vous respecte, toi et ton intimité, tu n’a qu’à me respecter en retour. Et tu l’as si bien dis toi-même, tu ne donnes pas de cours et ça tombe bien, je ne t’en demande absolument pas. » J’étais réellement sérieuse et s’il ne me prenait pas au sérieux, je pourrais devenir une vraie plaie pour lui. Mes écouteurs se trouvant sur le banc, je passais devant lui pour aller les chercher, esquissant une sorte de sourire que je ne s’aurais pas traduire moi-même. |
| SyssoïMESSAGES : 2902 AGE : 37 LOCALISATION : J'SUIS TELLEMENT LOIN EMPLOI : DANSEUR AU B-ONP CITATION : « Des morsures de feu, derrière les oreilles, lui trouaient la tête, gagnaient ses bras, ses jambes, le chassaient de son propre corps, sous le galop de l'autre, la bête envahissante. » POINTS : 1080
LOVER'S LIFE CAGNOTTE: 145 000 € RELATIONS: PARTENAIRE: GABRIELLE
| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Mer 1 Fév 2012 - 1:50 | |
| Elle me gonfle. Sérieusement, elle me tape sur les nerfs de manière infinitésimal. Ça montre à quel point cette fille est, à mes yeux, comme une chiure de mouche sur une toile de maître. Malheureusement, elle représente l’archétype de la danseuse classique qui pète tellement plus haut que son cul que les nuages se retrouvent constellés de merde. L’image est peut être dégueulasse, mais elle a au moins de mérite de casser un peu cette image de petite chose fragile, vulnérable et classe qu’elles aiment bien se donner. Moi je les trouve toutes plus insupportables les unes que les autres, avec cet esprit de compétition malsain, cette façon d’écraser l’autre pour se mettre en avant. Sa première réaction en me voyant a été de me dire à quel point elle admirait mes représentations, mais quand j’essaye de corriger sa position afin d’améliorer sa façon de faire, et lui donner la ‘chance’ de l’enseignement qu’elle aurait aimé avoir, madame souffle et rechigne, avant de m’envoyer carrément chier. C’est quoi son problème ? Non contente de refuser ce que je lui offre, elle me prend de haut. Ça ne devrait pas m’étonner, et d’ailleurs ça ne m’étonne qu’à moitié. « Après ce que tu viens de me dire… effectivement t’es vraiment un connard fini… et c’est vrai que tu n’a pas la grosse tête. Au contraire, t’es tellement touchant et je compatie vraiment. C’est tellement malheureux pour toi d’avoir été nommé étoile alors que tu ne voulais pas et de t’être attiré les foudres des autres ! Vraiment, le monde est injuste ! » me crache-t-elle au visage avec un plaisir qui me laisse perplexe. Elle prend son pied, là ? Je recule, sans réaction face à son attaque, ça ne mérite absolument aucune réaction de ma part. Si elle avait voulu faire mal ou même, ne serait-ce que se rendre intéressante, elle venait de foirer son coup en beauté. Si cette séquence se retrouvait diffusée en télé, elle ne manquerait pas de passer pour la conne qu’elle est, une conne suffisamment high level pour refuser les conseils d’un danseur étoile de l’opéra de Paris, qu’importe qu’il s’agisse de moi, de Nicolas Leriche ou d’un autre, des conseils prodigués par un mec qui a reçu l’un des meilleurs enseignements au monde, non seulement ça ne se refuse pas, mais en plus tu hoches la tête très vivement en te retenant de te pisser dessus. Et dire que j’avais essayé de faire un effort pour me montrer sympa avec elle. La prochaine fois je m’abstiendrais. Je récupère mes affaires, près à me barrer de cette pièce, puisque la cohabitation me semble impossible et qu’elle m’a ôté toute envie de danser, me rappelant tout ce que je déteste dans cet univers, lorsque je me rappelle sa répartie sur la ‘chance’ d’être en France pour un danseur, et je tente de lui expliquer ce que n’importe quel danseur devrait savoir. Ma remarque n’est pas mieux accueillie que la première. « Si tu veux que j’arrête de te tenir tête et de t’emmerder, je te conseille d’arrêter de me prendre pour une conne. Si tu veux que vous respecte, toi et ton intimité, tu n’a qu’à me respecter en retour. Et tu l’as si bien dis toi-même, tu ne donnes pas de cours et ça tombe bien, je ne t’en demande absolument pas. » Sérieux, c’est une seconde nature chez elle de grogner chacune de ses réponses ? Elle me rappelle quelqu’un... Ha oui, moi. En moins bien, évidemment. « Tu sais quoi ? T’as raison, reste en compagnie de ton égo, j’suis sûr que vous avez plein de choses à partager ensemble, et puis vous pourrez parler de toi, ça semble être un sujet passionnant à tes yeux. Désolé d’avoir tenté de partager mon expérience avec toi. J’sais pas ce qui m’a prit, un élan d’altruisme passager, sans doute, très passager. » J’ai l’air blasé là ? Normal, je le suis. Cette fille me fatigue, et j’ai pas l’intention de la laisser continuer sur sa lancée. Elle veut la salle de sport ? Elle l’a, moi j’me casse. « Je me demande quand même qui a le plus la grosse de tête ? Le danseur qui n’a plus rien à prouver ? Ou la danseuse qui refuse les conseils d’un danseur étoile ? Si Nijinsky était dans la pièce, je ne pense pas que je refuserai qu’il améliore mon port de tête ou ma position sous prétexte que j’estime déjà exceller. La danse c’est une progression constante, on atteint jamais le sommet. T’estimes ne plus rien avoir à apprendre ? Bravo ! » J’applaudis et m’incline dans une révérence. « Ha, et protège ta cheville droite, elle est fragile. » Je lui offre un clin d’oeil avant de tourner les talons, récupérant mon sweat sur une table de muscu, au passage. |
| OonaMESSAGES : 1779 AGE : 34 LOCALISATION : GALWAY- IR EMPLOI : DANSEUSE CLASSIQUE JUKE BOX : THE ROLLING STONES - Satisfaction ♫ PEGGY LEE - Why don't you do right ♫ ALANIS MORISSETTE - uninvited ♫ STEVIE WONDER - free ♫ POINTS : 40
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| Sujet: Re: swan lake - 02 février/7h02 Mer 1 Fév 2012 - 11:02 | |
| Réellement, je me foutais des caméras à cet instant ; comment j’allais paraître devant les téléspectateurs, chieuse ou non. Je suis désagréable de nature, mais si on me cherche trop, je peux devenir franchement insupportable. Syssoï ne s’était pas gêné pour se moquer de moi, je faisais pareil en retour et je trouvais ça plus que légitime. Contrairement à ce qu’il pourrait croire, je ne prenais pas tant que ça mon pied, mais je n’avais aucune honte à me moquer des gens devant eux, pendant que d’autres le feraient derrière le dos des gens. « Tu sais quoi ? T’as raison, reste en compagnie de ton égo, j’suis sûr que vous avez plein de choses à partager ensemble, et puis vous pourrez parler de toi, ça semble être un sujet passionnant à tes yeux. Désolé d’avoir tenté de partager mon expérience avec toi. J’sais pas ce qui m’a prit, un élan d’altruisme passager, sans doute, très passager. » Je baissais la tête en la secouant. Il me demandait de ne pas juger trop rapidement et il le faisait lui-même. Par la même occasion, il n’avait pas comprit que tout ça, c’était à cause de son comportement envers moi. J’étais heureuse (pour une fois) de le voir et il me traitait comme une sale môme complètement ignorante du monde de la danse. Ca oui, c’est sûr, ça avait réellement blessé mon égo. Sans l’adulée comme une groupie, j’aurai adoré recevoir des tonnes de conseilles de sa part, je me serais bien assise à terre pour l’écouter parler de l’Opéra, de comment il est entré là-bas et de ce que ça faisait d’être en tête d’affiche comme il l’était. J’en aurai profité pour lui glisser, sans me vanter, que j’avais fait un tour d’Europe avec la troupe dont j’étais l’une des danseuses, mais évidemment s’était rien comparé à lui. J’aurai, même, très bien pu tourner les talons pour le laisser tranquille. Que nenni, il m’avait mal jugé au premier abord et de façon désagréable pour moi. Je faisais un signe de oui de la tête. « Ce que tu n’as pas remarqué quand je suis entrée, c’est que je te connaissais déjà. Tu ne t’es pas dis ne serait-ce qu’un instant que c’est parce que j’avais suivi ton parcours ? Ca ne t’as pas effleuré l’esprit que j’aurai pu adoré avoir tes conseils ? Sur ma technique aussi mauvaise soit elle ; sur une musique particulière pour une audition ou ton opinion sur ma prestance générale ? Quoique maintenant je la connais déjà, mais j’aurai aussi pu te laisser tranquille. Alors tu vois non, je n’estime pas ne plus avoir à apprendre quelque chose de la danse. Si Nijinsky ou Pavlova était dans la pièce, je me tairais et j’écouterai. Le truc c’est que tu ne m’inspires pas le même respect et j’en suis réellement désolé. Comme je suis désolé de voir qu’une passion commune peut séparer les gens » Je me moquais bien de son bravo, de ses applaudissements et je savais bien qu’il se foutait pas mal de ce que je venais de dire, mais au moins c’était dit. « Ha, et protège ta cheville droite, elle est fragile. » Je le considérais quelques secondes, puis je posais mon pied droit sur le banc pour toucher instinctivement ma dite cheville fragile. Je le laissais partir, après tout il faisait ce qu’il voulait le grand Syssoï. Je me contentais de lui dire un « Merci » tout en remarquant qu’il se foutait tellement de moi qu’il ne connaissait même pas mon prénom. C’était bien dommage… |
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