Une cave à vin faisait partie de ce château et pourtant, je n'avais pas encore bu un seul verre depuis mon entrée dans ce château. Pas un verre depuis sept jours alors que de grands crus se situent juste sous nos pieds, c'est pratiquement une honte. Aujourd'hui, j'avais décidé de le boire ce verre de vin. Voir peut-être deux verres de vin, ou trois. Aucune limite ne m'était imposée et je n'avais pas pour habitude de m'en fixer moi-même, le plus important dans la vie n'est-il pas de profiter de sa vie. Même si je dois mourir jeune comme Amy Winehouse ou James Dean - notez mes références canons - je me dirais que je n'ai rien à regretter. Mais je m'évade là, je parle d'un verre de vin et me voilà à évoquer ce bon vieux James Dean. Ayant penser à emporter un ouvre bouteille et un verre après un détour par la cuisine, je me trouvais désormais face aux bouteilles. N'y connaissant strictement rien puisqu'en temps normal c'est mon beau-père qui le choisit, ma main vagabonda au hasard pour s'arrêter sur la fameuse boisson. Je saisissais celle-ci, l'ouvrit et me servit un verre n'hésitant pas à rester assis seul au milieu des bouteilles, dans l'un des canapés prévus à cet effet. Beaucoup pourraient me voir comme un alcoolique finis, je m'en fiche en fait. C'est pas maintenant que leur avis va avoir de l'importance pour moi. Et alors que je me pensais seul et tranquile, une voix m'interrompis. Je ne bougeais pas, cherchant aucunement accueillir la jeune femme parce que oui, je savais rien qu'à son petit "Waw" que c'était à une femme que j'aurai affaire dans quelques secondes à peine. « Tiens Vendetta » Il faudrait vraiment qu'on me dise ce qu'on trouve comme ressemblances entre ce mec et moi-même parce que honnêtement, je ne vois pas. Je me trouve plus beau que lui, j'ai plus de charme, mes cheveux sont mieux que les siens. J'suis roux et j'assume puisque c'est la couleur qui me va le mieux au teint. « Tiens, une fille que je connais pas. » répliquais-je directement en regardant la jeune femme de haut en bas. Impossible de mettre un prénom sur ce visage, sur ces traits et sur cette voix. Je ne pouvais même pas l'associer à son binôme, c'est dire. « Connaisseur ou simple amateur ? » Je regarde le verre que je tiens entre les mains, le fait tourner comme le plus grand des connaisseurs avant de le humer. J'ai vu ça dans de nombreux films, alors j'imite. On verra si elle est crédule ou non. « Ca se voit non ? Je te sers un verre ? » J'attrapais la bouteille qui traînait à mes pieds. Je lui montrais le bar d'un léger coup de tête en direction de celui-ci « Tu devrais trouver un verre là. » Non, je n'allais pas me lever pour aller le lui chercher, le bon dieu lui avait fait des jambes, qu'elle les utilise !

« C’est presque ca » Elle y connaîtrait donc plus de choses que moi ? C'est pas bien difficile, je me contente de le boire, soit il a bon goût, soit il est mauvais. Je ne cherche jamais à en savoir plus que ça. « Ce sera pour une autre fois. » Un jour, mon jeu d'acteur sera au point et je serai capable de faire croire à quelqu'un que je suis oenologue. J'crois que c'est comme ça qu'on dit. « Ferme les yeux en humant le vin » Suivant son conseil, ce qui ne m'arrive pas tous les jours, je refais la même chose sans oublier de fermer les yeux cette fois. Une fois que ceux-ci sont réouvert et que ma gorgée de vin est avalée, je regarde la jeune femme « C'est mieux comme ça ? » Je m'étais appliqué, c'est déjà ça. Je lui demandais alors si elle était intéressée par un verre de vin, comme elle me répondit à l'affirmatif, ça j'en doutais pas, je lui indiquait où trouver un verre afin que je puisse la servir. J'suis pas le parfait gentleman mais ça, c'est pas nouveau et les femmes ont voulus l'égalité entres les hommes et les femmes alors elles doivent assumer. Celle-ci ne bronche pas, serait-elle plus facile à vivre que la généralité des femmes ? Je vais certainement pas m'en plaindre. Je la vois boire plusieurs gorgées avant de me donner son avis sur cette bouteille. « Il est bon. » Parce que oui, 'il est bon' c'est différent de 'ce n'est pas mauvais' Finalement, je la vois vider son verre d'une seule traite avant de me dire cela «Et, si on rendait cette dégustation intéressante ? » J'arque un sourcil, j'sais pas ce qu'elle veut dire par là. Finalement j'hoche la tête de haut en bas pour lui montrer mon accord « ça marche, qu'est-ce que tu me propose ? » Elle avait bien une idée derrière la tête en disant cela pas vrai ? Je bois moi aussi ce qu'il me reste dans mon verre en une seule gorgée. « Je te resserre ? » Lui demandais-je en reprenant la bouteille et en me resservant un verre.

« Niquel » Elle parlait de ma petite imitation. J'savais que je finirais par être au point afin d'être suffisamment crédible dans ce rôle là. De toute façon, à mes yeux, ça n'était pas vraiment ce que l'on peut appeler un métier difficile. Ne me dites pas qu'il y a énormément de danger ou de réflexion à faire en buvant un alcool si délicieux que ça. Bref, cela ne servait plus à rien de traîner sur ce sujet pendant dix ans. Je portais donc une nouvelle fois le verre à mes lèvres pour en boire une nouvelle gorgée, je sentis le vin descendre le long de mon gosier et me faire un bien fou. « Peu faire mieux » Elle semblait être bornée à dire que ce vin ne cassait pas trois pattes à un canard tandis que moi, je le trouvais si bon. Bornée. Bornée, voilà ce qu'elle est. Elle ne veut pas admettre que le vin que j'ai choisis est un bon choix. Tant pis. Si elle n'en veut pas, qu'elle me le laisse non ? Je ne la force pas à en boire, elle peut très bien aller se chercher une autre bouteille qui lui conviendrait mieux, on ne manque pas de ressources dans un jeu comme celui-ci. Voulant passer le temps, celle-ci me propose d'ailleurs de jouer un peu. J'accepte , au moins ça me passera un peu le temps et lui demande à quel jeu elle a pensé. Je remplis une nouvelle fois nos deux verres afin de jouer avec des verres remplis« Je n’ai jamais, non, je ne me suis jamais saoulée au vin » Tiens, je le connais ce jeu-là. Tant mieux, elle n'aura pas à m'expliquer les règles. Si mes souvenirs sont bons je dois boire si ce qu'elle me dit m'est déjà arrivé. Je me pince les lèvres avant de boire dans mon verre. A mon tour maintenant, je regarde la jeune femme dans les yeux. Cherchant ce que je pourrais dire pour la faire boire et soudain, une idée me vint. « Je ne suis jamais tombé amoureux. » Les filles, ça tombe tout le temps amoureuse non ? Moi pas. Même pas de ma femme.

« Comment est-ce possible ? » Elle était étonnée. Normal. Je venais d'affirmer que je n'étais pas tomber amoureux une seule fois dans ma petite vie. Pas une fois je n'avais eu de sentiments passionnés et intense pour quelqu'un. Le pire était sans doute de se dire que je ne mentais pas. Le seul amour auquel je croyais était l'amour que je portais à mon fils. Ce n'est pas de l'amour amoureux, c'est de l'amour paternel. Je me dois de l'aimer puisqu'il fait parti de moi. C'est un bout de moi-même qui grandit avec lui et c'est sans aucun doute pour cela que je l'aime plus que quiconque. Plus que moi-même. « C'est possible. » me contentais-je de lui dire. Je ne l'obligeais pas à me croire, je lui disais juste ce qu'il en était de moi-même. Est-ce que cela faisait de moi un monstre ? Est-ce que c'est ainsi qu'elle allait me percevoir maintenant ? J'en savais rien. Je n'étais pas un monstre, je pense que mes parents avaient juste oublié de me donner une leçon de vie importante, aimer les autres. Même eux, je ne les aimais pas. Je les avais quitté tôt pour faire ma propre vie, dessiner mon propre chemin. « Je n’ai jamais eu de coup d’un soir » Je baissais la tête, posant mon regard sur le liquide rouge. Je bu une gorgée, je ne pouvais pas nier que cela m'étais arrivé à de nombreuses reprises. Je ne m'en vantais pas. C'était arrivé. « Je n'ai jamais été saoul au point de vomir mes tripes. » C'était basique mais c'était la seule idée qui me venait. J'avais déjà été ivre mais jamais au point de vomir. Faut dire que j'ai un seuil de tolérance plutôt élevé à ce niveau là.