GABRIELLE


Tatata tatadam tatadam, tintintin tintindim tintindim, tintintinlintintin tintinlintintin tintindim tintindim. Oui, j’ai la marche de l’empereur en tête en cet instant, que je fredonne du bout des lèvres en cherchant à compter le nombre de ‘tintintin’ avant le ‘lintintin’. Je dois m’y reprendre à plusieurs fois avant de finalement mettre le doigt sur la mélodie exacte. Je dois faire un peu flipper en entrant dans la cuisine, le bas de ma longue veste noire flottant derrière mes chevilles, tandis que j’avance en direction du cellier, le côté obscure de la force m’accompagnant en musique. Le pire, c’est que je suis hyper concentré, si bien que je ne remarque personne dans cette cuisine qui sent bon la tomate chaude, les pommes de terre rissolées et le steak bien saignant. C’est l’heure de la bouffe, tout le monde s’en donne à coeur joie et la cuisine se transforme rapidement en succursale de l’enfer des anorexiques. D’ailleurs, il me semble me souvenir qu’au début de l’émission, on avait quelques maigrichonnes, qui ont aujourd’hui disparues au profit de cuisses lestées et hanches fécondes. C’est pas forcément pour me déplaire, bien que je m’en batte les roubignoles façon bilboquet. L’important c’est que moi, je ne prenne pas trop de poids, ni masse graisseuse, ni masse musculaire, et j’ai un peu tendance à avoir prit de la deuxième option à force de calmer mes nerfs sur les machines du diable installées dans la salle de sport. Faut que je fasse le plein de féculent et que je m’évertue à courir chaque matin. Ce qui signifie, arrêter de piocher dans les plats préparés et servis par les bonnes âmes du nid, et retourner à ma bonne vieille habitude qui consiste à préparer mes plats tout seul comme un con solitaire. Etape 1 : présélection des aliments dans le cellier. Beaucoup de nominés, peu d’élus. Je suis entrain d’hésiter entre le paquet de riz et le paquet de pâtes, lorsque j’entends la porte claquer dans mon dos. Je l’avais laissé entrouverte pour la bonne et simple raison que l’enfermement me panique, et que cette pièce a été jugée bien trop petite par mon cerveau qui a, immédiatement, noté l’absence totale de fenêtre, pour autoriser une fermeture de porte qui semble couper toute arrivée d’air. Je me retourne, prêt à bondir sur la porte pour l’ouvrir et m’assurer qu’un connard ne l’a pas fermée à clef de l’extérieur. C’est la grande blague du moment. Et j’ai gardé un très mauvais souvenir de la bibliothèque. Mais je ne peux pas bondir, parce qu’il y a obstacle, et que l’obstacle roux se prénomme Gabrielle. « Ouvre cette porte, Gabrielle. » J’ordonne de ma voix sourde. Elle est adossée à elle, mains dans le dos, et se contente de me faire non de la tête. Machinalement, et vainement, mes yeux cherchent une autre sortie que je sais inexistante, mais dans ces cas-là, je ne suis pas très rationnel. « Qu’est-ce que tu me veux ? » Aimable comme un Pitbull enragé. Je ne peux même pas donner des coups de latte dans la porte, Gaby se trouve juste devant. « S’il te plait, Gaby... » Je tente un peu plus d’amabilité dans ma voix, tout en m’approchant d’elle. « Voudrais-tu bien cesser de faire l’enfant... » Je poursuis ma progression, je ne suis plus qu’à un mètre d’elle. « ... Et permettre aux autres d’accéder à la nourriture durant l’heure du déjeuner ? » Je suis face à elle, et sans qu’elle n’ait le temps de faire ou de dire quoique ce soit, je l’attrape par la taille, la soulève du sol, pivote sur mes pieds, et la repose derrière moi. LIIIIBRE hurle mon cerveau tandis que j’actionne la poignée... Une fois... Deux fois... Trois fois... Tiens, pourquoi ça s’ouvre pas ? Je comprends rapidement qu’elle a prit la précaution de fermer à clef, et me retourne vers elle en rugissant son prénom... Un ‘Gabrielle’ sortit tout droit du fin fond de mes entrailles et qui en ferait frémir plus d’une. Pas elle. Ou en tous cas, elle n’en laisse rien paraître. « Je vais te fouiller jusqu’à trouver cette clef, qu’importe dans quel recoin elle se trouve, t’en es consciente de ça ? » J’en serais presque attristé pour elle, si bien que je secoue la tête avec désolation, comme un maître face à un enfant désobéissant qu’il s’apprête à punir.

C'est l'heure du repas, la cuisine devient un peu plus agitée, et bien plus bruyante. Gabrielle est assise sur une chaise, en tailleur, la rousse observe ses camarades qui mangeaient et cuisinaient tous ensembles. Pour une fois qu'ils ne s'entretuaient pas, c'était magique. Gabrielle les regardait sans prendre part au repas, elle n'a pas faim, elle s'ennuye légèrement. Voir beaucoup même. Et là, un ange passe. Non ce n'est que Syssoï qui se dirige rapidement vers le cellier. La rousse tourne la tête à droite, à gauche, et saute sur le sol. La jeune femme pose les pieds sur le sol, et range sa chaise. Elle le suivit, gardant une certaine distance, elle le laisse entrer, elle attend un peu, il laisse la porte entrouverte, ça lui facilite la tâche. La rousse se glisse dans l'ouverture de la porte, sans faire de bruit, puis se retourne et la claque derrière. La belle prend soin de fermer à clef le cellier, et de cacher la clef sur elle. Oui, elle prenait ses précautions, car elle était sûre que si elle avait laissé la porte, il se serait enfuit, c'est ce qu'il faisait de mieux en ce moment avec elle. La française se colle contre la porte, les mains derrière le dos, lorsque Syssoï lui demande d'ouvrir la porte. Elle refuse en hochant négativement la tête, elle est bien décidée à rester ici. Quitte à camper. « Qu’est-ce que tu me veux ? » Gaby pose son regard sur lui. Le fait de savoir qu'elle avait fermé la porte le mettait dans tous ces états, c'était impressionnant. Il ne devait pas aimer êre dans un espace clos, elle ne voyait pas d'autre explications. « Te parler, si ce n'est pas trop te demander. » répond t-elle d'une voix impassible. Il essaye de la faire changer d'avis, en employant une voix légère plus aimable, parce que s'il comptait l'amadouer comme cela, il pouvait toujours rêver. Elle ne se laisserait pas avoir. « Voudrais-tu bien cesser de faire l’enfant... » C'est la meilleure, la jeune femme fronce légèrement les sourcils. « ... Et permettre aux autres d’accéder à la nourriture durant l’heure du déjeuner ? » Il y a bien assez de nourriture dehors, l'excuse était bidon, bateau. « C'est toi qui fais l'enfant, je sais pas si tu t'en rends compte du stratagème que je dois utiliser pour te parler. » souffle t-elle en vrillant ses prunelles aux siennes. Parce qu'elle était obligée de l'enfermer, pour lui parler, c'est enorme, elle n'a jamais eu besoin de faire cela auparavant. Syssoï l'attrappe par la taille et la soulève. Ce sale tricheur, il profite de sa force en plus. La rousse lui donne un coup de poing dans le bras, juste pour la forme, parce elle n'avait aucun risque de lui faire mal. Il était Syssoï quoi. Son partenaire tente d'ouvrir la porte, mais il risque d'avoir du mal. Ses nombreuses tentatives font sourire doucement la jeune femme. Il se retourne vers elle, ce ne serait pas une menace ? Gabrielle se le demande bien, de toute façon, il ne lui fait pas peur. « Tu peux toujours fouiller, tu ne trouveras pas. » répond t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.

J’ai pas l’habitude d‘avoir à fournir des explications quand à mon comportement, et quand bien même, en général un simple grognement suffit à ce qu’on ne me fasse pas répéter quinze fois la même chose. J’ai déjà expliqué à Gabrielle qu’elle ne devrait pas s’attacher à moi, que je n’aurais aucun scrupule à l’abandonner en route. Ok, ma réponse à dilemme sur le prime est un peu en contradiction avec mes diverses mises-en-garde, mais à mon sens ça n’a rien à voir. Nominer quelqu’un de ma seule et unique voix est contre mes principes de justice. Gaby encore plus. Il s’agit de ma partenaire, quel intérêt j’aurais à me tirer une balle dans le pied ? Je ne sais pas si c’est ce simple fait qui l’a poussé à m’enfermer dans le cellier en pensant que ce serait une excellente idée, mais clairement ça n’en est pas une. Je panique, je suffoque, les murs semblent osciller, je ne vais pas tenir dix minutes dans cette pièce, même en prenant sur moi. Entre la bibliothèque il y a deux semaines, puis la salle de bain la semaine dernière, le cellier c’est la fois de trop. Et tout ça pourquoi ? Pour parler ? Mais lui dire quoi ? J’ai déjà suffisamment parlé, à elle, à Jackson... J’ai explosé mon quota, et j’ai rien à dire. Je veux juste trouver cette fichue clef et sortir d’ici. Elle me met au défi de la trouver, enfin techniquement elle prétend que je ne la trouverais jamais, mais je prends ça comme un défi. « Il va falloir que tu comprennes que je ne plaisante pas quand je te dis que je ne suis pas pour toi. » dis-je en m’avançant vers elle, mes yeux sondant chaque recoin de son anatomie susceptible d’abriter une clef. « Cette décision est définitive et absolument pas négociable. » Je poursuis en étirant de l’index son décolleté pour jeter un coup d’oeil à l’intérieur. Si j’étais une meuf dotée d’airbag intégrés, c’est là que je planquerais une clef, ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs, genre paquet de crackers, télécommande de la télé, paquet de clopes... Mais rien. Alors j’entreprends de fouiller ses poches. Je ne la malmène pas, mais je ne suis pas très soucieux de son estime d’elle-même, tandis qu’un de mes bras cingle son ventre pendant que mon autre main sonde les profondeurs de ses poches arrières. « Je vais finir par te mettre totalement à poil, tu sais ? » Et quand elle sera complétement nue, elle ne pourra plus cacher de clef nulle part. Ma vie est un enfer.

Gabrielle observe la réaction excessive de Syssoï, sans dire un mot. Vallait mieux. « Il va falloir que tu comprennes que je ne plaisante pas quand je te dis que je ne suis pas pour toi. » Elle soupire, puis le regard. « Tes arguments sont pas valables tu sais. » souffle t-elle simplement. Parce qu'elle ne devait pas s'attacher, qu'il lui ferait du mal. Gabrielle n'y croyait pas une seconde, elle ne voulait pas y croire du moins.« Cette décision est définitive et absolument pas négociable. » Il a l'air catégorique. La rousse l'observe, et le dévisage longuement. « Pourquoi ? » le questionne t-elle. Bon elle n'était pas sûre d'avoir une réponse, mais bon, qui ne tente rien n'a rien. Hein. Il écarte son décolté, elle se retient de lui envoyer une gifle, elle se retient juste parce que de un, vu l'état dans lequel il était ça n'allait pas le faire, et puis de deux, elle dormait en sous-vetements, donc, elle ne se cachait pas et Syssoï l'avait déjà vu..Donc, elle se retient de justesse. Mais elle n'y est pas, Gabrielle savait que c'était le premier endroit où on irait chercher, en tout cas, c'est ce qu'elle aurait fait. Mais sa clef reste bien à l'abris, loin des mains baladeuses de Syssoï qui s'amusent à vider toutes ses poches. Mais bien c'est bien essayé. « Je vais finir par te mettre totalement à poil, tu sais ? » Mais bien sûr. On y croit tous, et évidement Gabrielle allait se laisser faire, en lui filant tous ses vêtements pour l'aider dans sa tâche ardue qui consistait à trouver cette fameuse clef. Il pouvait toujours courir, elle n'était pas maso à ce point-là, ni débile. « Pour une simple clef.. » commence t-elle doucemment. « ..ça m'étonnerait. » finit t-elle très sûre d'elle, et convaincue. Elle reste bien campée sur sa position, toute droite, les bras croisés sur sa poitrine, un air ferme sur le visage. Non, elle ne lui filerait pas sa foutue clef, et elle était bien partie pour la garder un bon moment.

« Tes arguments sont pas valables tu sais. » Tout ce que j’entends c’est blablablablablablaaaaa. On a déjà eu cette conversation mille fois, et si elle s’était montrée plus docile et obéissante, peut être que je n’aurais pas éprouvé le besoin de la tenir éloignée de moi et de pousser le vice jusqu’à la pousser dans les bras d’un autre. D’ailleurs, il est où Jackson ? Pourquoi il n’est jamais là quand on a besoin de lui, celui-là ? Elle continue de poser ses questions, en l'occurrence un «pourquoi ?» qui ne trouvera pas de réponse vu que j’y ai déjà répondu douze milliards cinq fois, tandis que pointe un mal de crâne qui va de paire avec cette sensation de vertige qui s’empare de moi dès que mes yeux se posent sur les murs mouvants. Je cherche cette foutue clef en vain. Elle n’est nulle part, à croire qu’elle s’est volatilisée ou que Gaby a prit soin de l’avaler. Ce qui m’emmerderait prodigieusement vu que le seule moyen de la récupérer serait d’attendre qu’elle ressorte par voie naturelle... Ce qui, a bien y penser, n’enchanterait pas non plus Gabrielle... Donc je raye cette hypothèse, et glisse mes mains dans les poches de devant. Je la menace de la foutre à poil, et croyez-moi qu’il ne s’agit pas de paroles en l’air. Aussi, lorsqu’elle remet en question ma détermination, prétextant que je n’agirais pas de la sorte pour une simple clef, je soulève la jeune femme du sol pour aller lui poser le fessier sur le sèche-linge. « Ne sous-estime pas ma détermination. » Je grogne, tandis que mes doigts sont déjà entrain de défaire les boutons de son jean. « Je suis claustrophobe, bordel ! » Je hurle presque tandis qu’elle met tout en oeuvre pour ne surtout pas me simplifier la tâche. Je n’aime pas avouer ce genre de chose, je n’aime pas avouer cette faiblesse en particulier. D’ordinaire je prends sur moi le plus longtemps possible en tâchant, tant bien que mal, de ne rien laisser paraître. Mais là, je n’ai plus le choix, tant pis si je lui sers une arme contre moi sur un plateau d’argent. Elle doit me laisser sortir avant que je ne panique complètement. « Rends-moi cette clef ! » J’implore à plusieurs reprises, la gorge sèche, la voix féroce, alors que mes doigts ont cessé de martyriser sa braguette pour venir s’accrocher à la ceinture du vêtement, et entreprendre de la délester de son bien, la panique au bord des lèvres.

Elle n'a aucune réponse, ce n'est pas étonnant venant de Syssoï. La française aurait du s'en douter. Elle se demande encore pourquoi elle prend la peine de lui poser des questions puisse qu'elle n'a jamais de réponse valable, ou même jamais de réponse tout court. Cela la fruste, mais à un point, inimaginable. En tout cas, elle a compris grâce à Jackson, que les deux candidats avaient eu une conversation à son sujet, elle avait reussi à arracher -suite à une bataille acharnée- quelques mots à Jackson, mais elle restait quand même dans le flou le plus total.
Puis il la soulève encore une fois, c'est fois, c'est à son tour de grogner. Elle en a marre qu'il profite de sa force physique sur elle, c'est un trop gros avantage, c'est pour cela qu'elle tente vaguement de se débattre lorsqu'il la porte et l'amène au fond du cellier. Mais ça ne sert à rien, il la maintient contre lui avant de la poser sur la machine à laver ou le sèche-linge, elle n'en sait rien et elle s'en fout. « Ne sous-estime pas ma détermination. » Elle n'en n'avait jamais doité une seule seconde, c'était certain. « Fais-en de même avec la mienne. » réplique t-elle têtue comme une mule. Gabrielle observe Syssoï jusqu'à ce qu'elle sente les doigts du candidat s'affairer sur son bouton de jean. Mais il est vraiment sérieux là. Elle n'en croit pas ses yeux, elle est tellement surprise que son temps de réaction est légèrement diminué. « Je suis claustrophobe, bordel ! » Bien, maintenant elle en a la réelle confirmation. « Eh bien calme-toi ! » réplique t-elle sur le même ton, elle monte d'un cran, sa voix monte, elle n'est certes pas assez forte que celle de Syssoï, mais elle fait quand même son petit effet. « Rends-moi cette clef ! » Elle secoue négativement la tête. C'est à ce moment là qu'elle se rend compte qu'il est réellement entrain d'essayer de lui enlever son jean. Si croyait qu'elle allait se laisser déshabiller juste pour une foutue clef, c'était peine perdue. « Mais arrête. » répond t-elle sauvagement, en lui retirant les mains de son jean, les repoussant avec une certaine délicatesse tout de même, elle le reboutonne rapidement en quelques secondes, elle se grouille. Elle peut pas descendre de la machine, il est juste devant elle. Gabrielle est tout simplement bloquée par Syssoï.

Calme-toi ! Elle en a de bonnes ! Comme si j’étais apte à me calmer alors que les murs m'oppressent, que l’air commence à manquer, et que la pièce se réduit. Qu’elle me rende cette clef, qu’elle entrouvre la porte, qu’elle explose un mur, qu’elle fasse ce qu’elle veut pour me sortir de cet enfermement, et alors que peut être je parviendrais à me calmer. Mais là, pour l’instant, il est juste impossible que je me raisonne, et pourtant croyez bien que si je pouvais je le ferais. Surtout que sa manière de me gueuler dessus n’aide pas à arranger les choses. Elle est passée où la Gaby apaisante ? Comme pour Jackson, jamais là quand on en a besoin, merde ! Elle gueule, écarte mes mains, me repousse, cherche a détruire le travail accompli. JE VEUX CETTE CLEF !! Ne peut-elle pas comprendre ce qu’est une phobie ? Ne peut-elle pas s’imaginer la torture qu’elle m’inflige en cet instant ? Pourquoi se montre-t-elle si sadique ? Pour qu’on parle ? Tout ça pour ça ? Est-ce une raison suffisante pour me faire subir ce bordel ? « Gaby, s’il te plait... » Je la supplie, l’implore, mais elle n’entend rien. Elle est butée de connerie, se montrant cruelle alors que j’ai tout mit en oeuvre pour la protéger de moi, alors que j’ai toujours tout fait pour qu’elle ne souffre pas... Sa réponse est donc de me faire souffrir, elle ? Je ne vois pas pourquoi je l’épargnerais alors. « Je sais ce que tu veux. » Ma tête se relève, mon iris brille de férocité. « J’vais te le donner puisque tu ne me laisses pas le choix. » Cette fois, mes mains s’abattent sur ses cuisses, tandis que je la rapproche de moi, avant de l’acculer contre le mur. Mes lèvres prennent déjà possession de son cou, alors que mes mains remontent vers cette foutue braguette qu’elle est parvenue à refermer complètement. J'attends la gifle avec impatience.

C'est rare mais elle a gueulé, ça ne lui ressemble étrangement pas, mais l'état de Syssoï avait légèrement déteint sur la jolie rousse, mais maintenant elle allait beaucoup mieux, c'était passé. Elle ne sait pas ce que Syssoï endure, non, elle ne le sait pas, c'est pour cela qu'elle garde la clef bien caché et qu'elle ne bouge pas d'un iota. « Je sais ce que tu veux. » Les lèvres de la rousse se pincent, elle préfère faire comme si elle n'avait pas compris. Mais elle voit une lueur dans les yeux de Syssoï qui ne ressemble pas à la panique de tout à l'heure, c'était plutôt sauvage cette fois-ci. « J’vais te le donner puisque tu ne me laisses pas le choix. » C'est à ce moment précis qu'elle tilte pour de bon. Elle sent les mains de Syssoï qui se plaquent brutalement contre ses cuisses et qui remontent dangeureusement vers le haut de son jean. Gabrielle est désormais coincée entre le corps de Syssoï, et le mur qu'elle sent dans son dos. Elle n'a même pas le temps de sortir un mot que les lèvres de Syssoï parcourent déjà la peau de son cou. « C'est pas comme ça que je le voulais. » réplique t-elle avec douceur, elle a soudainement retrouvé son calme. En tout cas elle se contrôle sufisamment pour paraître calme, c'est déjà pas mal. « S'il te plait... » commence t-elle en glissant l'une de ses mains dans les cheveux bruns de son partenaire. « ..arrête. » lui demande t-elle. Les rôles se sont légèrement inversés en quelques secondes, cette fois, c'est elle qui supplie et non lui. Son autre main libre reprend sa place sur la nuque de Syssoï, comme d'habitude.

« C'est pas comme ça que je le voulais. » Ses mots me parviennent à peine. Moi je ne voulais pas me retrouver enfermer avec une personne suffisamment stupide pour ne pas comprendre mon besoin vital de sortir. Alors qu’elle ne veuille pas de ça, comme ça, qu’est-ce que j’en ai à foutre, sérieusement ? Elle tient compte de mes envies, peut être ? Je ne compte plus le nombre de fois où je l’ai supplié de me laisser sortir, de me donner cette foutue clef, elle me laisse croupir dans mes angoisses, elle ne veut rien entendre, alors pourquoi devrais-je l’entendre et l’écouter moi ? C’est à son tour de me supplier, je l’entends de sa voix hésitante, me demander d’arrêter. Ha oui ? Elle n’en a pas envie peut être ? Alors que signifie cette main dans mes cheveux, et cette autre dans ma nuque, qui semble me pousser encore plus contre elle, contre son cou ? Si ses mots devaient être en corrélation directe avec ses gestes, elle se devrait de me repousser, de me gifler, d’hurler à nouveau. Mais rien de ce qu’elle fait ne vient étayer ou corroborer ses supplications. « T’as pas vraiment l’air d’avoir envie que j’arrête... » Je grogne, mes lèvres arpentant toujours la peau tendre de son cou, tandis que mes doigts viennent à bout des boutons de son jean, l’un après l’autre, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun. Je me recule légèrement, les mains sur ses hanches, lui offrant le même regard qu’un peu plus tôt, brillant de cette sauvagerie qu’elle a elle-même provoqué. « Tu veux vraiment que j’arrête ? » Mes mains se crispent sur le tissu de son vêtement, et je tire d’un coup sec, délestant ses jambes de tout vêtement superflu. Je le lui arrache des chevilles, et le jette rapidement au loin. « Alors libère-moi ! » Je grogne, autoritaire, tout en me plaquant de nouveau contre elle, empêchant, de ce fait, toute fuite éventuelle. De toute manière, où pourrait-elle aller ? Elle a elle-même prit le soin de nous enfermer.

Elle aurait du le repousser avec plus de force, plus de conviction, pour qu'il est envie de la croire, même quitte à hausser la voix, mais justement, elle n'a pas cette force-là, c'est justement ça qui lui manque.« T’as pas vraiment l’air d’avoir envie que j’arrête... » Le pire c'est qui a raison. Non pas sur le fait que Gabrielle avait envie ou pas envie, là n'était pas la question, mais sur le fait que ces paroles n'étaient en accord avec ses gestes. Elle lui demande d'arrêter mais ces mains le rapproche d'elle. Cela n'a aucun sens, cela n'a aucune cohérence. Mais bon Gabrielle n'a jamais été très logique de toute façon. « Alors libère-moi ! » La rousse sent les lèvres de Syssoï qui continuent leur chemin, quand à elle, elle retire sa main de ses cheveux, et fait de même pour celle qui s'était installée sur sa nuque. Ses bras retombent le long de son corps. Il lui enlève rapidement son jean, le faisant glisser le long de ses jambes avant de le balancer plus loin dans la petite pièce. Elle n'a même pas eu le temps de retenir son vetêment, il a était trop rapide pour elle cette fois-ci. Il avait mis deux fois pour réussir son coup finalement. Il se colle contre elle, c'est trop. La rousse a trop chaud, elle manque d'air à son tour, elle a envie de l'écarter d'elle pour pouvoir avoir un peu d'air, d'un geste fort, mais elle n'est pas assez puissante. Gabrielle a besoin d'espace maintenant. « Lache-moi d'abord. » lui demande t-elle, elle tourne sa tête à gauche, comme ça, elle n'est pas obligée de le voir. Elle n'a même pas besoin de détourner le regard, c'est parfait. Elle allait lui donner cette foutue clef, et tout cela serait fini, Gabrielle allait enfin pouvoir respirer.