Rendez-vous compte que Tweedy avait été invitée à pique-niquer dans le parc ce mercredi, ce qui était une chose qui ne pouvait lui faire qu'infiniment plaisir. Déjà parce qu'un agréable pique-nique en pleine nature ne se refusait pas - oh ça non - mais aussi parce que l'invitation venait de Malo, un jeune homme tout à fait charmant qu'elle appréciait. Ainsi donc, Tweedy n'avait eu aucune raison de refuser l'invitation, voilà pourquoi elle accepta celle-ci. Logique, remarquez. Et donc, elle était censée retrouver son camarade dans le parc aux alentours de midi, disons entre onze heures trente et midi, plus précisément. Sans se presser, la jeune femme prit alors la direction du rendez-vous. Autant vous dire qu'un grand sourire égayait son minois, et qu'elle se réjouissait par avance de passer un bon moment dans ce parc à déguster un pique-nique probablement délicieux. En fait, tout avait un coté idyllique dans son esprit. Un peu plus et elle s'imaginait qu'un majestueux cheval déboulerait de derrière un arbre pour marcher sur ses pattes de devant, et ... Non, restons sérieux. Tweedy se rendit alors au lieu où était supposé l'attendre Malo, et tandis qu'elle s'en approchait, avançant jusqu'à un saule pleureur qui les protègerait d'une possible insolation, elle remarqua bien vite que son camarade s'était donné beaucoup de mal. Une nappe à carreaux était disposée au sol et ornée de divers plats plus alléchants les uns que les autres. Vraiment, tout cela donnait très envie, et cela pouvait assurément se lire sur la mine éblouie de la petite brune. Son camarade l'accueillit de sa gentillesse naturelle. Tout commençait bien. « Excuse-moi, tu ... tu as rendez-vous avec une personnalité ? » plaisanta-t-elle alors. C'était histoire de lui faire savoir qu'elle trouvait tout cela fameux, mais également qu'elle le trouvait fort élégant, ce qu'elle ne se priva pas d'insinuer plus clairement par la suite. « Si j'avais su, j'aurais sorti ma robe fourreau de cérémonie, hein » reprit-elle alors, toujours sur un ton enjoué. Elle jeta alors un œil - rapide - au repas. « Le temps que ça a du te prendre de préparer tout ça ... Je culpabilise, je te l'avoue. » Non pas qu'elle puisse culpabiliser facilement, hein. Quoi que.

Malo était un amour. Déjà parce qu'il avait invitée Tweedy à pique-niquer dans le parc - elle qu'on n'invitait jamais nul part - mais aussi parce qu'il avait visiblement prit la peine de cuisiner, de confectionner diverses petites choses fort appétissantes. Décidément, entre Keelan - qui l'autre jour l'avait invité à diner et s'était montré non seulement très gentleman mais aussi très bon cuisinier - et Malo - qui semblait tout droit sorti d'un rêve avec sa nappe garnie et son look de prince charmant des temps modernes - Tweedy allait finir par penser que les hommes de notre époque n'avaient rien à envier à leurs ancêtres. Naturellement, bien qu'en plaisantant, Tweedy demanda à son camarade si celui-ci avait rendez-vous avec une personnalité. Excusez sa bêtise mais il faut dire qu'une telle préparation pouvait laisser penser qu'il avait plutôt rendez-vous avec Cameron Diaz qu'avec Tweedy, hm. Mais visiblement, elle était bel et bien la seule et unique conviée de ce somptueux déjeuner, ce qu'elle déduisit par le hochement de tête négatif que lui adressa son camarade. Bien. La jeune femme commenta alors indirectement sa propre tenue, avant de faire de faire savoir à Malo qu'elle avait tendance à quelques peu culpabiliser en constatant qu'une telle préparation avait du nécessiter beaucoup de temps et d'efforts. En tout cas, c'était fort agréable d'avoir face à soi de si jolis plats, un jeune homme aussi souriant, et de pouvoir compter sur une météo idyllique. Soudainement, Tweedy eut envie de demander à Malo de la pincer, historie de s'assurer qu'elle ne nageait pas en plein rêve, mais elle préféra finalement s'abstenir. Il ne faudrait pas qu'il la prenne définitivement pour une tarée, hein. Le jeune homme la pria alors de venir s'assoir à coté de lui, ce qu'elle fit sans tarder, tandis qu'un sourire radieux trônait sur ses lèvres. Malo parla alors du repas, et Tweedy eut une nouvelle fois tout le loisir de contempler les plats préparés, et de plus près cette fois ci. « Oh tu sais, il y a peu de risque que cela ne me plaise pas, vu qu'apparemment tout est par... » ... fait ? Attendez voir, si Tweedy s'était brusquement arrêtée, c'est peut être parce qu'un détail avait attiré son attention. Et quel détail. « Est ce qu'il s'agit de ... de poulet ? » demanda-t-elle doucement, tout en pointant l'un des plats. C'en était, très certainement. Alors, la petite brune reprit la parole, un peu gênée. « Je suis désolée, je ne mange pas de viande. J'aurais du te le dire. Roh, je me sens mal. Tu t'es donné du mal pour réaliser ça, et voilà que je gâche tout en ... » Nouvelle interruption, volontaire cette fois-ci. « Vraiment, je suis désolée » termina-t-elle, tout en se pinçant les lèvres. Effectivement, elle se sentait mal.

Cette journée ensoleillé a débuté sous les meilleures hospices. Les oiseaux gazouillent, perchés sur les branches des arbres. Les fleurs ont envahis tout l'espace verdoyante. Peu de vent. Les rayons du soleil éclairent majestueusement la voûte céleste. Des nuages blancs entourent le ciel bleu. Rien ne peut gâcher ce déjeuner parfait. Enfin, presque parfait. L'anglais écoute gentiment sa camarade parler : - Oh tu sais, il y a peu de risque que cela ne me plaise pas, vu qu'apparemment tout est par... Sa phrase reste en suspension. Elle regarde les plats devant eux d'air un gêné. - Est ce qu'il s'agit de ... de poulet ?, demande-t-elle en pointant du doigts vers le plat de résistance. Il hoche de la tête. L'inquiétude commence à se lire dans les yeux. Elle n'aime sans doute pas le poulet. C'est ce qu'elle affirme en disant d'une petite voix : - Je suis désolée, je ne mange pas de viande. J'aurais du te le dire. Roh, je me sens mal. Tu t'es donné du mal pour réaliser ça, et voilà que je gâche tout en ... Il comprend enfin la source de son embarras. Elle ne manque pas de viande. Il aurait du lui demander ce qu'elle mange. Il a tellement été enthousiaste de faire un pique-nique qu'il en a oublié ses bonnes manières. - Ce n'est pas grave. J'ai une solution. J'ai ici une salade composée et un désert rempli de fruits que tu peux manger sans crainte. Et en ce qui concerne les sandwichs, tu peux enlever les morceaux de poulet ou de le me donner. , lui propose-t-il d'une voix douce. - C'est à moi de m'excuser. J'aurai du te demander ton régime alimentaire avant de cuisiner. C'est que je me faisais une joie de te faire à manger. La prochaine, je ferai un sans faute. Il arbore un sourire charmeur sur les lèvres. - Es-tu allergique à un aliment ? , s'empresse-t-il de demander. Il n'a pas envie d'être responsable de la mort d'un des candidats. Il en a déjà suffisamment dans la conscience.

Olala, ça craignait clairement du boudin cette histoire. Car figurez-vous que Tweedy venait seulement de se rendre compte que du poulet était au menu. Oui, du poulet. Et donc, il y avait comme un petit, minuscule, insignifiant problème... La jeune femme ne mangeait pas de viande. Pas seulement de la viande rouge, de la viande blanche également. Ainsi donc, elle était dans l'incapacité formelle - et ce, même avec toute la meilleure volonté du monde - de manger ne serait-ce qu'un tout petit morceau de poulet. Heureusement, son camarade - qui était décidément des plus attentionnés - lui proposa une alternative. Visiblement, il n'y aurait aucun soucis au niveau de la salade prévue et du dessert. Tant mieux. Et même, Malo alla jusqu'à lui proposer de retirer les morceaux de poulet des sandwichs, chose qui n'était naturellement pas venue à l'idée de Tweedy. Comme c'est étonnant. La jeune femme se remit ainsi à sourire. « Entendu. Pour les morceaux de poulet, je vais te les donner. Il ne faut pas gâcher » fit-elle alors, toute souriante. Mais voilà que son camarade se mettait à culpabiliser. Oh non, surtout pas. C'était plutôt à Tweedy de culpabiliser, car c'était à elle de le prévenir qu'elle n'avait pas une alimentation tout à fait basique. Après tout, le fait d'être végétalienne avait été un choix, alors elle se devait de l'assumer en prévenant les personnes attentionnées comme l'était Malo, afin d'éviter ce genre d'incidents mineurs. « Non, vraiment, ça ne fait rien. Tu as été un amour de préparer tout ça, alors ne te culpabilise surtout pas » reprit alors Tweedy, dans un petit sourire. Il lui demanda par la suite si elle était allergique à un quelconque aliment, ce qui la fit sourire davantage. « Allergique, non. Il parait d'ailleurs que j'ai beaucoup de chance. Par contre, comme tu viens de le voir, il y a certains aliments que je ne mange pas, par choix. C'est le cas avec la viande, mais également avec le poisson, les œufs, le miel, et même le lait ... » Ainsi donc, si l'un de ces aliments figuraient également au menu, il pourrait officiellement la détester. Parfait, hm.

Le couturier commence alors à se sentir un peu fautif. D'une certaine manière, il a découvert un autre aspect de la personnalité de la jeune fille. Son choix alimentaire est tout à son honneur, car ce monde comporte un pourcentage impressionnant de carnivore. Beaucoup d'industries produisent de la viande en grande quantité, abattant des animaux sans défense. Elles les exploitent pour le plaisir gustatif des consommateurs de viande en tout genre. Malheureusement, l'anglais en fait partie. Amateur de cuisine raffinée, il aime déguster un steak tartare accompagné d'un goûteux vin blanc. Après chacun est libre de manger ce qu'il souhaite. Il comprend son choix. - Entendu. Pour les morceaux de poulet, je vais te les donner. Il ne faut pas gâcher. Il se penche pour prendre une des boîtes hermétiques. Il l'ouvre et commence à retirer les morceaux de poulet des sandwiches de la future journaliste pour les déposer dans une assiette en carton. - Non, vraiment, ça ne fait rien. Tu as été un amour de préparer tout ça, alors ne te culpabilise surtout pas. C'est plus fort que lui. Il ne peut s'empêcher de se sentir un peu coupable, car il aime se montrer intentionnée envers ses invités. Même lors de dîners, il est au petit soin des uns et des autres en veillant à ce qu'il ne manque de rien. - Allergique, non. Il parait d'ailleurs que j'ai beaucoup de chance. Par contre, comme tu viens de le voir, il y a certains aliments que je ne mange pas, par choix. C'est le cas avec la viande, mais également avec le poisson, les œufs, le miel, et même le lait ... Soulagé, il soupire car il n'a pas envie d'avoir une énième mort sur la conscience. Néanmoins, le mot "miel" résonne dans son esprit. Il grimace et réplique d'un ton confus : - J'ai préparé un salade de fruits. Dedans, j'ai mis deux cuillerées de miel pour atténuer l'acidité des fruits. Soudain, il se souvient d'avoir déposer dans le panier des pommes rouges avant de partir pour le parc. Il arbore tout d'un coup un sourire victorieux. - J'ai peut-être une autre alternative. Regarde. Il tend sa main vers le panier à pique-nique et y plonge sa main pour prendre une pomme. - Si tu veux, j'ai des pommes aussi. Il rit avant la balancer en l'air et de la rattraper. Il la dépose à côté de lui. Son ventre crie famine. Il prend un sandwich et mord dedans. Il mâche. Une agréable sensation monte en lui. Il trouve sans prétention que le goût est exquis.