« Tu demandes l’impossible Oona… Si je venais à me rapprocher de toi, ça viendrait à te terrifier… » Oui, mais s’il venait à s’éloigner de moi, je n’avais pas vraiment l’impression que cela arrangerait les choses. Ce que je demandais, c’était simplement du temps. Qui sait, à la longue et à force de patience (et la chance de ne pas quitter le jeu avant), j’arriverais à admettre ce que j’ai sur le cœur pour lui. Ca semblait l’impossible en l’entendant comme ça, mais il semblerait que rien est impossible. Que seules mes « barrières » nous empêche d’avancer vers autre chose d’encore plus fort. Malgré tous les efforts qui me faudrait fournir, j’ai envie de les détruire ces barrières. « Je ne veux pas que tu sois mal à l’aise à cause de moi, je préférais m’éloigner que t’apporter du mal… » Je gardais la tête baissée, ne souhaitant pas croiser le regard du Sir, qui semblait se préoccuper de moi, plus que de lui-même, mais il ne comprenait visiblement pas. Je préférais moi-même me fait entre guillemet du mal, que de le voir s’éloigner de moi jusqu’à devenir une totale étrangère pour lui, avec qui il ne sait rien passé. Qu’est-ce qui me ferait le plus mal finalement : ne plus pouvoir être auprès de lui ou admettre que j’ai des sentiments, même si finalement je ne le connaissais pas autant que j’aimerais et qu’il ne connaissait pas tout les détails de ma vie. Alors comment savoir s’il me méritait ou pas. Ce ne sont que des suppositions que je trouve infondée, parce qu’il ne me « méritait » pas moins, que moi je pouvais le mériter. « C’est à toi de me le dire … » Je lâchais un soupir. Je n’avais pas plus de pouvoir que lui, pour l’affirmer. À mes yeux et si je suivais mon « cœur » comme on dit, il me méritait largement, mais je n’avais pas l’impression qu’il attendait une quelconque réponse, ou qu’il s’attendait à ce que je lui dise que non, il ne me méritait pas. Je fronçais mes sourcils ; je ne voulais pas prendre le « risque » de lui répondre. À quoi bon de toute manière. Je lui assurais simplement que je lui permettais de m’aimer, tout comme je lui demandais de me laisser le temps de tout assimiler. « ça me rassure… » Je fronçais un peu plus les sourcils. C’est tout… Je lâchais un soupir las, ne voyant rien à ajouter si ce n'est que des bêtises. Je venais de le regarder s’allonger dans l’herbe, puis je baissais un instant les yeux sur mes mains, que je frottais des derniers morceaux d'herbes que j'avais réduit en bouillie. Finalement, le cadre naturel n’était pas aussi propice à la lecture, que ce que j’avais pensé. Rien ne valait la noirceur, les lumières artificielles et l’ambiance gothique de la bibliothèque, pour livre l’œuvre de l’une des sœurs Brontë. J’attrapais le l’ouvrage que j’avais délaissé pendant un trop long moment, avant de me mettre sur mes deux pieds et m’éloigner de mon arbre pour le laisser seul.