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 risky business. (01/10 - 07:45)

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Gaspard

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MessageSujet: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyLun 1 Oct 2012 - 3:19

RISKY BUSINESS
& LULU

La barque va forcément couler. Basculer, se remplir d'eau, je sais pas mais ça va obligatoirement merder quelque part et on va couler. Voilà ce dont je suis certain. Si ça me fait chier, bien au contraire. Je compte même nous emmener en plein milieu du lac, là où c'est le plus froid et le plus profond, histoire de faire naitre la peur de couler, justement, puisque c'est ce qui va arriver tant la barque qu'on a choisie est moisie. C'est simple: au milieu des superbes petits bateaux à voile, des coussins flottants capables d'accueillir et de soutenir vaillamment une armée chinoise, nous, on a préféré la barque au bois pourri, fissurée de partout, et aux rames pesant à elles seules le poids d'un bébé éléphant. Depuis dix minutes, on fait genre tout va bien. Sourires détendus, re-lax. Mais plus je rame, plus on s'éloigne de la rive, plus l'eau est noire et moins on en distingue le fond. Un mouvement trop brusque sur le côté et on bascule. Je pense même que si je commets l'erreur grossière de me pencher en arrière, Lulu s'écroule sur moi tandis que la barque coule à pic. Je lui adresse un sourire colgate qui ne trompe personne. Même les rames semblent souffler, signe que personne ne les a plus trempées depuis un bon millénaire. Lulu était dubitatif depuis le début, j'étais convaincu. Nous atteignons le centre du lac, et le soleil commence à peine à se lever: mission réussie, Cousteau. Je sors mon joint de la poche de mon ciré bleu – sorti spécialement pour l'occasion. « Bien bien bien. » Je me baisse pour attraper le feu et prends alors conscience de la fissure plutôt giga qui parcourt le ventre de la barque. « Oups » J'allume le joint, tire une latte et le lui tends, puis me cale contre le rebord – c'est risqué mais je suis plus à l'aise. « De quoi nait l'espoir? » Je demande en observant son visage, me régalant à détailler ces traits que, ce matin, j'ai pour moi tout seul.
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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyLun 1 Oct 2012 - 14:23

Je ne savais pas trop pourquoi je m'étais laissé embarqué là dedans. Je le sentais. Ce plan, il était foireux jusqu'à la moelle. Pourtant, instinctivement, je l'avais suivi. Je l'avais suivi jusqu'au lac où nous nous étions d'ailleurs rencontrés pour la première fois. Mais cette fois ci, pas question de se prélasser sur le sable, non, de toute façon il était encore bien trop tôt pour tenter de discerner réellement les formes que nous offraient les nuages. Oui, cette fois ci, nous allions faire quelque chose de différent. Il avait donc pensé, j'avais suivi et c'était sur cette idée que je me retrouvais maintenant au milieu de l'eau, le jeune homme affichant un de ces sourires scintillants que l'on ne retrouve que dans ces vieilles pubs clichées. Dois-je m'inquiéter ? Dois-je sauter ? Je me souviens alors de sa précédente phrase lors du prime. J'allais le regretter. Boh, ce n'est pas comme si j'avais eu un jour peur de l'eau. Il s'enfonce un peu plus sur le bout de la barque, je la sens tanguer et en fais donc autant pour tenter de la stabilisé. Le con. C'est qu'il voudrait presque nous faire chaviré. « Bien bien bien. » je referme un peu plus mon manteau sur mon torse, comme pour couper cette légère brise matinale. Mes yeux se posent alors sur le candidat qui me fait maintenant face. La barque est immobile, je peux cependant sentir quelques gouttes d'eau perler sur mes chaussures. Il ne tarde d'ailleurs pas à me le faire d'autant plus remarquer « Oups » là, il me tend le joint qu'il vient d'allumer. Machinalement, je m'en saisis et le porte à mes lèvres alors qu'il reprend la parole « De quoi nait l'espoir? » il semble passionné par ce terme. L'espoir.... « De la fin. Du néant. » commençais-je, recrachant alors la fumée de mes poumons avant de reprendre « Lorsque tu crois touché le fond. Tu t'y raccroches comme une planche de bois dans l'ocean. » ironique lorsque l'on sait qu'au final, nous étions presque entrain de couler à l'heure actuelle.
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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyLun 1 Oct 2012 - 20:43

Chacune de ses paroles se métaphorise dans mon esprit. J'aperçois un néant plat et vide oscillant entre le bleu sombre de la nuit et le noir des ténèbres. Sol bosselé et immaculé d'où rien ne jaillit si ce n'est un fleur sombre, longue et maigre, entrelacée de fils d'ors semblables aux arabesques qui courent sur le torse de Lulu. Je le vois alors, lui, surgissant sans éclaboussures d'une eau aussi impassible que du verre, le corps à demi transparent, comme trop faible pour s'envoler, et tomber sur le dos, flotter lentement à la surface lisse tandis qu'une fleur s'épanouit au cœur de son poitrail. Je ne prends pas le temps de m'émerveiller sur ces images. Elles viennent sans que je le décide, sans que j'y prête trop attention, une poétique automatique qu'il déclenche à chaque fois qu'il parle de ce qui m'intéresse. A chaque fois qu'il parle, quoi. Je cligne des yeux. « A quoi ça ressemble? » Ma fleur n'est pas très convaincante, je voudrais mieux. Quelle forme a pris l'espoir lorsqu'il (elle?) s'est présenté à lui, lorsqu'il s'est laissé étreindre dans l'océan du rien qu'était sa vie, à une époque que je ne connais pas. La barque tangue doucement et le soleil se lève pleinement, baignant l'horizon et nous avec d'une lumière douce et chaude qui fait oublier la fraicheur de l'aube. Je ferme les yeux et attrape le joint qu'il me tend à nouveau. J'avale la fumée et laisse l'herbe engourdir mes sens. Quand je rouvre les yeux, c'est lui que je vois en face de moi, ses cheveux noirs dans le soleil, et un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je recrache un peu de fumée. « Sache que même si on coule, j'aurais apprécié cet instant », je murmure d'un ton léger.
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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyMar 2 Oct 2012 - 0:08

C'était calme. C'était agréable. C'était presque trop bon. Je me délectais intérieurement de la vue que m'offrait ce magnifique paysage. Cette étendue d'eau, nous devions maintenant être arrivé au milieu du bassin, chuter et il nous faudrait pas mal d'efforts pour revenir jusqu'au bord. Oui, cette vue était plus qu'agréable, et au fond, cette touche de danger ne me déplaisait pas. Peut-être parce que le vivre avec lui m'amusait, me donnait justement envie de me surpasser. Parce que, faute de me l'avouer, il m'intriguait. Comme il aurait intrigué n'importe qui une fois qu'il aurait pris la parole. Alors, je restais là, inspirant, aspirant la fumée avant de la recracher de plus belle, yeux posés sur le jeune homme, ricochant d'oeil en oeil, de son regard à l'étendue d'eau, de l'étendue d'eau au ciel avant de finalement redescendre à son regard. Danse des plus lentes, des plus calmes, je m'autorisais même parfois à me tromper dans un des pas, briser les règles et revenir à son regard quelques secondes trop tôt. Mais seulement parfois. « A quoi ça ressemble? » il semblait décidément intrigué par ce terme qu'il ne semble visualiser pour le moment. Pour tout vous dire, je n'avais pas de réponse à sa question. L'espoir pouvait arriver par biens des chemins. Parfois guidé par les paroles d'une personne, parfois par un simple objet... Ou parfois... « A un murmure, fait à sois même. Comme un wake up call. Chez moi il s'est juste pensé. Je n'ai eu besoin de personne d'autre que moi pour espérer. » et c'était bel et bien vrai. Je n'étais pas de ces personnes qui avaient besoin de soutien, besoin de quelqu'un pour se réveiller. Je n'étais plus ce genre de personne et ce depuis maintenant bien longtemps. Je lui donne alors le joint, pour qu'il puisse à son tour tirer dessus. Puis, je le regarde s'executer, lentement, avant qu'il ne reprenne finalement la parole. « Sache que même si on coule, j'aurais apprécié cet instant » mes lèvres s'étirent alors en un léger sourire en coin, malicieux avant de s'abaisser de nouveau, juste le temps d'une fraction de secondes. « Sache que même si on en vient à couler, ce moment ne sera pas terminé. » mon visage s'éveille, un sourire s'esquisse de nouveau sur mon visage, mes sourcils se soulèvent et bientôt, mes mains viennent saisir les deux extrémités en bois de chaque côté de la barque. Et, après une manoeuvre des plus habiles, rien qu'une seule manoeuvre, rapide, en vient à faire retourner notre embarcation. Mon corps transperce alors violemment la surface de l'eau. J'arrive à en être d'ailleurs moi même surpris, c'est d'ailleurs pour cette raison que je mets bien cinq bonnes secondes à situer avec exactitude l'endroit auquel je me trouve. Je suis en dessous. Et mes yeux me brulent. C'est en partie pour cette raison que je décide de revenir à la surface, à la recherche de mon défunt camarade. Pas sûr qu'il puisse apprécier son joint encore longtemps. A cette pensée, un rictus amusé se dessine sur mon visage.
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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyMar 2 Oct 2012 - 3:00

C'est peut-être comme ça que Dieu nait. Dans la naissance d'un murmure qu'on se fait à soi-même, une main qui vient presser l'autre avec douceur, incarnée, possédée par ce qui ne ressemble en rien à une malédiction. La bénédiction qu'on s'offre à soi quand, enfin, on se pardonne d'exister. Je les appelle les illuminés. Ils ont à l'intérieur un sourire ravi et incompréhensible pour qui n'a pas été touché par la grâce. Certains cachent leur foi, comme Lulu, se la gravant sur un endroit du corps qu'ils n'offrent qu'à l'intimité, mais la gravant quand même, signe que le doute peut ressurgir à nouveau du néant et emporter comme l'écume tout ce qu'il a réussi à construire. D'autres la portent comme un étendard, la brandissent aux yeux du monde qui les dévoraient autrefois, qui les observent maintenant à la dérobée. Lulu est un illuminé dont la flamme brille à l'intérieur, et fait doucement rayonner l'enveloppe, flamme d'une bougie enfermée dans une cage de papier décorée à l'encre de Chine, peinte pour atténuer l'éclat du feu naissant. Personne d'autre que moi. Il est obligé de me le préciser. De se le préciser, car de mon point de vue, il n'a que faire. Il donne le moi pour lui, il se rappelle ses bienfaits, sa force et sa volonté. Je le trouve courageux. Et c'est rare qu'un homme le soit. Je ferme les yeux et prends pleinement conscience de ce que je viens d'entendre. Au fond, l'espoir du croyant et du non-croyant est le même. L'un est persuadé que Dieu, force éminemment supérieure et pleine de bonté, l'a aidé dans sa rédemption. L'autre sait, au plus profond de lui, qu'il est seul à s'être sauvé. Dieu et l'homme pour l'un, Dieu est l'homme pour l'autre. Les choses sont plus claires à présent, et j'ouvre les yeux. Je n'ai rien à répondre à ça, je ne sais pas de quoi je parle, je ne connais pas mon sujet et préfère encore me taire face à celui qui sait. Un regard, un seul, lui transmet ma reconnaissance. J'attrape le joint qu'il me tend et suis soudain pris d'une envie de balancer mon poing contre la barque, d'y faire un énorme trou et de nous regarder couler sans un geste pour retenir le naufrage. Pendant que l'idée germe dans mon esprit, je fronce les sourcils, et suis soudain stoppé par les mots de Lulu. Pas terminé? Et on peut savoir pour... Mon partenaire se balance brutalement sur la gauche, la barque chavire d'un coup sec et je me retrouve trempé et glacé jusqu'à la garde. Mon jean pèse, mes Veja aussi, et putain, j'avais encore un joint tout neuf dans ma poche intérieure. Cône entre les dents, je refais surface, blasé, et croise son regard. Il est content, ce con. Je cale mon joint éteint entre mes dents et m'agrippe à la barque retournée. « J'avais prévu ça pour plus tard. » Si le soleil du petit matin suffisait à me réchauffer sec, mouillé, c'est une autre affaire, et je me les gèle sévère. Pour la peine, je tais la suite du plan et lui jette un regard moqueur. « On fait quoi maintenant, Einstein? »
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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyMar 2 Oct 2012 - 15:12

Mes yeux se calent sur son visage, quelques gouttes perlent alors sur celui ci, la clope encore au bec. « J'avais prévu ça pour plus tard. » « Tu es trop lent. » et il l'était. Il avait été trop lent pour envoyer ses nominations, la semaine passée. Il avait été trop lent à se réveiller lors de la première semaine. Il avait été trop lent pour repousser mon baiser lors du prime. Et il était encore trop lent pour me doubler dans mes actes. Oui, il était juste trop lent, et cette idée me plaisait bien. Aussi étrange que cela puisse paraitre, je n'aimais pas les gens parfaits. Non, ce qui me fascinait chez l'être humain, était de découvrir, d'apprivoiser ses faiblesses. Il se décidait animal, sculptant des courbes improbables sur son dos. Un animal encore en apprentissage. Pourtant, je n'étais clairement pas l'homme le plus aguerri que cette planète ait pu connaître, non, si il y en avait bien un avec des défauts, c'était bel et bien moi. Peut-être les voyaient-ils, peut-être pas. Je m'en fichais. La seule chose que je savais en cet instant présent, est que nous étions trempés, et que cette idée ne me déplaisait pas totalement. J'aimais l'eau, habillé ou non, cela n'avait pas d'importance. « On fait quoi maintenant, Einstein? » la seule chose qu'il nous était encore donnée de faire « On s'adapte. » oui, comme toujours. c'était la seule chose que l'humain savait réellement faire « On survit. » comme toujours. Mon regard croise le sien alors que je m'avance peu à peu vers lui, battant des bras comme des pieds. Inutile de se tenir à la barque, j'étais presque certain que dans peu de temps, elle viendrait lécher les tréffonds du lac. Je m'approche encore, esquisse un sourire. Son joint n'est plus qu'un de ces vieux bouts d'herbes trempés, et de toute évidence, nos briquets respectifs n'ont pas du survivre à notre dernière péripétie, dommage. Ainsi, mes doigts, frôlant les lèvres du jeune homme, s'empare de nouveau de notre meurtrier avant de le noyer à son tour. Là dessus, je retire mon manteau, difficilement, tirant sur les manches. Il m'a couté cher, mais ce n'est pas grave, j'en rachèterai un. Je le laisse couler à son tour. Mes chaussures subissent également le même sort. D'un coup, je me sens plus libre, sentant l'eau glisser enfin entre mes doigts de pieds. La barque, quant à elle, ne semble d'ailleurs pas supporter le choc, puisqu'une de ses extrémités s'enfonce déjà, lentement, dans le bassin. « Ce n'est pas comme si on avait le choix. » mon sourire s'étire un peu plus.
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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyMer 3 Oct 2012 - 1:50

Lulu a trouvé que c'était le moment idéal pour darwiner sur l'existence humaine et sa survie en milieu naturel. Soit. Moi qui voulais nous laisser un peu de temps pour parler tranquillement au sec avant d'envoyer la patate, nous voilà obligés de parlementer dans la flotte – dont la propreté laisse à désirer, mais c'est une autre histoire. Mon joint se retrouve à l'eau par la volonté de mon partenaire de naufrage – je remarque qu'il me décoiffe les cheveux en prime, m'arrache ma clope en plein lac: on dirait qu'il a un besoin mystérieux de poser sa griffe sur ma façon d'être, de mettre la main à la pâte lorsqu'il s'agit de ma personne, si je puis dire. Je dis donc adieu à mon cône qui participe joyeusement à la pollution globale de notre belle planète, et regarde Lulu se débarrasser de son lourd manteau, de ses bottes cloutées. Révélation du jour: le style punk ne résiste pas à la noyade. Munis de mes Veja et de mon ciré de marin, je me sens tout léger et mets entièrement la tête sous l'eau puis ouvre les yeux. J'ai jamais pu, depuis tout gamin, me retenir d'ouvrir les yeux sous l'eau. L'eau est si trouble et si marron que je ne distingue même pas le corps de Lulu, pourtant à quelques centimètres du mien. Boire la tasse est une option totalement exclue du déroulement des opérations. Je reviens à la surface et secoue la tête – plus à la clébard qu'à la l'Oréal. « Survivre seul, c'est élémentaire, ouais. » Un homme, un lac, une vie contre un élément naturel: le choix est vite fait. Mais Lulu oublie une chose... Je me rapproche de lui en nageant, habile comme un poisson (même si mon ciré plastifié doit, vu de haut, plutôt me faire ressembler à un détritus flottant dans une décharge), passe derrière lui et annonce à sa nuque: « Mais tu oublies que l'homme est un requin pour l'homme. » J'appuie sur ses épaules en y mettant la puissance nécessaire pour le faire couler à pic. Si je suis moins rapide que lui, je suis en revanche plus musclé. La nature est bien faite.
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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyMer 3 Oct 2012 - 13:48

« Survivre seul, c'est élémentaire, ouais. » je ne réponds rien à cette dernière phrase que je juge plus que correcte. De tout temps, c'est certainement ce que l'homme a réussi a faire le mieux. Survivre aux détriments de ses congénères. Et il ne tarde d'ailleurs pas à me le rappeler. « Mais tu oublies que l'homme est un requin pour l'homme. » il s'approche, il s'approche, empoigne mes épaules et les enfonce, mon corps s'évadant un peu plus dans les entrailles du bassin. Il m'enfonce si bien que ma tête vient à en être submergée. Je me laisse faire, cela ne me dérange pas tant que ça, gosse j'avais pris l'habitude. Non, je me laissais couler mes bras flottant dans ce vide, appréciant presque cela. Cependant il était certain que le jeune homme n'allait pas s'en tirer ainsi. Aussi enfantin ce jeu soit-il, je pivotais alors pour faire face au corps de celui ci, battais des bras vers le ciel, pour que mon corps continue à s'enfoncer, et, une fois arrivé à destination, enroulais mes bras autour de ce que je supposais être les hanches du jeune homme, et tirais de toutes mes forces dessus. Bien entendu, celui ci avait bien plus de forces que moi, et c'est certainement l'effet de surprise qui joua en ma faveur, puisque son corps vint alors à s'enfoncer à son tour. L'eau n'était pas agréable, il m'était même presque impossible de pouvoir discerner les trais du jeune homme, seulement des taches engourdis dans une haut poisseuse. La seule chose que je pouvais certifier, et que son corps flottait maintenant en face du mien, et qu'intérieurement, une part de moi restait fière. C'était enfantin. Le terme était parfaitement bien employé.
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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptySam 6 Oct 2012 - 19:18

Forcément, ses bras attrapent ma taille et me tirent vers le bas. Gravité oblige, je coule à pic en prenant soin de fermer la bouche – l'idée même de boire cette eau me révulse. S'il y a encore quelques poissons dans ce merdier, ils doivent vraiment se demander ce qu'on fout. Mes mains trouvent sa tête, sur laquelle j'appuie pour me hisser vers la surface avant de manquer d'air. J'inspire un grand coup l'air glacé du matin (on se pèle vraiment à fond dès qu'on met ne serait-ce que la tête hors de l'eau) et le regarde tandis qu'il émerge à son tour. « Mec, on se les gèle. » Je prends mon inspiration et entame quelques tours autour de lui, comme un requin, le cernant sans le regarder, histoire de me réchauffer, puis je lui jette un regard en coin. Faut vraiment qu'on se barre de cette banquise. « Le dernier arrivé au sable roule une pelle à l'autre. » Je pars en brasse dans mon ciré trempé, direction le sable gelé. Le soleil s'est levé pour se cacher immédiatement derrière les nuages, résultat: tout est froid, et le vent qui souffle à la surface de l'eau n'arrange pas les choses. J'ai laissé Lulu derrière moi avec ma dernière phrase – peut-être qu'il la médite ou qu'il ne comprend absolument pas ce qui m'a pris, je suis pourtant sérieux. J'ai bien vu, depuis qu'on se connait, je suis pas totalement aveugle. Je crois bien qu'il me prend pour un hétéro un peu coincé sur le sujet, qu'il me chambre silencieusement avec ça. C'est faux, je suis seulement un bisexuel toujours surpris. Mon ciré m'empêche de nager aussi vite que je le voudrais et je le retire en le calant entre mon caleçon et mon jean, en espérant que ça tienne. Ce ciré est trop ringard pour que je prenne le risque de le perdre.
Lulu

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MessageSujet: Re: risky business. (01/10 - 07:45)   risky business. (01/10 - 07:45) EmptyDim 7 Oct 2012 - 16:22

Et je m'enfonce. C'est boueux, c'est pâteux, c'est désagréable. Pourtant je m'enfonce, d'abord involontairement, puis à l'aide de mes bras. Je crois que, au fond, tout au fond, j'aime cette sensation. Vous savez, ce genre de rêve où, sur un fond des plus obscurs, vous vouez voyez simplement tomber. Vous pouvez même sentir une peur paralysant vos tripes. Mais vous êtes là, pourtant, dans votre lit, bien à plat, et vous tombez. C'est stupide. Je crois que cela a un rapport avec le fait d'avoir le vertige, du moins c'est ce que l'on a pu me dire. Pourtant, j'ai déjà rêvé, j'ai déjà rêvé de toute ça, mais n'a jamais eu le vertige pour autant. C'est stupide. Alors je m'enfonce, entrainant bientôt le corps du jeune homme dans cette marée boueuse, lourde de sens, peut-être par vengeance. Ou peut-être parce que je souhaite qu'il vive cette expérience avec moi. Peu importe la raison, la seule chose que l'on peut maintenant remarquer est son corps s'engouffrant un peu plus dans les profondeurs du lac, le mien déjà bien plus bas. Il ne tarde d'ailleurs pas à m'enfoncer un peu plus, prenant appui sur le haut de me crâne pour se hisser jusqu'à la surface. Merde. Je manque d'air. Je n'ai jamais été de ceux qui arrivent à retenir leur respiration trop longtemps. Peut-être parce que je ne suis pas le plus sportif ni le plus endurant. J'aime le sport, à petite dose. Non, je préfère l'art. Dépenser son âme, sa créativité plutôt que son corps. Je remonte alors à la surface, prenant un bol d'air frais. Frais, oui, c'est bien le mot. « Mec, on se les gèle. » j'approuve intérieurement ses paroles mais n'en dit rien. Très certainement pour lui faire croire que je ne ressens pas, que je ne ressens rien. Sauf que c'est un mensonge, peut-être même plus à moi même qu'à lui. Je le vois déjà s'éloigner, pourtant je reste là, bête, tentant de surplomber comme je le peux le lac, à l'aide de mes bras, comme de mes jambes. « Le dernier arrivé au sable roule une pelle à l'autre. » vraiment ? Mes yeux roulent un instant sur le ciel qui nous sert d'immense plafond, décryptant les nuages. Je suis déjà à bout de souffle, mais je ferai de mon mieux. Alors, je me lance à ses trousses, dévalisant l'avance qu'il pouvait avoir sur moi, le rattrapant seulement à l'aide de mes bras, enfin, si rattraper était réellement le mot. J'étais encore derrière lui, attrapais son pied pour le tirer en arrière avant de le contourner. Sourire innocente. Mais c'était déjà trop tard, et le bord s'approchait un peu plus. Je pouvais sentir le sable se glisser entre mes doigts de pieds. « Ex æquo. » murmurais-je, là, debout, mains appuyées sur mes genoux, reprenant une nouvelle fois mon souffle. J'étais tout sauf un des plus sportifs de cette aventure, définitivement...

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