Bon je pense qu’après m’être terrée pendant pratiquement plus de deux semaines dans le Nid, je n’étais que près peu sortie sauf pour me griller une clope ou pour me perdre dans le labyrinthe avec Katell, c’est notre jeu préféré à toutes les deux apparemment. Sauf tout cela, je n’étais pas sortie, vraiment. Donc j’estimais qu’il était enfin tant de mettre réellement le nez dehors, et d’observer tout ce qui entoure le grand château dans lequel nous vivons. Je discute vaguement avec l’un des candidats qui me conseille d’aller à la plage, je prends congé et bizarrement je l’écoute. Je file donc dans ma chambre et je vais me préparer, j’enfile donc mon maillot de bain deux pièces, vert, ainsi qu’un short en jean et d’un haut –débardeur je précise- blanc tout simple. Je prends un sac où je fourre tout ce qu’il me passe sous la main c’est-à-dire de la crème –car peau de rousse oblige- lunettes de soleil –yeux fragiles- et un bouquin aux pages toutes cornées ; ma marque de fabrique. Je rassemble tout et vérifie une dernière fois que je n’ai rien oublié, pour éviter que je retourne une nouvelle fois au château. Tout est bon, je peux partir. Je travers le château d’un pas plutôt l’un et salut quelques candidats qui osent essayer de me taper la discussion. Et je m’en vais à l’extérieur. Je suis tellement lente que j’ai même le temps d’allumer une clope, et je la finis quand j’arrive sur la plage, je range le mégot dans mon sac, j’ai trop peur de voir une Tweedy enragée prête à me sermonner une nouvelle fois, on sait jamais. Y a du soleil, je mets ma main en visière et j’aperçois la petite Nora, les pieds dans l’eau qui semble souffrir le martyr. Je pose mon sac sur le sable alors qu’elle m’interpelle. J’ai l’air d’une spectatrice ? Je déboutonne mon short en jean, et je me débarrasse vite fais de mon haut, en l’enlevant par le haut, exposant ainsi ma peau parsemée de taches de rousseurs au soleil. Je m’approche d’elle. « Vu la tête que tu fais, j’en conclus qu’elle est glacée. » j’annonce avant de gouter moi-même à l’eau. J’ai vu pire, vraiment. Je m’avance un peu plus qu’elle dans l’eau, et je me retourne avant de lui saisir les poignets. « Vu la tête que tu fais, j’en conclus aussi que tu as besoin d’aide pour y rentrer. » j’ajoute un sourire amusé au bout des lèvres, avant de l’entrainer de force, avec moi, vers un peu plus de profondeur, et je la tire d’un coup sec vers moi, la voilà entièrement trempée. C’était pas si dur que cela ma belle, n’est-ce pas ?

Je rentre directement dans l'eau, sinon j'y suis encore demain, mais je vois que Nora y va par étapes, dommage pour elle, la pauvre. Je la regarde, et deux secondes plus tard, elle essaye de protester et de négocier, mais je tiens fermement ses poignets, je ne lui laisse pas le loisir de s'esquiver, oh non. « Je te jure que ça ira, je vais le faire, je t’assure, attend, regarde, lâche moiiiii » Je note que sa voix monte de quelques tons, dans les aigus. C'est marrant.« Tu vas pas assez vite je trouve. » Je lui réponds et une seconde plus tard, bam, Nora à l'eau. Elle me saute littéralement dessus, et m'entraine dans sa chute. On claque toutes les deux dans l'eau, envoyant des jets d'eau de toutes parts. Si elle coule, je coule, c'est le cas de le dire. On refait surface, elle me balance un ginger à la figure, toute contente j'imagine avant de m'envoyer une gerbe d'eau en pleine tête. Je réprime un mouvement de recul, et je m'essuye les yeux rapidement avant que le sel ne commence à me piquer les yeux. « T'abuses, je voulais pas mouiller mes cheveux. » je grogne avant de sourire. Je sais plus quelle teubé m'avait dis que cheveux roux, plus soleil, plus eau salée ne faisait pas bon ménage, mais ça m'étais restée. J'suis marquée à vie par cette réflexion pas très pertinente et du coup à chaque fois que je me baigne à la mer -c'est à dire pas très souvent- j'y pense, je sais, c'est bête, mais c'est comme ça. « Ferme la bouche. » Je la préviens, avant que mes jambes lui entourent la taille et ne la tire vers l'eau, l'imergeant un petit moment, avant de relâcher son petit corps dans l'eau, quelques secondes plus tard . Ok, j'abuse aussi, je profite de sa non-force physique pour la couler, abus de pouvoir, et j'assume ! J'arrange ma frange mouillée, qui m'empêche de la voir, au cas où dans une pulsion vengeresse, elle ne décide de me faire un nouveau coup bas. N'essaie pas ma petite, même pas en rêve. Je redresse le menton, et je la toise. Je peux pas m'empêcher de sourire devant sa tête de chaton mécontent, crochotant l'eau qu'elle venait accidentellement de boire, ses cheveux collés sur son visage.

« Pourquoi, t’as peur de décolorer ? » Je la regarde, septique. Je me demande si c’est Nora qui m’avait déjà sorti un jour, hm hm, grande question, je la dévisage, non, elle a l’air d’être un minimum intelligente, elle, quoique les apparences sont trompeuses. « Non. C’est impossible. Je lui lance, piquante avant de soupirer faussement désespérée par la réplique de la brunette, comme si on pouvait encore penser que mon roux n’est autre que le résultat d’une coloration. Plutôt mourir que me teindre les cheveux. Du coup, vu qu’elle m’a sorti cela, j’ai encore moins de regrets ou même de remords à lui faire boire la tasse, et je ne l’épargne pas je dois dire, un bon coup sec, et voilà Nora sous l’eau. « T’es cinglée Ginger ! » me dit-elle, ça me fait rire, surtout son petit air révolté qui lui va très bien je dois dire. « J’imagine. Je lui lance plus amusée qu’autre chose. Mais je perds vite mon sourire lorsque je la vois qui s’approche de moi, en brasse, je plisse les yeux. Je prête à reculer, ou même à appuyer une nouvelle fois sur sa petite tête pour la couler, encore. Mon jeu préféré. « Dis… » Commence-t-elle toujours un peu près de moi. « Vas-y balance, que veux-tu ? Je lui demande, méfiance, la sentence tombe quelques secondes plus tard, elle veut que la porte, c’est que madame a pris confiance en plus. Trois secondes plus tard, elle se hisse sur mon dos, tranquille, et s’enroule autour de moi avec un effet pieuvre garantie, en plus elle me sert fort au niveau de coup. « Je connais des moyens bien plus faciles si tu veux me tuer par suffocation. Je lui balance avant d’essayer de relâcher ses bras autour de mon coup. « Laisse-moi du mou. je ronchonne tandis que mes bras se croisent dans mon dos, pour lui faire un appui et qu’elle évite de me tirer en arrière, on sait jamais, Nora est quand fourbe. Elle me remercie, pff, j’abandonne la partie. La petite brune va même jusqu’à me coller un bisou sur la joue. « Un bisou de bave et de sel, tout ce que je voulais. J’ironise en souriant avant de bouger légèrement dans l’eau, je ne voudrais pas mourir de froide, vous comprendrez.

(...) La chapelle : check. La cuisine : check. La forêt : check. Et maintenant, on va où ? Parce qu’on a un peu quitté le château, pour s’enfoncer dans le parc et gagner la forêt. On va peut être pas rebrousser chemin, si ? J’ai horreur de revenir en arrière, au propre comme au figuré. Dans ce cas, autant fouiller le parc, on finira bien par trouver une ou plusieurs âmes égarées. J’attrape Tweedy par le poignet, laissant là Ariana et Laoise, probablement entrain de s’interroger sur notre stabilité mentale, et je prends la direction du parc au pas de course. Enfin, au début. Parce qu’à mesure qu’on progresse sans trouver âmes qui vivent, on finit par ralentir la cadence allant même jusqu’à se trainer légèrement. Mais ils sont où tous les gens ? C’est une blague ? Je réalise brusquement que c’est l’heure de la sieste, et que bon nombre de candidats sont entrain de roupiller, bouche ouverte et jambes écartées dans les chambres. Merdasse. Tant pis, on est sur le chemin de la plage, alors autant y retourner, je crois que Tweedy y a laissé quelques affaires. Et c’est quand on déboule sur le sable que je remarque les deux jeunes femmes avec de l’eau jusqu’à la taille. Nora et AJ. Je jette un regard à ma complice. « Ca se tente, tu penses ? » je lui demande en mordillant ma lèvre inférieure. Un flash-mob aquatique en exclusivité mondiale, et rien que pour tes yeux, public ! A la voir virer ses fringues, j’imagine que c’est un “oui”, et rapidement je l’imite, virant mon jean, après en avoir extrait le Pod. Et on s’approche, tranquillement, trainant des pieds dans le sable, histoire de pas alerter nos futures victimes. J’observe le ciel, lui montre un truc qui n’existe pas. Puis, lorsqu’on se trouve à l’orée de la flotte, les orteils barbotant, je compte jusqu’à trois, balance le son toujours le même, avant de jeter l’iPod dans le sable. Et brusquement, on se met à cavaler dans l’eau, à la manière d’Alerte à Malibu, en moins classe. Faut dire que Tweedy souffre d’un manque mammaire important, et que moi... moi j’ai pas de short rouge. Lorsqu’on arrive au niveau des deux filles, elles se doutent déjà de quelque chose -non, sans blague ?-, mais ça ne nous empêche pas de partir en chorégraphie bien huilée, à présent. Faut dire qu’au bout de la quatrième fois, on commence à savoir les mouvements qui fonctionnent et ceux qui foirent. Tweedy d’un côté, et moi de l’autre, on prend les deux miss en sandwich, s’agitant façon Jagger... Quoique... Parfois, je ressemble plus à Travolta dans Saturday night fever, qu’autre chose. Naturellement, on a perdu du temps en progressant dans l’eau pour rejoindre Nora et AJ, du coup, notre danse s’avère plus courte, la musique se stoppant rapidement. Pas grave. On retrouve notre calme plus vite, et on repart en direction du sable en discutant de la température de l’eau, comme si rien de tout ça n’était jamais arrivé, comme si les deux filles nous avaient fantasmé entrain de nous frotter contre elles. Flash-mob, les filles, flash-mob. Sauf que maintenant qu’on est sur le sable, va falloir 1/ qu’on récupère nos fringues et 2/ qu’on trouve de nouvelles victimes.