Comme je le disais depuis le début de l’aventure, Moore avait bien un cœur. Dissimulé par toute ce côté showgirl mesquine et garce jusqu’au bout des ongles. Je pouvais le constater en la voyant rappliquer sur ce banc, elle devait peut-être se sentir un peu coupable, je ne voulais pas ça parce que je m’étais un peu trop excité à mon goût, moi qui était le premier à prendre ce genre de réflexions à la rigolade. « C'est une expression tu vois, j'aurais pu dire rentre chez ta mère aussi. C'est une expression je ne l'ai pas dis pour te blesser je t'assure. » Je tirais une nouvelle taffe de ma cigarette, elle se consumait beaucoup trop vite à mon goût, je m’étais promis de ne pas en fumer plus de deux par jour. Je ne voulais pas en fumer trop pour avoir les poumons encrassés, je restais raisonnable en quelque sorte et c’était surement tout à mon honneur de parvenir à ne pas tomber dans l’indépendance totale. « Si tu te mets à chouiner à la moindre... » Je tournais la tête vers elle, le regard en biais. Elle n’avait pas pu se retenir de me mettre quelque chose dans les dents, pourtant je ne le prenais pas mal. Me défouler sur ma pauvre clope sans défense m’avait fait beaucoup de bien. « … Enfin ce que je veux dire tu devrais pas faire attention à tout ce que je dis. » Un petit rire s’échappait naturellement de mes lèvres. « Je m’en souviendrai c’est promis… Et je sais… Je suis énervé en ce moment du coup je prends tout très mal, d’habitude j’ai tendance à le prendre au second degré plus qu’autre chose. » Une scène bien étrange se déroule en ce moment-même, elle semble être plus sympathique, elle pourrait presque devenir mon amie si elle se comportait toujours comme ça. « Mon père m'a laissé tombé, bref une longue histoire c'est pas comparable à un décès certes mais ce que je veux dire c'est que j'étais très sensible à ce sujet pendant... longtemps... ça passera. » Elle se laissait tomber sur le banc, m’adressant une petite tape amicale à laquelle je répondais pas un petit sourire compatissant. Je n’étais pas le seul qui avait grandi sans un membre de sa famille, bon moi avec ni l’un ni l’autre mais ma grand-mère avait été présente et c’était ce qu’il fallait. « Je suis sûre que c'était quelqu'un de bien, qui t'as appris à ne pas juger trop rapidement les gens... être catégorique sur ce qu'ils sont, comme une garce par exemple, je suis sûre qu'elle t'aurait dit d'aller voir plus loin pour te faire une véritable idée de la personne. J’approuve! » Je souriais, je n’avais pas eu la chance de connaitre ma mère, mais c’est ce que ma grand-mère m’avait appris à penser. « Je sais… C’est pour ça que je suis venu t’embêter, mais bon… Comme je te le disais je suis un peu à cran en ce moment, ça m’aide pas. » Je lui souriais, j’avais vraiment envie d’apprendre à la connaitre parce qu’elle semblait être une fille en or. « Je suis désolée pour ta mère. » Je lui adressais un nouveau sourire, elle redorait son blason à la perfection. « Merci… Je suis désolé pour ton père et… Je suis désolé de t’avoir traité de garce, je ne le pensais pas… La preuve, je te trouve très humaine d’un coup et… Voir cette fille me plait énormément. » Je lui lançais un petit clin d’œil décidant de la taquiner un peu maintenant. « Bon… Si tu redevenais méchante maintenant ? J’ai pas l’habitude que tu sois si gentille. » Je rigolais, lui tendant ma cigarette si elle en voulait une latte.

Je crois que je me ramollis. En faite je suis pas habitué à revoir et revoir sans cesse les têtes de cul aux gens à qui j'envoie des vacherie toute la journée. Je l'ai voix, deux fois, trois fois... Et puis ceux que je vois régulièrement je finis par m'y attaché indéniablement. Mais je vais pas rester la gentille Moore trop longtemps non plus. « Je sais… C’est pour ça que je suis venu t’embêter, mais bon… Comme je te le disais je suis un peu à cran en ce moment, ça m’aide pas. »  Me dit mon interlocuteur. A cran ? Pourquoi ? J'aurais envie de lui demander parce qu'on est ici pour la chasse au secret non ? Mais là j'ai pas envie, j'ai assez échanger de banalité avec lui. J'écrase ma cigarette terminée sur le rebord du l'acoudoir et ma laisse aller à un peu plus de compassion pour lui. « Merci… Je suis désolé pour ton père et… Je suis désolé de t’avoir traité de garce, je ne le pensais pas… La preuve, je te trouve très humaine d’un coup et… Voir cette fille me plait énormément. » Me dit-il alors. Je souris un petit peu, légèrement. Je suis pas assez en confiance avec ce type pour me laisser aller entièrement à dans la gentillesse pure comme je sais si bien le faire dans les moments rare. « Soit pas désolé pour mon père c'est un connard, et puis j'ai un beau-père extra. » dis-je franchement sans sourcillé, et d'une manière assez neutre. J'ai pas de mal à insulter mon père et ma mère aussi d'ailleurs, je considère que je leur dois bien ça après ce qu'il m'ont fait endurer. « Bon… Si tu redevenais méchante maintenant ? J’ai pas l’habitude que tu sois si gentille. » Je rigole avec lui. J'ai l’impression d'avoir une double personnalité c'est presque flippant. J'accepte sa cigarette, c'est pas comme s je venais de me tuer les poumons avec une entière. Je tire une taffe puis la lui rend immédiatement. « J'ai pas l'habitude d'être gentille, dès que je vais trouver un truc à critiquer je te le ferais savoir. Du genre cette tenue là... non c'est vraiment pas terrible. » Je rigole de bon cœur avant d'ajouter. « Désolé j'ai rien de trouver de mieux. » Quand il chouinait pas il me donne pas vraiment matière à le critiquer alors bon on va rester sage un petit moment. « Pourquoi t'es à cran ? C'est parce que t'as pas tiré ton coup avec Winnie l'ourson ? » bon là c'est plus de la taquinerie qu'autre chose. J'affiche un large sourire avant de ramener mes genoux vers moi appuyant mes pieds sur les rebords du banc.

Notre conversation avait débutée sous forme de pics, dans l’endroit où on s’imaginait mal faire ça, dans la maison de Jésus comme pouvaient le dire les chrétiens. J’avais tendance à me moquer d’eux, ils étaient pitoyables, avec tout ce que j’avais vécu je me voyais mal croire en la fatalité du destin, que Dieu récompensait les hommes et tout ce genre de trucs, j’étais un détracteur et j’en avais conscience. Ma philosophie était bien simple, croire en soit c’est le début du bonheur. Pas besoin de plus. Maintenant elle se poursuivait à l’extérieur ou je pouvais me rendre compte à quel point Moore était une jeune fille qui avait dû souffrir de l’absence de son père parce qu’avec la meilleure manière de surmonter tout ça, il fallait toujours garder en tête que chaque petite événement de la vie, surtout ceux qui frôlaient le tragique, restaient gravés quelque part en soit. « Soit pas désolé pour mon père c'est un connard, et puis j'ai un beau-père extra. » Je n’ajoutais rien, me contenant d’acquiescer sans sourciller, nous étions beaucoup trop sérieux à mon goût, il était temps qu’on reparte sur quelque chose de léger, au moins pour quelques minutes, peut-être qu’après je ferais en sorte d’en apprendre davantage sur elle, parce qu’elle m’intéressait, elle dégageait quelque chose que je n’arrivais pas à décrire. « J'ai pas l'habitude d'être gentille, dès que je vais trouver un truc à critiquer je te le ferais savoir. Du genre cette tenue là... non c'est vraiment pas terrible. » Je souriais avant de la suivre, c’était la première fois que nous rigolions ensemble et surement pas la dernière. « Désolé j'ai rien de trouver de mieux. » Je souriais amusé, réussissant pour la première fois à réellement capter son regard. « C’est pas grave… Ce n’est que partie remise et puis… Si un jour tu as envie de critiquer quelqu’un en duo, tu sais où me trouver hein. » Oui je n’étais pas non plus un enfant de Cœur, j’étais souvent celui qui fonçait dans le tas, comme avec Caesar que j’avais très vite mouché. « Pourquoi t'es à cran ? C'est parce que t'as pas tiré ton coup avec Winnie l'ourson ? » Je rigole un moment, j’aurais dû me douter qu’on m’en reparlerait. « Bah oui elle est tombée dans le pot de miel avant qu’on soit passés à l’action… Plus sérieusement, j’ai du mal à dormir du coup après trois ou quatre jours sans fermer les yeux je suis un peu à cran. C’est surement à cause de l’excitation, ça va passer et aussi le temps de prendre mes marques… » Je lui adresse un petit clin d’œil. « Et toi ? J’ai appris que tu avais eu envie de câliner chewbacca dans la cuisine ? Sur le plan de travail où… Où j’ai fait des gaufres, doux jésus ! » Je rigolais, tirant une dernière latte sur ma cigarette que je jetais par terre.