☼ ARTIE

Un nouveau prime se termine. Je dois avouer que je suis assez satisfait du final de celui-ci : que ce soit pour les éliminations, les résultats des jeux, l’ambiance. Bref, je décide d’aller me coucher sans trop tarder. Après tout, je suis exténué. Le verre de vodka que j’ai avalé d’une traite m’a tout simplement achevé. J’ai envie de dormir, ni plus ni moins. Je fonce donc rejoindre la chambre où je dors habituellement en enlevant presque tout bout de tissus se trouvant sur mon corps. Je laisse tout au pied du lit, avant de me cacher sous la fraiche couette. Soudainement, je me rappelle que j’ai changé de partenaire. Artie est censé dormir à mes côtés à la place de Siomha. Mouai. Pas certain d’avoir gagné au change. Je ferme les yeux quelques minutes. Puis, les ré-ouvre quand je m’aperçois qu’un corps étranger a prit place sous la couette. Je me retourne immédiatement. « Zut, où est ma belle blonde ?! » que je déclare sympathiquement. Je ne connais aucunement mon nouveau partenaire donc je n’ai pas d’à priori sur lui. J’essaye de faire bonne impression. Après tout, je vais devoir dormir à ses côtés durant toute une semaine. « Je serais le partenaire idéal tant que tu ne petes pas, ne ronfles pas, que tu ne bouges pas trop et que tu ne me donnes pas de coups durant la nuit. » Voilà, les règles sont fixées.

Le prime avait finalement été clôturé par des résultats très concluants, même trop, surtout que sa belle et chère Oona allait finalement rester pour une semaine de plus. Il était très joyeux ce soir et s’en alla vers la terrasse pour sentir un air plus frais que celui de la pièce ou il devait rester collé sur son canapé trois heures ou plus. Il ne s’attarda d’ailleurs pas à rejoindre son lit, une bonne nuit de sommeil s’imposait pour lui et il fallait qu’il récupère un maximum pour la journée suivante. Cette semaine, c’était presque une semaine vraiment typique avec l’apparition de la St-valentin… St-valentin… Il oublia carrément que pour cette semaine, il allait devoir quitter Moore pour rejoindre le lit d’un bonhomme qu’il ne connaissait pas vraiment. Il ignorait même sa présence malgré le fait qu’ils puissent cohabiter sous un seul et même toit. Sir décide finalement de rejoindre sa nouvelle chambre pour rencontrer son... nouveau partenaire. Il ne s’imaginait pas vraiment dormir avec lui, ce n’était pas dans ses principes de fréquenter de la gente masculine dans des endroits très intimes, comme un lit par exemple, il était même limite homophobe mais pas très extrémiste, il bannissait carrément l’idée de voir une relation naissante avec deux êtres du même type ou du même genre, mais bon, rien de grave là-dessus la personne d'en face n'était pas suspecte de l'être. Il identifie d’un coup d’œil furtive son nouveau lit, non plutôt sa nouvelle tombe qu’il allait fâcheusement partager avec un écran plasma débile, mais il pouvait se tromper sur la personne. Il fallait aussi préciser que le Lord ne se basait jamais sur des préjugés à la hâte et prenaitle temps de découvrir la personne et l’étudier minutieusement, avant de sortir un bilan constructif. Il range avec soin ses habits dans sa valise et enfile un t-shirt simple blanc cassé et s’enfonce rapidement dans le lit. Il remarque des habits par terre… Il était carrément nu, ou presque, fin il ne fut pas surpris lorsque ce dernier se retourna vers lui « Zut, où est ma belle blonde ?! » Il voulait vraiment lui répondre sèchement que sa dulciné devait être entrain de se faire fourrer par quelqu’un d’autre. Dommage, il se contenta de son silence habituel qui lui allait à merveille. Son visage n’était pas très accueillant, du moins on pouvait déceler une part de mépris, ou bien de dégoût dans cette situation en vue de sa très grande déception. Encore, ce théoricien des chapitaux rajoute une nouvelle fois un commentaire complètement futile, inutile, et surtout avec le Sir. Pas très calme comme garnement lui « Je serais le partenaire idéal tant que tu ne petes pas, ne ronfles pas, que tu ne bouges pas trop et que tu ne me donnes pas de coups durant la nuit. » Péter ? Ronfler ? Bouger ? Non mais il avait carrément le culot de se prononcer de la sorte en sa présence. Artie était souvent qualifié par Moore ainsi que par les autres comme étant le partenaire par excellence, le partenaire parfait et un modèle pour tous ses vieux porcs, incapables de fermer leur bouche pendant leur profond sommeil ou bien de stopper un éventuelle jet de leur orifice anale. Il était d’ailleurs le plus calme, le plus doux et son sommeil inspirait une béatitude suprême qui n’eut point d’exemples, jusqu’à preuve du contraire… Il restait immobile pendant toute la nuit et respectait les limites de chaque place, bref, ce denier n’avait pas l’air d’assimiler qu’il se trouvait actuellement avec la crème des crèmes. Il était d’ailleurs pardonné, il ne le connaissait pas et Artie avait tendance à fournir aux autres une seconde chance, à eux de la saisir, et le jeune homme… Sony, n’échappait point à la règle. Il se retourna vers lui et d’un air dédaigneux, il lui fit savoir « Vous ne me connaissez pas jeune homme. » Il marqua une pause, sourire léger et prenant le soin d’articuler soucieusement « Si vous doutez en ma personne, je peux me contenter du tapis, je n’y vois d’ailleurs aucun problème là-dessus.»

Très confortablement installé dans le lit de la chambre Findabair et Fráech Mac Idath, je parviens à rejoindre Morphée en l’espace de quelques minutes. Malheureusement, quelqu’un a décidé de nous séparer et de me ramener dans le monde du réel. Raaah, je maudis cette personne ! Il s’agit de Artie, mon nouveau partenaire, qui m’a rejoint sous la couette. Comportement légitime. Je décide de ne pas lui en vouloir. Si je dois m’en prendre à quelqu’un c’est plutôt à la production pour avoir troqué ma belle plante contre un homme des cavernes. Enfin... dans un sens, la situation reste tout de même préférable. Mon ancienne partenaire appartenant à une catégorie non-déterminée de l’espèce végétale. Un genre de plante carnivore. Ouai, c’est tout à fait ça. Mon nouveau partenaire, quant à lui, s’apparente plus à un.. non, aucune idée. Je ne le connais pas assez pour pouvoir l’assimiler à une plante. Je décide néanmoins de profiter d’un moment d’accalmie pour mettre les choses au clair avec lui concernant les nuits à venir. Au programme : pas de pets intempestifs, pas de ronflement, pas de gestes brusques. Facile à respecter, non ? Oh zut ! Je me rends compte que j’ai oublié de préciser "pas de crise de somnambulisme". Tant pis. « Oh, je vois qu’on ne vit pas à la même époque. Je dois te vouvoyer ? » J’arque un sourcil pour montrer une profonde incompréhension. Le vouvoiement, réellement ?! La situation m’inconforte. Je n’en ai pas l’habitude. Même dans mes relations professionnelles je finis par tutoyer patrons et collègues. Pourquoi je devrais donc faire un effort pour Artie ? Il n’a pas l’air si vieux que ça après tout, et si je me souviens bien, le vouvoiement est une forme de supériorité. D’où le candidat m’est supérieur ?! « Je ne doute pas, je préviens. Quant au tapis, je ne le conseille pas. Même un chien n’y dormirait pas. » Non pas que je compare le candidat à un animal mais quand même. Dormir sur le tapis, franchement, quelle idée ridicule ! Ainsi, il m’imagine comme un tyran, l’obligeant à quitter le lit commun pour un vulgaire morceau de laine. Intéressant. A moins qu’il ne pense que je sois gay. Après tout, vu le peu de vêtements que je porte, ça peut se comprendre. « J’aime que les femmes, si ça peut rassurer. » Voilà, maintenant je n’ose plus utiliser de pronoms personnels pour m’adresser à lui. Il l’aura voulu avec son foutu vouvoiement agaçant.

« Oh, je vois qu’on ne vit pas à la même époque. Je dois te vouvoyer ? » Ce gars là n’avait rien de différent, il était simple, normal. Dans un sens plus négatif, on aurait pu dire banal, mais il ne l’était pas. Il est courant, pour le Sir, il n’a rien de captivant, il inerte et ne participe nullement au choc des idées. Tout cela est bien sûr positif, parfois légèrement négatif, mais il est incomplet. Il essaye de se démarquer avec des phrases tantôt ironiques, tantôt sarcastiques, mais il n’y arrive malheureusement pas. Pour lui bien sûr, il est peu crédible, voilà. Il se l’imaginait plus calme et moins agaçant. Ce prototype d’humain était le pire de tous, le jeune moyen qui passe carrément inaperçu et ne possède rien de percutant. Cela fait de lui sa force, mais aussi sa faiblesse. Si nous analysons par contre sa phrase, elle n’a rien de correct, elle est parfaitement incorrect, peut être incompréhensible car il serrait fort probable de nier le lien entre une « époque » et le « vouvoiement », voulait-il simplement marquer cet air par un sarcasme ? Peut être, dès lors, ça passe, mais n’empêche, il reste perplexe. « Je vis, c’est ça le plus important, et que ça soit dans une époque ou d’une autre, le respect doit être toujours omniprésent. Sinon pas vraiment, tu peux me tutoyer, tu es mon partenaire, ne l’oublie pas. » Calme, oui il l’était toujours, il voulait rapprocher les deux personnages et créer une affinité saine et convenable, ou les deux parties pourraient trouver un terrain d’entente apte à prodiguer un air pur et stable, il ne tenait certainement pas à se prendre la tête avec lui, il n’avait, lui aussi, rien de bien méchant à proposer. « Je ne doute pas, je préviens. Quant au tapis, je ne le conseille pas. Même un chien n’y dormirait pas. » Prévenir, d’accord, jugé, pas d’accord. Du moins, il avait parfaitement clarifier les choses, et le Lord ne demandait pas plus. Par contre, la deuxième partie et la formulation de sa dernière phrase était par moment embêtante. Sir ignora cette remarque qui laissait largement sous-entendre que s’il voulait dormir sur le plancher, il aurait écopé d’une étiquette de chien gueux. Bravo monsieur Sonny… Sarcasme intérieur, la seule chose qui le fascinait dans ce personnage pâle et ennuyeux était sa facilité à passer du bon au mauvais. Etait-il maladroit ou bien était-ce sa marque de fabrique ? Sir opta pour la première bien sûr, mais il pouvait clairement se tromper. « Et que penses-tu du canapé, tu me le conseilles ou pas ? » Sec, voilà comment il voulait paraître. « J’aime que les femmes, si ça peut rassurer. » Excellente nouvelle !! Monsieur Sonny ne préfère que les femmes, voudrait-il qu’Artie lui commande une sur place ? pourquoi pas, mais qu'il choisisse vite sous peine de rupture de stock. Et si ça le rassurait, pas vraiment, peut être partiellement mais la gêne était encore présente. Une gêne que Sir voulait dissoudre complètement en se familiarisant encore plus avec le candidat « Intéressant… Mmm… Que dirais-tu alors de parler des femmes mon bon vieux Sonny ? Si tu les aimes, c’est que tu as plein de choses à me raconter… » Ils pouvaient carrément se raconter leurs différentes impressions sur les autres candidates, se confesser, dévoiler leurs amours (si ça existait bien sûr) leurs exploits, bref, une bonne tentative pour créer une amitié avec ce jeune homme qui n’avait pas l’air déplaisant et rien de bien méchant en fin de compte…

Désolé pour le retard