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 after the end, it's still the end ?

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Loxias

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MessageSujet: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyLun 6 Aoû 2012 - 3:17

after the end, it's still the end ? Tumblr_liq0irhsAa1qzipqco1_400

« Son nom de famille, jeune homme ? » Son nom de famille ? Mais bordel de merde, j’en sais rien ! « Vous comprenez bien que je ne suis déjà pas habilitée à vous fournir ce type d’information, que je suis éventuellement prête à consentir un effort pour... » blablablaaaa ! Son regard blasé et son index qui étire son chewing-gum hors de sa bouche achèvent de contredire l’intégralité du contenu de son discours. Elle n’est prête à consentir rien du tout, oui, elle n’a qu’une envie, me virer de devant son comptoir pour retourner à son écran de télé, que je devine dans le reflet du miroir derrière elle, dans lequel s’agitent un homme et une femme fortement hispanisant. « Ecoutez, Consuelo ! » je tente, à bout d’argument, en m’abattant de lassitude sur son comptoir. « Surveillez vos manières, je vous prie ! Ce n’est pas parce que j’ai les cheveux noirs et le type méditerranéen que vous pouvez m’affubler de sobriquets de la sorte. Je m’appelle Carmen ! » Et mon front s’écrase une nouvelle fois sur le comptoir. « Vous dites que cette jeune femme est de vos amies, mais vous ne connaissez pas son nom de famille, avouez que c’est étrange ! D’autant que j’ai reçu des consignes très strictes. Paraît-il qu’il s’agit du gratin, voyez-vous. Faut montrez patte blanche, oui, oui, oui ! » Ok, s’il vous plait, quelqu’un, tuez-moi ! « Je sais tout ça, Carmen, je loge aussi dans cet hôtel, voyez ma clef ? » j’insiste une dernière fois en agitant le pass électronique sous son nez. « Et je dépends du même gratin... Enfin, ce sont les mêmes personnes qui payent à la fin. Bref... Regardez-moi... Là, oui. Est-ce que ce visage vous dit quelque chose ? » je tente, au désespoir, en lui offrant ma tronche en gros plan. Visiblement non, puisqu’elle m’inspecte en plissant les yeux, avant d’avancer : « Le fils à Gordon Ramsey ? Y a un air au niveau des cheveux... » Et mon front rencontre une nouvelle fois le bois du comptoir. « Ok, on va reprendre très lentement... Vous avez un programme télé ? » Oui !!!! MIRACLE !!! Elle fouille dans son bordel pour en tirer un TV-Mag qu’elle me tend avec méfiance. Je la remercie d’un sourire, et cherche la page de ce soir, dimanche 5 août. Enfin, techniquement d’hier soir, vu que la nuit est bien avancée. ET VOILA ! De l’index je tapote l’encadré mastoc qui annonce la finale de Fake Lover. « Vous voyez là ? C’est moi ! » je lui tire la même tronche que sur la photo officielle -passablement ratée, si vous voulez mon avis- bouche entrouverte, regard qui fait peur, menton baissé, sourcils froncé, et je pousse même le vice jusqu’à tirer sur le col de mon tee-shirt -oui, je me suis changé. J’ai même pris une douche depuis le prime-. « Ha bah oui, c’est vous. » HALLELUJA !! « Et là, à côté, c’est qui ? » je l’interroge en tapotant mon index sur la photo suivante. « La petite dame. » Conclue-t-elle avant de remballer son magazine. « Donc...? » Je l’incite à poursuivre. « Donc... ? Rien ! Vous avez vot’ tête dans le magazine, ça ne vous autorise pas aller visiter la chambre d’une petite dame en pleine nuit. La notoriété vous est montée au ciboulot, jeune homme. Qu’est-ce qui m’dit que vous faites pas tout ça juste pour la violer, comme l’autre là, le politique français avec que des initiales... SKD ! » demande-t-elle en agitant son index accusateur sous mon nez. « Parce qu’elle serait consentante, bon sang !! Mais c’est pas la question ! S’il vous plait, Carmen, je la connais, elle ne va pas fermé l’oeil de la nuit, faut que j’aille lui parler ! Accompagnez-moi, si vous voulez, vous n’aurez qu’à vérifier... » Elle semble peser le pour et le contre, et l’espace d’une seconde je me dis qu’elle va finir par appeler la sécurité. Mais contre toutes attentes, elle se lève de son siège, et contourne le comptoir en trainant sa charge pondérale. « Y a quoi dans l’sac ? » me demande-t-elle en me précédant vers la rangée d'ascenseurs rutilants. « C’est pas une bombe, j’espère ? » elle jette un regard suspect sur mon sac plastique, tout en appuyant sur le bouton d’appel. « Si je vous dis que non, vous ne me croirez pas, pas vrai ? » C’est pour ça que je lui tends le sachet, qu’elle inspecte en montant dans la cabine d’où s’échappe une légère mélodie agaçante. Elle hoche la tête, satisfaite, et me rend mon bien, avant d’appuyer sur le bouton du huitième étage. Un étage au-dessus du mien. Du coup, je me demande où est logé Jamie ? Au sixième ? J’ai les mains moites, la gorge sèche, mais j’emboite le pas à Carmen lorsqu’elle quitte l'ascenseur et me drive au travers du méandre de couloirs tapissés de moquette épaisse et volontairement classe. Luxe, Calme et Volupté. J’observe les numéros de portes défiler très lentement, à croire que les chambres à cet étage sont considérablement plus vastes que celles de l’étage inférieur, avant que Carmen ne s’immobilise devant la porte numéro 876. « Aaaah... » commence-t-elle en jetant un coup d’oeil au panneau “do not disturb” qui pendouille à la poignée. Mais je ne lui laisse pas le temps de finir, et mon poing cogne à trois reprises contre la porte. J’vais quand même pas me laisser bloquer par un vulgaire morceau de carton après être parvenu à apprivoiser cerbère, quand même ? Cerbère qui me lance un regard courroucé. Regard qui me force à reculer légèrement, les deux mains dans le dos, le sachet tapant l’arrière de mes genoux, dans une attitude d’innocence incarnée. Lorsque la porte s’entrouvre, l’hispanique enrobée fait volte-face entre surprise et tremblements. « Nora, Carmen. Carmen, Nora. » j’entame les présentations histoire de rompre le silence gêné. J’avance d’un pas, mais la concierge bloque toujours l’accès. Ha oui, c’est vrai. « Nora, tu veux bien dire à Carmen que je ne suis pas un dangereux psychopathe et accessoirement m’autoriser à entrer ? » S’il te plait... Je la supplie d’un regard fatigué, avant d’offrir un sourire à la vieille matrone. Parce que, malgré tout, j’aime bien sa façon de protéger Nora.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyLun 6 Aoû 2012 - 5:51

A la façon dont on m’a larguée dans l’arène, dans la fosse aux lions, on vient me récupérer. Après les tourments, en plein néant. Une fois le combat terminé, une fois l‘épreuve passée, une fois que je ressors partiellement vivante, survivante, de tout cela. C’est bien la peine. Je saurais retrouver la sortie seule maintenant, c’est inutile. Je me pince les lèvres et avise d’un œil presque méprisant le grand gaillard en costard noir, lunette noir, dans le genre super austère, façon Men in black qui s‘approche. La tension et la pression envolée, je me permets de le dévisager. L’archétype du videur de boite qui se ramène et me dit que c’est l’heure d‘une voix grave et peu rassurante. Là, je relève les yeux, armée de mon bout de carton, intriguée, l’interrogeant du regard avec un sourcil arqué. Et là, aucune réponse. Evidemment, cela aurait été trop demandé. L’heure de quoi ? Partir ? Oui, oui c’est-ce que je comptais faire. Aussi, je pivote sur les talons et aligne un pas en avant lorsqu’il me rattrape par le bras en m’indiquant l’autre direction. « Euh… pourtant, ils sont tous passés par là » je lui fais, confuse. Ils ? Mes parents, mes frangins, certains candidats, enfin ex-candidats. Tous. Il secoue sensiblement la tête façon muet, ce qui commence très légèrement à m’agacer. C’est dans leur formation ça ? Non parce que limite nous pouvons toujours discuter tout ça, ou au moins, qu’il se serve de sa salive pour me répondre. Juste ça. J’aime pas être plongée dans l’ignorance. J’aime pas ne pas savoir. Et là, je suis limite forcée de le suivre jusqu’à l’extérieur. A peine je pose un pied sur la surface goudronnée que des cris s’élèvent. Encore du bruit, toujours plus de bruit. J’ai l’impression d’être dans un rêve, en plein rêve, dans une réalité alternée ou parallèle. Ces gens sont restés là pour moi ? A attendre que je sorte ? C’est ridicule, j’ai presque envie de rire. Pas de manière mesquine ou quoi. Juste que… disons que je n’ai pas encore inventé le remède contre le SIDA ou guéris la chorée de Huntington ou n’importe quelle maladie orpheline pour mériter tout ça. Non, je me suis contentée de signer un contrat pour intégrer un jeu de téléréalité. Et, je l’ai gagné. Rien de révolutionnaire, rien d’exceptionnel qui mérite autant de considération et d‘acclamation. Cependant, je souris, et adresse des signes de mains timides par respect. Ils se sont déplacés pour moi, je leur dois au moins ça. Je monte dans une voiture aux vitres teintées. Et, je commence à sérieusement angoisser. Où m’emmène-t-on ? Normalement, c’est terminé, je dois rentrer chez moi ? Non, je veux rentrer chez moi. Et chez moi c’est pas par là, pas ici. La voiture démarre. Je n’ose même pas demander au chauffeur, même gabarit que l’autre abruti j’associe le même esprit. Je me mets à triturer mes mains et regarder par la fenêtre le paysage Irlandais. Le vrai, non plus l’erroné. Il est différent, animé, mouvant. Les rues, les gens, les passants, les vitrines, les autres voitures… Mes prunelles s’illuminent d’une lueur que je ne saurais qualifier. Je me fait l’effet d’une enfant qui sort pour la première fois de chez elle. Le genre que l’on préserve de tout, contre tout, et qui découvre ce qui l’entoure. Quoique, dans mon cas, redécouvre. Je m’approche de la vitre, demeure silencieuse, j’apprécie la chose jusqu’à ce que se dessine un hôtel absolument hors de prix. Ca se voit à sa gueule, à son architecture, à… potentiellement tout. La voiture s’arrête, la seconde d’après, la porte s’ouvre. Je vais loger… là. Mes prunelles descendent l’hôtel plusieurs fois. Je pose alors des questions, beaucoup, un flot intarissable auxquelles on ne prend la peine de répondre. Je ne comprends pas. Rien même. On me regarde et me demande d’avancer. Rassurez moi, on ne va pas me fliquer comme ça durant des jours n’est-ce pas ? On va finir par me foutre la paix, pas vrai ? Je pourrais sortir sans être accompagnée de videurs de boite ou d’une bagnole aux vitres fumées. Non parce que reprendre les transports communs, le vélo, c’est tout ce qui me manque et ce dont j’ai envie. Reprendre une vie normale. La plus normale et simple possible. Comme avant… Je monte les quelques marches, débouche dans l’hôtel. Une nana m’accueille, me souris. Enfin ! Je souris à mon tour, rassurée. Les cyborgs sont derrière moi, tout va bien maintenant. J’ai retrouvé la civilisation ! Elle me guide dans l’ascenseur en m’expliquant tout. Enfin bis ! Huitième étage, chambre 876. J’acquiesce, elle m’amène jusqu’à la porte et me remet le pass électronique. Je la remercie avant d’entrer dans la chambre. Je me laisse tomber derrière la porte, ce qui a pour effet de la refermer dans un claquement sourd. Je soupire en lâchant tout ce que j’ai entre les bras. Soit, le « chèque ». Je me laisse glisser contre la porte jusqu’au sol. Je détaille la pièce. Trop luxueuse, trop grande, trop… trop. Je m’attèle à détacher mes talons pour m’occuper les mains alors que le souvenir du prime me revient en tête. Une partie, la fin… Celle où mes doigts ont quitté les siens, celle où il a disparu la seconde d’après… Et, de nouvelles questions surgissent. Ils sont tous où maintenant ? Partis ? Ou ici, dans cet hôtel ? Que font-ils ? Eux aussi sont seuls dans leur chambre ? Eux aussi s’ennuient ? Comment être seul après avoir vécu trois mois en colocation, ils ne se rendent pas compte… Je déglutis avant de finir par arracher ma chaussure de mon pied pour la laisser gésir au sol. Je me lève, j’ai envie de rien. Les chocolats sur la petite table me retournent l’estomac. Dormir. J’aligne les pas jusqu’au lit. Immense. Il pourrait contenir trois Nora, quatre Valentina et trois AJ. Minimum. J’exagère à peine. Une fois en face, je le jauge, et soudainement m’écroule dessus sans crier gare. Je me recroqueville. Les minutes passent, peut être plus, je ferme les yeux, les ouvre, m’assoupis, me réveille, braque mes prunelles vers le plafond, ferme les yeux, les ouvre… encore et encore. Inlassablement sans réellement tomber dans un sommeil profond et réparateur. Et c’est lorsque j’entame de me caler sur le ventre que l’on frappe violement à la porte. Je sursaute. Une fois. Je me tâte à aller ouvrir. Deux fois. La flemme, pas envie. Depuis quand les employés frappent aux portes de la sorte ? Trois fois. Eh bien justement Nora, c’est bien parce que s’en est pas… Debout ! Je ballarde mes pieds hors du lit, rajuste ma robe, m’approche de la porte, pose une main sur la poignet avant de l’actionner. J’entrouvre doucement avant de l’ouvrir complètement pour apercevoir la réceptionniste et… Loxias. Là, je ne sais pas ce que je ressens: soulagement, colère, ou tristesse. Encore un mélange ? Je reste muette. La réceptionniste se dresse devant comme un chien de garde, lui faisant barrage, ca m’étonne, je laisse ma surprise transparaitre sur mes traits. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Mes prunelles vrillent vers le brun lorsqu’il me demande de calmer mon garde-fou. « Euh, je… Carmen, vous, eh bien… » je commence malaisée parce que son attitude me laisse perplexe. Depuis que je suis sortie du plateau, on me traite comme la fille du Président des Etats-Unis, c‘est grave sérieusement.  « …je le connais » je finis par terminer. Puis, j’appuie mes propos d’un sourire surfait parce que je ne suis pas sûre d’avoir l’air très crédible là. Pour cela d’ailleurs qu’elle nous jauge du regard, à tour de rôle, d’un œil sceptique prête à déceler le mensonge. Et, elle finit par disposer. Après quoi, je percute qu’il faudrait peut être le laisser passer maintenant. Oui, bien Nora. Aussi, je me décale en entrainant la porte avec moi pour le laisser entrer. Je la lâche, elle se referme. A nouveau, je m’adosse contre celle-ci, les mains dans le dos. « Je, t’ai cherché » je finis par lancer avant qu’un silence de plomb ne prenne racine. Bien sûr qu’il a saisi ce que je lui dis.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyLun 6 Aoû 2012 - 7:27

Mal à l’aise, mon poids passant d’un pied sur l’autre sans discontinuer, j’attends qu’elle prenne la parole, qu’elle dise quoique ce soit, n’importe quoi susceptible de rassurer la vieille Carmen, afin que celle-ci cesse de m’observer avec suspicion. Mais Nora tarde, Nora s’attarde, me contemplant comme si elle ne parvenait à remettre un prénom sur mon visage. Ou qu’elle y parvenait trop bien, justement. « …je le connais » finit-elle par conclure, me faisait l’effet d’être un visiteur importun, vieille connaissance du collège ou lycée, le genre amoureux transis qu’on n’a pas spécialement envie de revoir. Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, probablement à pas grand chose, mais pas à cette distance froide qui me glace et m’indispose. Je ne suis pas le seul à la remarquer, puisque Carmen semble peu encline à nous quitter. Je ne l’ai quitté que quelques heures, et j’ai pourtant l’impression, à son attitude, que cela fait des jours, des années, peut être même des siècles. J’ai peut être eu tort, peut être, mais j’ai fait ce que j’avais à faire, ce que, sur le moment, ma conscience me dictait. Je n’ai pas souhaité lui faire le moindre mal, mais comme à mon habitude, j’ai faillit. J’ai du rater un échange de regard entre Nora et Carmen, puisque cette dernière se décide, finalement, à faire place nette, se dandinant dans son tailleur trop ajusté et ses chaussures orthopédiques, sur la moquette trop épaisse, avant de s’immobiliser à l’angle du couloir pour, à l’aide de son majeur et de son index au niveau de ses yeux, me signifier qu’elle me garde à l’oeil. Je soupire légèrement, puis l’observe disparaître. Je ne suis pas dupe, je l’imagine tapie dans un recoin, prête à intervenir à la moindre protestation Norienne. Mais entretemps, la dite Nora s’est décalée, m’offrant un passage jusqu’à l’intérieur de sa chambre. J’hésite un instant, parce qu’il y a une différence, il y a un monde entre imaginer et vivre, projeter et réaliser. Dans ma tête, tout était prévu, dans ma tête, tout semblait extrêmement bien rôdé, mais finalement, je constate que je ne sais qu’une seule chose : je sais que je ne sais rien. J’avise mon sac plastique dans ma main d’autre, et me trouve bien minable. C’est pas comme ça que ça doit se passer. Mais comment alors ? Je n’ai aucun exemple, aucune expérience. Alors, en ébauchant un pas en direction de la chambre, je tends le bras vers un vase, ornement floral du couloir, pour en extraire une orchidée, il me semble, convaincu que cela m’aidera peut être. J’entre, dépassant Nora, osant à peine lui jeter un regard, de peur qu’elle cherche à le décrypter, à l’analyser, comme elle ne a prit l’habitude depuis des semaines. Mais le temps n’est plus à cet exercice, ici on ne trouve ni micro, ni caméra, et c’est d’ailleurs ce que cherche mon oeil endoctriné, lorsqu’il parcours la chambre rapidement. La porte se referme, et avec elle mes éventuelles tentatives de fuite, ma lâcheté. Je dois lui parler, elle le sait, j’ai quelque chose à lui dire depuis 19h30. « Je t’ai cherché » me lance-t-elle. « Je t’ai trouvé. » je lui réponds en pivotant pour lui faire face. Alors je la détaille, de sa coiffure défaite à sa robe froissée. Vient-elle à peine de rentrer, ou n’a-t-elle pas prit le temps de se changer ? Je sais que, d’ordinaire, il y a une fête après la finale, en l’honneur du gagnant, c’est pour ça que j’ai tant tardé, m’imaginant qu’elle y serait obligatoirement. « C’était pas le moment, c’était... c’était ton moment. » je tente de lui expliquer, mal à l’aise, frottant ma main libre contre mon jean pour en atténuer la moiteur. « Je sais qu’on vient de passer trois mois dans une émission retransmise en direct, mais c’est différent lorsque tu as les caméras braquées sur toi, les cadreurs, les animateurs, le public, la foule oppressante, c’est différent lorsque tu as conscience de chaque regard posé sur toi... J’pouvais pas, et puis... Je ne leur appartiens pas, tu comprends ? Le finaliste leur appartenait, la gagnante leur appartenait, mais pas le reste, pas toi, pas moi, pas ça... » je tente, en nous désignant tour à tour d’un index hésitant, et la distance qui nous sépare encore l’un de l’autre. « J’voulais tout recommencer du début, parce que... » j’sais pas. Ça m’a semblé judicieux. Peut être que ça ne l’est pas, finalement. Ma main libre s’enfonce dans mes cheveux, à présent, les rabattant en arrière maintenant qu’ils sont délesté du gel imposé par le coiffeur-slash-gay-slash-de la production, et qu’ils me retombent systématiquement dans les yeux. « Alors j’ai réfléchi à comment ça se passe dans la vraie vie, sauf que j’en ai aucune idée, j’ai jamais été confronté à ce genre de situation, et ma lamentable culture cinématographique a tendance à me renvoyer une image faussée, voir carrément cliché de... » je pivote sur moi-même, observant le sol comme s’il détenait un pouvoir particulier, et puis finalement, je relève la tête, pas vraiment plus assuré, pas vraiment plus à l’aise. « J’voulais faire les choses dans l’ordre, cette fois, mais à trois heures du matin, y a pas de resto d’ouvert, ni même de fleuristes, encore moins chevaux et de calèche, et puis... C’est con une calèche, c’est tout pourri, j’veux dire qu’on voit ça qu’à la télé, et encore la réaction normale c’est de se coller un index au fond de la gorge et... » Ta gueule, putain ! Ferme ta gueule une bonne fois pour toute, ou viens-en au fait ! Je m’immobilise, finalement, tentant de calmer mon agitation, qu’elle soit orale ou physique, et je relève les yeux pour la fixer... Enfin. « Bonsoir, je m’appelle Lior. Ça c’est un bouquet de fleurs. » je commence en lui tendant ma pauvre orchidée. « Si, si, avec un peu d’imagination, c’est un superbe bouquet. Et voici notre diner en tête à tête. » j’annonce en allant poser le sachet plastique sur la table centrale, pour en extraire des chips, des sandwichs Sodebo, des canettes et quelques barres de céréales en guise de dessert, tout ce que je suis parvenu à trouver à trois heures du matin à la seule supérette du coin ouvert en continue. « Repas gastronomique, trois étoiles au Michelin. » Je sors même une bougie d’anniversaire en forme de “2” que j’allume façon chandelle. « Et j’espère que t’es du style a coucher au premier rendez-vous, parce que ça fait trois semaines que je me retiens. » d’ailleurs, si on pouvait sauter la phase diner pour aller directement à la phase je t’enlève ta culotte, ça m’arrangerait. C’est pas que je sois du genre pressé, mais Ramadan oblige, dans une heure, j’aurais plus le droit de la toucher.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyLun 6 Aoû 2012 - 20:47

Je me sens soudainement lourde, mal aisée, je ne comprends pas pourquoi c’est comme ça. Ca ne devrait pas être comme ça. Je déglutis discrètement. Je lève le visage, mes prunelles arpentent la distance qui nous sépare avant de se poser sur lui, son dos. Trop loin. Mon cœur s’emballe, comme toujours, presque aussi fort si ce n’est plus que d’habitude. Je soupire doucement. Il est là, il est là, je me répète comme si j’avais du mal à réaliser, comme si j’étais plongée dans rêve, comme si tout ceci n’était qu’irréel et chimère. Je peux m’approcher ? Je peux le toucher ? Je ne sais plus trop où j’en suis mais… il est là. Et fatalement il ne parle pas. Je pensais qu’il était parti, je pensais que je ne le reverrais probablement jamais maintenant le jeu terminé. Je le pensais loin maintenant. Et, je m’apprêtais à… je ne sais pas, exploser ou imploser je ne sais plus quelle action mon corps est capable de réaliser. Peut être les deux en même temps, qui sait. Exploser, imploser, encore. Et encore. Certainement faire semblant d’oublier, faire semblant de refouler pour offrir des imitations très réussies de sourires et de rires, également. Mais non, il est là. Devant moi. Et moi, je suis là, comme une conne, à le regarder, contempler sans pouvoir rien dire, sans parvenir à agir. Toutes mes élucubrations précédentes s’effondrent, et je ne sais plus quoi penser ou à quoi me raccrocher présentement. J’en ai marre d’avoir mal mais j’ai besoin d’avoir mal, je dois avoir mal, parce que la douleur c’est lui, et j’ai besoin de lui. Parce que mon cœur le veut lui. Parce que mon esprit le veut lui et pas un autre. Parce que… je l’aime lui. Et pas un autre. Aussitôt, mon palpitant se serre. Tout est lié, l’esprit, le corps, le cœur, tout. Je finis par rompre le silence. Je veux qu’il se retourne, je veux que tu te retournes, que tu me fasses face. Tu avais quelque chose à me dire, tu voulais me dire quelque chose. Depuis, les heures ont filé, mon esprit a cherché sans trouver… Je t’écoute. Sa voix s’élève, ses prunelles croisent les miennes une demi-seconde à peine. Il me parle d’un moment qui m’appartient. Mais que vaut ce moment s’il n’est pas partagé avec les bonnes personnes ? Celles qui comptent le plus ? « J’aurais, juste voulu que tu sois là… » je minaude d‘une petite voix. Oui, juste ça. Mais je suis personne pour exiger ça, c’est ça ? De toute façon, je ne t’en veux pas. Je n’ai pas à t’imposer quoique ce soit. Il poursuit. Un flot de paroles qui ont de l’écho. Il dissocie. Je comprends, et pourtant je me sens encore plus conne. Je baisse légèrement la tête, les yeux détaillant le sol. Il a raison. Je relève les yeux lorsque son index nous pointe à tour de rôle. Recommencer. Il continue de m’expliquer. Son malaise se mélange au mien, et j’aimerais briser ça parce que ça ne devrait pas être là, parce que ça n’a rien à faire là. Quoi dire pour que cela s’évapore ? La vraie vie. Clichés. Sa voix se perd. Un silence, léger. Il reprend. Faire les choses dans l’ordre. Il parle de calèche et chevaux, de niaiserie et, là, oui là un sourire étire mes lèvres. Un sourire que je ne saurais trop décrire: quelque peu amusé, touchée par l’espèce de timidité ou que sais-je d’autre. On est dans la même situation, le même cas, même malaise, même envie. Ca s’impose à moi, alors que j’aurais du le savoir, ne jamais en douter. Je suis conne, c’est pas nouveau. Et, c’est-ce qui me décide à me défaire de mon mur dans lequel je commençais à m’encastrer. J’avise un pas dans sa direction, décidée. Je m’arrête net lorsque sa voix se charge des présentations. Une fleur. Je penche sensiblement la tête sur un côté en la contemplant. Une nouvelle esquisse aux lèvres, je m’avance, je tends le bras, mes doigts se ferment sur le ‘bouquet’. Je continue d’avancer, encore, encore un peu et j’enroule mes bras autour de son cou. Spontanément. « Et moi, je m’appelle Nora... » je lui souffle à l’oreille, mais tu le sais déjà. Mon corps retrouve son contact, s’apaise. « Ca, c’est ce qui t’étais destiné » j’ajoute en reprenant plus ou moins ses mots, resserrant légèrement ma prise. Normalement, en principe, et le voilà restitué en bonne et plus ou moins due forme. Ça, c’est l’étreinte. Ca, c’est l’accueil. Parce que ca aurait du être comme ça. Puis, je me détache lorsqu’il me parle de notre diner. Je recule quelque peu pour le laisser atteindre la table et y disposer ledit diner. En le voyant sortir canettes, sandwichs, barres de céréales, bougie, j’ai envie de rire. Parce que je crois que je n’aurais pu demander ou vouloir mieux. Originalité. Audace. Simplicité. Je préfère ça, de loin à un truc pompeux, à un truc qui ne nous ressemble pas. Là, c’est parfait. Ma gêne commence à s’éclipser, je le sens. Aussi, je m’approche de la table, tire le briquet qui dépasse de sa poche pour allumer la petite bougie. « Quatre » je rectifie, lui jetant un regard de biais, un sourire mutin aux lèvres. Après quoi, je bénie le ciel de n’avoir pensé à ouvrir l’un des sandwichs pour l’enfourner, y’aurait eu moyen de m’étouffer avec la bouchée. Malgré tout, ça n’empêche pas mes joues de prendre une légère teinte rosée que j’essaie de dissimuler et mes mains s’agiter à faire semblant de bien réajuster les choses sur la table avec un air pseudo-détaché. Ca passe. C’est une vraie question ou juste pour détendre l’atmosphère ? Je me ressaisis, je me ressaisis. Je finis même par échapper un rire. « Y’a peut être, probablement, éventuellement, potentiellement moyen de faire exception s’il y’a de bons arguments » je lance sur un ton le plus dégagé possible, limite détaché en haussant les épaules d’un air qui s’inscrit dans le mouvement que j’essaie de lui donner. Et, j’échappe un rire à nouveau avant de jeter un coup d’œil en sa direction. « Hm, d’ailleurs Loxiaaa-Lior… » je me corrige rapidement. Lior, Lior, Lior, imprime, imprime, imprime. « depuis quand manges-tu du porc ? » je lui fais presque intriguée en pivotant sur les talons, me calant dos contre la table, les deux sachets en mains et lisant à voix haute. « Jambon-crudités, Jambon-emmental » Les typiques sodebos en somme. Oui, n’est-il pas musulman ? Ou alors, c’est une erreur d’inattention. Faut dire qu’à pareil heure, le choix doit être bien restreint où qu’il soit allé dégoter ça.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyMar 7 Aoû 2012 - 3:39

Elle n’est pas dans son rôle, elle ne suis pas le fil directeur du scénario, de mon scénario. J’ai envie de lui hurler “couper” et de laisser retentir mes directives, car rien ne convient, ni les déplacements et mouvements en tous genre, ni les paroles. T’es pas dedans, Nora, et tu mets ton partenaire en difficulté. Oscar de la scène la plus foirée ! Je pensais qu’elle aurait compris ce qui m'amenait ici, je pensais qu’elle aurait saisi depuis bien longtemps, depuis la première seconde du Prime, en fait. Tout le reste n’était que contre-temps, j’avais des choses à faire, des dispositions à prendre, des discussions à terminer. Elle n’était pas secondaire, elle était juste la finalité. L’aboutissement. Qu’importe les chemins de traverse que j’emprunterais, ils menaient tous au même endroit : à ça. À ce moment-là, qui ne devait en rien ressembler à ce monologue confus et pathétique auquel je m’adonne à défaut de savoir exactement quoi faire. Dans les films, c’est toujours l’instant où une musique bientôt culte retenti, et où les silences deviennent sensuels et exaltants. Ici, rien de tout ça, juste un silence suffocant que je tente de combler à mauvais escient. J’ai l’impression d’avoir perdu une partie de mon cerveau entre les ascenseurs et ici, je suis incapable du moindre comportement cohérent et adulte. A la place de quoi je passe pour un autiste séquestré depuis sa naissance qui ne découvre que maintenant les relations humaines et les interactions qui en dépendent. Mes seules références sont des films niais dont mon épouse s’avère friande et où de riches héritiers épousent des prostituées à base de fraises et de champagne. J’ai plus le level d’un Aladdin, voyez-vous, voleur, menteur, avec les yeux plus gros que le ventre, mais j’ai pas de génie, ni de tapis volant, pas même de petit singe à chapeau. A la place, j’ai juste une fleur, volée, et un pic-nique, acheté. J’ai pas les moyens de lui offrir tout ce dont je viens de parler, et je n’en aurais même pas l’idée. C’est pas elle, c’est pas moi... C’est pas nous. Même si j’ai encore du mal avec le concept du “nous”, je dois bien avouer qu’il existe, et qu’il est présent depuis un moment déjà, sous le regard de téléspectateurs qui auront su le percevoir avant nous. Et nous, c’est carrément une marque de fabrique. Nous c’est un appareil photo en guise de présentations, des nombres premiers en guise de séduction, c’est un arbre en guise de maison, des regards en guise d’explications, et des mots en guise d’évasion. Alors comment suis-je censé faire, maintenant, sans mon arbre, sans toute cette tension qui me forçait à agir sans réfléchir, à agir sans parler ? J’ai tous les droits, à présent, et voilà que je doute de moi, bégayant, cherchant des mots, des explications qui ne viennent pas. Le jeu est terminé, je n’ai plus de garde-fou, plus de frontière, plus de barrière, elles n’ont plus d’existence, elles n’ont plus droit de présence. Et pourtant, j’en viens à les regretter, elles me dirigeaient, me balisaient, maintenant je suis en roue libre avec l’impression de faire du sur-place. Je dois tout reprendre de zéro, et c’est la symbolique que revêt mon geste lorsque je lui offre cette fleur et mon prénom, mon véritable prénom. Peu importe comment elle choisira de m’appeler, j’avais besoin de le dire, de le prononcer pour que tout ça confère à la réalité. Elle me répond par le sien, de prénom, celui que je connais déjà puisqu’elle n’a fait qu’être elle-même, sans mensonge, sans omission, contrairement à moi, depuis la première fois, jusqu’à ce jour. Ses pas s’approchent, ses bras se tendent, et finalement la scène oscarisée se met en place, un poil retardé, un poil saccadée, un poil désacralisée, mais je m’en fous, je retrouve enfin un peu de ce calme qui me faisait défaut. Un calme d’apparence, puisque mon agitation devient autre, mais certains points d’interrogation s’effacent au profit d’autres, moins importants, moins imposants, moins déterminants. Je me suis déjà lancé dans la suite de ma réplique, annonçant le diner, lorsqu’elle s’accroche à mon cou, m’offrant, m’avouant ce qui aurait du se passer. Ma voix se meurt un peu sur la fin, j’ai presque envie de lâcher le sac plastique entre mes mains, ça ne rime plus à rien. Je suis sur le point de le faire, et d’enchainer directement avec la scène finale du film, celle durant laquelle toutes les femmes chialent et tous les mecs soupirent d’exaspération, lorsque Nora se décroche, laissant mon corps fébrile, fiévreux, désemparé, désoeuvré. J’suis censé faire quoi, là, les bras ballants, l’âme en peine ? Visiblement, elle attend la suite, curieuse de savoir ce que cache mon sac. Rien de très féérique, quelques sandwiches, des chips, des canettes et des barres céréalières que j’étale sur la table en présentant le tout comme le diner gastronomique du siècle. J’ai même pensé à la petite chandelle qui irait bien s’il ne s’agissait pas d’une bouge d’anniversaire passablement pitoyable. Elle n’en prend pas ombrage, poussant le vice jusqu’à augmenter le nombre d’étoiles du guide Michelin. Et maintenant ? Je veux dire, c’est quoi la suite ? Est-ce qu’on est censé faire comme si rien n’avait existé, comme si on ne partait pas avec un handicap, comme si...? J’en sais rien, et à défaut, je sors la première connerie qui me passe par la tête, sans penser aux conséquences, sans penser à l’interprétation qu’elle en fera. Le rougissement de ses joues me ramène une semaine en arrière, deux semaines en arrière, peut être trois... Et j’ai l’impression d’être de nouveau chez moi. Voilà, Nora... C’est pas la distante froide de tout à l’heure, ni l’approche radicale d’il y a quelques instants, c’est Nora, hésitante, rougissante, charmante. Et son rire fini par emplir la pièce, provoquant ma propre gêne face à mes propos. Mais on s’en fout, la gêne ayant rythmé notre quotidien pendant plus d’un mois, j’y suis habitué, je le tolère, il me réconforte, et me porte. Me porte à ses côtés, prêt à la saisir, à la cueillir, à la chérir, juste avant qu’elle ne me bloque l’accès à ses bras en s’emparant des deux sandwiches. Non, mais, sérieusement, elle le fait exprès ou quoi ? Il s’agit d’une punition pour l’avoir laissé en plan en prime time ? Elle prononce mon prénom, enfin mes prénoms, mais je l’écoute à peine, bien trop occupé à soupirer comme un con. Ce n’est qu’au mot “porc” que je lui accorde toute mon attention, alors qu’elle me tend les deux emballages affichant l’indication “ham”. J’y crois pas ! J’ai fait ça ?! Je lui ôte les sandwiches des mains pour vérifier ses dires, avant de me frapper le front avec, un sachet contre chaque tempes, des fois que ça parvienne à m’assommer jusqu’à demain, 22h. Ça marche pas, alors je fini par lui rendre les deux interdits pour m’emparer du paquet de chips derrière elle. « Goût Bacon, tu crois que ça veut dire que...? » Carton plein, Loxias ! Adossé à la table, tout comme elle, Adossé à la table, tout contre elle, je m’emploie à décrypter le liste des composants en anglais, ce qui s’avère être un exercice compliqué, finalement. Alors, ne sachant pas s’il y a réellement du bacon dans la fabrication des chips, je finis par reposer le paquet. « J’prends pas de risque. J’préfère passer directement au dessert. » j’avoue, avant d’étendre mon bras derrière elle, survolant les barres chocolatées, avant de l’attraper, elle, par la taille, lui faisant quitter sa table pour venir se loger entre mes deux jambes, face à moi. « Ce dessert-là. » Je souffle, mes deux bras glissant autour de sa taille, mes mains venant se nouer dans son dos. « Mais avant de passer à une quelconque phase de dégustation, on va définir quelques règles de base. Petit un, tu as le droit de faire absolument tout ce que tu veux, manger, dormir, jou...er, etc, dans ce périmètre-là... » dis-je, en désignant du menton l’espace où elle se trouve, entre mes bras et mes jambes. « Sors pas de ce périmètre, Nora... Jamais ! » j’insiste pour la touche dramatique et anxiogène de la scène. « Petit deux, j’insiste pour être là le jour où tu comptes remettre ce chèque de deux mètres à ton banquier. » j’annonce en désignant le gros carton adossé au mur, luttant pour ne pas rire. « Et si on pouvait prendre le métro, ou le bus pour s’y rendre, j’avoue que ce serait hanouka ! » j’espère qu’elle a conscience qu’il ne s’agit pas d’un réel chèque, et qu’elle n’avait absolument pas besoin de le trimballer jusqu’ici avec elle. Je suppose que l’argent a déjà été versé sur son compte, à l’heure qu’il est, comme les cachets que nous recevront tous en tant que “salariés de la télé-réalité”. Oui, il est loin le temps du bénévolat contre un peu de paillettes, maintenant on a un statut salarial, et on cotise même pour une mutuelle. « Et petit trois... Faut qu’on parle, je crois... Nora, regarde-moi... » l’amusement a quitté ma voix, ne reste plus qu’une sévérité, un sérieux qui teinte bientôt l’air qui nous entoure. « T’as des questions, j’ai des réponses qui plairont ou pas, mais qui entraineront de nouvelles questions, notamment une seule de mon côté, savoir si t’es d’accord avec ça... » mes lèvres se posent sur son front. J’aime pas l’air qu’elle a. Ça ne me réjouie pas, mais ai-je le choix ? « Je t’ai quitté y a deux heures, tu dois bien te douter que... » que rien n’a changé en profondeur, même si la surface est devenue limpide. Mais même ça, j’arrive pas à le dire, j’arrive pas à le définir par des mots, par des phrases. « Je ne serais jamais totalement à toi, Nora, parce qu’une part de moi reste et restera avec elle... Mais je peux te promettre que ce qui est à toi, personne d’autre ne l’aura... » J’sais pas si c’est suffisant, et j’ai conscience des efforts auxquels elle consent, auxquels elle devra consentir si elle accepte de me suivre. J’ai conscience de mal choisir mon moment, mais j’ai besoin de savoir, d’être sûr, avant le dernier palier qu’il nous reste à franchir.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyMar 7 Aoû 2012 - 8:31

Il se met à scruter les emballages mais je suis catégorique. Non, non, mon grand, les regarder de la sorte n’y changera rien. Je suis formelle, le pronostic est sans appel. Ils sont condamnés. Condamnés à ne pas être mangé et encore moins par toi. J’affiche une mine faussement atterrée avec un hochement de tête solennel, les bras croisés sur ma poitrine, le rire tiraillant mes côtes. Je rêve, c’est moi, où on retrouve un peu de cette simplicité qui s’était perdue ces dernières semaines malgré « ça » ? Oui, cette chose que j’appelle encore « ça » parce que c’est l’habitude, parce que mettre un mot dessus c’est la figer, c’est la concrétiser, c’est l’imposer. Et, dans le fond, c’est pas l’envie qui manque mais… D’un autre côté, cette simplicité revenue malgré tout me laisse penser que… Non, passons. Je secoue légèrement la tête avant de reposer mes prunelles sur lui qui me tend les deux sandwichs et me parle de gout bacon. Là, j’éclate de rire en guise de réponse parce que pour quelqu’un qui suit un régime alimentaire particulier et pourtant simple, il les cumule. Franchement, il doit éviter un seul aliment, et il trouve le moyen de se l’imposer, trois fois plutôt qu’une. Mon rire sonne un peu moqueur. Mais la moqueuse gentille hein. Puis, j’affiche un sourire hilare, presque imbécile, alors qu’il se fout à décrypter les ingrédients. Sauf que, ouais, gout bacon, y’a pas à tortiller, tu peux pas manger, c’est tout. Quoique. Je me penche légèrement en sa direction pour jeter un coup d’œil sur le paquet. « Hm, il doit y’avoir des traces ou alors le gout est reproduit chimiquement, je ne sais pas » je lui expose ma théorie, pensive, tandis que mes doigts retrouvent déjà leur vieille habitude que d’aller effleurer sa peau, le dos de sa main. Et, contre toute attente, il se ravise. Ne pas prendre de risque, qu’il dit. J’acquiesce. « Ceci dit, si tu as faim, et il faut que tu manges, on peut toujours appeler le… » je commence avant de sentir ses doigts se refermer sur ma taille et son bras dans mon dos. Mon corps réagit, mon corps frémit. Oh, ce dessert là... Un sourire étire mes lèvres, la seconde d’après, je me retrouve debout, devant lui. « …room-service » je termine tout de même.  « Mais le dessert c‘est meilleur » je lui fais dans un souffle, laissant son torse accueillir mon corps, magnétique. Et je passe mes bras autour de son cou, nouant mes mains derrière sa nuque. Je m’apprête à réduire la maigre distance entre nos lèvres lorsqu’il me parle de règles. Je recule sensiblement et arque un sourcil, perplexe. C’est là que ça se gâte ? Il m’accorde un droit, pas des moindres. Un putain de droit même. Non, c’est pas encore. Cependant, mon scepticisme ne déloge pas. Vraiment tout ce que je veux ? Je scrute son visage, ses yeux. Lui aussi à l’air formel. Hm, j’ai un doute, il n’y’a aucune contrepartie ? J’échappe un rire à sa supplique surjouée. « Ce n’est pas mon intention ! » je réponds tout aussi théâtrale, laissant mes traits se déformer pour afficher la mine de la tragédienne de base. J’y suis, j’y reste. Oui, ca me semble être un bon crédo. On adhère. Le chèque ? Ah oui, le chèque. Il se retient de rire, je le vois ! Il croit quoi que j’ai pas compris que c’était un chèque en carton ! Dans tout les sens que l’on peut donner à l’expression d’ailleurs, soit. Aussi, je jette un regard en direction du coin où j’ai largué la chose. « C’était pour me défendre des men in black muets qui m’ont trainée jusqu’ici, au cas où quoi, tu comprends » je rétorque en prenant un air dégagé, presque désabusé, haussant les épaules, avant d’afficher un sourire amusé en coin des lèvres. « Mais si ca peut te faire plaisir hein » j’ajoute limite en sifflotant. « Quoique ma mère le voulait en souvenir ou que sais-je, et pas sûre qu’elle lâche l’affaire » Non, sans déconner en plus. Ma mère elle collectionne tout ce qu’elle trouve. Et après, elle leur donne le titre de « souvenir » en se disant que ca lui fera plaisir de revoir cette chose parce qu’elle ose croire que ca lui rappellera un truc. Enfin, dans ce cas là, je veux bien croire à tout ça. Bref. Je secoue la tête. Bien que, pas besoin, parce que son petit trois me ramène bien vite à la réalité, peut être même à la… fatalité ? Mes traits se durcissent, mon sourire s’affaisse et disparait. J’ai même l’impression que mon rythme cardiaque s’est accéléré dans ma poitrine. Ce doit être l’effet du: faut qu’on parle. Et sa voix nettement plus sérieuse. Non, c’est bien l’effet des deux combinés. Un effet assimilable à une douche froide sur un corps chaud, fiévreux. Ou à un renversement de vapeur sec et soudain. D’autant plus que cette élocution n’annonce jamais rien de bon. Alors je me permets de déglutir. Et, comment dire, on était bien là non… Des bouffées de peur, angoisses, ressurgissent, aux aguets, prêtes à m’assiéger au moindre signe de faiblesse de ma part, à la moindre fissure. Par ailleurs, je ne me rends même pas compte que j’ai baissé les yeux lorsqu’il me demande de le regarder. Euh, oui, attend, deux secondes… Je l’écoute, et je sais que j’affiche un air craintif et je sais que mes yeux trahissent, traduisent, mon appréhension. Si bien que ses lèvres échouent sur mon front. Je ferme les yeux un court instant. J’ai comme l’impression qu’il n’y’a pas le choix, que c’est un passage obligé. Sois forte. Ou disons, un peu moins faible. Sa voix me parvient à nouveau mais s’éteint en laissant le relai à mon cerveau. Me douter que tu n’as pas… enfin, oui j’ai compris. Mon regard fuit. Tu sais que je n’aurais jamais demandé ça, que je ne le demande pas, je n’aurais jamais, je… J’avais presque oublié que notre situation était compliquée. Presque. Je comprends dès lors que durant cette après-midi où nous avons été séparé et isolé, il a du recevoir sa visite. Et, presque subitement, un coup de baguette, tout devient plus clair. Sa présence ici, là, maintenant l’est… Il poursuit. J’accuse un hochement de tête avant de relever les yeux vers lui. Je suis consciente qu’on ne peut tout avoir dans la vie, que tout n’est pas simple, je ne suis pas capricieuse. Je sais qu’il faut savoir faire des concessions, savoir arrondir les angles. Etre adulte comme dirait l’autre. La situation est délicate, je le sais, je le sais… Et présentement, je ne peux faire preuve que de compréhension, discernement. Mon choix est dualiste et simple: prendre la chose et l’accepter telle qu’elle avec sa bizarrerie et tout ce qui peut la qualifier en sachant pertinemment que c’est la meilleure solution ou la refuser. On revient de loin, de tellement loin. On revient de l’impossible même. C’est même inespéré quand j’y pense. Je ne vais pas faire la mijaurée ou des simagrées que je ne suis pas en mesure d’être ou faire vu ma situation, vu mes aspirations. Je dois me focaliser sur le plus important, ce qui compte réellement pour moi. Je sais ce que c’est… Je laisse filer une minute, peut être deux ou trois. Le temps de l’introspection, le temps de la réflexion. Puis, décidée, mes iris accrochent les siens. « Je veux seulement… être avec toi » Uniquement toi. Je réponds à tout cela d’une petite voix. Et, je suis prête à faire les efforts nécessaires pour cela, peut être même à sacrifier un bon nombre de chose pour cela. Aussi ridicule et niais que cela puisse paraitre, je m‘en fous. « … alors j’accepte les conditions, règles, toutes… » j’ajoute alors que mon visage revient lentement vers le sien. « Petit un… » je souffle à quelques infimes millimètres de sa bouche, il connait la suite, un fin sourire passe sur mes lèvres avant qu’elles ne se déposent contre les siennes, resserrant mon étreinte autour de son cou. Ses lèvres, son corps, son parfum… Putain, j’ai l’impression de revivre ou vivre encore plus fort.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyMar 7 Aoû 2012 - 22:04

Fake Lover, ça change une vie. Quand je l’ai dit, évidemment que je le pensais, mais peut être n’avais-je encore cette conscience accrue qui me pousse à reformuler maintenant. Ça change pas simplement une vie, ça la bouleverse, ça la piétine, ça se fout de ta gueule en dansant sur les ruines de ta vie passée, ça fout le feu, ça inonde, ça réduit tout au concept d’obscurantisme, et puis, ça te regarde te dépêtrer avec le reste, ça te contemple tenter de te relever et récupérer les morceaux. Certains décident de quitter leurs études pour devenir buzzeur professionnel, d’autres se recyclent dans l’acteur studio de seconde zone, d’autres encore enchainent les télé-réalité pour ne jamais cesser d’être médiatisés... Moi... Moi, je me contente de changer de chambre, avec tout ce que cela signifie, avec tout ce que cela entraine. Une escalade de quelques degrés, de quelques mètres supplémentaires au-dessus du vide, et pourtant, mes pieds bien ancrés au sol, pour la première fois depuis plusieurs semaines. Ça ne veut pas dire que, brusquement, par magie, tout devient clair, s’éclaire, s’anime et s’assemble telles les pièces d’un puzzle pour 4-5 ans. C’est plus compliqué que ça, ça demande plus de sacrifices, et beaucoup de compromis, mais puisque tout le reste gît, piétiné, c’est à moi de décider. Vivre dans l’éclat passé de ce qui fut et qui n’est plus ? Ou bien, m’offrir une paire de couilles toutes neuves à 7950€, et accepter de tout recommencer, repartir à zéro avec mon passé et ce qu’il comporte, et mon avenir et ce dont il ne peut vraisemblablement plus se priver ? C’est ce que je voulais lui dire, à quelques secondes du prime, juste avant que les lumières nous éblouissent et la musique nous assourdissent. Mais finalement, c’est mieux, tellement mieux. Ce n’était pas le moment, ça n’aurait jamais pu l’être. Je préfère celui-là, aussi hésitant et maladroit qu’il puisse être, il est à nous, rien qu’à nous, sans caméra, sans micro, sans spectateurs prêts à commenter chacun de nos gestes, chacun de nos mots, sur un net qui nous ferait défaut. A en croire le briefing que j’ai reçu d’une attachée de presse censé retenir et contenir ma fuite d’après prime, je suis un personnage public, maintenant, j’appartiens au domaine public, j’appartiens aux gens, aux spectateurs, aux votants... Sauf qu’ils n’ont rien compris. J’ai signé pour trois mois, j’ai signé juste pour ça. Maintenant, je récupère mon titre de propriété, et ce qui arrivera après ça, n’appartiendra qu’à moi, et rien qu’à moi. À moi, à l’image de ce corps au contact du mien, de ce corps captif du mien, de ce corps auquel j’interdis tout mouvement, définissant un périmètre qu’il ne doit pas franchir, un périmètre de liberté aux confins de sa captivité. Cette règle ne semble pas lui poser de problème, la suivante non plus, le gros chèque en carton lui tirant même un sourire... La prochaine, en revanche... J’ai gardé la règle la plus sujette à controverse pour la fin, simplement parce que c’est de cette condition que découlera tout le reste. J’ai conscience de l’énormité de ma demande, de son caractère dérangeant et blessant. Je lui avoue ne pas pouvoir être à elle totalement, puisque j’appartiens déjà à une autre, une autre qui, si elle n’est plus la femme qui partagera mes nuits, reste et restera la femme de ma vie, ma femme. Une femme que j’aime malgré tout, une femme sans laquelle je ne serais pas moi, je ne serais pas celui qui se tient là, et qui s’offre en partie à une autre. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, j’en sais rien, mais pour l’instant, ce demain, je veux qu’il commence contre son corps à elle, entre ses bras, sa joue contre mon épaule, sa chevelure répandue sur mon torse. J’veux pas réfléchir plus loin, je peux pas réfléchir plus loin, parce que ce demain se trouve suspendu à ses lèvres, risquant, à tout moment, de basculer du possible à l’impossible, sur un simple mot. Un Non, ou un Oui. Mes bras ne quittent pas sa taille, mes mains jointes dans son dos empêche toute fuite, mais un simple “non” libérera l’étau. Je veux qu’elle dise oui, mais quelle femme dirait oui à un tel avenir sans avenir, un avenir sans toutes ces promesses informulées, mariage, enfants, pavillon de banlieue ? Je ne peux rien lui offrir de cela, parce que je suis déjà marié, parce que je ne compte absolument pas divorcer... Les secondes s’étirent, les minutes défilent, et le temps s’étiole. J’ai l’impression de manquer d’air, accroché à sa décision, suspendu au-dessus d’un vide indistinct, mes pieds battant l’air en quête d’un soutient. Je voulais sans savoir, je voulais sans pouvoir. Maintenant je peux, si seulement elle veut... Si seulement elle veut. Et ce qu’elle veut, je l’apprends dès que ses yeux se relèvent, dès que son regard accroche le mien et apaise mes tourments. Elle n’a pas besoin de dire un mot pour que je comprenne, mais elle le fait quand même. Mes lèvres échappent un soupir de soulagement, mais... « T’es sûre ? T’as pas besoin d’un peu plus de temps de reflex... » la réponse est non, puisqu’elle m’impose le silence, sa bouche contre ma bouche, son souffle dans mon souffle. Ça occulte tout le reste, ça démembre toutes les pensées les plus culpabilisantes, ça aliène, comme au premier jour, comme au dernier, la légitimité n’a rien ôté au caractère urgent, tranchant, suffocant de son étreinte dans la mienne. Mes bras se resserrent, mes bras l’enserrent, et je reprends vie contre ses lèvres. Mes mains progressent, s’accrochent et chahutent une coiffure encore trop disciplinée, assujettissent un cou que j’entraine à ployer vers l’arrière, tandis que mes lèvres y tente une percée, sur sa gorge, sur son épaule, à l’orée de sa nuque. J’y laisse trainer mes lèvres fatiguée de l’avoir trop longtemps cherché, ma bouche éreintée de l’avoir si longtemps désiré. Je me fraie un chemin jusqu’à son oreille, pour y glisser un « Il me faudra ton nom de famille, aussi, pour ma prochaine visite nocturne... » avant d’en accrocher le lobe doucement, et de repartir m’épancher contre sa bouche. « En fait... » dis-je en m’en détachant finalement. « Pour bien faire... » je poursuis en observant mon index s’arranger pour débarrasser une épaule de cette manche trop encombrante. « Faudrait que tu demandes à Cerbère de te donner un deuxième pass... A moins que tu ne préfères que je reste dans une chambre déjà occupée par une blonde ? » C’est bas, n’est-ce pas ? Mais sachant que je suis occupé à dégrafer la centaine de putain de boutons dans le dos de sa robe, j’imagine qu’elle se montrera plus conciliante. « Et pour parfaire le tout... » je chuchote en déposant mes lèvres au coin de sa bouche. « Tu pourrais attraper une barre de céréales derrière moi, l’ouvrir et me la coller dans la bouche ? J’ai les mains un peu prises, là. » La bouche aussi, mais paraît-il qu’il faut savoir faire des sacrifices. D’autant que cette robe prend des airs de ceinture de chasteté version intégrale, je risque d’avoir les mains occupées pendant un moment encore. A moins que je passe par en-dessous ? Je me recule légèrement, prenant en considération cette éventualité, laissant mes mains remonter le long de ses jambes en emportant le tissu, avant de bloquer au niveau de la ceinture. Alors je me recule à nouveau, attrapant mon menton à deux mains sous la force de la réflexion intense, penchant la tête légèrement d’un côté, puis de l’autre. « Y avait un mode d’emploi fourni avec ? » je lui demande très sérieusement, mes doigts venant la débarrasser de sa ceinture qui, en tombant, entraine tout le reste avec elle, spontanément, inopinément, inattendu, inespéré, sa robe venant s’échouer à ses pieds, tandis que je glisse un « Abracadabraa... » en écartant les mains de surprise. Voilà qui devient intéressant...
Nora

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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyMer 8 Aoû 2012 - 8:08

Guitry ne blaguait pas quand il disait que ce dont on est sûr concernant notre avenir, c’est qu’il n’est jamais conforme à nos prévisions… Qui aurait cru que désormais, dans ma vie, il y’aurait plus que l’amour que je porte à mes frangins ou à mes parents, plus que l’amour que je porte à la science. Plus que tout ça. Plus que ce qui faisait ma vie et la rythmait. Qui aurait cru qu’en faisant une émission de téléréalité sur un coup de tête je finirais comme ça, finirais éprise. Eprise d’un homme marié, un homme dont la situation est complexe. Qui aurait cru que ma vie allait basculer suite à cette même émission, qu’elle allait changer ou se voir bouleversée ? Qui aurait cru que ma vie ne serait plus la même en sortant du nid ? Qui aurait cru qu’elle allait se compliquer ? Que j’allais devoir faire face à des choix cruciaux, des dilemmes cornéliens ? Que j’allais devoir composer, faire des compromis ? Qui aurait cru qu’en une émission, qu’en trois mois, j’allais vivre et ressentir ce que certains vivent et ressentent en une vie entière ? Certainement pas moi. Mes prévisions à moi étaient simples. Et, j’ose dire que ma vie était toute tracée, la suite du moins. J’avais prévu de ressortir de là et reprendre ma vie, continuer mon bout de chemin jusqu‘à atteindre mes objectifs. Mais non, il en est autrement. Ceci dit, mes objectifs n’ont pas changé, d’autres s’y sont ajoutés, nuance. D’une autre nature cependant. Donc oui, cette aventure n’a pas sensiblement mais bien profondément changé ma vie, l‘existence que j‘avais. Les bases, ses fondations, ses piliers, et… mes certitudes… Et, l’élément perturbateur de tout ces changements se tient juste devant moi, contre moi… (…) J’entends pas les mots qui sortent de sa bouche que la mienne retrouve la sienne l’intimant au silence. On a déjà beaucoup trop réfléchis Loxias, j’ai passé près de trois semaines à réfléchir, chaque jours de ces foutues semaines, chaque infimes heures, minutes et secondes de ces foutus jours qui composent ces foutues semaines. Tu en as fais de même, et ca ne nous a jamais mené bien loin. Souviens toi, rappelle toi… Seulement à plus de tourments, plus de torture intérieure, plus de torture physique, plus d’éviction, plus d’impasses, plus de dérives, plus de tout… Alors, aux oubliettes la réflexion. Je sais ce que je veux. Je me cantonne à ça, uniquement ça. Et, le reste suivra. Il sera obligé de suivre parce que je ferais tout pour qu’il en soit ainsi et pas autrement… Les yeux fermés, son corps devient mon repère spatial, je m’appuie contre lui, presse mon corps contre le sien avec la même envie, le même besoin cuisant et urgent si ce n’est peut être plus désormais que la légitimité est établie. Maintenant que j’ai le droit, maintenant que je peux. Maintenant que je peux faire totale abstraction d’une conscience qui, je sais, n’essaiera pas de venir s’interposer et séparer. Et, quand bien même, ca ne changera rien. Absolument rien… Cette pensée me plait, cette pensée m’apaise. Je peux me laisser aller à potentiellement tout ce qui traverse mon corps, tout ce qui l’aliène et l’attise pourvu qu’il le veuille. Simplement ça. Seulement ça. Si lui aussi en a envie. Alors oui, j’ai l’impression d’être délestée de ces mêmes chaines rouillées des cachots de la Dame Geyla. Elles se sont brisées et ont libéré mes poignets, mon corps, mon esprit… Je goute à la liberté doucement, délicatement, pas trop vite. Sans aucune brusquerie, non, aucune... Il ne faut pas, surtout pas, voilà, doucement, attention… elle m’est précieuse, elle m’est fragile, faites attention en la maniant. Je ne veux pas qu’elle m’échappe, qu’elle s’envole. Je veux pouvoir l’apprécier. Je veux la sentir glisser sur ma peau, s’infiltrer dans mon épiderme, parcourir mes veines, pulser dans mes veines, m’enivrer… Mes lèvres se pressent d’autant plus contre les siennes alors que l’étau se referme autour de moi. Le bout de mes doigts effleurent, caressent, sa nuque, sa peau, disparaissent entre ses mèches ébènes, s’accrochent. Tandis que ses mains colonisent et asservissent. Je cède à mon assaillant, mes lèvres se détachent, entrouvertes elles laissent échapper un léger soupir, la respiration irrégulière, alors que ma tête suit le mouvement intimé, vers l’arrière, lui offrant mon cou, ma gorge. Mon cerveau rapidement anesthésié, mon corps attisé, mes sens éveillés, j’en veux inévitablement plus. Un frisson nait à chaque contact de ses lèvres sur ma peau virant fiévreuse, mes mains glissent jusqu’à son torse en même temps que mon visage revient progressivement vers lui alors que ses lèvres parviennent près de ma nuque, mon oreille. Il me murmure un quelque chose qui met son temps à atteindre mon cerveau. « Collins… » je finis par souffler lorsque ses dents taquinent ma peau et avant que son souffle ne se mêle, à nouveau, au mien dans un effet boomerang. Nora Collins, simplement. Mes doigts accrochent sensiblement le tissu de son t-shirt lorsqu’il finit par se reculer légèrement, reprenant la parole, me laissant là fébrile et, presque désorientée, mais surtout prise dans une bouffée de je-ne-sais-trop-quoi contre laquelle je me débats présentement. Je m’éclaircis discrètement la voix, tentant de recouvrir contenance, après avoir rouvert les yeux. Mes prunelles suivent les siennes jusqu’à mon épaule, et à son image je l’observe la dénuder avant de les reporter presque machinalement sur son visage. Il me parle de Cerbère, d’un pass, d’une blonde. Etrangement, je percute vite là. J’arque un sourcil en le dévisageant presque sévèrement, presque on a dit. Non, cette partie là de toi est à moi si je ne m’abuse. Aussi, sache que je me permettrais de sortir la carte de la jalousie ou la possessivité. Peut être même un peu des deux à la fois. Je fronce les sourcils, et affiche une mine faussement contrariée afin de dissimuler mon amusement. Ouais, même si je sens ses doigts dans mon dos à galérer avec les boutons. Bien fait ! Je n‘en reste pas moins…faible… La honte. « Je m’occupe de te dégoter la clé des enfers Orphée » je rétorque un fin sourire prenant possession de mes lèvres. Compte sur moi. D’ailleurs, façon de parler, parce que je ne suis plus très sûre d’y être, au royaume des Enfers. Non, ou alors, il me plait cet Enfer. Hadès a refait la déco ou un truc du genre. En fait, je ne sais plus trop où je suis. Néanmoins, ca ne semble pas être le Paradis non plus. Le climat y est plus doux, à coup sûr là-bas. Sa voix, ses lèvres, me tirent de ces quelques pensées. J’échappe un rire, plus fort que moi. Une barre de céréale, sérieusement. « Attend… » je marmonne en tendant les bras entre les siens attelés à me débarrasser de ma robe. J’y vais à tâtons sur la table, pressée contre lui, mes doigts cherchent, mes mains arpentent chaque parcelle de bois qu’il m’est possible d’atteindre jusqu’à toucher le saint graal. J’ouvre l’emballage, le retirant en même temps que je sens l’étoffe de ma robe effleurer mes jambes, remontant jusqu’à ma taille. Un nouveau rire s’échappe à le voir galérer autant, réfléchir autant. L’aider ? Même pas ça me vient en tête. « Heureusement qu’on est pas pressé hein… » je lui lance, taquine, avant de croquer dans la barre de céréale entre mes doigts et la présenter à ses lèvres. Puis, finalement la foutre dans sa bouche parce qu’il n’a pas l’air très enclin à le faire de lui-même. « Loxias, mâche » je lui rappelle, sait-on jamais que sous le coup de l’intense réflexion qu’il mène, il en oublie de mâcher et avale sec. Il s’exécute. Je réitère autant de fois que nécessaire. Un mode d’emploi qu’il dit. Je fais mine de réfléchir à mon tour, mon index libre venant tapoter régulièrement mes lèvres. « Hm, je ne me souviens plus, demande au gars qui m’a habillée, il saura pour sûr lui » je lui réponds mutine avec cette expression espiègle et l‘innocence feinte qui va avec, me balançant d’une jambe sur l’autre histoire de parfaire le tableau. Entre temps, je déleste une nouvelle barre de son emballage pour la lui donner à manger. Une petite vengeance inconsciente, oui, oui, inconsciente… Et, ouais, non, c’était une nana. Jamais, je n’aurais laissé un inconnu poser les mains sur moi, même pour ça. Question de pudeur, j’imagine. Soit. « Aie ! C’était mon doigt ! » je m’exclame soudainement lorsque ses dents agressent mon index. Puis, lorsque je vois ses mains s’approcher de la ceinture, je me dis que c’est la fin. De mon corps recouvert. La seconde d’après, elle jonche à mes pieds. J’arbore un air faussement effaré en la regardant, une main contre ma bouche. Puis reporte mon attention sur lui, m’apercevant alors qu’il me contemple d’une manière qui me mettrait presque mal à l’aise, d’une manière qui me fait monter le rouge aux joues, d’une manière qui ne me facilite pas la tâche en ce qui concerne de m’assumer dans cette tenue -si on peut appeler ça ainsi- face à lui. Pourtant oui, on a passé trois mois épiés par des caméras -que j‘évitais lorsqu‘il s‘agissait de me changer soit-, il a certainement eu plus d’une occasion que de me voir me trimballer en maillot, que-sais-je mais présentement, c’est différent. Totalement différent. Autre contexte. Autre ambiance. Autre sens et portée. « Ne me regarde pas comme ça ! » je m’exclame frisant l’ahurissement que la pudeur mêlée à la timidité étreint en pivotant sur les talons, croisant mes bras sur contre ma poitrine encore couverte et mon ventre. On dirait pas comme ça mais j’essaie de dissimuler un max de surface possible. Et, je laisse filer plusieurs minutes avant de jeter un coup d’œil par-dessus mon épaule, vers lui. « C’est bon ? » je tâte le terrain avec un sourire mutin. C’est pas tout ça mais je commence à avoir froid, un peu, et… je veux ses bras. Aussi je n’attends pas sa réponse et finis par revenir vers lui, mon sourire ne délogeant pas. « Je peux ? » je demande en le désignant d’un coup de menton. C’est mon tour, je le décrète. Je reprends une expression moins enfantine, plus sérieuse, en me penchant vers lui, mes lèvres près de son oreille. « J’ai déjà fait une fois, je saurais le refaire une seconde fois… » je lui murmure presque mystique avant que mes doigts ne se calent entre sa peau et son jean au niveau de sa taille, tirant très furtivement dessus, avant de s’engouffrer sous son t-shirt. Mes doigts sur son ventre remontent délicatement, presque lascivement, vers son torse, entrainant dans leur ascension le tissu tandis que mes lèvres entament le mouvement inverse dans son cou. Mes doigts, mes lèvres, frôlent, attisent, effleurent, découvrent, parcourent, cherchent à assouvir, s’y essaient tant bien que mal. Et moi, je contrôle ma respiration, je m’y évertue, je contrôle… contrôle cette respiration qui s’entrecoupe, se saccade; contrôle les battements de mon palpitant qui ne cessent de s‘accélérer. Vain… Je cherche à faire succomber et c’est moi qui succombe en premier ou est prête d’une minute à l’autre à le faire. Mauvaise. Prise à mon propre piège. Peut être même plus chamboulée qu’il ne doit l’être. Cela dit, ca n’arrête pas mes mains qui dénudent, mes lèvres obligées de plier pour pouvoir en venir à bout. « Tu m’aides… » je souffle presque imperceptiblement, d’une voix qui trahit le chaos naissant en moi, le désir cuisant en moi. Evidemment, je parle de ses bras. Même bras qui se lèvent sans résistance pour abattre une barrière. Je lâche son t-shirt qui s’en va rejoindre ma robe. Un partout ? J’évite d’arborer l’air d’une gamine en plein vingt-cinq décembre avant de retourner entre ses bras. « Je, j'ai…envie de toi » au cas où tu ne l’aurais pas encore assez remarqué, mais je le lui murmure à l’oreille quand même parce que, parce que mes lèvres ont agit d’elles mêmes, spontanément instinctivement. Parce que je veux qu’il sache et pas seulement qu’il devine quand bien même mes gestes, nos gestes, nos regards sont suffisamment explicites.
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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyMer 8 Aoû 2012 - 11:37

L’enfer, c’est les autres, disait l’autre. L’enfer, c’est surtout moi, ça l’a toujours été. L’enfer de mes choix, de mes envies, de mes désirs, toujours trop puissants, trop contraignants, impossibles. Comme si le plaisir résidait dans la difficulté, et l’ennui et l’indifférence dans toute forme de simplicité. Comme si la force d’attraction était inversement proportionnelle à la facilité d'accession. Je convoite ce qui n’est pas à moi, ce qui ne devrait pas l’être et qui, pourtant, invariablement, le devient. J’ai pas le droit de la désirer, comme à l’époque je n’avais pas eu le droit de désirer Swann, mais je ne contrôle rien, je ne décide de rien, si ce n’est de mes veines tentatives de lutte et de résistance, qui finissent, invariablement, par s’échouer à mes pieds, sacrifier sur l’autel de mes envies. Des envies lancinantes, obsédantes, des envies qui se résument à une et une seule : elle. Tellement imposante qu’on me l’offre, non pas elle, mais l’autre. Une interdiction qu’on lève pour mettre fin à une torture que je m’impose, une interdiction qu’on lève parce qu’on m’aime... Parce qu’on m’aime trop. Et moi qui me trouve dans l’incapacité d’y renoncer, parce que le choix ne m’appartient plus, parce que le choix ne m’a jamais appartenu. Parce que la volonté n’a de limite que la fatalité, et que cette fatalité semble s’être imposée, pour finir par m’assiéger. L’enfer, à présent, n’est plus dans la frustration et l'écartèlement, l’enfer c’est la conscience de la maigreur de mon offrande, celle que je tends, timidement, devant moi, prônant l’indulgence, espérant la délivrance. Une offrande tellement ridicule et improbable, que j’espère, plus que ne m’attends, à ce qu’elle me prenne en pitié et daigne l’accepter. L’enfer, finalement, c’est toujours moi, constatant qu’elle prend les miettes à condition que ce soit des miettes de moi. Qu’ai-je fait ? Que t’ai-je fait pour que tu acceptes ça de moi ? Comprends-tu qu’il n’y aura ni marche nuptiale, ni présentations aux parents ? Comprends-tu que je te force à anéantir tous tes rêves d’enfant ? Que je suis entrain de te proposer un avenir bancal juste mon confort personnel, juste pour n’avoir à renoncer ni à toi, ni à elle ? Comment peux-tu accepter ça, Nora ? Je ne comprends pas, je ne sais pas. J’aimerais la forcer à réfléchir, l’obliger à y songer, sérieusement, une nuit, un jour, une semaine, autant de temps qu’il lui sera nécessaire pour qu’elle ne prenne pas une telle décision à la légère. Mais son esprit, comme son corps, semblent peu enclin à laisser libre court à cette bonne résolution. Et mon corps, contre le sien, annihile toute réflexion pour ne laisser place qu’à l’imagination. Une imagination que j’ai refoulé pendant de longue semaine, une imagination qui n’a fait que croître et galoper, m’imposant la courbe d’une hanche, l’axe d’une nuque glissant et s’enfonçant vers des contrées inexplorées. Son corps est devenu sujet de fantasmes. Rien de profane, juste du sacré, comme un peintre explorant sa toile, la découvrant au gré des esquisses qu’il y trace. Un angle, un trait, une ombre, et soudain c’est un corps qui se révèle. Je connais ses formes, pour les avoir imaginé, me les être représenté bien des fois... À présent j’ai besoin de les voir, j’ai besoin de sa peau sans obstacles, j’ai besoin de la désacraliser, de profaner le sacré, pour qu’enfin elle soit mienne, un peu d’enfer dans son paradis trop éclatant, trop brillant, trop aveuglant, qui m’attire encore et toujours, me rendant hésitant, incohérent, me forçant à quitter la route, un coup de volant qui ne fini pas en accident, qui se contente de dévier ma route, de m’indiquer un nouvel itinéraire qui n’aura rien d’éphémère, ni de temporaire. Une route nouvelle, pas plus attrayante, juste différente, indispensable, incontournable. Une nouvelle destination peut être ? Une usurpation. Elle me parle d’enfer, et j’ai l’impression, une fraction de seconde, qu’elle m’a découvert, que je ne suis pas le Paradis qu’elle s’imagine, mais bien son enfer... Un héros charmeur, un héros enjôleur, mais un héros trop faible pour résister à une simple envie. Est-ce qu’elle le sait ? Est-ce qu’elle le sent ? Après tout, je m’en fous, j’ai plus aucune conscience sur l’instant. Plus aucune volonté autre que celle de la découvrir, dans tout les sens que revêt ce verbe. Découvrir son âme, découvrir sa peau, découvrir son corps. Et le visiter, encore et encore, pour que plus jamais ma trace ne s’efface. Et cette robe qui me résiste et m’agace, et ce tissu que je conçois comme une menace. Tout n’est plus que jeu et provocation. L’un s’occupant de l’autre, l’un agaçant l’autre. Son évocation d’autres mains sur son corps, et son index entre mes lèvres que je mords. Vengeance personnelle, reflex de Pavlov, chaque mauvais comportement obtiendra une pulsion douloureuse en réponse. Elle m’informe qu’il s’agissait de son doigt, je soulève un sourcil pour lui signifier que je le savais déjà. J’essaye de prendre mon temps, je m’y efforce vraiment, mais j’attends ça depuis tellement longtemps. Alors, lorsque sa robe échoue sur le sol, je dois me faire violence pour ne pas la dépouiller du reste sur le champ. Mes mains s’immobilisent, de peur d’aller trop vite, et mon regard prend le relais, savourant, se délectant de ce qu’il avait imaginé sans voir. Et ce n’est que lorsque sa voix s’exclame, trouant le silence emprunt de solennité, que je prends conscience de sa gêne face à ce regard que j’impose sur ce corps que j’expose. Elle est belle. En a-t-elle seulement conscience ? Pas cette beauté figée et idéalisée, une autre, quelque chose de sacré, quelque chose de divin, quelque chose de magnétique et inopportun. Elle se tourne, cachant ce qui ne l’a déjà été que trop, et c’est la courbe de ses reins qui devient sujet de contemplation. Une épaule, une cuisse, sa colonne, et cette cascade chatoyante qui vient jouer entre ses omoplates. Je voudrais toucher, sans oser. J’attends le signal, l’autorisation, le regard qui me dira qu’elle s’est habituée au mien. Une autorisation qui survient sous forme d’une question anodine et charmante, avant qu’elle vienne trouver refuge entre mes bras, s’y cacher et s’échapper à ma vue. Elle veut jouer, c’est son tour, elle me le fait comprendre en pointant la différence de taille entre elle et moi : moi, je suis toujours couvert de pied en cap. Elle veut jouer, et elle n’en est pas à son coup d’essai. Elle me le rappelle, douloureusement, car pour moi ce souvenir reste synonyme de déclic, celui qui m’avait réveillé, celui qui m’avait violenté. J’veux pas revivre ça, je veux profiter sans culpabilité, mais j’appréhende les réflexes inconscients. Pourtant, ses mains sur ma peau, achèvent de me rassurer. Elles caressent, échauffent, attisent, elles apprivoisent, enchantent et colonisent. Sous ses doigts mes pensées deviennent dociles, sous ses lèvres ma peau devient fragile. Je chavire, un peu, beaucoup, je ferme les yeux et c’est presque pire. Je les rouvre et tout se teinte de désir. Un voile opaque sur ma rétine, un nuage fiévreux sur ma peau, et mon souffle qui n’en finit plus de se confondre avec les battements anachroniques de mon palpitant. Je tente de déglutir, et mon esprit cherche à reprendre ses droits. Tout est conflictuel, un combat entre ma volonté et ma crainte, mon désir et mon assurance feinte. Je n’ai jamais été touché par une femme autre que le mienne, et au delà de ce désir sous tension qui croît en moi, il y a cette forme d’appréhension qui se débat. Je la refrène, je la ravale, je la chasse en gardant les yeux ouverts et rivés à elle. Elle, elle, elle, elle et seulement elle. Ses lèvres s’échappent, ses lèvres quémandent un peu d’aide. « Tu l’as déjà fait une fois, tu sauras le refaire une seconde fois... » je réponds, la singeant, la plagiant, me moquant ouvertement de sa témérité et de son audace, n’oubliant pas de lever les bras, tout de même, ma propre soumission se foutant de ma propre audace. Mon tee-shirt rencontre le sol, et sa dentelle ma peau nue. Sa voix hésite à mon oreille. Elle a envie de moi. J’ose un sourire et réprime un soupir. « Je te rassure, ça ne se voit presque pas... » Sa fébrilité me rassure, et mes mots et mes gestes s’assurent. Ma moquerie s’accroit. Je ne réponds pas, parce qu’elle n’a pas besoin de ça, elle le sait déjà. Alors, mes gestes remplacent mes mots, et, bientôt, c’est tout mon corps qui parle à ma place, mes mains agrippant sa taille, mon bassin repoussant le sien, le forçant à reculer vers ce lit que je discerne au-delà d’elle. Un lit qu’on ne tarde pas à atteindre et, ses mollets contre le sommier, il me suffit d’une légère impulsion sur son épaule pour une perte d’équilibre efficace, une chute amortie par le matelas aux draps froissés, une chute que je m’empresse de rejoindre, progressant jusqu’à elle tel un prédateur sur une proie offerte, mes lèvres se posant sur chaque centimètre de peau à proximité, sa hanche, son ventre, la pente d’un sein, sa gorge, et finalement ses lèvres. Lentement, doucement, tendrement, parce que j’ai tout mon temps, parce que j’ai attendu trop longtemps pour brûler les étapes en oubliant d’apprécier, de savourer, parce que j’ai autant besoin de l’apprivoiser que de m’apprivoiser. Je découvre ou redécouvre, devinant, hésitant, tâtonnant, parce que je reprends tout de zéro, débutant à nouveau. Alors mes doigts s’attardent sur sa peau, mon regard suivant leur progression. Rien d’autre que mon souffle saccadé rythmant la progression de cet index audacieux, cet index qui, d’une simple caresse, découvre une épaule, avant de suivre la courbe de cette dentelle indésirable et fascinante, qui se soulève, qui oscille, m’invitant à poursuivre, découvrant toujours plus, forçant l’apparition d’une vague de désir, puissante, indomptable, enserrant ma gorge, comprimant mes poumons, initiant la combustion de mes organes et accessoirement ce qui se planque encore sous ma ceinture. Une ceinture que je sens tirailler, une ceinture que je sens osciller, une ceinture qui j’imagine prendre vie spontanément, de son propre chef, avant de comprendre que ce sont les doigts de Nora qui agissent. Un sein libéré de son carcan de dentelle, elle tente de rétablir l’équilibre, un équilibre que je bafoue de manière éhontée, en venant en picorer le galbe, galvanisé par ce sentiment de proche liberté, une liberté qui n’a d’autre signification que l’assouvissement de mon désir, de son désir, de ce désir bien trop palpable à présent. Un désir qui... Oh ! Le jean à moitié délesté, je me redresse, échappant à ses mains, échappant à sa faim... « Je... Heu...» Merde ! Un éclair de lucidité et c’est le drame. « J’ai rien prévu... » je chuchote, piteux, témoignant à la fois de inexpérience en matière de sexe en-dehors des liens du mariage, et de mon peu d’espoir de voir la nuit s’achever de cette manière face à ma proposition. Malgré tout, je me redresse encore un peu, cherchant à couvrir du regard l’intégralité de la suite, ou du moins de ce que je peux en voir. Et je jure que, pendant l’espace d’une seconde, même le sachet plastique sur la table m’a semblé être une solution envisageable. Et quant à la Bible dans le tiroir de la table de chevet, elle en prône une autre qui ne sera pas prise en considération. Qu’est-ce que je suis con !
Nora

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MessageSujet: Re: after the end, it's still the end ?   after the end, it's still the end ? EmptyJeu 9 Aoû 2012 - 6:15

Je l’ai dis. Je le lui ai dis, il sait mais il savait déjà de toute façon, n‘est-ce pas… On s’en fout. Je me pince légèrement les lèvres avant d’oser un regard en sa direction. Je tourne sensiblement la tête, le bout de mon nez effleurant sa joue en passant, mes prunelles cherchant les siennes. J’aperçois une esquisse trônant sur ses lèvres. Je ne saisis pas. Ca le fait rire ? Qu’y’a-t-il de drôle la dedans ? Aussi étonnant que cela puisse paraitre, je ne cherche pas à comprendre. A la place, le bout de mes doigts s’en va contre sa bouche dans un mouvement inconscient, téméraire. Comme fascinée, hypnotisée, je me retrouve à presser doucement mes doigts contre ses lèvres. Je me retrouve à en redessiner lentement les contours, la forme, d’une caresse délicate. Je me retrouve à en apprécier l’arrondi, la douceur, d’un touché qui diffère de celui de mes lèvres. Un touché qui occulte leur saveur. Un touché différent mais tout aussi plaisant. Il souffle sur mes doigts. Un fin sourire prend possession des miennes, de lèvres. Amusée, sa moquerie ne m’échappe pas si bien que mes doigts s’en vont pincer sa peau plus bas, au niveau de sa taille, taquine. Une seconde file et c’est la mienne qui se retrouve captive de son emprise soudaine. Son corps repousse le mien, son bassin contre le mien m’indique la direction, et mes pieds bougent, mes jambes s’activent. Je recule, recule, recule, alignant des petits pas frénétiques et rapides, jusqu’à ce que le bord du lit me stoppe net dans ma progression. Je relève les yeux au moment où l’équilibre me fait défaut. Dans un reflexe conditionné, je retiens une inspiration, ferme les yeux comme craintive, et attend de retrouver contact avec quelconque support pour tenter de tout réactualiser par la suite. Sauf qu’à peine mon dos chute contre le matelas que mon esprit est renvoyé six milles pieds sous terre, dans les airs, du fait de ces douces et avides tentatrices qui se posent sur ma peau, l’attisent à nouveau, la picore ou la dévore je ne sais plus trop, me faisant perdre une conscience accrue de tout ce qui m’entoure. Alors j’échappe un soupir lorsque son souffle caresse ma hanche, lorsque son souffle taquine mon ventre, lorsque son souffle chatouille mes entrailles, lorsque son souffle atteint ma poitrine, lorsque son souffle échoue sur ma gorge et il en réprime un lorsque ses lèvres s’emparent les miennes. Mon palpitant est sous tension. Une tension qui l’opprime, qui le malmène, qui le brusque, l’accélère et le retient. Une tension qui se difflue, se répand. Une tension qui maintient tout mes muscles, mon corps en suspend. En suspend dans une insoutenable pression. Elle pulse dans mes veines, bat dans mes tempes, et embaume la pièce. Je suffoque à force d’inspirations rares, essentiellement maitrisées et surtout maigres. Et, j’aimerais me montrer brusque pour m’en libérer, pour recouvrir mes pleines capacités ou au moins une partie. Mais, à la place, je me fais masochiste et la savoure, cette tension. J’y prend part, et m’en délecte. Progressivement, lentement, je me laisse apprivoiser, je me plais à m’avancer vers cet inconnu qui me tend la main, à cet inconnu qui tente de m’approcher, je me laisse charmer par cette aura enjôleuse, je me laisse séduire par cette aura dévastatrice, qui cherche la mienne, qui exalte et enivre la mienne, qui se mêle à la mienne. Mes mains investissent son dos, à plat, elles glissent, caressent, froissent, s‘agrippent tandis que les siennes trainent, s’attardent, sur ma peau fiévreuse, fragile, fébrile. Loxias prend son temps, mon désir croit. Loxias ne brusque rien, mon désir me noie. Une inspiration saccadée donne vie à ma poitrine qui s’élève hésitante, tremblante au contact de ses doigts. Il découvre, expose, dénude. Je frémis. L’envie, le désir, se mélangent pour ne former plus qu’un. Parce que l’union fait la force. Parce qu’à deux on est plus fort. Ils s’imposent, assiègent, agissent comme en pays conquis. Ils deviennent une entité puissante et ravageuse presque destructrice. Elle ne permet aucune complainte, aucune résistance ou espoir de mutinerie. Rien. Je la sens, cette entité, se disséminer, s’éparpiller, dans tout mon corps, pour couvrir le maximum de surface, de terrain, pour ne laisser aucune parcelle de mon épiderme, aucune goute de sang dans mes veines, à l’écart de ce siège victorieux. Il n’y’a plus qu’elle. Uniquement elle. Elle qui s’immisce, elle qui se déverse par rafales, elle qui colonise, qui hurle son triomphe. Je veux qu’il me possède, je veux qu’il me fasse sienne… J’ouvre les yeux brusquement, tombant comme nez à nez avec le plafond de la suite. Je déglutis difficilement. Et mes mains s’activent, mes doigts agités s’affairent à dénouer sa ceinture pour rétablir le semblant d’équilibre qu’il vient de rompre en s’offrant la vue sur une nouvelle parcelle de mon corps. C’est comme l’Univers qui se régule, se contrebalance, et s’harmonise. Un constant jeu d’équilibre précaire, et intangible. Aussi, je m’attaque au bouton, une simple pression de mon index et mon pouce, il cède. Ce soucis d’équilibre me pousse à poser mes mains sur ses hanches, agripper le jean, le faire glisser lentement pour l’en délester. Et, sans que je ne puisse anticiper, un frisson me déchire l’échine lorsque ses lèvres s’en repaissent de cette précédente vue, de ma peau, ma poitrine. Je me mords la lèvre et tente de le rapprocher de moi lorsqu’il s’échappe, lorsque son corps entier m’échappe. Je ne comprends pas. Mes bras regagnent mollement le lit. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Sa voix s’élève, il balbutie. Je ne comprends pas. Ma gorge se serre, mes bras reviennent automatiquement contre mon corps fiévreux, se referment sur ma poitrine à moitié nue avant de détourner le regard, ma joue contre la soie. Je ferme les yeux et supplie silencieusement. Pas ça… s’il te plait pas ça… Je me concentre sur ma respiration anarchique, pour la calmer, pour éviter de laisser s’infiltrer ces pensées indésirables. Je me raisonne, ce n’est pas ce que je pense, non, c‘est pas ça… Le silence s’étire et il finit par s’expliquer. Rien prévu ? J’ai presque envie de le baffer vu la frayeur qu’il m’a faite. Je soupire doucement, rassurée. « Tu vas finir par me faire crever de frustration… » je l’informe dans un souffle en replaçant la dentelle à sa place initiale avant de reporter mon attention sur lui. Je me ressaisis. Je dissipe ce qui a pu me faire douter. Je le jauge du regard tandis que le sien balaie la pièce, je le descends du regard, le contemple avec une certaine avidité que l‘insatiabilité anime et ronge. Il est beau… Mon esprit embrumé sème le trouble et j’en viens à me demander ce qui me retient, et la réponse m’explose en pleine gueule histoire que je n’oublie pas, plus. Evidemment que je sais. Peu prévoyant… Et, la seconde suivante, je me redresse furtivement, m’accroche à son cou, et j’y mets toute la force dont je dispose afin de nous faire pivoter, et basculer. Je me retrouve sur lui, assise sur son bassin, plaçant mes mains de part et d’autre de sa tête, mon visage lui étant parallèle, et mes cheveux pendouillant dans le vide. « Je pense qu’une confrontation avec Cerbère s’impose Loxias… » je murmure d’une voix que je rends suave, plantant presque intensément mes iris dans les siennes. Je n’ai pas envie de lui laisser le choix, et je joue de sensualité pour finir de l’en convaincre. Ultime argument féminin pour faire plier dont j‘use, peu fair-play. « … sauf si tu estimes que c’est amplement suffisant pour ce soir » je termine dans un souffle près de son oreille avant d’en attraper doucement le lobe entre mes dents, puis accrocher l’azur de ses prunelles, une esquisse malicieuse en coin des lèvres.

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