Adie - le 18/06/12 à 10h26

Premier jour d’enfermement au sous-sol. Je le vis déjà mal. Je me sens seul. Affreusement seul. Mais je n’ai pas le choix. Je risque d’être nominé d’office si je m’en échappe. Heureusement, moi qui pensais n’avoir droit qu’à la cave à vin, il se trouve que j’ai accès à tout le sous-sol. C’est plutôt cool même si je n’irai sans doute pas à l’église ou dans les cachots. En revanche, la salle de sport et le SPA, c’est très pratique. Et puis la salle de vidéo-surveillance ce n’est pas trop mal non plus. Car après tout, quitte à me faire chier, autant regarder la télé ou plutôt des vidéos des candidats. Je pourrai peut-être avancer dans ma chasse aux secrets tiens. A peine levé, je quitte donc la cave à vin en compagnie de ma couette et de mon oreiller pour venir siéger devant l’écran géant de la salle de vidéo-surveillance. Pour l’instant, rien de bien passionnant en vue. Puis au bout de plusieurs minutes, la porte de la pièce s’ouvre et Adie pointe le bout de son nez. Oh ! The Grudge ! Ça faisait longtemps. « Yop Adibou, bien dormis ? » Premier surnom affectif trouvé. C’est mieux que The Grudge, non ?« Poses ton boule et viens regarder la télé avec moi. Avec un peu de chance, si c’est des rediffusions, on verra ta chute en cuisine. » Ah ah. Je n’oublierai sans doute jamais comment la brune s’était lamentablement croutée en voulant attraper mon bout de fromage.

Parmi tout ce qui avait bien pu se passer lors du prime, il y avait une chose qui restait pour Adie une source de grande compassion : l'exil de Santiago à la cave. Sérieusement, c'était quoi le problème de Cupidon ? A croire que la paranoïa de certaines candidates (aka Swann & Tweedy pour ne pas les nommer) concernant les vraies intentions de l'angelot s'avérait légitime et que tour après tour, il allait séquestrer les candidats. Consciente de l'horreur que ce devait être de rester enfermer comme ça toute une semaine (sans parler qu'elle y avait échappé de peu!), Adie s'était promis de faire quelques visites au prisonnier, espérant égayer un peu ses journées. Et puis, surtout, histoire de le nourrir parce qu'à force de boire du vin ou l'eau de la piscine, il risquait de devenir fou. Du coup, peu après avoir pris son petit déj, la jeune femme prévoit une tasse de café et récupère quelques fruits et quelques viennoiseries. C'était peu mais elle ne s'appelait pas Superman et était donc limité en poids et en mains. Elle descend et après quelques minutes de recherche, elle le trouve dans la salle de surveillance, emmitouflé dans sa couette. « Adibou ? C'est nouveau ? Tu mériterais que je retourne d'où je viens avec la bouffe ! Enfin, j'ai pensé à toi, j'espère que ça suffira, jsavais pas si tu mangeais comme quatre ou comme quarante en fait... » Elle pose l'assiette sur la table ainsi que le café bien chaud. Elle répond alors à son invitation et s'assoit à ses côtés, lui lançant un regard et un sourire amusés lorsqu'il parle de sa chute mémorable. « J'y ai pas eu droit au prime, c'est déjà ça. Quoique ce soir là, ça m'aurait peut-être donné un côté plus humain... » Et elle soupire... Ce prime là, elle a plutôt envie de l'oublier.

Il est environ dix heures, je viens de me lever et j’ai même pas faim. Je fais des progrès. Le fait d’être enfermé dérègle mes habitudes alimentaires. C’est pas mal dans un sens. J’ai l’impression d’avoir pris un ou deux kilos depuis le début de l’aventure. Mais là, j’ai peur d’en perdre cinq, ce qui serait un peu trop à mon goût. Je suis plutôt mince et je pense que cela pourrait se voir facilement. Tout dépendra donc de la générosité et de la compassion des candidats. S’ils m’oublient, je suis fichu. J’ai pas l’habitude de sauter des repas et je suis plutôt un gros mangeur. Là, d’ailleurs, le fait qu’Adie débarque avec des fruits et des viennoiseries en mains me fait grandement plaisir. Je n’ai pas faim, non, mais le fait de savoir qu’on ne m’a pas encore oublié est très plaisant. « Noooon ne me quittes pas. » Edith Piaff, sors de ce corps. « Je mange comme trente en fait. » Je sais, je suis pas drôle. Mais ça reste une façon de dire à la candidate que je suis un gros mangeur mais qu’il y a quand même pire que moi. « Merci beaucoup. » Pendant qu’elle s’installe à côté de moi, je n’attends pas sa permission pour me jeter sur un croissant. Miam. « Un côté plus humain ? Prime de merde pour toi, non ? » Je m’en veux un peu de ne pas savoir pourquoi la jeune femme n’a visiblement pas passé un bon prime. J’ai pas tout suivi des dilemmes. Mais peut-être que c’est autre chose. Surement même.

Ok, c’était Santiago, mieux valait passer au dessus du surnom tout pourri surtout qu’elle avait de la chance malgré tout, avant il aurait pu la traiter de thon ou de mollusque ce qui était largement moins agréable. Heureusement, il s’était révélé plus intelligent que cette image qu’il s’était donné et que n’avait pas franchement fait l’unanimité, c’est le moins qu’on puisse dire. Pour s’amuser cependant, elle le menace de repartir même si elle serait incapable de le faire, il lui faisait trop de peine, reclus dans les bas fonds du château. Elle n’arrivait pas à comprendre comment il faisait pour ne pas asphyxier là-dedans sans une seule lichette d’air frais. Elle rit à sa blague douteuse sur son appétit et s’assoit à ses côtés, un peu de contact humain ne devait pas être de trop. « De rien, j’ai échappé à ça et je me disais que si j’avais été à ta place, j’aurais bien aimé qu’on me nourrisse et qu’on vienne me voir… » Et puis, c’est une bonne manière de savoir qui se soucie assez de nous pour venir, non ? Adie le voyait comme ça en tout cas. Qui serait venu la voir elle ? Slavin, Sive et Swann certainement, Finnick peut-être également mais les autres, elle n’en était pas si sûre. Il la questionne alors sur le prime, un sujet sensible pour la jeune femme qu’elle préfère éviter. « On peut dire ça oui. » Et elle ne s’épanche pas plus préférant rester sur le thème sous-sol. « Alors, y’a du monde qui vient te voir quand même ? Ca doit être chiant… Tu dors où d’ailleurs ? » lui demande-t-elle, intriguée. Punaise, et dire qu’elle aurait vraiment pu être à sa place…

La compagnie d’Adie est toujours des plus agréables. Surtout quand elle vient chargée de viennoiseries et de fruits. Miam. « Ouai, c’est vrai que ça fait toujours plaisir. » Je ne vais pas lui mentir : je vais sauter de joie à chaque fois qu’un candidat me rendra visite et je serai encore plus content quand un candidat m’apportera de la nourriture. Je suis donc forcé d’admettre que l’enfermement est un bon test. Plus qu’une expérience à vivre, cela permet de savoir aux yeux de qui je compte. Pour l’instant ce n’est que le début de la semaine et déjà une personne a pensée à moi, je trouve ça cool. Ça laisse envisager que du bon. Je compte sur le soutien et la générosité des candidats. Bref, tout en dévorant mon croissant j’essaye d’en savoir plus sur le prime de merde qu’à passer Adie. La candidate ne semble pas vouloir en parler. Je comprends. On s’entend bien mais on n’en est pas tellement au stade de se faire des confidences. Donc du coup elle change de sujet. « Pour l’instant tu es la première. Je vais pas compter les mecs d’hier soir qui m’ont aidé à m’installer. » Je parle de Sami et de Keelan qui m’ont donné un petit coup de main. Notamment pour me descendre un canapé/lit afin que je puisse y dormir dessus. « Mais j’imagine que ça va être l’enfer pendant une semaine. Et je dors dans la cave à vin sur un canapé qui fait lit. » Je crois que j’ai tout dis. Ou presque. « Oh merde ! » Je suis gêné et surpris de voir sur l’écran Jamie en ma compagnie dans la chambre secrète. Je ne pensais pas que l’on avait été filmé. Rien de compromettant, non, mais juste le jeune homme entrain de me présenter ses plus plates excuses et me dévoilant être attiré par moi. Dieu merci, il n’y a pas de son.

Regardant Santiago manger et l'écoutant, Adie ne cesse de se dire que si Cupidon est capable de telles choses, les primes suivants risquent d'être encore plus effrayants. Peut-être que la semaine prochaine il allait faire passer la semaine attaché à un pylône à l’extérieur à un candidat, ce serait bien son genre vu les sorts réservés à Santiago et Anabel. Souhaitant passer le sujet du prime d'ailleurs, Santiago rempile directement sur son installation. Au moins, là encore, il n'aura pas eu à se débrouiller seul et c'est rassurant de voir qu'il existe dans cette maison un peu de solidarité. Il lui apprend qu'il dort dans la cave et Adie sourit, amusée par la situation. « T'aurais pas pu trouver mieux que la cave à vin pour mettre ton lit ? Quoique, ça peut être une bonne idée, au moins t'es sûr qu'il y a du passage dans ce coin ! » Vu les soirées et les alcoolos du nid, il était assuré d'avoir au moins quelques visites dans ce coin, c'est clair. Et puis, d'un coup, les yeux de Santiago se reportent sur les écrans et il s'exclament vivement. Adie se tourne alors également et découvre de vieilles images avec Jamie et Santiago dans une chambre qu'elle ne connaît pas, très certainement la chambre de l'amour donc. « Elle a donc cette tête la chambre spéciale dont je ne me rappelle plus du nom ! En effet, la décoration est significative ! Par contre, s'il doit se passer quoique ce soit entre Jamie et toi, j'aimerais être informée, dès le matin, jme sens pas de mater un porno. » dit-elle en souriant, tout à fait sérieuse cependant. Déjà, le porno, elle n'est pas fan. Le porno gay, encore moins et si en plus, le visionnage se fait avec l'un des protagonistes, là, elle passe définitivement son tour...

Le fait qu’Adie vienne me rendre visite au sous-sol avec des viennoiseries et des fruits ne fait pas de doute : je peux compter la jeune femme parmi mes alliés au sein du jeu. De toute façon, je me suis toujours bien entendu avec la brune. Ou presque. Elle a dû me détester un peu comme tous les autres quand j’étais le méchant Santiago. Mais qu’importe, à présent je sais que je peux compter sur elle et j’espère qu’elle sait que c’est réciproque aussi. « Ouai. Voilà. C’est un endroit stratégique en fait. » Un petit rire s’échappe de mes lèvres. Bien entendu, je plaisante. J’irai pas jusqu’à traiter tous les candidats d’alcooliques. Et si je me suis logé dans la cave à vin, c’est parce qu’il y a toujours du monde à la piscine sur les chaises longues et que dans le hammam ou le sauna, j’aurai probablement cramé. Voilà. Ne comptons pas l’église ou les cachots, lieux où je ne me rends jamais. Quoi qu’il en soit, je décide de manger une banane quant mes yeux se figent devant l’écran. Merde ! Jamie et moi dans la chambre secrète. Rien de compromettant en soit mais j’aurais préféré que les images ne soient pas diffusées. « T’inquiète pas. Il s’est rien passé de spécial. » Pas de partie de jambe en l’air, non. Juste Jamie n’arrêtant pas de parler. Cela me touche encore. Uniquement car je me souviens de ce qu’il a pu me dire. « Mais la chambre est sympa ouai. J’ai bien dor.. » Ma parole est coupée par un technicien entrant dans la salle. Il nous demande de quitter les lieux durant quelques minutes pour qu’il puisse mettre à jour les vidéos. Hum.. Je me lève puis m’empare des viennoiseries restantes laissant la brune porter le reste. « Je vais aller prendre ma douche. On se retrouve après dans la cave à vin si tu veux ? » Des horaires pour pouvoir accéder à la salle de bain me sont imposés. J’y ai un accès très restreint. Donc si je veux être propre aujourd’hui, j’ai tout intérêt à me rendre à la douche au plus vite.