VALENTINA.

Il doit être près de midi, j’ai fuis. J’ai fuis le troupeau de candidats qui s’est installé dans la cuisine, et qui commençait à répartir les tâches pour le repas de midi, tout d’abord parce que je n’ai pas faim, et du deux, parce qu’ils préparent généralement des repas hautement caloriques, ou pas équilibrés. Je tiens à ma silhouette sèche et mince, et puis je ne peux pas me permettre de prendre un gramme de graisse, j’suis une prof de sport, je n’ai pas intérêt en fait. C’est sur ces réflexions pas très futiles dignes d’une vulgaire barbie du coin que je vais dans ma chambre pour aller m’habiller. Je ne trouve pas mes affaires, je grogne devant le bordel de notre lit, avec Elise, je vais vite la choper et la faire ranger, sinon, je pense que je vais craquer. Puis je me souviens que j’ai mis mes vêtements de sport à la machine à laver, ce matin aux aurores, et donc qu’ils ne seront pas secs avant demain. Bon, je chope mon short, bien court en jean, pour faciliter mes mouvements, et un haut, un débardeur, large. J’attrape une bouteille d’eau fraîche que je venais d’extirper au frigo avant de redescendre, direction la salle de sport. Je remarque que je ne me perds pas, c’est étonnant. Je pousse la porte d’entrée je constate rapidement que la salle de sport est vide, étrange. Je dépose ma bouteille d’eau sur l’un des petits bancs avant de remarquer qu’un cd y est abandonné, par curiosité je m’en empare, et je le regarde, c’est de la musique latino, du reggaeton je crois bien. J’entends un bruit, c’est Valentina qui entre dans la pièce, je la dévisage. « Tu danses ? » je lui demande en secouant le CD pour attirer son attention.

Elle se sent immonde, toute boursouflé à la limite de l'obésité. I y a des jours comme ça ou son angoisse palpable la fait retourner dans ses vieux démons. A l'heure ou tout le monde va manger elle passe part la cuisine comme un fantôme sans même s'arrêter pour se prendre ne serait-ce qu'une pomme. Pas le temps, pas l'envie, la nourriture la dégoutte. C'est donc habillé d'une tenue de sport basique qu'elle se dirige vers la salle de remise en forme. Un pas rapide, l’œil brillant, elle à hâte de se mettre sur les machines et courir à une vitesse affolante pour brûler tout ça, pour brûler cette part de gâteau à la cerise qu'elle a manger ce matin lorsqu'elle était d'une humeur particulièrement bonne. Elle ne fait jamais ça, ils ont du le remarquer. Elle ne mange que des petites portions et ne se jette jamais sur les amuse bouches lors des soirées et primes. Lorsqu'elle mange en dehors des repas ce sera une pomme ou au mieux des galettes de riz soufflés. C'est stupide elle est longiligne. Elle pousse la porte de la salle de sport le regard déterminé et se stoppe net sur un AJ en short en jean et un cd à la main. Elle porte un jean pour faire du sport ? C'est pas top. « Tu danses ? » Oh elle comptait danser donc.. Val fait non de la tête de manière assez vive essayant de masquer son angoisse et son envie pressente de brûler des calories. « Je ne sais pas danser. » dit-elle à vive allure se dépêchant de rejoindre les manches de courses. Elle dépose sa bouteille d'eau sur le sol et commence à faire des étirements bien que ça l’embête elle voudrait s'y mettre tout de suite mais elle voudrait se froisser un muscle alors étirement ! Elle oublie pas AJ, elle doit paraître normal.. alors elle va lui parler. Parce que certains on plus d'un secret dans ce jeu, c'est certain. « Tu fais de la danse ? » dit-elle un peu bêtement.. certainement non ? Tous les indices laisse à croire que c'est le cas. Son corps longiligne, son port de tête, sa démarche.. quoique sa démarche est assez militaire aussi.. et surtout ben elle est là pour danser non ?

« Je ne sais pas danser. » Au moins ça a le mérite d’être clair comme de l’eau de roche. Je tiens à dire que les français ont vraiment des expressions ridicules hein. J’hoche simplement la tête et je la regarde qui s’éloigne. Elle pose sa bouteille sur le sol et commence à s’échauffer. Je devrais faire pareil, mais ce short en jean va encore me gêner je le sens, cela ne risque pas d’être une partie de plaisir, mais peu importe. Je pose donc le CD là où je l’avais trouvé. La timide me demande si je danse. « Je me débrouille. » Je lui réponds simplement, je me contente du strict minimum parce que je sens qu’elle n’est pas tellement bavarde comme fille, et moi non plus. Alors j’estime que par respect pour elle, je ne vais pas faire semblant d’avoir envie de lui raconter ma vie. Je sais, ma notion du respect est vraiment étrange, mais elle m’est personnelle. Je commence doucement mes échauffements, vraiment doucement, parce que je vais danser, je ne vais pas courir ou faire de la boxe. Danser, c’est juste une façon (douce) de bouger, sans vraiment être obligée de faire du sport, du style suer, et respiration haletante, avec un effort physique important. Et puis j’ai pas de partenaire, donc cela va être vite vu. Je m’assois sur le sol, et je commence quelques assouplissements, parce que je n’ai aucune idée de la danse que je vais faire, peut-être du modern jazz pour changer, aucune idée, je réfléchis. Je me penche en avant, je m’allonge sur mes jambes, et j’attrape la pointe de mes pieds, je reste un peu dans cette position avant de dérouler doucement mon dos. Je relève les yeux vers Valentina. Je devrais peut-être parler ? Non ? Parce que y a vraiment un gros silence là, ce n’est pas que ça me dérange, je m’en moque, mais normalement cela ne se fait pas je crois … « Tu sais que tu n’as absolument pas besoin de faire de sport. » Je lui dis en la regardant, façon maladroite de lui dire que vu sa silhouette, elle peut s'en passer.

Elle parle peu, elle parle bien. Aujourd'hui pas le bon jour sur se pencher sur la vie de chacune et déblatérer des niaiseries affligeantes. Alors elle parle peu, elle lui dit qu'elle ne sait pas danser et c'est la pure vérité. Si ça avait été un autre jour elle aurait pu s'y intéresser et demander à la jolie rousse de lui apprendre comment danser parce que ça peut être utile non ? Peut être qu'un jour ils auront une soirée clubbing ou quelque chose dans ce genre. Mais là rien à faire, elle ne se sent définitivement pas bien. Histoire de continuer tout de même la conversation elle lui demande si elle fait de la danse. Mais espère ne pas avoir une réponse trop fournis du genre je fais de la danse depuis 15 ans, j'ai commencé dans tel ou tel cours, puis je suis entrée dans telle compagnie.. « Je me débrouille. » fut sa réponse, elle doit donc être très douée. Elle ne dit rien de plus et ça convient parfaitement à Valentina qui continue ses étirements pour ne pas se froisser quelque chose parce qu'elle compte y aller franco une fois les étirements terminés. Elle regarde du coin de l’œil la rousse et voit qu'elle fait des assouplissements. Elle continue ses étirements la regardant le regard assez vague, la visage pâle. Le silence devient lourd et pensant et elle décide d'arrêter ses étirements pour aller se poser sur le tapis de courses. Elle met une vitesse assez rapidement pour un début e commence à courir dans le rythme regardant un point imaginaire devant elle. Courir, courir, courir. Elle ne pense qu'à ça.  « Tu sais que tu n’as absolument pas besoin de faire de sport. » Lui dit-elle en la regardant. L'italienne tourne la tête tout en continuant de courir pour pouvoir capter l'expression de son visage. « J'aime bien.. faire du sport. » dit-elle. Pur mensonge, elle déteste mentir mais elle n'a pas envie d'en parler. « Tu viens d'où AJ ? » dit-elle rapidement pour changer de sujet de conversation.