Anabel, 26 ans

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» Commençons donc. Peux tu te présenter ? Et nous faire part de ta courte expérience de la vie, de ton peu d'existence ? En somme, qui es tu réellement ? Tes convictions, tes buts dans la vie, les règles à ne jamais transgresser selon toi.. rends nous curieux !
Ma vie se résume à bien peu de choses, je ne pense donc pas m’attarder sur celle-ci. Après tout, je suis loin d’être extraordinaire : je suis une personne comme les autres, à quelques détails prêts. Car il faut bien avoir quelque chose pour nous différencier du commun. Mon prénom? Anabel, tout simplement. J’ai vingt-six et je suis québécoise d’origine, ayant passé le plus clair de mon enfance, et de ma vie, en fait, dans cette grande ville qu’on appelle Montréal. J’ai fait les boutiques sur la rue Ste-Catherine avec mes copines, flânée au Vieux-Port le dimanche avec ma famille, assistée à plus de concerts que je n’aurai crus possibles grâce à tous ces festivals dont ma ville est l’hôte avec ma meilleure amie... Enfin, ce n’est plus ‘ma’ ville depuis quelques mois. J’ai débarqué en Europe, chez ma cousine, un peu plus tôt cette année. Besoin de changer d’air, de paysage. L’adaptation n’ayant jamais été un problème pour moi, je m’y suis fait rapidement, même si je me sens bien loin de ma patrie. Ce sentiment d’être étrangère, d’arriver dans un nouveau pays n’est pas quelque chose d’inconnu. J’ai côtoyé tellement d’immigrants au cours des dernières années, de par mon travail, que je ne peux que savoir ce qu’ils ressentent, maintenant que je l’ai aussi vécu. Dans un différent contexte, j’en conçois. Même si tout comme certains d’entre eux, j’ai fui quelque chose en venant m’installer à Paris. Des souvenirs, à défaut d’une guerre. Mon seul regret est d’avoir laissé ma famille derrière moi. Mes parents, dont je suis l’unique fille, m’ont élevée à l’image des personnes qu’ils étaient – soit des gens simples et bien -, et ils ont toujours été pour moi de véritables modèles. Dès mon plus jeune âge, j’ai été plongé dans un univers où aider les autres s’avérait être une fierté, un honneur. Activités bénévoles, affiliations à divers organismes à but non lucratif, groupe de soutien en tout genre. Mes parents étaient des héros à mes yeux, et m’ont inspiré à bien des égards. À peine mes études terminées que je m’investissais corps et âme dans l’aide et le support aux nouveaux arrivants. Des gens bien souvent laissés à eux-mêmes, incompris. Une passion plus qu’un travail à mes yeux. J’aspire à travailler à nouveau dans ce milieu quand je me sentirai prête à reprendre mon petit train de vie quotidien. Au sortir de cette émission peut-être. Si vous me permettez d’y participer, cela va de soi.

» Maintenant, passe à une auto description. Qu'est-ce qui aux yeux des autres te rend unique ? En quoi peuvent-ils t'aimer ou te détester ? Quels défauts te reproche-t-on le plus souvent ? Essaie de t'imaginer au travers du regard des autres. N'hésite d'ailleurs pas à nous faire part de ton opinion face à tout ça.
Je n’aime pas tellement parler de moi, j’ai l’impression que c’est superficiel, égoïste… on accorde tellement de temps à sa personne, vous savez. Toutes ces phrases qu’on l’on-dit, et cette utilisation répétée et souvent involontaire et inconsciente du ‘je’ … Il y a tellement plus que nous dans le monde. Mais… oui, bon, je m’égare, je suis désolé. Comme vous devez vous ennuyer en ce moment, à m’entendre déblatérer des inepties de ce genre! On me reproche d'ailleurs de trop parler quand quelque chose me tient à cœur. Forcément, puisque j’y mets là toute mon énergie. Tout comme on me m’accuse souvent de ne penser qu’aux autres, de ne jamais m’accorder ne serait-ce qu’une petite dose d’attention. J’en ai fait mon travail, après tout, il ne faut pas être surpris. Mais ce ne sont pas là de véritables défauts, je dirais plutôt des qualités déguisées… enfin, ce n’est pas important. Je doute être capable de me décrire tel que me voient les autres. Certains commentaires reviennent souvent sur ma personne, mais comment savoir décelés le vrai du faux dans toute cette histoire ? Disons que je préfère garder en mémoire ce qui semble me convenir, et laisser de côté ce que je trouve injustifié. Il faut savoir en prendre et en laisser, après tout. Personne n’a la science infuse, et encore moins moi. Je ne suis pas parfaite. Comme tout le monde, j’ai des défauts, et des qualités. C’est ce qui fait de moi la personne que vous avez devant vous aujourd’hui. Une fille simple, gentille, attentionnée, mais dont la sensibilité est parfois problématique : je m’attache trop aux gens, et trop facilement. Problématique, car dans mon métier, les gens vont et viennent. Apprendre à faire preuve de détachement fut délicat, pénible. J’ai réussi, au prix de grand effort. Réservée, j’ai toujours favorisé l’écoute à la parole. De toute façon, je n’aime pas m’imposer. La confiance en moi n’ayant jamais été dans mes forces, c’est presque avec soulagement que je me campe dans les seconds rôles, préférant être de bons conseils plutôt que d’être celle qui prend les décisions. Vous pouvez peut-être penser que je suis faible, vous vous trompez. Je suis dotée d’une force tranquille et d’un calme certain, mais il ne faut pas toujours se fier à la première impression. Je suis ne pas infaillible. Je suis humaine, après tout.

» Que représente l'amour à tes yeux ? Une triste description de sentiments inexistants et utopiques, un partage que tu n'as encore vécu, trouvé ou encore un souvenir malheureux que tu ne souhaites pas revivre ?
Ma vision de l’amour change avec les années, plus je vieillis et plus elle diffère. Au fil du temps, ce sentiment ne conserve pas la même valeur qu’il avait à mes yeux alors que je n’étais encore qu’une gamine, quand les contes de fées nourrissaient encore mon imaginaire. Enfant, je rêvais de rencontrer l’homme de mes rêves, ce prince charmant, celui dont rêvent toutes les petites filles dignes de ce nom. Et j'ai eu la chance de le trouver, alors que je n'étais qu'une adolescente rêveuse. Ce furent les sept plus belles années de ma vie. Sept années de purs bonheurs envolés en quelques secondes... C’est difficile de décrire ce qu’il représente à mes yeux aujourd’hui, car pour moi, l’amour est mort. L’homme que j’aimais est mort. Et tout l’amour du monde ne pourra me le ramener. Tout ce qui me reste de lui, c’est une bague et la promesse d’un bonheur éternel qu’il ne sera jamais capable de m’offrir. Comment voulez-vous que je crois encore à l’amour après ça ? Comment voulez-vous que je m’attache à une autre personne en sachant que du jour au lendemain, on pourrait me l’enlever ? Perdre la personne qui vous ait le plus cher au monde est douloureux. Atrocement douloureux. Le pire cauchemar au monde… sauf qu’il s’agit de tout sauf un mauvais rêve. Parce qu'on fini toujours par oublier nos mauvais rêves. J’aimerais tant oublier sa mort. L’oublier, lui. Ça serait tellement plus simple.

» Penses tu connaître ce sentiment dans l'émission ? Pourquoi Fake Lover plutôt qu'une autre télé-réalité ?
Je… je, hum… non. Je ne suis pas prête à ça. Je ne veux pas tomber amoureuse à nouveau. Pas maintenant. Un jour peut-être, mais pas aujourd’hui. Peut-être demain, la semaine prochaine… dans un mois. Mais pas maintenant. La blessure est encore trop fraiche, la douleur de sa perte beaucoup trop récente pour que je sois capable de laisser qui que ce soit prendre sa place dans mon cœur, pour que j’accepte de m’ouvrir à un autre comme je l’ai fais avec lui. Mais... il faudrait peut-être mieux pour moi que ce soit le cas, pour que je cesse de noyer mon chagrin dans des souvenirs du passés, d’une ancienne vie. Que je remplace ces sombres pensées par quelque chose de nouveau. L’amour guérit tous les maux, n’est-ce pas ce que l’on dit? Faudrait-il déjà me le prouvez, alors là, j'y croirai. Je sais que votre émission se prête à ce genre de rencontre – avec un titre aussi évocateur, impossible de passer à côté – mais ce n’est pas ce qui m’a motivée à m’inscrire. De toute façon, je n'ai pas eu ce loisir de, comment dire, choisir. Cette liberté, on ne me l'a pas permise. Ma psy pensait que c'était une bonne idée, et ma cousine m'y a presque forcée. Elle m'attend là, dehors. Avais-je vraiment le choix ? Non, c'est bien ce que je pensais. Je suppose que c'est une bonne idée. Elles font ça pour mon bien.

» Que choisis-tu entre amour ou argent ? Quelle est ta ligne directrice ? Pourquoi ?
Je refuse de répondre à cette question, de faire un choix. Ça m’est impossible. Je n’ai pas besoin de l’un, ni de l’autre. Et même si les deux pourraient m’apporter quelque chose de bien, je ne considère pas qu’ils soient totalement… nécessaires à ma vie. Mon cœur ne supporterait pas de connaître à nouveau ce sentiment et mon portefeuille ne serait pas assez grand pour y mettre tout cet argent. Si j'en venais à gagner, de toute façon, je ne garderais pas cet argent. D'autres en feront meilleurs usages. Bref, je ne suis pas là pour faire fortune ou tomber amoureuse. Tout ce que je veux… c’est… je ne sais pas, recommencer à vivre. Oubliez ces dernières années, faire une croix sur mon passé. Si je devais choisir, je dirais que je fais cette aventure… pour moi. Même si on m'a presque tordu un bras pour que je m'inscrive. Ma ligne directrice, donc ? Je n'en ai pas, pas vraiment. Ne serait-ce que me forcer à passer à un autre chapitre de ma vie, à avancer.

» Que ne saurais-tu supporter chez ton futur partenaire ? Certains défauts t'horripilent forcément. la passivité, la domination, le machisme ou féminisme, etc.
De l’égoïsme, une personne qui ne pense qu’à elle, une personne dont le centre de l’univers tourne autour de son nombril. Ce ‘je-me-moi’ qui qualifie tous ces imbus de leur être m’horripile au plus haut point. Comment peut-on être aussi inconscient de ce qui nous entoure, jusqu’à en oublier les plus démunies, ceux qui souffrent, qui sont dans le besoin? Ou seulement ceux qui n’ont pas eu une vie facile, qui n’ont pas été épargnés. Comment ne pas être moindrement… sensible aux malheurs des autres ? Se sentir moindrement concernés, au moins. Si c'est trop demandé pour vous. Je ne dis pas qu’il ne faut pas avoir confiance en soi, être fier de ce que l’on accomplit… mais ces plutôt dans les excès que je prêche. Lever les yeux sur ce qui arrive autour de vous ne vous rendra pas meilleur, au contraire. Je dirais aussi que la vantardise est à bannir, et encore plus si ces deux caractéristiques sont unies chez un même être.

» Quel serait le fantasme, homme ou femme, idéal à ton regard ? Physiquement et psychologiquement.
Croire en un fantasme est une belle utopie. L’homme ou la femme parfaite n’existe pas. Je sais ce que je recherche chez un partenaire, mais pour autant, je ne vais pas m’arrêter à l’absence de l’un ou l’autre de ces traits si j’ai un véritable coup de cœur pour cette personne. L’amour, l’attirance, ça ne s’expliquent pas, ça ne se contrôle pas non plus. Mon fiancé était tout au contraire de mes attentes, et pourtant, Dieu seul sait combien nous avons été heureux, combien je l’ai aimé… combien je l’aime encore. Mon seul souhait est de trouver une personne qui me respectera autant que lui l’a fait. Car c’est bien l’unique chose qui compte réellement à mes yeux. Du reste, si cette personne arrive à composer avec celle que je suis, je vais faire tous les efforts du monde pour en faire de même.

commentaire d'anabel :

je ne sais pas si je devrais me réjouir de l'aventure à venir, ou appréhender les jours à venir. une chose est sûr : cousine, tu vas en baver quand je serai rentrée à paris!

commentaire d'anabel :

" la nuit est sombre et pleine de terreurs, le jour étincelant, superbe et plein d’espoir. noire est celle-là, blanc celui-ci. il y a la glace, et il y a le feu. la haine et l’amour. amer et doux. mâle et femelle. peine et plaisir. hiver et été. mal et bien (...) mort et vie. partout des contraires. la guerre partout. "

merci george r. r. martin de m'accompagner dans mes nuits d'insomnies.

COMMENTAIRE DE SLAVIN :
Y'a de la glace au congèle, on se fait une machine ? J'sais qu'on est pas jeudi, mais on est jeune - enfin toi surtout, on peut se permettre cette petite folie non ?

commentaire d'anabel :

tu sais quoi? cette idée me plait. rendez-vous au cellier dans dix minutes? Anabel, 26 ans 654628

COMMENTAIRE DE SLAVIN :
Le temps d'attraper le linge et la glace et me voilà.

commentaire d'anabel :

ce fut une délicieuse soirée, merci slavin.

Spoiler:

Commentaire d'Ezéquiel :

Spoiler:

(Tu as intérêt à ramener du monde...)

commentaire d'anabel :

hm... d'accord.

commentaire de sami :
On se refait quand un dîner en tête à tête, ma belle?

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