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MALO,
le mercredi 30,
à 0h15

Elle a toujours réussit à dormir parfaitement quand elle en avait le besoin. Mais depuis quelques jours elle n'a tout simplement pas la conscience tranquille. Depuis le prime ce n'est pas étonnant n'est-ce pas. Elle a tout simplement peur qu'à cause de son manque de confiance en elle, son partenaire se retrouver dehors. Elle l'apprécie, elle l'apprécie plus que ce qu'elle imaginait bien qu'il ne soit pas un modèle d'intelligence et de bonne manière bien au contraire. Alors c'est la deuxième nuit qu'elle passe hors de son lit. Parce que c'est pire encore quand elle se retrouve à coté de lui entrain de dormir. Elle ne sent tellement mal, malgré qu'il a tout fait pour la convaincre que ce n'est pas de sa faute qu'il ne lui en veut pas.. Elle s'en veut terriblement et ce sera le cas jusqu'à ce qu'il soit épargné le dimanche qui viendra. En attendant elle sort de son lit en pyjama dans l'espoir qu'un verre d'eau dans la cuisine l'aidera à trouver le sommeil. Mais rien à faire après le verre d'eau elle n'a tout simplement pas le courage de retourner dans son lit alors elle s'aventure dans le salon s'allonge sur un canapé tirant une couverture qui est là pour un raison obscure comme si elle l'attendait. Et se laisse aller à somnoler doucement. Mais pas pour longtemps. Des pas, des pas qu'elle reconnaîtrait en mille parce qu'il y a le bruit sourd d'une canne qui s'ajoute au son. Elle n'est donc pas la seule à trouver le sommeil. Elle ouvre un œil et malgré le manque de lumière elle distingue parfaitement la silhouette du styliste. Elle ne dit mot, elle ne sait pas réellement pourquoi. Peut être parce que le silence ambiant lui convient ou peut être parce qu'elle n'a pas la force de parler tout simplement.

Sa vue s'est empirée au fil des années, le rendant dépendant des lentilles de contact. Il déteste les mettre car cela le démange à chaque fois qu'il les enfile. Depuis le début de la semaine, il a décidé ne pas les mettre pendant un moment. Il se contente de déposer sur son nez ses lunettes rondes vintage écaillée couleur brun foncé. Un mercredi ordinaire pour le couturier : à l'aube, il fait sa petite promenade le long des remparts en apportant avec lui son appareil photo pour capturer le paysage irlandais. Ensuite, il file à son atelier temporaire pour revoir certains croquis de la veille. Puis vient seize heures : l'heure de prendre le thé. A l'anglaise, s'il vous plaît. Il dîne en compagnie des autres habitants du nid d'Amour, en discutant de sujets variés - des plus banals au plus invraisemblables. Des rires s'élèvent dans la cuisine. Avant de se coucher, il aime déguster une infime cigarette pour se détendre et apprécier la voute étoilée au-dessus de lui. Se perdant dans la contemplation de constellations. Enfin, le dressing. L'endroit est saccagé, désordonné. Il relève les manches de sa chemise Tom Ford pour remettre en place certains de ses vêtements en laissant le soin aux autres de ramasser leurs propres effets personnels. Satisfait, il se déshabille pour se mettre en pyjama puis enfile une robe de chambre bleu marine en velours. Le tissu caresse son dos nu lorsqu'il le porte. Il cherche dans sa petite bibliothèque personnelle (une valise qui contenait des exemplaires d'ouvrage et de livre en tout genre). Un féru de littérature tel quel lui se doit de lire un peu de poème avant de s'endormir dans les bras de Morphée. Son lieu de prédilection pour lire a toujours été le salon. Après minuit, peu de personnes traînent dans les parages. Il en profite souvent pour se blottir confortablement dans l'un des canapés, un livre dans les mains. Il entre dans la salle commune et voit une silhouette se dessiner dans la pénombre. Des cheveux d'or. Il s'approche du sofa. Son visage s'illumine en voyant Valentina. - Buenosera, Valentina. Qu'est-ce qui t'amène ici à une heure si tardive ? Il observe la mine morne de son interlocutrice, sa canne à la main. I indique la place vide à côté d'elle et demanda d'un ton poli : - Puis-je ? Il sait que le début de semaine a été rude pour la jeune fille. Il espère que sa présence va l'apaiser un peu. Un sourire encourageant aux lèvres, il attend sa réponse avec calme. Une expression sereine sur le visage.

Il s'approche d'elle. Immédiatement en la reconnaissant il lui sourit, elle et sa petite mine. - Buenasera, Valentina. Qu'est-ce qui t'amène ici à une heure si tardive ?  Toujours agréable, toujours de bonne humeur. Si bien qu'elle se demande si ce n'est pas plus un masque qu'une réelle façon de vivre. Elle ne le connaît pas assez pour le dire. Bien qu'elle ai passé beaucoup de temps avec lui elle ne connaît pas grand chose du monsieur blond styliste. Sans se relever elle marmonne quelques mots. « J'arrive pas à dormir. » dit-elle. Et ce n'est pas al première nuit qu'elle passe en dehors de son lit parce que les bras de Morphée ne veulent pas d'elle. - Puis-je ? Dit-il indiquant la place qui se trouve près d'elle. Elle sourit et ramène ses jambe près d'elle laissant la place libre du canapé. Le voyant avec un livre elle alluma la lampe de chevet à coté du canapé. Elle se redresse un peu plus et pause son regard émeraude sur le grand blond. Une énigme ce jeune homme, une énigme. Comme beaucoup ici d'ailleurs. Peu de gens lui apparaisse comme une évidence, ou peut être Tweedy.. et encore avec une personnalité comme la sienne elle se dit qu'elle doit cacher un secret plutôt gros. Il faudrait qu'elle la questionne la dessus. Son regard vrille sur la canne de Malo. Un accident, il a dut avoir un accident. Ou alors avoir eu une tumeur dans le muscle de la cuisse ? Ou même un cancer de l'os ? Peut être serait-ce plus facile de lui demander le pourquoi du comment non ? Elle pose son regard hésitant et incertain sur le jeune homme. Elle ne dit rien elle ne voudrait pas le gêner. Au lieu de ça elle entame un autre sujet de conversation. « Tu lis quoi ? » dit-elle curieuse de savoir quelle genre de lecture aime le styliste. Elle imagine bien de la littérature française ou un truc de ce genre. Elle lit beaucoup elle aussi, mais est loin d'être une spécialiste en la matière ses livres favoris sont ceux des grands biologiste de ce monde et pas des grand poètes ou romanciers de notre ère.

Dimanche dernier, l'ambiance sur le plateau a été électrique. Valentina a alors pleuré lorsqu'elle a été contrainte de choisir un des groupes pour la nomination de cette semaine. Un choix difficile, en effet. Il a été convenu de nominer le groupe d'Esther. Le groupe de Neve s'amenuisait de jour en jour. Ils sont en infériorité numérique désormais. Le jeune homme a décidé de prendre les choses en main, depuis le départ de ses deux coéquipiers, Kon (leur chef) et Anouck. - J'arrive pas à dormir. Lui non plus il n'arrive pas à dormir. Sans doute à une insomnie chronique. Elle ramène ses jambes près d'elle pour le laisser s'asseoir à côté. Valentina. Une fille qui manque cruellement confiance en elle, c'est ce que s'est dit le couturier en l'observant à plusieurs reprises. Il ne la connait que trop peu, mais elle a cette façon d'être innocente et adorable à le fois. Parfois crédule à des moments. Une naïveté affligeante. Est-ce un masque ? Car derrière cette apparente timidité se cache une fine observatrice et une redoutable investigatrice. - Tu lis quoi ?, lui demande-t-elle, sa curiosité piquée au vif. Il plonge son regard dans le sien, lui montre la couverture où est indiqué le titre de l'ouvrage et répond dans un français impeccable : - Les contemplations, de Victor Hugo. A l'école de stylisme, son professeur lui a conseillé de lire ce recueil pour lui donner un peu d'inspiration lors de la création de sa robe pour le défilé annuel de fin d'étude. Il a été bouleversé par les vers du poète français. Imprégné d'un romantisme inégalable, ces poèmes l'ont toujours transporté et élevés. Il se fait souvent plaisir en lisant quelques strophes pour égayer sa journée ou l'aider à s'endormir. Il n'a pas vraiment envie de parler de littérature, ce soir. Il s’inquiète pour Valentina en voyant sa mine abattue. - Veux-tu me parler de ce qui te tracasse ou préfère-tu qu'on parle d'un autre sujet ? Il esquisse un sourire encourageant.

Elle le savait que sa semaine n'allait pas être facile. Elle est têtu, bornée.. Quand elle a ne idée en tête il est très difficile de la lui enlever à moins que vous ayez des arguments imparable. Mais là pour le moment elle reste convaincu qu'elle est la pire partenaire au monde, la pire. L'arrivée de Malo lui redonne un peu le sourire parce qu'il est toujours plaisant d'être en sa compagnie. Elle lui fait une place près de lui après lui avoir avoué ne pas réussir à dormir. Elle lui demande ensuite quel livre il lit.. au lieu de lui poser la question qui lui trotte réellement dans la tête. D'ailleurs elle ne peut s'empêcher de fixer cette canne, et cette jambe invalide. Curieuse et surtout elle se demande si elle pourrait trouver une solution. Pourquoi ? Elle n'est pas médecins hein.. mais bon c'est dans son caractère vouloir trouver une solution à tout. - Les contemplations, de Victor Hugo. Dit-il dans un français parfait. Elle n'a pas lu cet ouvrage. Mais le faite de l'entendre parler français la ravie. Elle sourit. « Tu parles combien de langue ? » lui demande-t-elle à son tour dans un français irréprochable, malgré son accent italien qui reste assez prononcé. Elle, elle parle 5 langue et tout ça sans avoir voyagé réellement. Elle connaît Dublin, Rome et les alentour de Rome. C'est tout. Même depuis 5 ans qu'elle est là à Dublin en Irlande elle n'a pas prit le temps de visiter le pays. Si on exclus les quelques sorties organisé dans le cadre de ses études. Elle est étrangère de ce monde.  - Veux-tu me parler de ce qui te tracasse ou préfère-tu qu'on parle d'un autre sujet ? Dit-il clairement inquiet. Qu'il ne le soit pas, elle n'aime pas que l'on s'inquiète pour elle. Elle va bien, elle se débrouille comme toujours. Elle secoue sa tête fébrilement et passe une main dans ses cheveux. « J'arrive pas à trouver le sommeil à coté de mon partenaire tout en sachant que mon manque d'action et de courage va peut être le faire partir dimanche soir. Tant qu'il ne sera pas sauvé j'aurais pas la conscience tranquille, j'y peux rien.. je m'investis peut être un peu trop.. mais je suis comme ça je ne fais pas les choses à moitié. » dit-elle dans un haussement d'épaule. Elle ne changera pas de si tôt.. ou pas cet aspect de sa personnalité en tout cas. Il est bien trop ancré, et surtout elle pas vraiment envie de s'en séparer de cet empathie à toute épreuve.

Le français est inné chez lui. Depuis sa naissance, sa mère lui a parlé et appris le français très tôt, malgré le désaccord de sa grand-mère. Sa mère ne parlait pas très bien la langue de Shakespeare. Elle avait toujours ce petit accent perceptible lorsqu'elle ouvrait la bouche. Un accent audible qu'arbore également la jeune femme. Un accent aux sonorités italiennes. - Tu parles combien de langue ?, lui demande-t-elle dans un français impeccable. Il voit les lèvres de l'italienne s'étirer. Ses tracas ont disparu un instant, pour profiter de la présence chaleureuse du galant homme. Avec un sourire serein, il répond : - Je connais que trois langues en tout. Le français, parce que ma mère était française. Ensuite, vient l'anglais. J'ai appris l'italien auprès de ma femme qui avait des origines italiennes. Puis, je connais quelques mots en allemand. J'ai un niveau médiocre. Et toi ? Il posa canne près d'une table de chevet et reporte son attention sur la douce Valentina. - J'arrive pas à trouver le sommeil à coté de mon partenaire tout en sachant que mon manque d'action et de courage va peut être le faire partir dimanche soir. Tant qu'il ne sera pas sauvé j'aurais pas la conscience tranquille, j'y peux rien.. je m'investis peut être un peu trop.. mais je suis comme ça je ne fais pas les choses à moitié. Il acquiesce, puis l'observe en silence. Il ne peut qu'éprouver une sorte combien pour ce petit bout de femme. Bien qu'elle manque un peu d'assurance, brûle en elle un désir de se dépasser. Elle ne manque pas de courage. Au contraire, elle fait de courage en s'investissant dans une aventure telle que celle-ci. Elle se sous estime. En effet, c'est dommage car il émane d'elle une forme de compassion pour les autres. Une empathie qui peut tourner à son désavantage, car c'est empreint de souffrance. C'est ainsi. A chaque fois qu'un habitant part, elle doit y faire face. Et il sait que c'est difficile. Il ne le sait que trop bien. - Je sais que tu veux bien faire. Mais ton partenaire aurait besoin que tu le soutienne au lieu de pleurer sur son sort, tu ne crois pas ? Ce n'est pas ta faute. La majorité a voté et tu n'aurais pu rien y faire. S'il n'avait pas été nominé cette semaine, il aurait été nominé la semaine d'après. Et ainsi de suite. En entrant dans ce jeu, tu savais parfaitement dans quoi tu t'engageais, non ? Le vrai courage est parfois celui de choisir. Tu as fais ton choix. Il ne faut pas que tu le regrette, sinon cela va te hanter. Crois-moi. Je connais cela très bien ... , dit-il d'une voix amère, en plongeant son regard sérieux dans le sien.

- Je connais que trois langues en tout. Le français, parce que ma mère était française. Ensuite, vient l'anglais. J'ai appris l'italien auprès de ma femme qui avait des origines italiennes. Puis, je connais quelques mots en allemand. J'ai un niveau médiocre. Et toi ? Homme surprenant et tellement agréable. Il est cultivé et est sensible à tout apprentissage. Elle aime ce genre de personne. Et elle ? Et elle, elle est super forte pour apprendre les langue. Non sérieusement elle est plutôt douée pour la chose, elle apprend rapidement. « Je parle italien bien sûr, comme ta femme.. » dit-elle timidement sans ajouter rien de plus parce que maintenant quand elle entend de l'imparfait de ce genre elle se méfie et elle voudrait pas faire une autre boulette. « Sinon j'ai apprit l'anglais à l'école et de mon coté avant d'arriver à Dublin. J'ai apprit le français durant mes études aussi, l'espagnol de la même façon et l'arabe juste par curiosité. J'ai quelque notion d'allemand aussi mais je suis un peut largué dans le domaine. » dit-elle avec douceur. Là elle a un peu l'impression de se vanter et encore elle lui a pas dit qu'elle parle Chinois aussi les usuels elle pourrait se débrouiller à Pekin mais elle aurait un peu de mal tout de même. On passe à autre chose, il lui demande si elle veut lui parler de ce qui la tracasse. Elle sait pas, elle hésite puis finit par parler, tout simplement parce qu'elle est à l'aise avec lui. - Je sais que tu veux bien faire. Mais ton partenaire aurait besoin que tu le soutienne au lieu de pleurer sur son sort, tu ne crois pas ? Ce n'est pas ta faute. La majorité a voté et tu n'aurais pu rien y faire. S'il n'avait pas été nominé cette semaine, il aurait été nominé la semaine d'après. Et ainsi de suite. En entrant dans ce jeu, tu savais parfaitement dans quoi tu t'engageais, non ? Le vrai courage est parfois celui de choisir. Tu as fais ton choix. Il ne faut pas que tu le regrette, sinon cela va te hanter. Crois-moi. Je connais cela très bien ...  Elle mord sa lèvre inférieur. Bien sûr qu'elle savait dans quoi elle s'engageait ça veut pas dire qu'elle est taillé pour ce genre de jeu. Bien au contraire. « Je suis juste pas faite pour ce jeu, si je reste encore un moment c'est certain je vais passer de long moment à pleurer... Et si Némo part... » Encore un fois rien que d'y penser elle a les larmes au yeux. « Et voilà ça recommence. » dit-elle essuyant une larme furtive qui a réussis à se frayer un chemin jusqu'à ses joues. « Tu veux bien me raconter quelque chose ? » dit-elle comme une enfant appuyant sa tête contre le dossier sur canapé. « Ton plus beau souvenir ? » Il n'est pas obligée même si elle a l’intuition qu'il le ferra pour lui faire plaisir. « Si t'as pas envie te force pas hein, t'as qu'à me lire ton bouquin. » dit-elle légèrement amusé reniflant avec discrétion.

- Je parle italien bien sûr, comme ta femme... Cela va de soi. Son accent l'a trahi dès le début. Un accent dont le jeune homme n'est pas insensible. Il a été ravie d'entendre un peu d'italien dans ce nid d'amour. Il est tombé amoureux de cette langue dès qu'il a posé ses yeux sur Viola. Sa voix résonne encore dans sa tête quand il se retrouve seul à penser à elle. - Sinon j'ai apprit l'anglais à l'école et de mon coté avant d'arriver à Dublin. J'ai apprit le français durant mes études aussi, l'espagnol de la même façon et l'arabe juste par curiosité. J'ai quelque notion d'allemand aussi mais je suis un peut largué dans le domaine. C'est une fille surprenante. Elle est épatante. Du haut de ses vingt-deux ans, sa culture est vaste. Elle fait preuve d'une grande intelligence dont il a déjà remarqué en l'entendant parler. En plus d'être cultivée, elle continue à vouloir découvrir d'autres domaines. Une culture qui est en train de prendre de l'ampleur. Néanmoins, il émane d'elle une certaine sensibilité. Sa compassion pour les autres en est émouvante. Une empathie qui peut l'empêcher de continuer l'émission de télé-réalité. Un jeu basé sur le mensonge et sur la stratégie. Il l'observe en silence, en train de mordiller sa lèvre en signe de nervosité. - Je suis juste pas faite pour ce jeu, si je reste encore un moment c'est certain je vais passer de long moment à pleurer... Et si Némo part... Ses yeux commencent à s’humidifier. Elle est sur le point de pleurer. Le regard du couturier s'attendrit au vue des larmes du petit bout de femme. - Et voilà ça recommence., dit-elle en essuyant ses larmes. Sa main sort de la poche de son peignoir un mouchoir brodé avec ses initiales qu'il tend à l'italienne. Elle demande alors d'une voix presque enfantine : - Tu veux bien me raconter quelque chose ? Un sourire chaleureux naît sur les lèvres du couturier. Il acquiesce. - Ton plus beau souvenir ? Un souvenir ... Il réfléchit un instant. - Si t'as pas envie te force pas hein, t'as qu'à me lire ton bouquin. Il dévisage son interlocutrice et réplique avec tendresse : - Donc, mon plus beau souvenir. J'avais dix-neuf ans quand j'ai rencontré ma femme la première fois. C'était à l'Opéra Garnier, à Paris. J'y travaillais en tant qu'apprenti costumier. Ma femme était danseuse. Je me souviens encore. C'était un soir d'hiver. Elle s'entraînait pour la représentation du lendemain soir. Il était tard. Je croyais être le dernier à travailler encore quand je la vis. Sur scène, dans son juste au corps noir. Les projecteurs étaient braqués sur elle. Je restai là à l'observer en silence. J'étais hypnotisé par ses cheveux roux qu'elle avait détachés. Elle était magnifique. D'une grâce incomparable. Je suis tombée tout de suite sous son charme. Un sourire béat s'esquisse sur ses lèvres en ravivant ce souvenir dans son esprit. Il se souvient de tous les détails. Il a chéri ce souvenir pendant des années. - Cela peut paraître mièvre voire même trop sentimental. Mais c'était l'un des plus beaux jours de ma vie.