never let me go
~ starring malo and laoise

Comme à l'accoutumé, nous retrouvons Malo près du dressing, en train de mettre de l'ordre dans ses affaires. L'intérieur de son placard était impeccable. Costumes et chemises étaient rangées. En dessous, différentes boîtes étaient entreposées. Empilées les unes et sur les autres, chaque boîte y renfermait des trésors : des chaussures italiennes, des étoffes rares, des boutons insolites, des carnets noirs. Des boîtes renfermant des objets de valeur. Il arqua un sourcil. Il se baissa et sortit une boîte. Il ne se souvenait pas de l'avoir apporté avec lui. Sur le dessus de la boîte était inscrite son nom. Il reconnut l'écriture. Un sourire illumina son visage. Il l'ouvrit et découvrit une lettre signée - Mona ..., murmura-t-il heureux. Il la déplia et en commença la lecture. Très cher cousin, je profite du fait que tu ais le dos tourné pour glisser cette boîte dans ta valise avant ton départ pour l'Irlande. Comme je ne serai pas là à tes côtés pour te soutenir, j'ai concocté pour toi un programme pour te remonter le moral au cas où tu te sentirais démuni. Mais tu devras suivre mes instructions à la lettre. Pas d'entourloupe, cousin. Je te préviens, je t'ai à l’œil ... Tu trouveras le programme détaillé dans une autre lettre et aussi des petites choses qui te remonteront le moral à coup sûr. Je t'embrasse, Mona. Sa cousine avait pensé à tout. Il avait la gorge serrée en pensant à elle. Elle lui manquait horriblement. Ému, il fouilla dans la boîte à la recherche de la lettre suivante. Il la trouva et la lit à voix basse : - C'est encore moi, cousin ! Voici le programme que je t'ai préparé. Première étape - Te souviens-tu de nos soirées qu'on passait sous la tente dans le salon quand on était adolescent ? Je sais combien tu aimais cela. Ce que je te propose c'est de refaire la même chose dans le château. Invite la personne de ton choix à partager avec toi ce moment que tu aime tant. Il referma la lettre et la rangea. Il sortit un crayon et une petite feuille. Il écrit un mot destiné à Laoise qu'il déposa sur la table de chevet de son partenaire : Rejoins-moi dans le salon vers 23:00. J'ai une surprise pour toi. En descendant du premier étage, il fut ravi de voir qu'aucun candidat n'était dans les parages. Parfait. Il tenait dans ses bras des draps et des oreillers. Sa main tenait un sac qui contenait une tente en toile. Facile à monter. Pas besoin de piquet pour quelle tienne. Il poussa la table basse et les canapés pour avoir de l'espace. Une fois la tente montée, il observa le résultat en reculant. C'était presque terminé lorsqu'il entendit des pas s'avancer vers lui. Il se retourna et lança un sourire à son partenaire : - Ça te dit de dormir sous une tente ?, lui demanda-t-il en la dévisageant.

La journée avait été longue et c'était avec soulagement qu'elle accueillit la nuit qui se présentait à elle, qui lui tendait les bras. Tellement, à vrai dire, qu'elle était décidée à se coucher tôt. Tout tant qu'elle ne se réveillait que le lendemain, avec d'autres pensées en tête, si possible. Elle avait besoin de se changer les idées. Il serait alors bien simple de boire pour oublier mais tout de même, Laoise n'allait pas se bourrer la gueule, juste histoire de. Quoique... non, elle n'allait pas se laisser tenter par l'alcool. L'alcool, c'est le mal, Laoise, c'est le mal. Elle rejoignit plutôt la salle de bain, prit une bonne douche avant d'enfiler ce qui lui servait de pyjama, une tenue bien légère qui, toutefois, n'avait pas à porter confusion ou suggérer une quelconque ambiguïté, loin de là. Prenant le chemin identique à celui qu'elle empruntait chaque soir, elle se rendit jusqu'à sa chambre, franchit les quelques mètres qui la séparaient de son lit, s'avachissant sur celui-ci afin de bien montrer tout le désespoir qu'elle avait ressenti à l'idée d'être loin de ses couvertures. Oui, rien que ça. Laoise se reprit, se faufila sous le drap lorsqu'elle tourna la tête vers sa table de chevet. Un mot s'y trouvait. Réaction habituelle face à un élément de surprise, elle fronça les sourcils avant de se saisir du papier et d'en lire l'écriture. Un rendez-vous. Une surprise. Oh, ça sentait l'amoureux transi à plein nez, ça. Elle avait un admirateur secret, vous imaginez ? Trêve de plaisanteries, ce mot provenait sans aucun doute de Malo. Elle prit connaissance de l'heure qu'il était. L'instant t approchait à grand pas. Juste le temps d'enfiler une tenue moins légère et elle descendit au salon. Là, elle y trouva Malo, en pleine préparation d'un on-ne-sait-quoi qui la fit pourtant doucement sourire, de surprise, d'amusement. Si elle souhaitait dormir sous une tente ? Sa mine se fit plus amusée encore tandis qu'elle descendit les dernières marches de l'escalier, s'enfonçant un peu plus dans la pièce afin de s'approcher de son partenaire. « C'est une question piège ? » Sait-on jamais, après tout. Si ça se trouve, c'était un bon moyen pour la dégager du lit commun. Non, ça serait bête, il avait lui-même souhaité qu'elle le réintègre, ce lit. « D'où tiens-tu cette idée de dormir sous une tente ? Au beau milieu du salon, qui plus est. » On ne pouvait pas lui reprocher le fait d'être surprise et curieuse face à cette demande et cette envie peu banales.

Lorsque Malo avait fini de monter la tente, il lui restait tout de même deux-trois choses à faire pour le rendre plus attrayant. Il voulait privilégier le confort avant tout donc il avait descendu un nombre conséquent d'oreillers et de draps. Il étendit des draps à l'intérieur de la tente. Il déposa les oreillers dessus. Il avait presque fini quand Laoise avait son apparition. Il lui avait demandé si elle voulait dormir sous une tente. Elle répondit : - C'est une question piège ? Il bougea la tête de droite et à gauche pour lui signifiait que non. Il était vraiment sérieux. En tout cas, il pouvait lire de la surprise sur le visage de son partenaire. Apparemment, elle ne s'attendait pas à cela. Il ricana. - D'où tiens-tu cette idée de dormir sous une tente ? Au beau milieu du salon, qui plus est. Il fit mine de réfléchir. L'idée ne venait évidemment pas de lui, mais de sa cousine. Cela ne l'avait jamais effleurer l'esprit de faire cela. Même en étant loin l'un de l'autre, elle arrivait à être présente à ses côtés. Elle avait toujours été avenante avec lui. Elle l'avait toujours soutenu. Il la regarda. Un sourire radieux se dessina sur les lèvres. - De ma cousine, Mona. Elle m'a écrit des lettres qu'elle a glissé dans ma valise avant que je ne parte pour l'Irlande. Il sort de la poche arrière de son pantalon une des lettres. - C'est une sorte de programme pour me remonter le moral. Elle y indique des instructions à suivre. Par exemple, dormir sous une tente. Avec ma mère, on le faisait souvent. Après sa mort, c'est devenue une sorte de tradition avec Mona. Une des caméras était braquées sur eux. Il leva la tête et fit un clin d'oeil à l'objectif. Sa cousine était sans doute en train de les regarder à cet instant. Il reporta son regard sur Laoise et s'exclama : - Bon ! Puisque tu es là, installe-toi. Je vais aller me changer. Dans toute cette euphorie, j'ai oublié de me mettre en pyjama. Il rit et poursuivit : - Alors j'ai également apporté des bougies parfumées. Tu peux les allumer, si tu le désires. Je reviens tout de suite. Il remonta les escaliers. Il se déshabilla dans le dressing et enfila un simple bas de pyjama. Il redescendit et vit que Laoise était déjà sous la tente. Elle s'était allongée. Il la rejoignit. Il se mit sur le côté pour bien la regarder. Il se rapprocha d'elle et la prit dans ses bras - Ça fait du bien de te serrer de nouveau dans mes bras., soupira-t-il.

Autant dire que Laoise n'avait que peu souvent dormi sous une tente durant sa vie. Non, elle n'avait jamais fait de camping, ou seulement une ou deux fois en étant jeune, mais rien de plus. Forcément, elle était bien étonnée de savoir qu'elle allait passer sa nuit sous une tente, en plein milieu de ce salon. Comme quoi, tout pouvait vraiment arriver dans ce jeu. Elle lui demanda d'où venait cette soudaine envie et il expliqua que cela était une tradition avec sa cousine, Mona. Elle retint aussi le fait qu'il s'agissait d'un programme conçu pour qu'il retrouve le moral. Il n'avait donc pas vraiment le moral, ces derniers temps. C'était bien normal, avec toutes ces histoires avec AJ, toutefois, cela peinait toujours un peu Laoise qu'il n'aille pas bien. Quoi qu'il en soit, elle était honorée qu'il décide de partager ce moment avec elle, puisqu'il s'agissait d'une tradition qu'il avait partagé avec des membres de sa famille avant tout. Il déclara alors qu'elle devait s'installer le temps qu'il aille se changer. Il parla aussi de bougies. Hm, c'était pas dangereux d'en allumer sous une toile de tente ? Elle n'eut pas le temps de lui poser la question qu'il disparaissait déjà. Tant pis, elle verrait ça plus tard. Pour le moment, elle allait découvrir son nouveau lit pour la nuit. La tente était remplie de draps et d'oreillers qui recouvraient le sol. C'était confortable, elle devait l'admettre. Elle s'allongea, s'étira avant de tirer un drap jusqu'à ses épaules en guise de couverture. Pas qu'elle avait froid, loin de là, elle aimait simplement être couverte. Quelques instants plus tard, Malo réapparut et ne tarda pas à la prendre dans ses bras, avant de sortir une réplique qui la fit sourire. Elle alla déposer un baiser prononcé sur sa joue, comme pourrait le faire une gamine de cinq ans. Bien sûr que sa présence lui avait manqué, depuis quelques temps. C'était vraiment sympa de le retrouver. « Je suis désolée d'agir comme une idiote, ces temps-ci. » Oui, elle ressentait à nouveau le besoin de s'excuser, parce que son comportement était franchement limite et qu'elle en était sincèrement désolée. « Les quelques dernières semaines n'ont pas été faciles à vivre. » Oui, c'était ça, sa super excuse. Pourtant, c'était la stricte vérité, les dernières semaines avaient été bien difficiles et elle avait mal supporté les choses, d'où ses nombreux moments d'égarement qui avait forcément joué en sa défaveur.

Le fait de la serrer dans ses bras lui procurait une sensation d’apaisement. Il caressa ses cheveux délicatement. Les lèvres de Laoise vinrent se poser sur sa joue. Un baiser attendrissant et enfantin. Un sourire béat s'esquissa sur son visage. Il resserra son étreinte. Elle lui dit : - Je suis désolée d'agir comme une idiote, ces temps-ci. Non, elle ne devait pas s'excuser. Il se sentait tout autant fautif qu'elle car il n'avait pas su maîtriser ses émotions correctement. Il avait été maladroit. Son comportement ce soir-là était inexcusable. Il s'en voulait encore aujourd'hui de lui avoir parlé d'une façon inappropriée. Il s'était juré que ce serait la dernière fois qu'il perdrait son sang-froid. Il lui baisa le front. C'était fini à présent. Tout était redevenu comme avant. Du moins, presque. Il la dévisagea un long moment et caressa son visage avec douceur. - Les quelques dernières semaines n'ont pas été faciles à vivre., lui confessa-t-elle sincèrement. Il l'avait remarqué. Avec Andreas, ils s'étaient inquiétés de son état la semaine dernière. Elle n'était pas elle ces derniers temps. Quelque chosa la tracassait. Il était sûre à présent que cela avait un lien avec son secret. Un secret qui devenait de plus en plus dur à dissimuler. Surtout pour elle. Elle était frustrée car elle ne pouvait pas agir comme elle le voulait. Elle devait réprimer ses véritables sentiments, surveiller ces moindres faits et gestes. Si son secret venait à être découvert, le regard des autres allait changer. Cette révélation allait être douloureuse. Néanmoins, Malo sera à ses côtés pour la soutenir jusqu'au bout. En parcourant son visage de ses doigts, il lui répondit en murmurant : - Je sais ce que tu traverse en ce moment. C'est ma faute. J'aurai du être plus présent ... Son regard bleuté se voila. Il était triste car son éloignement l'avait blessée. Il aurait du la soutenir d'avantage. Avant d'être sa partenaire, elle était une des ses amies les plus précieuses. - Dorénavant, tu auras toute mon attention. Tu sais que je serai toujours là pour toi. Ses lèvres vinrent effleurer son cou, puis son épaule. - Mon secret commence à être lourd à porter., souffla-t-il. Cela devenait de plus en plus un fardeau pour lui. - C'est ton secret qui t'as mis dans tous ces états ou autre chose ?, s'enquit-il de demander. Il voulait en avoir le cœur net et prouvait que son intuition était la bonne.

Autant dire qu'avec ses humeurs changeantes, elle avait le chic pour se mettre des gens à dos ou simplement pour les agacer. Comme cela avait sans doute été le cas avec Malo, lors d'un précédent prime. Elle avait été stupide, elle aurait dû se confier à lui, il était quand même le seul à pouvoir pleinement comprendre ce qu'elle ressentait. Sa frustration prenait doucement mais sûrement le pas sur elle et elle détestait ça. Mais elle avait beau tout faire, elle n'y arrivait pas, elle n'arrivait pas à cacher le tout. Pourtant, ce n'était pas faute d'essayer, elle en cachait tellement, elle s'empêchait certains gestes, certaines paroles, juste par... peur. Cela dit, il y avait des attitudes qu'elle ne pouvait pas empêcher de sortir. Ce qui était sûr, cependant, c'est que c'était loin d'être à mettre sur le dos de Malo. Il n'y était pour rien du tout, dans toute cette histoire. « Ce n'est pas ta faute. C'est juste un concours de circonstances qui rend les choses plus dures mais ce n'est pas ta faute. » Il était là, déjà, c'était pas mal. À vrai dire, ça serait encore plus dur s'il n'était pas là, ou s'il était différent de la personne qu'il était. Il était apaisant, il était une sorte de pilier pour elle et ça, ce n'était pas rien. Elle savait qu'il serait là et elle ne pouvait qu'en être reconnaissante. Parce que tout ne serait pas simple, elle le savait, elle appréhendait vraiment, ça lui foutait une trouille bleue. Il avoua alors que son secret était lourd à porter. Cela lui fit esquisser une moue désolée, peinée. Elle ne doutait pas que ça devait être dur pour lui, mais vous savez, elle n'aimait pas le savoir pesé par quelque chose. Et si, du côté de Laoise, tout ceci venait de son secret qui se faisait lourd ? Eh bien, il ne lui fallut pas bien longtemps pour trouver une réponse. « Oui, c'est mon secret. » Bien sûr, oui, son secret lui pesait et il se faisait un peu plus dur chaque jour à dissimuler. « Je crois que je suis prête à ce qu'il soit dévoilé. Pour de vrai, cette fois. » Pas qu'elle voulait qu'il le soit hein et elle n'allait pas donner des indices gratos, elle n'en restait pas moins joueuse, mais oui, s'il était révélé, ça ne serait pas plus mal. Parce que c'est ce qu'elle se disait depuis le début du jeu mais clairement, à ce moment-là, elle n'avait pas été prête. Maintenant, elle supposait que si. De toute façon, elle n'en pouvait plus de mentir, de jouer un jeu. Elle voulait quelque chose de vrai, pour une fois. Cela dit, son secret n'était pas la seule chose qui contribuait à cette situation, il y avait d'autres choses. Des choses qu'elle ne pouvait pas expliquer pour des raisons qui lui semblaient évidentes. « Ça va aller de ton côté, dis ? Parce qu'avec tout ce qui se passe en ce moment, tu sais, tu peux toujours compter sur moi. » Elle préférait le dire une nouvelle fois, juste histoire d'être certaine qu'il le savait. Parce que, c'était clair qu'elle serait là pour lui, peu importe ce qu'il lui arrivait, elle serait là.