nora

Le soleil me brûle les rétines. La peau. Ma vie. Je dois avoir le visage qui commence à prendre certaine rougeur, ma peau étant sensible à la forte présence des rayons ultraviolets. Et le pire, c’est que je ne prends pas la peine de mettre de la crème soleil. C’est con. Je suis conne dans le fond. Je suis plutôt simplement un peu paresseuse, n’ayant pas envie de me lever et faire un aller-retour dans le château pour me procurer ce dont j’ai besoin. Et puis, tant qu’il me reste des cigarettes dans mon paquet, je ne vois pas pourquoi je partirais. Étendu sur le sol, profitant de la journée devant moi, je me sens presque seule au monde. Je n’ai plus l’impression d’être dans une télé-réalité. En fait, j’en ai oublié les caméras depuis un moment, comme s’il est naturel qu’elles ne me lâchent pas un moment. Je ne vois pas pourquoi cela me dérangerait après tout, j’ai décidé moi-même de venir m’enfermer ici, je ne vais pas m’en plaindre. Je ferme les yeux un moment, ma clope bien entamée entre mes lèvres, quand une silhouette vient me bloquer du soleil. Sur le coup, je ne comprend pas trop ce qui est entrain de se produire. What the fuck ? Qui vient se foutre en plein dans l’angle où le soleil me frappe. Difficilement, j’ouvre un oeil, puis un autre, pour remarquer une demoiselle. J’avais le sentiment que s’en était une, je ne sais pas exactement pourquoi. Je l’avais sentis, à l’intérieur de moi. Je soupire, ne montrant pourtant rien d’autre de mon agacement actuel. « Chérie... Je peux t’aider peut-être ? » demandais-je à l’intention de la jeune fille, alors que je ne savais aucunement son prénom. En fait, je ne pense pas l’avoir déjà remarqué auparavant. « C’est parce que j’ai l’intention de battre le record de la fille qui ressemble le plus à un homard avec le visage cramé et t’es entrain de me faire perdre mes chances... » ajoutais-je dans une ironie en frontière, levant les yeux au ciel devant ma grande connerie. Je me décourage moi-même. Mais bon, soit elle fiche le camps, soit elle s’installe à mes côtés. Alors qu’elle bouge et tout de suite.

« Non, je t’évite une insolation » Bah oui, c’est évidemment pour cela qu’elle c’est foutu devant moi. À croire qu’elle n’avait que ça à faire, la blonde. En même temps, c’est un geste qui transpire la gentillesse. Mais bon, moi et la gentillesse, on est pas de super grandes copines depuis longtemps. Je grimace alors qu’elle se met à me défiler un discours digne d’un grand médecin qui me fait comprendre les effets néfastes du soleil. Non mais merci, je ne l’aurais jamais su, c’est certain. Je soupire en levant les yeux vers le ciel, lui faisant comprendre qu’elle m’emmerde. Je n’ai pourtant pas envie qu’elle parte pour autant, faut pas se méprendre. « T’as fini ?! » demandais-je très poliment. Ou pas. Mais en même temps, elle l’a un peu cherché. Elle me balance finalement une bouteille d’eau et de la crème solaire. Ok, elle est quoi cette fille, une genre de mère ou de bonne fée qui débarque à n’importe quel moment pour offrir des conseils, bien que merdique, et ce dont on a besoin. « Tu vas me crémer le visage pour être certain que je le fasse de la bonne façon ? Faudrait pas que je prenne de risques inutiles. » ajoutais-je avec sarcasme alors que je verse le liquide dans mes mains avant de bien me l’étendre sur la figure. « Si tu n’as pas comprit le message... ça veut dire merci, dans mon langage. » dis-je finalement, après un moment de silence. Peut-être qu’elle n’avait pas comprit. Les gens ne me comprennent pas habituellement. Je ne sais pas pourquoi...