feat. Slavin

Trois heures passées. Je tourne en rond dans la maison. Y a personne de debout ou quoi ? Ca me saoule. Moi, j'arrive pas à dormir. J'sais vraiment pas quoi faire. J'ai tout essayé. J'ai exploré quasiment toutes les pièces à la recherche d'une idée. J'ai ouvert des placards, fermé des placards, monté des escaliers, descendu des escaliers, et puis j'en suis toujours au même point : que dalle, le néant total. Finalement, tant pis, je me décide à me faire une soirée amusante en solo. Moi et moi-même, on va se raconter nos vies. Ca va être palpitant. Je passe d'abord par la case cuisine, prend un saladier, de la vodka, du cointreau, du citron et du jus de cranberry. Je mélange le tout de sorte à avoir un grand bol de Cosmopolitan, je prends un paquet de marshmallow découvert dans le cellier, des piques à barbecue trouvées au même endroit - je sais pas tout ce que ce bordel fout là, mais j'peux vous dire que ça va vachement m'occuper -, et puis je me dirige vers le salon. Je prends du bois, le fout dans la cheminée, et commence à m'occuper du feu. C'est lent, ça m'énerve. Je retourne au cellier choper deux grandes bougies en attendant que ça monte. Je les pose à des endroits stratégiques et éteint la grande lumière qui commence à me taper sur le crâne, surtout à une heure pareille. Je me sers un verre, le liquide oscillant entre rouge et rose, les flammes dansant contre le verre et jouant avec la couleur de son contenu. Le bois claque, des étincelles jaillissent, un sourire naît sur mon visage. Je place un marshmallow sur l'une des piques et fout ça à fondre sur le feu. Aucune idée de ce que ça peut rendre. Je me serai bien fait un bon vieux feu de bois façon camping sauvage - et oui, j'ai des notions, étonnant non ? - , mais apparemment, on ne peut pas se le permettre. Ils sont pas très drôles, là-haut, derrière les caméras. Tant pis, on fera avec les moyens du bord.

J'ai envie de pisser, ça fait chier, j'suis réveillé depuis plus de trois quarts d'heure, mais pourtant, j'ai pas le courage de descendre. J'suis bien dans mon pieu, il y fait bon vivre. Il fait chaud, et j'ai Adie qui m'a volé mon bras j'crois. J'dis bien j'crois parce qu'il me semble que je ne le sens plus. Je l'ai perdu. Il a n'est plus. Mais bon, il arrive un moment où si j'veux pas commettre l'irréparable, j'vais devoir me lever. J'ai aucune idée de l'heure qu'il est mais j'ai l'impression d'avoir déjà dormi suffisamment. J'suis totalement déréglé, cette baraque me dérègle, j'en ai marre. Je parviens à me de dégager en causant un légèrement mouvement de la demoiselle qui m'a finalement rendu mon bras. Et puis je trottine en caleçon jusqu'aux toilettes. J'fais ma petite affaire, et en sortant j'ai l'impression d'entendre le bois crépiter dans la cheminée. C'est bizarre, parce qu'il ne fait pas froid et qu'elle m'avait semblé éteinte tout à l'heure. Alors, j'vais voir, j'suis curieux j'y veux rien. Et puis un sourire se dessine sur mes lèvres lorsque je reconnais la petite blonde, face à la cheminée qui est vraisemblablement entrain de se faire brûler des chamallow dans ... La cheminée. Orignal ! « Tu sais que pour être considéré comme du camping, c'est mieux lorsque c'est à l'extérieur. » J'suis pas du tout entrain de me moquer, enfin peut être légèrement, mais c'est bon enfant. « T'as été scout dans ta jeunesse ? » Je m'approche et découvre son saladier, et l'odeur qui en émane ne m'est pas étrange, de la vodka, le cointreau est si fort que l'odeur ne parvient pas à être masqué par celle de la vodka. Je souris à nouveau. « Tu ne comptais pas t'enfiler ça toute seule j'espère ? » J'ai beau chercher aux alentours pas de fillette en tenue de scout, pas de fillette tout court, elle est désespérément seule. Enfin j'suis là maintenant. Dans une tenue pas forcément approprié au milieu du salon, accroupi comme un con au dessus du paquet de guimauve, qui m'appelle, je les entends crier mon nom.

Ah bah forcément, maintenant que je suis plantée là comme une conne, faut que quelqu'un se pointe. Forcément. Mais bon, ça va, le bon Dieu doit m'avoir limité les dégâts puisqu'il m'envoie Slavin, et que même si celui-ci se fout ouvertement de ma gueule - attends, sérieux, j'pensais qu'les tentes ça se montait dans un salon moi, sous un lustre de trente bougies menaçant d'me tomber sur la gueule à tout moment -, eh ben je sais que c'est pas sincère et qu'au final ça l'amuse plus qu'autre chose, et que mieux : il va pas me laisser là toute seule avec ma détresse. Donc je fais la moue, j'me tourne vers lui, je joue à l'enfant prise sur le fait. « Je saiiis, j'leur ai dit qu'est-ce que tu crois ! Mais ils étaient pas d'accord, ils sont nuls de toute manière, pour eux s'amuser c'est nous foutre dans des costumes grotesques et prendre note de nos talents de jongleur. J'crois qu'ils ont pas tout compris à la vie ! Mais qu'est-ce tu veux... » Je fais mine d'être aussi agacée que peinée pour eux. Bon, ok, j'le suis un peu vraiment. Mais au moins, j'ai quand même un feu pour mes marshmallows, et j'me dis que la cheminée, c'est peut-être pas si mal, surtout quand t'es pas accompagnée, parce qu'au moins t'as chaud. Je vois pas ce que j'aurai été foutre dans la forêt toute seule avec un feu à trois heures du mat' sinon me ridiculiser devant des milliers de téléspectateurs. « Non, j'ai été pauvre, dans ma jeunesse. » Scout... Je sais même pas ce que ça désigne ce truc-là ! Jamais compris. Comme si les significations dans ma tête, elles changeaient sans arrêt. J'ai repris mon sérieux mais la moue enfantine revient bien vite. J'sais pas si c'est la fatigue ou le peu d'alcool ingurgité jusque-là, ou la cheminée qui me brûle les neurones, mais c'est grave. « Si, Sive toute seule, Sive délaissée. » Bon, ok, c'est bon, on a compris. « Y a pas un rat mort ici. Vous êtes tous... prévisibles. » Pire insulte ever.

La moue enfantine de Sive me ferait presque craquer si elle n'était pas entrain de débiter autant de conneries à la secondes. Je souris, et fais moi même la moue, nettement moins attendrissant que la sienne mais c'est pour m'empêcher de me marrer. « T'es tellement mignonne dans tes costumes, moi je les comprends. Toute façon, j'crois que le bois c'est la plus grosse arnaque de l'émission c'est pas du vrai bois j'crois, et puis en plus il pleut dehors. » En conclusion, elle est carrément mieux à se faire griller ses trucs ici, la cheminée c'est plus sécurisant, et en plus, elle n'est pas entrain de mourir de froid dehors devant un feu qui n'aurait pas pris à cause du bois détrempé. Et puis, je ne l'aurais pas vu aussi, c'est pas négligeable ça, mais pas sûr qu'elle ne s'en rende compte. J'pourrais le lui dire, mais j'crois que son esprit est corrompu par le liquide qui coule dans ses veines, la pauvre petite. Hein quoi ? Pourquoi elle me dit qu'elle est pauvre ? Je lève les yeux au ciel, enfin au plafond en l'occurrence, et esquisse un sourire. « Moi aussi, quelle galère... » J'sais pas bien ce que j'aurais pu faire avec de l'argent à cette époque de toute façon. Bon, je m'assieds finalement parce que j'vais finir par me casser la tronche et c'est mieux parce que sa réplique suivante me déclenche un petit fou rire. Mon dieu. « Sive devrait laisser ce saladier à Slavin qui s'en chargera bien volonté, parce que Slavin ne peut plus laisser Sive toute seule, ce serait trop dangereux. » J'utilise son langage avec un peu de chance, cette information pénétrera son cerveau de façon immédiate, j'sais pas, on sait jamais. J'peux peut être avoir l'air con là toute suite, mais ce n'est pas comme si je n'y étais pas déjà habitué. Oh mon dieu, elle m'insulte, mais genre, comme personne ne l'avait jamais fait. Je pose une main contre mon coeur, genre, je me sens vraiment insulté, mes yeux s’écarquillent. « Tu déconnes j'espère ? J'suis le mec le plus imprévisible qu'il t'a jamais été donné de rencontrer. Parce qu'au lieu d'être au fond de mon pieu, je me gèle les couilles au beau milieu du salon tout en m'apprêtant à m'enfiler un cocktail de nana à trois heures passé du matin, alors excuse toi ! » Je fais la moue, et croise mes bras sur ma poitrine, pendant dix secondes et demi, et puis finalement je pioche dans la réserve de marshmallow pas encore grillé. « ... ou sert moi un verre ça fera l'affaire ! »

Je fronce les sourcils à cause du bois. Attends, mais de quoi il parle là ? Comment ça c'est pas du vrai bois ? Genre, on a du bois en plastique ? En fait ils aident pas à augmenter l'oxygène sur la planète. Je porte une main à mon oreille. « T'entends Cupidon ? Slavin il pense à la conspiration ! » Je porte mon regard sur la cheminée. « Et comment j'ai réussi à faire du feu d'après toi ? » Je me penche un peu et chuchote : « Fais gaffe, je fais peut-être partie du complot. » Enfin, je pose mon regard sur la fenêtre. « Mince, il pleut ?! Moi qui pensais me faire un bain de minuit quand l'ennui reprendrait... » J'ai l'air de me ressaisir tout à coup, et je reporte mon regard sur Slavin. « Mais maintenant que t'es là, je ne risque pas de m'ennuyer, hein ? » Je souris. Je suis déchaînée. Ça arrive, de temps à autre. Le plus souvent le soir. Quelques fois dans la semaine. Il m'avoue ensuite avoir lui-même été pauvre par le passé. Nous sommes donc deux parvenus. Heureuse de l'apprendre. C'était drôle. Plus le temps avançait, et plus nous semblions nous trouver des points communs. C'était sûrement pour cela que je me sentais plutôt à l'aise en compagnie de Slavin. En tout cas, il réutilise mon moyen d'expression pour me répondre, et je le suspecte de mal me juger. « Pourquoi c'est dangereux ? Pour information, je ne suis pas bourrée. Je suis juste un peu... Je ne sais pas trop, en fait. Mais je ne suis pas bourrée. » Ca devait simplement être l'euphorie qui me faisait tourner la tête, et me rendait saoule d'apparence. Puis je me marre en voyant sa réaction face à mon insulte. Ah bah celle-ci aussi je l'attendais ! « Non, ça ça fait juste de toi le mec le moins prévisible du Nid. » J'hésite. « Et encore. Ca fait surtout de toi un mec compatissant. » Je me remémore les paroles de Loxias à ces mots. « Ou un qui veut me voir dans une tenue aussi légère que la sienne. » Je fronce à nouveau les sourcils. « Mais comment ça se fait que tu sois toujours limite à poil quand je te croise ? Comment ? » Je me saisis ensuite du saladier et tire un gobelet en plastique - par chance, j'en avais tiré plusieurs, parce que c'est toujours une galère pas possible à détacher, et que je me disais que je n'étais pas à l'abri d'en faire tomber un... ou deux... ou trois. « Mais t'as de la chance, j'accepte de te servir malgré ton indécence. » Et je joins le geste à la parole aussitôt.

Je ris lorsqu'elle parle de conspiration. C'est vrai que que Cupidon est sadique, c'est tout à fait possible. Ah oui c'est vrai que si le bois n'était pas du bois, elle n'aurait sans doute pas réussi à faire du feu, ma théorie débile tombe à l'eau. « Qui me dit que tu n'as pas utilisé un des meubles du nid, y'en a beaucoup un de plus, un de moins ! » Le pire c'est que j'y crois dur comme fer, j'dis pas que Sive est pyromane, simplement que rien n'est exclu c'est tout, et puis de cette manière ma théorie fumiste semble plus plausible. Elle se penche à mon oreille et me fait un sous-entendu étrange. « Quoi ? Toi ? Non, je n'y crois pas une seule seconde. » Contrairement à elle, je ne chuchote, parce que je n'y crois pas, c'est aussi simple que ça. Mon sourcil se soulève lorsqu'elle parle de bain de minuit, un sourire pervers nait sur mon visage. Bain de minuit = Sive nue = Slavin content, c'est aussi simple que ça. « Si t'as envie de te baigner à poil y'a toujours la piscine. » J'dis ça comme si je m'en fichais totalement détaché, presque peu intéressé alors que finalement, c'est tout l'inverse, qu'on soit bien clair. Mais ça je suppose que tout le monde l'a deviné, même elle. « Non, j'imagine que non. » Je souris, elle est sure-voleté, c'est totalement bizarre. Elle s'empresse de me dire qu'elle n'est pas bourrée, c'est vrai que c'était pourtant l'impression qu'elle me donnait, mais bon j'ai pas envie de la vexer alors je hoche la tête immédiatement. « Autant pour moi, c'était pas l'impression que tu donnais. Mais c'est cool, c'est bizarre, mais c'est cool. » Et là je me mets à rire, parce que je n'ai pas l'impression de ne pas me faire engueuler ou un truc dans le genre. Pas qu'elle me fasse peur ou quoi que ce soit, mais on ne sait jamais ce qu'il peut se passer dans la tête d'une Sive un peu trop enthousiaste. Alors que j'joue aux types vexés, elle s'empresse de se rattraper ce qui me fait bien sourire. « Compatissant, ouais c'est totalement moi. J'ai un radar quand une fille est en détresse, quelque soit la détresse j'arrive. » J'en avais déjà fait part à Nora par ailleurs lorsque je l'avais accusé d'avoir voulu se suicidé en début d'aventure, alors que non. Par contre sa remarque suivante me laisse perplexe. « Tu insinues que j'suis un pervers ou j'rêve ? » Bon d'accord, il m'arrive parfois d'en donner l'impression mais là non, pas particulièrement. « Parce qu'on se croise toujours dans des endroits où j'suis censé l'être peut être ? » Bon là, non pas vraiment, mais l'heure y est pour beaucoup. « J'étais dans mon lit y'a encore dix minutes, et pour ton information j'dors pas avec mes fringues. » Et comme j'pensais pas rencontrer quelqu'un à une heure pareille, je n'ai pas songé enfiler de pantalon par extension. Et puis finalement, elle me sert un verre, je la remercie d'un sourire. « Trop aimable, mais bon si je te choque à ce point j'peux aller enfiler un truc. » J'ai pas vraiment froid avec le feu qui a tendance à m'enflammer la tronche, mais bon, au pire, j'veux bien faire un effort si je la mets mal à l'aise. J'en doute, elle m'a vu nu plus qu'une fois à vrai dire, plus que n'importe qui étrangement mais on sait jamais. « Qu'est-ce que tu fais là à une heure pareille ? Loxias avait besoin du lit ? » C'est pas vraiment le genre de mec à s'envoyer la première nana qui passe, mais bon, j'sais pas, il avait peut être envie de se retrouver en tête à tête avec une fille, un mec, ou j'en sais rien après tout.

Je rie carrément à son hypothèse. Ou est-ce qu'il va chercher une chose pareille ? Je m'imagine en train de casser un meuble péniblement. J'aurais dû y mettre toute ma force, et j'aurais sûrement rameuté toute la maison. « J'oserai quand même pas faire une chose pareille. » En tout cas, il n'a pas l'air de croire que je fais partie intégrante de la conspiration. Mince. J'ai une auréole au-dessus de la tête ou quoi ? Il me propose la piscine comme possible lieu de rechange pour un bain de minuit. Mouais. Ce n'était pas pareil. L'eau n'était pas fluctuante, soumise aux caprices du temps, la nage n'y avait pas la même saveur, l'air frais ne venait pas s'agripper à vos membres. Absolument rien de comparable, qui plus est si elle était d'intérieur. Je hausse donc les épaules après cet instant de réflexion. « C'est pas aussi drôle. » Il a l'air confus. « Bizarre comment ? Cool comment ? » Je n'arrête jamais avec mes questions. Il me parle ensuite de sa compassion et d'un radar dont il disposerait si besoin était. Mon rire se fait encore entendre, et les mots qui suivent s'enveloppent de cynisme. « Oui, c'est marrant, je n'en doute pas une seule seconde... » L'air perplexe qu'il affiche ensuite me déroute tout autant. « Tu insinues que tu n'en es pas un ? » Oui, bon, parce que ça laisse tout de même songeur, cette histoire. Il cherche ensuite à se trouver des excuses au fait qu'une fois de plus, il se retrouve dévêtu face à moi. Non mais qu'il pense un peu à mes pauvres hormones, merde. Une fois, deux fois, trois fois... Ça commençait à devenir poussé tout de même ! « C'est parce que tu ne penses pas aux risques. » Moi, par exemple, je me serais pas baladée en sous-vêtements dans la maison. Non. Puisque j'étais bien trop amatrice des "et si". Nous étions radicalement opposés sur ce point. « J'ai dit que j'étais choquée ? » La discussion en arrive ensuite sur mon partenaire. Enfin plus exactement, sur les raisons de ma présence ici, mais il a l'air de suspecter le bonhomme. « Non, même pas. Mais je sais que je n'arriverai pas à dormir, et j'avais envie de faire quelque chose de... différent. Les journées commencent à se ressembler. Et puis je ne suis pas habituée à vivre la journée. » Il était clair que de ce côté, l'émission avait tout bousculé pour moi.

Elle se fout de ma tronche là ? J'rêve pas ? Bon j'avoue que c'est totalement bizarre. Voir carrément hallucinant, j'ai l'image de Sive avec sa hache entrain de briser les meubles de la maison pour les mettre au feu. Comme si Cupidon la laisserait faire de toute façon. J'sais pas si c'est la chaleur qui a tendance à griller mes neurones ou quoi mais mon taux de connerie à la seconde s'est rapidement élevé. « Ce n'est pas toi qui insinuais il y a deux secondes que tu faisais parti de la conspiration, tu as très bien pu obtenir une hache ou bien l'aide d'un membre de la production qui sait. » J'suis carrément entrain de me contredire mais elle devait être ravie, j'appuie à présent sa thèse. Bon, évidemment ce serait trop simple, mais elle n'approuva pas mon idée de reporter son bain de minuit dans la piscine. « Oh attends y'a le jacuzzi sinon, tu peux toujours pousser le moteur à fond tu auras la sensation de nager à contre courant. » Idée stupide bonsoir, mais j'suis plein idées, elle ne peut pas me reprocher de pas essayer de trouver une solution à notre problème. Puis elle m'interroge à nouveau, j'ai pas le temps de respirer, j'ai l'impression de subir un interrogatoire. Mais ça m'amuse. Alors je ris. « Bizarre parce qu'habituellement t'es moins enthousiaste plus sérieuse je dirais. Et cool extraordinaire ? » Ça ne veut rien dire ça, si elle se contente de ça, j'aurais de la chance mais j'suis persuadé qu'elle ne le sera pas. J'devrais lui fournir la réponse qu'elle souhaite, mais je ne l'ai pas pour le moment, cool, c'est déjà un super qualification, certains rêverait d'être cool non ? Est-ce que j'suis un pervers ? Je prends le temps de réfléchir quelques secondes. « J'peux l'être parfois, oui c'est vrai, mais pas tout le temps, pas là en l'occurrence. » Ça me semblait nécessaire de me justifier, justement maintenant alors que j'suis dans une tenue qu'elle qualifie d'indécente. Des risques, quels risques. « Je t'imagine mal me sauter dessus, t'as rien d'une mante religieuse sans vouloir te vexer. » Peut être que je me trompe, peut être que c'est une grosse chaudasse pour parler vulgairement, mais j'en doute, je doute qu'elle se décide à tenter quoi que ce soit maintenant précisément tandis qu'elle aurait eu l'occasion de le faire à maintes reprises. Surtout que je n'ai jamais agis de façon à ce qu'elle me croit réfractaire bien au contraire. « Non, j'imagine que ça signifie que j'peux rester ainsi. » J'tire moi même des conclusions tandis qu'elle me fait part des raisons de sa présence ici. Je suspecte Loxias, pourquoi ?Je n'en sais rien pourquoi pas ? Je ne comprenais que trop bien, j'avais moi même l'impression de ressembler à un papy installé dans sa routine, exactement ce que je déteste. « Et ton désir est satisfait ? C'est assez différent pour toi ? »