irène

Assise sur un banc, mon regard fixer sur la croix devant moi, je prie. Euh... Non, pas vraiment en fait. Je ne sais pas ce que je fais ici. Simplement que c’est silencieux et que j’aime bien. Bon et peut-être que je suis venu me recueillir, en quelque sorte. Si ma mère regardait l’émission, ce qui m’étonnerait grandement, elle serait surement fière de moi pour la toute première fois. Une famille croyante, une mère qui vous traîne à l’église à tous les dimanches, lorsque vous êtes jeunes... Bah ça donne une fille comme moi. Elle a bien réussit son coup, ma mère. Sarcasme. N’empêche, je ne peux admettre que je ne crois pas en dieu, même si très légèrement. Après tout, ça fait partie de mon éducation. Même si je sais déjà que j’irai en enfer, c’est Lucifer qui me l’a confirmé en personne. Il paraît que j’ai dépassé les limites de l’acceptable, pour me rendre au paradis. De toute façon, j’ai toujours trouvé que le paradis avait l’air chiant. Et encore une fois, si ma mère pouvait entendre mes pensés, elle retirerait la fierté qu’elle aurait éprouvée quelques minutes avant. Alors que je suis en grande réflexion avec moi-même, la nouvelle blonde, celle qui a couché avec la moitié du nid en une semaine débarque dans la pièce. Et je ne pense pas ça pour la juger, je serais mal placé pour le faire, tout de même. Je tourne mon visage vers elle, aucun sourire n’apparaissant sur mon visage. « Je crois que t’as beaucoup de péchés à te faire pardonner. Viens t’asseoir, le seigneur va t’écouter. » dis-je en me retournant de nouveau pour ne plus la voir. En fait, je ne comprend pas pourquoi je viens de lui dire de venir s’asseoir, puisque j’ai plutôt envie qu’elle se casse.

Parfois, mon cerveau ne fonctionnait réellement plus – genre il est en mode pause – et je déambulais sans but et dans des endroits improbables. La chapelle est le meilleur exemple que j’aurais pu vous donner. Que foutais-je bien dans ce lieu religieux ? À moi seule, je représentais tout ce que l’église rejetait en masse. J’étais, presque, l’exemple même de la parfaite pécheresse. Enfin, mes parents me l’ont toujours répété et maintes et maintes fois, pour que ça rentre bien dans mon crâne. Je crois que c’est bon, je l’ai assimilé et je vis très bien avec. En avançant un peu, j’entrevis le corps d’une blonde, assise sur l’un des bancs. Je me croyais au moins seule dans ce lieu. Tant qu’à faire, je préférais découvrir ce lieu seule, que mal accompagnée. Je savais bien que certains ici se feraient un malin plaisir à me railler avec ma présence ici. Je serais peut-être la première à la faire, en y réfléchissant. J’hésitais entre m’avancer ou m’en aller en toute discrétion, mais elle me grilla avant. « Je crois que t’as beaucoup de péchés à te faire pardonner. Viens t’asseoir, le seigneur va t’écouter. » Oh, ça elle ne savait pas à quel point j’avais péché. Pas que dans le nid, en dehors aussi. London. Je n’avais pas vraiment envie… quoique si, j’avais bien envie de venir m’asseoir auprès d’elle comme elle me le demandait si gentiment. J’essayais de ne pas faire claquer mes talons trop fortement sur le sol, écrasant mes fesses à côté d’elle. « Ca ne te dérange pas, si je me confesse à voix haute ? » Lui demandais-je, naïvement. Que ça la dérange ou non, c’est exactement la même chose : je comptais le faire. Je crois bien que c’est même la première fois que j’allais me confesser de mon « plein gré ». Quand on est gamin, nos parents nous obligent. J’ai jamais vu un enfant aller à église par sa propre volonté…

Je ne comprend pas vraiment ce qu’elle fait ici, cette Irène. En même temps, peut-être que son secret est qu’elle est amoureuse de dieu et que à des fins de le rendre jaloux, elle se tape le monde en entier. Mouais, c’est plutôt bien comme secret, ça pourrait presque être vrai. Au moins elle m’écoute et viens s’asseoir à mes côtés. Bonne fille. « Ca ne te dérange pas, si je me confesse à voix haute ? » J’hausse un sourcil en l’entendant, me demandant si elle plaisante. Ça serait mon genre de dire ça, de le faire aussi, mais avec beaucoup de sarcasme. Alors que là, je la sens plutôt sérieuse. Soit. « Fait comme si je n’étais pas là. Je vais me faire toute discrète. » répondis-je donc, me disant que c’est encore mieux si elle se livre au seigneur à voix haute. En même temps, je crois me douter de ses quelques pêchés, dans le genre que ses parties de jambes en l’air ne sont pas inscrit comme étant un bon comportement selon la bible. Si j’avais à me confesser, moi, ça serait certainement pour bien plus que quelques mecs avec qui j’avais baisé. Oui, beaucoup plus. Et puis, c’est surement son cas à elle aussi. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que le secret de cette fille est encore plus gros qu’on pourrait le penser. Je la regarde donc, silencieuse, attendant qu’elle se livre au confession.

Je crois que ma liste de péchés est vachement trop longue pour être dite entièrement. Si j’ai fais des « bêtises » à l’intérieur du nid de Cupidon, j’en ai fais aussi pas mal avant mon entrer, que je tairais bien volontiers. Surtout en présence d’une fille comme London, que je regardais du coin de l’œil. « Fait comme si je n’étais pas là. Je vais me faire toute discrète. » Je tournais ma tête vers elle, lui adressant un large sourire. « Super ! » Ouai, ça l’était, parce que j’allais pouvoir déballer mes ébats en public. Dieu, Jésus, les vierges et les saints… et London, qui n’entrait dans aucunes de ces catégories. Je m’installais alors bien sur le banc, joignant mes mains, tellement naturellement. Là j’entendais déjà les multiples commentaires exaspérés et horrifiés des petits religieux, déjà choqués depuis bien longtemps par mon comportement dépravé. Papa. Maman. Spéciale dédicace. « Salut Dieu ! Moi c’est Irène… on ne se connait pas encore… » Commençais-je, alors que mes yeux fixant une statue se fermèrent. « … Je dois te dire que je me suis conduis pour l’instant comme une grosse salo… que j’ai commis le pêché de chair ! Plusieurs fois… » Continuais-je, avec une grimace. « D’abord avec Andreas… après on va beaucoup m’en vouloir parce que je l’ai fais avec le mec super dangereux que tout le monde ‘déteste’. Ezéquiel… » Mon front se plissait, essayant de feindre le regret, du mieux que je pouvais. Je jetais un coup d’œil du côté de London, avant de reprendre encore une fois. « Il y a aussi un troisième. Slavin. Qui se débrouille vraiment pas mal avec son… enfin vous voyez… » Je crois savoir que la demoiselle à côté de moi est plutôt proche de ce monsieur. Bon après, j’ai jamais dis que je souhaitais vraiment me repentir de mes actes… ni que j’allais dire l’entière vérité à Dieu.

Bon, elle semble plutôt enthousiasme à avoir à se confesser en ma présence. Je ne sais pas si je dois bien le prendre ou non. En fait, je suis complètement indifférente. Elle pourrait bien avouer avoir tué un mec parce qu’il ne l’avait pas satisfait sexuellement, je n’émettrais probablement aucun jugement. Comme je l’ai dit, cette fille a beau avoir une personnalité qui me tombe sur les nerfs, je me vois mal me mettre à la juger. Puis elle se lance dans son monologue envers ce cher dieu. Moi je fixe toujours devant moi, l’air désintéressé alors que je l’écoute attentivement. Bon, elle a agit en grosse salope, elle a couché avec des mecs, blablabla. Ouais mais ça dieu doit s’en douter depuis un temps, qu’elle est une pute. Elle parle d’Andreas. Tiens, comme je ne suis pas surprise. Je suis bien contente d’avoir été la première à coucher avec lui ici, au moins je ne passe pas derrière tout le nid en entier. Puis elle parle d’Ezéquiel. J’avais entendu les rumeurs, mais je n’étais pas certaine que ce l’était vraiment. Et bah... Tant mieux pour elle. Mais moi, il ne m’intéressait pas vraiment. Elle prend une pause, pour me regarder, je le vois bien du coin de l’oeil, avant de continuer. « Il y a aussi un troisième. Slavin. Qui se débrouille vraiment pas mal avec son… enfin vous voyez… » Vraiment ? J’hausse un sourcil, seule geste qui prouve que j’ai bien entendu ce qu’elle vient de confesser. Je ne savais pas que Slavin y était passé aussi. Enfin, ça ne change rien à ma vie, mais cette constatation me surprend. Je ne vois pas pourquoi non plus. « C’est un bon coup Slavin. J’espère que t’en as profité. » dis-je simplement, me tournant vers elle pour la regarder. « Je vois bien ton petit manège en ce moment. C’est quoi, tu penses que je suis jalouse ? Parce que ce n’est aucunement le cas. » ajoutais-je en lui souriant. « Bon, et c’est tout ? Rien d’autre à confesser ? Je t’avoue que je suis un peu déçue... J’aurais pensé que t’en avais un peu plus à lui dire. »

Comme elle me laissait le champ libre, je déballais ma vie sexuelle au nid à ce cher Monsieur Dieu. Vie sexuelle pas si débordante que ça finalement, j’aurais pu bien faire plus. C’est vrai qu’en le disant, j’en aurais même presque honte… Il fallait que je revois à la hausse mes « victimes ». « C’est un bon coup Slavin. J’espère que t’en as profité. » Je levais un sourcil, mon regard lascif se posant sur elle. En vérité de je ne me l’étais pas vraiment fait… ou peut-être bien que si… ou en tout cas, je l’imaginais très doué au lit. D’où cette langue que je passais sur ma lèvre supérieure, en fermant deux secondes mes yeux, en guise de réponse. Je le sais bien, que nous sommes dans un lieu sacré… ça peut-être aussi excitant. « Je vois bien ton petit manège en ce moment. C’est quoi, tu penses que je suis jalouse ? Parce que ce n’est aucunement le cas. » Je pris une moue étonnée et presque choquée par ce qu’elle venait de me dire. Je ne cherchais en aucun cas de la jalousie de sa part. Je crois avoir compris qu’elle était un peu comme moi, sans attache et donc sans ce problème de jalousie. « Te rendre jalouse ? Loin de moi cette idée, je t’assure… » Lui répondais-je, en me rapprochant un peu d’elle et secouant subtilement ma tête de haut en bas pour appuyer l’idée. Après tout, qu’est-ce que ça m’apporterais de la rendre jalouse… mis à part une petite satisfaction. « Bon, et c’est tout ? Rien d’autre à confesser ? Je t’avoue que je suis un peu déçue... J’aurais pensé que t’en avais un peu plus à lui dire. » C’est vrai que, comme confession, c’était beaucoup trop peu et que j’avais sûrement autre chose sous le coude. Je levais les yeux au plafond, comme si celui-ci pouvait contenir une réponse. Une lueur apparu soudainement dans mes yeux et, alors que je les avais défaites, je joignais de nouveau mes mains. Mais c’était à London que je m’adressais : « Hum… je veux aussi me confesser pour toute la chirurgie esthétique que j’ai fais.... Mais je ne sais pas si c’est vraiment pécher en fait… » J’avais une petite moue. Je ne pouvais pas nier ne pas en avoir fait : même si je tendais à mettre tout ça sur le compte du divin et de la chance, ma beauté n’était pas réellement naturelle… « Oh et tant que je suis là, Dieu, est-ce que tu me pardonneras d’avoir empoisonné le chien de ma voisine et aussi pour mon addiction aux fourrures » Toujours dans la même veine que Slavin, je ne portais absolument de fourrure… quand au chien de la voisine…