Allez, avouez-le. Mais avouez-le, bon sang. Elle avait besoin de l'entendre. Oui, Tweedy avait grandement besoin de l'entendre, alors merci de bien vouloir lui adresser quelques aveux. Lesquels, dites vous ? Et bien, tout simplement que des chevaux se trouvaient en fait bel et bien dans ces écuries, mais qu'on ne pouvait simplement pas les voir. Oui, Tweedy tentait en ce jour de se persuader qu'elle pourrait profiter de la compagnie de quelques chevaux fantomatiques, elle qui justement avait grand besoin d'un peu de compagnie. Parce que les derniers jours n'avaient pas été faciles, ne serait-ce que le prime de la veille d'ailleurs, et que passer un peu de temps avec une dizaine de chevaux invisibles était à ses yeux une bien meilleure chose que d'attendre bêtement dans un coin que la solitude finisse par la consumer. Ainsi donc, la petite brune se rendit dans les écuries, y avançant doucement, sa tête tournant vers la gauche, puis vers la droite, pour revenir vers la gauche, et ainsi de suite ... Okay, pas le moindre cheval à l'horizon, mais souvenez-vous, c'était simplement parce qu'ils étaient invisibles, ces chevaux. Tweedy s'arrêta alors devant un boxe, restant parfaitement silencieuse mais commençant à remuer la tête à la manière de ... bon impossible de comparer cela à quoi que ce soit, comme si elle cherchait véritablement à entrer en contact avec le fantôme d'un cheval. Curieuse vision que celle-ci. Et ça n'était probablement pas Valentina, qu'elle entendit approcher, qui irait dire le contraire, hein. Tournant la tête vers sa camarade, Tweedy lui adressa un sourire. « Je ne suis pas tarée. » Ah ben, merci de la précision. On en doutait à peine, nous.

Y en a marre du lit, y en a marre de la couette et des cadavre de mouchoir échoué un peu partout autour d'elle. Elle s'en fiche elle va prendre l'air. Oui elle sait que ce n'est pas une très bonne idée que vu le temps elle ferait mieux de rester dans son lit bien au chaud mais là clairement elle en a ras la casquette alors elle va sortir. Et c'est tout une histoire parce que de un faut qu'elle arrive à sortir du lit, de deux faut qu'elle se traîne jusqu'au dressing de trois faut qu'elle enfile des fringues et de quatre faut qu'elle bouge son cul jusqu'à dehors sans perdre tout le courage qu'elle a d'un seul coup. C'est donc une chose très très compliqué moi je vous le dis. Sortir de son lit done, se rendre dans le dressing done. Maintenant elle prend les première fringue qu'elle attrape tout ce qui est en laine et bien chaud ça donne de la superposition de laine, ça donne un truc bizarre, ça donne ça. Maintenant elle sort, elle pousse la porte difficilement et semble s'être vider de ses dernière force quand enfin elle foule le pied sur le sol devant le château. Machinalement elle se rend vers les écuries pour prendre un peu de temps pour elle. Cet endroit n'est pas très fréquenté et elle pourra laissé vagabondé son regard sur tout ses objets lié à l'équitation qu'elle trouve tout bonnement fascinant. Elle est persuadé qu'elle sera seule et qu'elle pourra se laisser tomber dans le foin et même pourquoi faire une petite sieste à l’abri du vent. Mais... non. Elle tombe sur une Tweedy en pleine conversation imaginaire avec... avec quoi ? « Je ne suis pas tarée. » dit-elle rapidement lorsqu'elle note la présence de l'italienne. « Je sais. » dit-elle prenant au pied de la lettre ce qu'elle vient de dire. Elle parle du nez, elle a mal au crâne elle devrait donc pas lui demander ce qu'elle faisait parce que les explication risques d'être... prise de tête non ? Et ben elle va quand même demander. « Tu faisais quoi au juste qui pourrait te faire passer pour la tarée que tu n'es pas ? » demande-t-elle demi sourire sur le visage. Elle a la voix rauque et cassé à force de toussé, en parlant de toux en voilà une de nouveau. « Désolée, reste à une certaine distance si tu veux pas attraper la mort. » Oui parce que c'est la mort, la mooooooort. Elle sourit un peu plus sincèrement ramenant son truc en laine hideux contre ses autres truc en laine aussi moche.

Elle n'était pas tarée. Non, Tweedy n'était pas tarée. Si elle avait l'air tarée, qu'on pouvait aisément la prendre pour une tarée et qu'elle semblait même s'appeler Tarée, ne vous y trompez pas, la petite brune que voici-ci n'était pas tarée. Okay, peut être bien qu'elle l'était, mais rien qu'un tantinet. Parce qu'il y avait tout de même un monde entre la folie gentillette de Tweedy et les malades mentaux qui, eux, pouvaient largement être traités de tarés, hein. Donc bon, peut être effectivement que Tweedy avait un petit coté taré, mais rien de très alarmant pour autant. Ah mais il est vrai qu'en discutant avec un cheval imaginaire, elle s'exposait à quelques suspicions. Mais qu'importe, la jeune femme était probablement prête à tout assumer. Oui voilà, c'est exactement ça. Elle assumerait ce qu'on pourrait penser et dire d'elle, comme d'habitude. Et d'ailleurs, ça ne l'alarma pas plus que ça de voir arriver Valentina, qui risquait justement de la prendre pour une folle. A croire que Tweedy avait naturellement l'habitude qu'on la qualifie de la sorte, hm. Elle esquissa alors un sourire à la réponse de sa camarade, qui disait savoir que Tweedy n'était pas tarée - hum - puis dut faire face à une question redoutable, mais à laquelle elle aurait du s'attendre, logiquement. Que faisait-elle pour qu'on puisse penser qu'elle était tarée ? Ah, intéressant. Allez Tweedy, c'est l'heure des confidences. « Et bien, figure-toi que j'essaye d'entrer en contact avec le fantôme d'un cheval. Vois-tu, je suis persuadée que ce n'est pas un hasard si ces boxes sont vides à ce jour, il a du se passer quelque chose de terrible, oh oui d'absolument terrible ... Et donc, je me suis dit que je pourrais obtenir quelques informations auprès d'un des chevaux qui se trouvaient dans ces écuries au moment du drame ... Mais pour le moment, je dois t'avouer que je n'obtiens rien de très concluant. Heureusement, "persévérance" est mon deuxième prénom. » Sinon, à part ça, Tweedy n'était pas tarée. Pas du tout, non. Valentina, en tout cas, semblait malade comme un chien. La pauvre, ça semblait sérieux ... et probablement contagieux. Ainsi donc, Tweedy ne manqua pas de suivre le conseil de sa camarade à la lettre. Ne pas trop s'approcher ? Effectivement, elle comptait éviter. « Ma pauvre, qu'est-ce que tu nous fais là ? » demanda-t-elle alors, naturellement inquiéter pour l'état de santé de Valentina. « Tu as pris ta température ? » reprit-elle ensuite. Parce que bon, peut être que sa place était plus au fond d'un lit que dans des écuries, non ?