Je me lève, la tête dans les nuages, je me prends les pieds dans la couverture, et me ramasse littéralement sur le sol, en crèpe. Mais réflexes sont vraiment très réduits le matin, avant la première tasse de café. C'est comme dans la pub pour je ne sais plus trop quelle pub pour les gens ont une tete d'ours avant de boire, je crois que c'est pour chicorée, bah, moi, c'est exactement la même chose. Je reste allongée sur le sol, et je regarde le plafond, je me donne du courage, aller, let's go, je compte aller me doucher. Enfin, quand j'aurai la foi de me lever surtout, et là, ma foi, elle s'est barrée. Je me redesse sur les coudes, et je me relève enfin, après un ou deux soupirs. J'hésite à enfiler un jooging, parce que là je suis en sous-vetements dentelles là, mais bon, peu importe. Je me rends dans la salle de bain. Je me sens agressée par la couleur, c'est quoi ce rose tout moche là, je griimace, ils auraient pu mettre du beige ou du blanc, un truc classique, mais non, faut un rose affreux. Y a personne dans la salle de bain, je trouve ça étrange, d'ailleurs, il est quelle heure là ? Dix heures, tu m'étonnes que y a personne. J'entre dans la grande douche, et j'appuye avant de me reculer rapidement, et de tendre mon bras. Juste pour tester la température de l'eau. Elle est glaciale. Je pose mon fessier sur l'évier, et je vois une blonde qui entre dans la salle de bain, je baille longuement. Je la fixe, vu sa coiffure, elle doit sortir du lit, j'imagine.

La blonde me regarde. Je me demande pourquoi elle me fixe de cette manière, en silence. Puis je me rapelle juste à temps que je fais la même chose de mon côté, je la fixe religieusement. Toutes mes excuses mademoiselle, je détourne finalement le regard. « Euh, salut. » Approche basique, je peux pas lui en vouloir, moi non plus j'suis pas très douée pour commencer une conversation, surtout lorsque je n'étais aucune envie de parler, c'est à dire le matin en fait, ça tombe mal hein. « B'jour. » m'entendis-je répondre avant d'arrêter de la fixer, je m'étire une énième fois, avant de descendre de mon perchoir, l'idée qu'elle avait peut-être besoin de l'évier ne m'avait même pas effleuré l'esprit à vrai dire. « J'interromps rien j'espère ? » hm oui, si. « Juste pour rituel matinal qui consiste à bailler jusqu'à ce que ma mâchoire cède, c'est tout. » dis-je le plus sérieuse du monde, avant de m'écarter pour lui laisser la place. Parce que c'est ça qu'elle veut ? Sinon, elle ne serait pas venue me tirer de mon mutisme volontaire. Je me doute qu'elle a pas fait la conversation par hasard, on me l'a fait pas à moi. Je lui laisse la place, j'ai des bonnes manières, je ne suis pas qu'une brute en fait. Je fais craquer ma nuque, puis des doigts et mes épaules, le bruit n'est pas très agréable, je l'accorde. Puis mon attention se reporte sur la candidat, plus précisement sur son crane. Et ses pauvres cheveux blonds un peu malmenés, voire beaucoup même. « Nuit agitée ?» je lui demande, je crois que le style assez primitif, la pauvre blondie a eut le top là, je ne peux pas faire mieux malheureusement

Elle insert le nom de son partenaire, que je ne connais pas. « Cela t'irais bien les dreads, blondes, ça donne un style. » je commente, sans plus. « Au fait moi c'est Sive, je ne crois pas m'être présentée. » Je lui en tiens pas rigeur, moi non plus, enfin, peut-être qu'elle connait mon nom, mais je n'en sais rien, et je ne vois pas comment. « Moi, c'est AJ. » répondis-je simplement, sans plus de fioritures en fait. Elle me parle de réveil, d'armée, et de clichés. Oui, c'est totalement cliché ma belle, je soupire discrètement, avant de préparer mentalement ma réponse. « Je suis plus à l'armée depuis des mois. Je suis plus obligée de suivre leurs méthodes. » j'annonce calmement. Et puis, c'est bien parce que je suis ici que je repose, habituellement, je serai déjà sur mon scooter, en direction de la salle de sport, pour donner mon premier cours, habituellement, j'ai pas le temps de faire la grasse matinée, ou autre, il faut bien que j'en profite. « Je peux savoir pourquoi tu vas prendre une douche avec des lentilles ? » je lui demande soudainement, avec un air désabusé. Je croise mes bras sur ma poitrine, en l'observant se mettre sa lentille, je la fixe travers le miroir en fait. On fait pas l'inverse normalement, on enlève les lentilles quand on va à la douche ? En fait, j'en sais rien, j'en porte pas, c'est peu être moi qui ait tout faux. Bon, c'est pas tout, mais faudrait que j'envisage à prendre une douche moi aussi, j'ai la flemme, et je crains la douche froide, bien qu'habituellement, je la prends toujours froide. Mais hier j'ai découvers les biens faits d'une douche brûlante, c'est top. Je m'approche de l'évier, et je me penche, mes mains se rassemblent, formant une coupe, je recueille de l'eau, et je m'asperge le visage avec, pour bien me réveiller, une bonne fois pour toute.

« Ouais, fallait pas que je compte sur ton humour, en effet. Soit tu t'es déjà fait une opinion sur moi, sortie d'on ne sait où vu le maigre nombre de nos rencontres, soit t'es juste imbuvable, soit c'est le réveil qui ne te sied guère. Mais moi, j'ai pas envie de m'emm*rder dès le matin. » Je l'observe, les yeux légèrement plissés, je la regarde pousser sa gueulante. Je bouge pas, je me contente d'asperger encore une fois mon visage d'eau fraîche, que dire de plus ? « Ouaip, j'ai pas d'humour, enfin, je crois qu'on a tout simplement pas le même humour hein. » je réponds simplement en haussant les épaules simplement. Je me demande si elle a finis là, ou si elle veut continuer ? Elle a pas envie de s'emmerder ? Moi non plus d'ailleurs, je suis pas venue ici pour me faire aimer ou même apprécier, je vais pas changer ma façon d'être hein, qu'on se le dise. Je relève mon buste de l'évier, et je me tourne vers elle. Je sais pas pourquoi, mais maintenant je l'imagine avec des dreads blondes et un joint dans la bouche, et je peux vous dire que c'est franchement dérangeant pour moi, parce que j'essaye de garder mon sérieux là. Je l'écoute avec une certaine attention. « Non, tu me déranges pas. » j'annonce d'un air nochalant, franchement, je vois pas de quoi elle parle. J'ai pas non plus été désagréable non plus, faut pas abuser. Bon ok, je m'inquiète un minimum pour ses yeux, certes, y a une façon de le dire, et j'ai pas cette façon, justement, mais bon. Pour une fois que je m'interesse un peu, c'est comme ça qu'on le prend, je ferai mieux de ne pas faire d'effort alors. « Tu vas quand même avoir les yeux rouges..Et puis t'avais pas besoin de les mettre, on est que deux, et si tu allais te prendre un mur pour te rendre à la douche, je te l'aurai dis. » je réponds le plus calmement possible. En fait, je l'aime bien cette blonde, elle a du répondant, même si elle s'énnerve un peu pour rien, quand on y pense. Je m'empare de ma serviette, que j'avais posé la veille, et je m'essuye le visage.

J'aurai jamais dû lui parler de ces lentilles, franchement, je regrette sur le coup, peut-être que se regarder, se dévisager, se fixer en silence, aurait été plus agréable pour moi. « Putain mais c'est que ça te tracasse cette histoire de lentilles ma parole ! T'es drôlement prévenante pour une fille dont je viens à peine de connaître le nom. Je serais en train de taper une crise cardiaque devant toi, encore, là je pourrais comprendre mais... » m'annonce t-elle. Je dois dire, qu'elle me soule un peu sur le coup, on dirait qu'elle a réponse à tout, qu'elle sait tout, qu'elle trouve toujours quelquechose à dire, même ça ne sert à rien. Je la regarde, et je souffle, et je lève les yeux au ciel -enfin au plafond là en l'occurence-. Je préfère même pas répondre sur le coup, j'arque un sourcil, et je la regarde, un peu perplexe je dois dire.
« Oui mais, même si je sais que t'adorerais, rien ne me dit qu'on va rester dans l'intimité. Faut dire que tu m'avais pas annoncé que tu comptais me couver jusqu'à ce que je sorte de la salle de bains. Si ça t'inquiète tant que ça, je suis prête à les enlever. » Mais elle sort de quelle planète ? Je m'inquiète juste pour ses yeux, et je veux bien me dévouer pour éviter qu'elle ne se prenne un mur, et elle dit que je la couve. On ne s'est jamas occupée d'elle pour qu'elle réagisse de cette façon ? C'est ce que je suis entrain de me demander en ce moment. « Tu fais comme tu veux, tu les enlèves, si tu veux. » je lui annonce, j'ai pas franchement envie de me prendre la tête avec elle pour une histoire de lentille, elle est assez grande pour savoir ce qu'elle fait. « Si tu les enlèves, je ferai la mère-poule, super protectrice, s'tu veux. J'éviterai que tu te manges des murs. » j'ajoute simplement. J'attrappe ma brosse à cheveux, et j'essaye de dompter ma chevelure de feu, comme dirait Adie.