Et un prime supplémentaire de passé, celui-ci avait été plutôt ennuyeux à vrai dire, oui les dilemmes ne m’avaient pas plus intéressés que ça, il c’était passé quelques trucs, des points avaient été rapportés à certaines équipes et l’inverse, de l’argent avait été échangé et d’autres trucs dans le genre mais rien de bien important pour la suite de l’aventure. Nous avions ensuite appris qu’il n’y aurait pas seulement deux couples nominés puisqu’Elvis et Siomha avaient été désignées lors des coups de fil du téléphone rose et se retrouvaient donc nominés d’office. Six personnes seraient au total soumis aux votes du public jeudi et trois d’entre eux allaient sortir, oui, trois… Cette semaine je ne voulais surtout pas me retrouver nominé parce que cette nomination signerait à tous les coups la fin de mon aventure. Cette nuit il m’était impossible de trouver le sommeil, j’étais en quelque sorte en deuil. Tout le monde était couché sauf moi, je restais assis, dans la cuisine sur le plan de travail avec un pot de glace à la vanille. La production avait pensé à tout, j’avalais des cuillères entières en sanglotant, Lukas était parti et je n’allais pas pouvoir m’en remettre. Je n’avais même pas eu le temps de lui dire si s’était avec lui que j’envisageais une relation sérieuse ou si c’était Lhoas… Je ne le savais même pas moi-même. Je finissais par arrêter de pleurer, je n’étais pas un mec qui pleurait bien souvent du coup je ne pouvais pas tenir longtemps sans avoir une petite pause d’une heure… D’ailleurs cet arrêt tombait à pic, Lhoas arrivait visiblement réveillé dans son sommeil, sans m’adresser ne serais-ce qu’un regard il se dirigeait dans le cellier puis en revenait avec une bouteille d’eau bien fraiche à la main, je prenais une nouvelle cuillère de glace à la vanille étant énervé par son comportement. Il ne déposait même pas un seul regard sur moi. « Tu sais… Mon égo va en prendre un coup mais s’il te plait… Arrêtes de faire ça ! C’est moi qui devrais être en colère, c’est moi qui me suis fait chier à te préparer un putain de petit déjeuner, qui a tout fait bien pour te faire plaisir et j’ai eu droit à quoi ? Me recevoir mon plateau en pleine gueule. » L’heure n’arrangeait rien à mon humeur, j’étais triste et j’avais bien du mal à m’en cacher. Le départ de Lukas accumulé à toute cette ignorance me faisait beaucoup de mal.

La nuit était dure à passer. Les primes devenaient de plus en plus importants, et amenaient avec eux chaque fois des annonces de la plus haute importance pour le jeu. Ce soir, Melissa et Lukas avaient quitté le jeu. Pour la première, Lhoas n'en avait rien à faire, il ne la trouvait tout simplement pas intéressante et agaçante au plus haut point. Pour le second, il était tout de même un peu déçu, mais était quand même content de le voir dehors. Il fallait dire que depuis leur triangle amoureux avec Baptiste, la relation s'était dégradée et ils s'étaient regardés en chiens de faïence, Lhoas ayant couché avec Baptiste et ayant brisé le petit coeur tout mou du pauvre petit Lukas. La seule chose qui énervait était qu'il était présentement sur la piste du secret de l'aveugle, il s'était même apprêté à buzzer après le prime, pensant qu'il resterait mais ce ne sera visiblement pas le cas. Deux indices de perdus, donc. What a shame. Dans cette aventure, Lhoas n'avait jamais pleinement dormi une bonne nuit, il se réveillait souvent. Qui dit réveil, dit faire un tour, et la cuisine parut un bon plan, Lhoas avait la gorge sèche et avait une petite soif, cela lui rafraîchirait les idées par la même. Évidemment, dans la cuisine, coucou Baptiste! Il fallait encore qu'il soit là celui-là. Et il pleurnichait en plus. Pauvre loulou à sa maman qui avait perdu son chéri vexé. Qu'il aille au diable, il était visiblement trop gamin pour Lhoas. Même si ce dernier avait visiblement du mal à se décrocher de lui. Un aller-retour dans le cellier, sans un regard au dernier cité. « Tu sais.. Mon égo va en prendre un coup mais s’il te plait.. Arrête de faire ça ! C’est moi qui devrais être en colère, c’est moi qui me suis fait chier à te préparer un putain de petit déjeuner, qui a tout fait bien pour te faire plaisir et j’ai eu droit à quoi ? Me recevoir mon plateau en pleine gueule » dit Baptiste, brisant le silence pesant. La moutarde monta au nez de Lhoas, les gens qui jouaient les victimes étaient loin de le mettre de bonne composition. « Écoute mon grand, je crois que ton ego il en a déjà fait assez dans l'histoire. Mais visiblement ego ne rime pas toujours avec force de caractère, quand je vois comment Moore t'a retourné le cerveau. Et bien pleure-le, ton petit chéri. Et si je t'ai envoyé le plateau à la gueule, c'est tellement tu m'énervais, à faire celui qui ne comprenait rien à rien alors que je cherchais mes mots pour te décrire mes sentiments, toi tout ce que tu as compris c'est qu'on serait amis, t'es vraiment pas futé » commença Lhoas.

Oui j’étais triste, ce soir j’avais perdu le seul candidat en qui je pouvais avoir une confiance sans faille, il ne m’avait jamais jugé même lorsque j’avais couché avec Lhoas, il me comprenait presque de pouvoir tomber amoureux de ce dernier et j’en avais appris beaucoup avec lui, le pleurer était donc tout à fait normal. Lhoas pouvait cependant se rassurer, son départ était frais et j’avais besoin d’être un peu seul mais cette tristesse allait bien vite être transformée en rage ou, au contraire en envie de faire la fête juste pour prouver que j’étais fort. Le jeune homme passait et m’ignorait, en temps normal je détestais déjà qu’on se comporte comme ça avec moi, oui parce qu’ici j’étais surement le seul candidat qui préférait foncer dans le tas plutôt que de favoriser les silences ennuyeux, je n’étais pas fait pour faire la gueule longtemps de toute manière. « Écoute mon grand, je crois que ton ego il en a déjà fait assez dans l'histoire. Mais visiblement ego ne rime pas toujours avec force de caractère, quand je vois comment Moore t'a retourné le cerveau. Et bien pleure-le, ton petit chéri. Et si je t'ai envoyé le plateau à la gueule, c'est tellement tu m'énervais, à faire celui qui ne comprenait rien à rien alors que je cherchais mes mots pour te décrire mes sentiments, toi tout ce que tu as compris c'est qu'on serait amis, t'es vraiment pas futé » J’aurais tout le mal du monde à décrire ce que je ressentais à ce moment-là, j’étais énervé et j’avais bien envie de me lever de ce plan de travail pour lui en mettre une. Je soupirais fortement, déposant mon pot de glace à la vanille sur ce même plan de travail. « Alors toi t’es vraiment con… Déjà je ne vois pas pourquoi est-ce que tu crois que Moore m’a retourné le cerveau parce qu’elle m’a juste ouvert les yeux et permis de me poser les bonnes questions au bon moment ! Ensuite… Si tu as pensé que je voulais dire ça t’es encore plus con que je ne le croyais parce qu’ici à ce que je sache tu es le mec avec qui j’ai couché, t’es celui avec qui j’ai passé le plus de temps et ce n’est pas pour être juste ami… Mais après ce que tu me dis et bah tu sais quoi… Ce que je voulais te dire et beh je vais m’abstenir de le faire parce que tu ne mérites même pas que je pose les yeux sur toi. »

« Bah tu sais quoi, si j'en vaux pas la peine, à l'aise, fallait le dire plus tôt et pas me faire espérer qu'on allait peut-être un jour former un couple ! » s'énerva Lhoas à l'entente de la dernière phrase de son amant. Le début de son discours il l'avait déjà oublié, seule la dernière phrase l'avait marqué et résonnait dans sa tête. Alors comme ça Lhoas était con, Lhoas ne méritait même pas que Baptiste pose un oeil sur lui. La seule chose que Baptiste ignorait – comme beaucoup d'autres en fait – sur Lhoas, était qu'il était rancunier. Comme sa mère le lui avait expliqué un jour, chaque fois que quelqu'un fait du mal à une autre personne, c'est comme si on plantait un clou dans le coeur de cette personne, même si l'on pardonne, le trou reste intact, même une fois le clou retiré. Telle était la philosophie de Lhoas, don't never forget. Là Baptiste avait dépassé les limites, ces mots avaient été déplacés. Le sang de Lhoas ne fit qu'un tour et il eut juste une envie sur le moment : envoyer Baptiste dans le mur, pour se défouler de toute la haine qui l'assaillait envers le jeune homme présentement. Le faisait-il exprès ? Il n'était plus le même que le Baptiste ayant couché et ayant profité du fruit de Lhoas. Non ce n'était plus le même. Et bien qu'il vive avec le regret de ne pas avoir baisé Lukas avant son départ et qu'il n'adresse même plus la parole à Lhoas. C'était terminé. Lhoas écrasa la bouteille d'eau en plastique qu'il tenait entre ses mains, puis la laissa tomber à terre. Il lança un regard qui voulait tout dire, empli de colère à son interlocuteur. « Ne m'adresse plus la parole, je crois qu'on s'est tout dit » conclut Lhoas.

J’avais vraiment un mal fou pour me mettre à la place de Lhoas, ses réactions étaient un mystère pour moi. Il avait l’air de me haïr à un point que je ne pouvais même pas imaginer, j’étais bien loin de la vérité puisqu’il me détestait vraiment énormément. Depuis que j’avais cru bon de baisser ma garde pour faire l’amour avec lui, ce qui, contrairement à son cas avait quelque chose de très symbolique à mes yeux et c’est déjà là que je m’étais rendu compte qu’il y avait un problème. Il était distant et il avait suffi d’une petite phrase pour qu’il parte au quart de tour. Ne cherchait-il pas à nous éloigner ? Je venais de lui avouer que je n’imaginais pas être ami avec lui dans ma colère et lui il ne retenait que ce petit pic qu’il avait amplement mérité. « Bah tu sais quoi, si j'en vaux pas la peine, à l'aise, fallait le dire plus tôt et pas me faire espérer qu'on allait peut-être un jour former un couple ! » Je tremblais, ce n’était jamais bon signe c’était même un présage d’une colère qui montait crescendo avec ses paroles, j’étais bien loin de savoir me retenir, j’avais le sang chaud et j’étais impulsif. Je soupirais fortement pour qu’il puisse bien comprendre qu’il était stupide et qu’il m’exaspérait. « Mais arrêtes merde… Je ne t’ai pas fait espérer puisque c’est ce que je voulais… » Je n’avais qu’une envie, le prendre et lui faire bouffer le sol avec toute la force que j’avais en moi. Un long silence s’installait dans la pièce, je ne savais pas quoi lui dire de plus. « Ne m'adresse plus la parole, je crois qu'on s'est tout dit » Je le fixais pendant quelques secondes sans être persuadé d’avoir compris ce qu’il était en train de me demander. « T’es sûr d’avoir vingt-sept ans ? »

« T'en avais pas l'air si sûr en parlant à Lukas, à ce qu'on m'a dit » répondit Lhoas, de plus en plus sur la défensive. Evidemment, il avait tenu le discours contraire à Lukas, qu'il n'avait pas fait son choix et que si Lhoas n'était pas intervenu, Baptiste serait surement avec Lukas à l'heure d'aujourd'hui. Le message avait été assez clair du côté de Lhoas. « T’es sûr d’avoir vingt-sept ans ? » « Parfaitement sûr » renchérit Lhoas, le défiant du regard. Non mais pour qui il se prenait ? « J'ai pas envie d'être ton plan b, puisque visiblement si l'on n'avait pas couché ensemble, tu n'aurais eux d'yeux que pour Lukas, alors je repars comme si de rien était, pour toi ça sonnait donc comme un accident » remarqua Lhoas, la voix commençant à trembloter sous le coup de la pressionet de l'énervement, mais aussi de la déception.

« T'en avais pas l'air si sûr en parlant à Lukas, à ce qu'on m'a dit » Est-ce que j’étais en train de rêver ? Je me mordais la lèvre inférieure me laissant tomber du plan de travail, je me dirigeais vers la fenêtre pour l’ouvrir grand et m’allumer une cigarette, j’avais besoin de quelque chose pour me défouler sinon j’allais vraiment finir par péter un plomb. « Tu veux que je te dise ce que je lui ai dit ? Parfait… Je ne suis pas un faux cul. » Je marque une pause pour tirer une grosse latte de ma cigarette, j’en aurais bien besoin de dix supplémentaires pour qu’un effet d’apaisement puisse m’envahir. « J’ai dit à Lukas que j’étais en train de tomber amoureux de lui et que je ne m’étais jamais posé une seule question sur ce point-là… Ce qui faisait que je ne pouvais pas sauter le pas c’était le fait d’avoir fait l’amour avec toi, quelque chose à changer en moi depuis. Donc, oui, vas-y, fais-toi plaisir… Blâmes moi d’avoir été suffisamment stupide pour repousser un mec comme Lukas juste pour tes beaux yeux, vas-y ! » Je lançais ma cigarette que je n’avais même pas terminée dehors fermant la fenêtre de manière forte. Putain j’avais envie de frapper dans le mur. « J'ai pas envie d'être ton plan b, puisque visiblement si l'on n'avait pas couché ensemble, tu n'aurais eux d'yeux que pour Lukas, alors je repars comme si de rien était, pour toi ça sonnait donc comme un accident » J’étais blessé par ce qu’il était en train d’insinuer. « Cours rejoindre Evey… » Je lui dis ça avec énormément de sarcasme tournant la tête, je plaquais violemment ma main contre ce pauvre mur innocent qui n’avait surement rien senti, ma main par contre… Je ressentais sur le coup un soulagement puis une vif douleur.

« Un mec comme Lukas ? Tu insinues donc que Lukas est ô combien supérieur à tous les autres ? Tu me vois ravi que tu aies renoncé à l'amour de ta vie pour une simple partie de jambes en l'air avec un homme qui n'attendait qu'un signe explicite de ta part pour aller plus loin. Naïf que je suis, bordel » continua Lhoas sur sa lancée. Le jeune homme qui s'était tiré une latte fit alors la réflexion qu'il n'aurait jamais dû faire. Lhoas se mordit la lèvre et les jointures de ses poings devinrent de plus en rouge, comme une envie de frapper dans cette vermine qui se permettait de tout confondre juste pour arriver à faire mal. Il savait très bien que Evey n'avait fait que de profiter de Lhoas pour le cul, comme l'avait fait son ex, ce qui avait profondément attristé le franco-irlandais. Là c'était la goutte d'eau. L'énervement était tellement à son summum que Lhoas n'eut même pas la force de cligner d'un oeil. « Connard » marmonna-t-il entre ses dents, les paroles étant tout de même audibles pour l'interlocuteur. Ce dernier se tapa la main dans le mur, ne sachant visiblement plus retenir sa colère. « Hé Roméo, le mur il t'a rien fait » lança Lhoas, la rage aux tripes.

« Un mec comme Lukas ? Tu insinues donc que Lukas est ô combien supérieur à tous les autres ? Tu me vois ravi que tu aies renoncé à l'amour de ta vie pour une simple partie de jambes en l'air avec un homme qui n'attendait qu'un signe explicite de ta part pour aller plus loin. Naïf que je suis, bordel » Je le dévisage, il m’énerve, je n’arrive plus à le voir. Lui qui, il y a encore quelques heures comptait tellement à mes yeux, il dévalait une pente et rien ne pourrait ralentir sa chute. Il n’était plus qu’une simple connaissance à mes yeux… Pire… Je ne lui adressais même plus le droit d’avoir un impact sur ma vie, la différence entre lui et moi c’est que je pardonnais facilement en temps normal, sauf que là je ne comptais pas passer outre. « Ne me fais surtout pas dire ce que j’ai dit… Néanmoins si je n’avais pas couché avec toi rien de tout ça ne serait en train de se passer. » Je commençais à me laisser guider par mes nerfs et c’était mauvais parce que j’allais appuyer là où ça faisait mal. J’étais méchant lorsque j’étais en colère. J’abordais facilement le cas Evey et sa réponse était immédiate. « Connard » Je levais les yeux vers lui, s’il y a quelque chose que je ne supportais pas c’était qu’on m’insulte. Je m’énervais et frappait un bon coup dans le mur me détruisant quelque peu la main, le mur n’avait rien puisqu’il était très solide, en revanche ma main avait tendance à saigner sur les extrémités. « Hé Roméo, le mur il t'a rien fait » Je le fixe avec un air vraiment méchant et blessé, comme un chien laissé à l’agonie par un homme mais qui aurait toujours la force de se défendre. « Non mais si je ne m’occupait pas de son compte c’est tes dents que j’allais te faire bouffer. » Je prenais une inspiration passant ma deuxième main sur la première qui saignait légèrement, en réalité je me demandais si quelque chose n’était pas cassé à l’intérieur. Je verrais bien demain au levé. « Maintenant si tu as fini pars… »

« Ne me fais surtout pas dire ce que j’ai dit… Néanmoins si je n’avais pas couché avec toi rien de tout ça ne serait en train de se passer » lança Baptiste. « Bah vas-y, dis-le carrément que tu regrettes, que ce soit clair une fois pour toute » lâcha Lhoas, vociférant, ne sachant plus quoi faire pour retenir sa colère qui ne demandait qu'à sortir de son corps. Un regard arrogant et méchant suivit la parole de Lhoas. « Non mais si je ne m’occupais pas de son compte c’est tes dents que j’allais te faire bouffer » lâcha-t-il comme réponse. Lhoas haussa les sourcils, étonné. Baptiste devenait vraiment taré, ça en devenait ridicule, mais Lhoas n'allait pas se laisser faire aussi facilement et se laisser atteindre par de telles paroles. « Tu ne saurais même pas m'arracher ne fut-ce qu'un cheveu, teste pas, petit » se vanta Lhoas, pour faire redescendre Baptiste de ses grands chevaux et lui rappeler qu'il y avait une petite différence d'âge ainsi que de force entre eux. « Maintenant si tu as fini pars… » conclut Baptiste. « Et ne viens pas pleurnicher par la suite, tu l'auras dans le cul, dans tous les sens du terme » conclut Lhoas à son tour avant de passer la porte, après avoir regardé Baptiste dans le blanc des yeux.

fin du sujet.