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 down the road - jeudi 4 octobre, 9h40

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Otello

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MessageSujet: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyLun 1 Oct 2012 - 14:52

ASMAA

Casque greffé sur les oreilles, quelques mèches se collant à mon front humide, lèvres entrouvertes, pommettes rosies par la différence de température entre mon corps et le vent frais qui cingle mes joues et court le long de mes membres aux muscles tendus, j’enchaîne les foulées sans jamais perdre le rythme. Touchant à peine le sol, j’avance, gratifiant les rares promeneurs d’un bref regard, je me contente de fixer droit devant moi sans prêter attention à autre chose qu’au tempo explosant contre mes tympans. Musique à fond, c’est comme ça que je cours, c’est comme ça que j’ai toujours couru. Je ne connais pas autre chose que ce décor qui défile à toute vitesse de chaque côté de mon être sur une B.O prédéterminée. Ça hurle, ça me brûle, à mesure que mes poumons prennent feu. Bientôt les pavés inégaux cèdent place à une terre battue que je savoure chaque fois que la pointe d’un pied s’y pose. Le décor change, et les ternes sont vite supplantée par le violet et mauve des champs de lavande. Ce n’est pas la première fois que je fais ça, et rien n’est laissé au hasard, ni le choix de musique, ni le choix de l’itinéraire. Je suis toujours tranquille à ce moment de la journée, en parcourant les sentiers improvisés par les roues des tracteurs d'antan, et au centre, j’y trouve toujours la prairie où je finis par m’écraser sur le sol pour reprendre ma respiration. Une agréable pause en solitaire, loin de tout, carotte qui me permet d’avancer encore et toujours tandis que mes muscles me brûlent et que l’intégralité de mon corps se couvre d’un fin voile de transpiration. J’avance, conscient de ne plus être bien loin, je tiens bon, fixant mon regard sur ce carré de lavande derrière lequel je sais que je trouverais ma terre promise. J’accélère, puisant dans mes dernières forces, désireux d’achever ma course en un sprint. Je pousse, je pousse, et lorsque la clairière se dévoile sous mes yeux, et que je passe en roues libres, incapable de m’arrêter de moi-même, j’avise, paniqué, ce corps étendu sur ma trajectoire, à un mètre à peine, que je ne saurais éviter... Sauf si... Malgré la faible distance qui me sépare de l’être au sol, j’appuie sur la pointe de mes pieds en pliant les jambes, suffisamment pour sauter au-dessus du corps, le frôlant à peine, l’évitant de toute justesse, avant de me réceptionner comme je peux, et d’achever ma course sur une cheville douloureuse. Le coeur battant à tout rompre, je me courbe, les mains sur les cuisses, le front moite, tentant de reprendre une respiration définitivement perdue, tandis que derrière moi, Asmaa -puisque j’ai tout de même identifié celle que j’aurais pu tuer- s’est-elle au moins rendue compte de ce qui vient de se passer ?
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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyLun 1 Oct 2012 - 18:05

OTELLO
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NIVEAU I
J'marchais. Encore. Et encore. Constamment. Quelqu'un de normalement constitué se serrait arrêté et aurait réfléchi. Moi j'suis pas normalement constituée. Alors j'continuais ma route. Il faisait quand même froid. Il faisait noir. J'savais même pas quel heure il était. J'avais juste une lumière venue d’ailleurs qui guidait mes pas – heureusement qu'elle était là, elle. En parlant de venue d'ailleurs, j'avais l'impression même que des formes extraterrestres se faufilait dans le champs de lavande. Encore une fois, quelqu'un de normalement constitué n'aurai jamais suivi ces choses un peu vertes, à l'aspect tout gluant, marchant en allant et venant de haut en bas, avec des tentacules et, tant qu'on y était, une multitude d'yeux. Sauf que blablabla constituée. Une fois arrivée hors du champs – impossible de dire où avec tout ce noir – leur trace avait disparu. « Héééééééééé » J'avais eu beau crier, personne. Sauf moi, paumée, mais terriblement là. Quand soudain, je sentit une chose sur mon épaule. Alors là, j'ai pris mon courage à deux mains et par les couilles, et j'me suis retournée. BIM, une claque dans la gueule. Enfin, on ne pouvait même pas appeler ça une gueule, c'était pire. C'monstre, il avait au moins quatre yeux, trois bras, cinq jambes et une énoooooorme bouche. Baaah comment j'ai fais pour toucher ça. Bref, le truc horrible, mais en fait, pas si horrible. Nan. Même pas. Parce que, quand il s'est mit à parler, maaaaaaaaaaan la petite voix ! Il était tout mignon en fait et paumé aussi. Alors j'ai essayais de le raccompagner jusqu'à chez lui, mais j'ai pas réussis. L'histoire s'est terminée quelques dizaines de minutes plus tard, quand mon corps s'étala à terre de lui même. Crevée, ça non je ne l'étais pas, au contraire, mais ma descente était telle que mon corps partit en arrière. Après j'crois que ouai, j'me suis endormie. Bah non, j'suis pas étendue dans la prairie comme ça, à 9h du mat, le lendemain matin, juste pour le plaisir. Sauf que, bon, j'suis pas dans la capacité de raconter tout ça en détails. J'me souviens plus de rien, ou presque rien. J'me souviens même pas d'être sortie, en pyjama, la veille au soir. Ce matin, le réveil fut brusque. En fait, j'avais l'impression d'avoir sentit le 'danger' quelques minutes plus tôt. Ouai, je mettais réveillée, sentant que quelqu'un allait arriver, sauf que, mal de tête, accompagné d'une descente monstrueuse, je ne m'étais pas inquiétée. Deux minutes plus tard, de nouveau étendue, j'ai bien failli me faire écraser par un mec. Le temps de réagir, je restais plantée là, les yeux fermées, puis je mis mes mains devant ceux-ci. Pour vérifier. Si j'étais encore vivante. C'est le cas. Je lâchais alors un soupire de soulagement, osant enfin ouvrir les yeux. « Mais... mais qu'est-ce que... » J'arrivais pas à m'exprimer. Je voyais le ciel bleu au dessus de moi et une tonne de questions m'arrivèrent. « Qu'est-ce que j'fous là ? Qu'est-ce qui s'est passé ?... » Je tournais la tête vers le principal intéressé, dégageant mon visage de mes frisettes. « T'es qui toi ? » Lui demandais-je doucement, une voix de matin quoi. Mis à part un candidat évidemment. J'me souvenais plus d'avoir vu sa tête jusqu'ici, même après une semaine...
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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyLun 1 Oct 2012 - 19:18

Je suis encore entrain de tenter de ne pas m’effondrer dans la minute faute de pouvoir convenablement respirer, lorsque j’entends la belle aux bois dormants s’éveiller. C’est une blague, n’est-ce pas ? Elle n’est pas sérieusement entrain de s’interroger sur les raisons de sa présence ici ? N’est-ce pas ? N’est-ce pas ? Pourtant je l’entends geindre derrière moi, et brusquement me demander qui je suis. Toujours plié sur moi même, ma tête se décale de mon corps pour lui jeter un oeil, à l’envers. « Tu plaisantes ou bien tu as encore plus mauvaise mémoire que moi ? » je demande, sans trop y croire. Et pourtant, elle a vraiment l’air sérieuse. Alors je me redresse, passant un revers de bras contre mon front moite, avant de me retourner vers elle. « La soirée guinguette. » et j’avance d’un pas. « Tu m’as abordé en me trouvant bien trop classe. » encore un pas. « Jusqu’à ce que Gina ne s’impose en t’appelant Kirikou. » encore un pas, et je remarque qu’elle est en pyjama. « Alors, tu as pris la fuite, me laissant seul avec le fauve. » Un dernier pas, je ne suis plus qu’à quelques centimètres, la surplombant de toute ma hauteur. « Otello. Et toi tu es Asmaa. Et tu es en pyjama au milieu de la prairie. » je poursuis en fronçant les sourcils, tentant de trouver tout seul la raison à cette situation plus qu’étrange. Je jette un coup d’oeil à la ronde, comme si la solution pouvait se trouver là, quelque part, tapie dans l’ombre. Mais rien. « Pourquoi es-tu en pyjama au milieu de la prairie ? » je finis par l’interroger, à défaut de trouver la solution tout seul, comme un grand. « Tu as passé la nuit ici ? Tu vas bien ? » et ces questions n’ont rien d’accusatrices, elles dénotent, au contraire, d’un réel soucis de ma part. Elle doit être morte de froid ! Alors, j’arrache le pull qui me cingle les hanches, et le lui tend. Le soleil a beau se lever depuis un moment déjà, on ne doit pas dépasser les 13 degrés.
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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyMar 2 Oct 2012 - 0:04

« Tu plaisantes ou bien tu as encore plus mauvaise mémoire que moi ? » Je secouais ma tête de droite à gauche comme seule réponse, qui, évidemment, veut dire que je ne plaisantais pas. J'aimerais, beaucoup, mais non. Je n'avais plus aucun souvenir de lui et, à moins de m'aider, je ne pourrais pas même lui dire la première lettre de son prénom. « La soirée guinguette... Tu m’as abordé en me trouvant bien trop classe. » J'ouvrais la bouche, légèrement, je crois bien que ça me revenait. Oui, Kirikou. « Jusqu’à ce que Gina ne s’impose en t’appelant Kirikou. ... Alors, tu as pris la fuite, me laissant seul avec le fauve. » Je secouais cette fois ma tête de haut en bas, mais restant toujours muette. Je m'en souvenais. J'étais mal fringuée pour elle et après, j'ai fais la connaissance de Dagmar. « Otello. Et toi tu es Asmaa. Et tu es en pyjama au milieu de la prairie. » Otello, c'est vrai, Otello... « Je m'en souviens... maintenant ». Je baissais les yeux pour voir effectivement mon pyjama. J'avais presque les larmes aux yeux, mais j'essayais de le cacher. Comme j'essayais de cacher ma honte. Je filerais bien à l'anglaise, mais je ne pouvais pas. Alors je cachais mon visage entre mes mains. « Pourquoi es-tu en pyjama au milieu de la prairie ? » Je haussais les épaules, gardant mon visage couvert. « Je sais pas... » Lui répondais-je d'une petite voix. Je ne savais vraiment pas, aucune idée. Je me doutais bien que c'était à cause du Khat. Allais-je seulement lui dire ? « Tu as passé la nuit ici ? Tu vas bien ? » Je découvrais mes yeux, pour voir qu'il était près de moi. Mes yeux étaient rougis. « J'sais pas. Je pense. Je sais pas... » Répétais-je, cette voix, avec une voix cassée. Non je n'allais pas tellement bien comme les drogués redescendant de leur trip. J'suis pas en manque, j'ai appris rapidement à consommé peu, mais régulièrement, tout les deux ou trois jours. Tel ou tel jour, périodiquement. « Merci » Soufflais-je en attrapant le pull qu'il me tendait, que je passais immédiatement. C'est vrai que, maintenant qu'il me le passait, je ressentais le froid. « Tu dois... » Commençais-je, en me frottant les yeux. « Tu dois me prendre pour une folle ? » Lui demandais-je, en fronçant les sourcils. Ma hantise. Oui, il devait me prendre pour cinglée.
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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyMar 2 Oct 2012 - 1:34

Elle se souvient, mais ça ne me rassure pas tellement. Elle semble si fébrile, si anxieuse, peut être même honteuse, et à mesure que je m’approche je constate à quel point ses yeux semblent rougis, comme si elle avait pleuré, ou au contraire, qu’elle s’apprêtait ou se retenait de le faire. Je poursuis néanmoins mes questions, espérant y trouver quelques réponses qu’elle ne m’apporte pas. Elle ne sait pas. C’est ce qu’elle ne cesse de me répéter tandis que je m’acharne. Je dois lui paraître sadique, alors que je ne fais que m’inquiéter, rien d’autre. D’ailleurs, en arrivant à sa hauteur, et constatant la finesse de sa tenue de nuit, je détache le pull qui pendouille à mes hanches, pour le lui offrir. Je m’attends presque à ce qu’elle le refuse, comme l’aurait fait une Janka ou une Zofia, deux des rares exemples féminins que j’ai au sein du nid. Mais au contraire, elle s’en empare, et le passe rapidement, sans omettre de me remercier. Je me contente de lui sourire rapidement, alors que dans mon crâne, un milliers de scénarios visant à expliquer la situation tournent en boucle. En vain. « Tu dois... Tu dois me prendre pour une folle ? » bégaye-t-elle avec anxiété. « La frontière entre la folie et le génie est très mince. » je lui réponds alors, doucement, en la rejoignant au sol. « Tu n’es pas plus folle qu’une autre, juste un peu perdue. » C’est ce qu’elle est, non ? D’une main, dans son dos, je décris des va-et-vient en tentant de la réchauffer. « Si tu me disais ce dont tu te rappelles, afin qu’on puisse en déduire ce dont tu ne te rappelles pas ? » Je propose, toujours doucement, ne souhaitant pas la brusquer. « A moins que tu préfères que je ne te raccompagne jusqu’à l’école ? Je pourrais t’y préparer quelque chose de chaud ? » mais je doute qu’elle ait envie de croiser du monde pour l’instant, alors qu’elle a déjà du mal à affronter la mienne, de présence.
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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyMar 2 Oct 2012 - 22:49

« La frontière entre la folie et le génie est très mince. » Malgré mes larmes imminentes, je laissais échapper un léger rire, avant de ressentir une nouvelle fois tout le malaise qu'il m'était possible d'avoir en ce moment. « Peut-être, mais j'crois que j'suis coincée du mauvais côté de la frontière... » Lui répondais-je, tout en le regardant s'asseoir à côté de moi. « Tu n’es pas plus folle qu’une autre, juste un peu perdue. » Je me contentais de le regarder, mes yeux toujours rougis, mais mes larmes finalement contenues. J'étais un peu mal à l'aise de le sentir frotter mon dos, mais en même temps je ne pouvais pas l'empêcher de le laisser faire. Mine de rien, il me réchauffait et c'était le principal. Je n'allais pas cracher dessus, surtout pas quand finalement, je m'étais retrouvée en pyjama, dehors, depuis quelques heures maintenant. « Si tu me disais ce dont tu te rappelles, afin qu’on puisse en déduire ce dont tu ne te rappelles pas ? » Ce dont je me rappelle ? C'était déjà très compliqué, rien qu'à l'entendre parler, oui, je ne me souvenais de pas grand chose. Si peu. Je détournais mon regard alors, fronçant les sourcils, essayant de faire tomber la barrière bloquant ma mémoire. « A moins que tu préfères que je ne te raccompagne jusqu’à l’école ? Je pourrais t’y préparer quelque chose de chaud ? » Je secouais immédiatement et vivement ma tête de droit à gauche. « Non ! T'as pas à faire ça... Et puis ça va ! » Lui répondais-je, affirmant cette idée que je n'aimais pas abusé des autres, même si c'est l'autre qui me le propose. Trop bonne, trop conne, peut-être, mais j'préférais être ainsi qu'être méchante. « Je me rappelle avoir enfilé mon pyjama... » Ouai, ça je m'en souvenais. « Après j'me souviens d'avoir vu un truc vert, un truc horrible. Je l'ai suivi, mais je sais pas où... » Je passais une main sur mon visage, soufflant. « Tu ne le racontera à personne, hein ? » Je préférais m'en assurer. Je ne le connaissais pas, Otello, il pouvait très bien être du genre à tout raconter dans le dos des autres.
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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyMer 3 Oct 2012 - 0:23

« Peut-être, mais j'crois que j'suis coincée du mauvais côté de la frontière... » me répond-elle, pessimiste, comme je pensais être le seul capable d’être. J’aime à penser que non, la folie n’existe pas, que folie bien maîtrisée peut être génie. Ce n’est pas parce qu’un esprit ne se trouve pas dans la norme établie qu’il est forcément déficient, n’est-ce pas ? C’est le refrain que je me répète depuis ma conversation avec Ismay, lundi. Conversation dont je ne suis pas sorti indemne. Toutefois, ce n’est pas le problème, ici, je dois me concentrer sur ce qui se joue en cet instant, et ne surtout pas partir en conjoncture névrotique. Je cherche à la réchauffer et l’apaiser, lui proposant mon aide pour lui permettre de retrouver la mémoire, et si elle ne veut pas, je peux la ramener au chaud, si elle le désire. « Non ! T'as pas à faire ça... Et puis ça va ! » Sa réponse me semble trop empressée pour un simple soucis de ne pas m’incommoder. Aussi, j’imagine qu’elle a besoin d’un peu de temps avant d’accepter de retourner vers les autres. Je ne suis pas pressé, ça tombe bien. C’est alors qu’elle entreprend de fouiller sa mémoire, m’offrant, par la même occasion, ses maigres souvenirs. Le pyjama, et puis l’horrible chose verte qu’elle aurait suivie... Je fronce les sourcils, tâchant de trouver un sens à tout cela, lorsqu’elle reprend la parole, s’inquiétant d’éventuels bavardages. « Tu as ma parole. » je lui affirme armé d’un sourire rassurant. Je ne suis pas le genre de type à colporter des racontars, encore moins lorsqu’on me demande de me maintenir au secret. Et Dieu sait que je suis apte à le faire... Durant de très longues années, si nécessaire. « Après avoir enfilé ton pyjama, tu te souviens être allée te coucher ? » je lui demande cherchant à ranimer le reste de ses souvenirs. « Peut-être même t’es-tu endormie ? Est-ce la première fois que ça t’arrive ? » somnambulisme ? Fièvre ? Je touche son front, discrètement, mais elle a l’air plus gelée que bouillante. Qu’est-ce qu’elle ne me dit pas ?
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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyMer 3 Oct 2012 - 10:33

Pessimiste, je ne l'étais jamais en temps normal, sauf après une descente un peu trop brusque, ou plutôt une descente tout court. Ce sentiment, d'intense mal être s'abattant sur mes épaules et la non envie de me mélanger aux autres. « Tu as ma parole. » J’esquissais un sourire, rassurée. Une parole n'est qu'une parole, de nos jours, mais je le croyais volontiers. Son sourire avait achevé de me convaincre. Alors je le laissais volontiers essayer de sonder les méandres de mon esprit, dont seuls quelques brides me restaient. « Après avoir enfilé ton pyjama, tu te souviens être allée te coucher ? » Je pinçais légèrement mes lèvres en guise d'aide à la réfléxion. Je secouais ma tête de gauche à droite. « Non. J'me souviens d'avoir rigoler avec quelqu'un, mais qui ? » Comme il l'avait bien remarqué, je n'avais pas retenu des tonnes de prénoms, mais plus encore, il me serait impossible de décrire le visage de cette personne. « Peut-être même t’es-tu endormie ? Est-ce la première fois que ça t’arrive ? » Je souriais si finement, si rapidement et si timidement qu'il ne pourrait pas le voir, puis quand même temps, je baissais ma tête et les yeux sur mes mains. Juste l'espace de quelques secondes. De reprendre mes esprits. « Non ». Je le regardais cette fois dans les yeux. Je me sentais obligée. Ca rimait à rien tout ça. Je le laissais m'aider, mais j'savais pertinemment que la drogue prise hier soir était la clef de ce mystère. Qu'elle est toujours la cause de mes agissements bizarroïde. De ma folie... Mais je ne pouvais pas lui dire. J'pouvais pas lui dire ça, hein, 'Tu peux garder un secret ? J'suis une putain de grosse droguée ! Une vraie toxico ! Voilà pourquoi j'me réveille en plein milieu de l'herbe. La semaine prochaine ça sera sur la place. T'inquiète, j'ai l'habitude !' Je ne pouvais pas, vraiment pas lui dire ça. J'risquais quoi en lui racontant ça ? Au delà d'un regard oblique de sa part, ou d'la part des autres, une visite de la police à ma sortie du jeu ? Une amende ? D'la prison ? Comment lui expliquer alors, que j'avais l'habitude ? Je pris mon courage à deux mains et regarda sur Otello la présence de son micro, que je pris, enfin, que je lui arrachais presque sous le stress et je le lançais loin, assez loin pour que l'on ne nous entende pas. Moi j'en ai pas de micro. Je me penchais alors à son oreille, avant d'avoir pris mon inspiration. « Je... Je prend du Khat... »
Otello

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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyMer 3 Oct 2012 - 23:54

J’essaye de comprendre ce qui lui est arrivé, mais j’avoue que de toutes les hypothèses qui défilent sous mon crâne, aucune ne parvient à me satisfaire. Il faut dire que sa réaction n’est pas vraiment celle d’une personne paniquée qui se réveille en pleine cambrousse sans plus aucun souvenir de la veille. Elle a plus l’air gênée, honteuse, que réellement apeurée. Elle me parle de quelqu’un avec qui elle aurait rit après la session d’enfilage de pyjama, sans parvenir à lui fournir une identité, ce qui nous aurait peut être permis d’entrevoir une suite logique. Bien que j’imagine mal quelqu’un s’amuser à mettre de la drogue dans le verre à eau d’Asmaa, tout est envisageable, n’est-ce pas ? Je lui demande si elle s’est endormie. Pas de réponse. Si c’est la première fois que ça lui arrive. Une réponse. Non. Non, ce n’est pas la première fois que cela se produit. Un aveu qu’elle me fait en me regardant, sans plus cacher son visage. Je tente de réprimer toute réaction, mais je ne parviens pas à retenir un froissement de sourcils. Qu’est-ce que ça veut dire ? Elle hésite, se tord, mord sa lèvre, le regard dans le vide. Autant de détails qui m’informent qu’elle est entrain de peser le pour et le contre d’un deuxième aveu, certainement plus explicite celui-là. Et brusquement, sa main s’accroche à mon col, et elle m’arrache un bout de micro pour l’envoyer voler ailleurs. Sérieusement ? J’observe la petite chose noire décrire un arc de cercle, avant de disparaître au loin. Qu’est-ce que je risque, maintenant ? N’est-ce pas une violation d’un des commandements de Cupidon ? J’en sais rien, et cette préoccupation me quitte bien vite au profit du soucis et de l’inquiétude que je nourris envers Asmaa. D’ailleurs, cette dernière se penche à mon oreille pour m’y souffler quelque chose. Du Khat ? Je ne suis pas certain d’en avoir déjà entendu parler. Mais à ça façon de le dire, je comprends qu’il s’agit d’une drogue, et vu les précautions qu’elle a prit avant de me l’avouer, une drogue illégale. « Pourquoi ? » je lui demande, alors, sans autre précision pour ne pas attirer l’attention. Pourquoi ? Parce qu’on a tous une raison de commencer, on a tous une raison de poursuivre. Je veux connaître la sienne. Il ne s’agit pas d’une façon de la juger, juste de la comprendre. Cela dit « Si tu ne veux pas m’en parler, je comprendrais totalement… » parce que ce n’est pas le genre de sujet qu’on aborde autour d’un café le matin, et parce que, finalement, suis-je autre chose qu’un inconnu à ses yeux ?
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MessageSujet: Re: down the road - jeudi 4 octobre, 9h40   down the road - jeudi 4 octobre, 9h40 EmptyJeu 4 Oct 2012 - 22:55

J'aurai très bien pu continuer lui parler, faisant semblant de ne pas savoir pourquoi j'étais arrivée ici même. J'aurai très bien pu lui dire que oui, c'était la première fois que cela ne m'était jamais arrivé. C'est ce que j'aurai fait en temps normal et pourtant, ce n'est pas sortit de la même manière de ma bouche. C'était vraiment mon courage que je tenais à deux mains, pour lui raconter ce genre de choses. Alors je lui dis. Je prend du Khat, sans réellement me demander s'il savait ce que c'était ou non. Parce que moi j'ai l'habitude, mais cette drogue n'était pas des plus connus. Pas en France en tout cas. En tout cas, je savais bien qu'à ce moment même, Otello ne comprendrait pas tout. Personne ne pourrait vraiment comprendre ce qui m'arrivait, quoique apparemment, cela se voyait tout de même que mon comportement changeait un peu trop souvent. « Pourquoi ? » Sa question ne m'étonnait pas le moins du monde. Pourquoi ? Avais-je seulement une bonne raison d'avoir commencé ? Oui, évidemment, même des raisons multiples. Je m'étais éloignée de son oreille, évidemment et à présent je le regardais, timidement. « Si tu ne veux pas m’en parler, je comprendrais totalement… »  J'esquissais un sourire de coin. C'est moi qui ait commencé, j'allais finir. Je bougeais doucement ma tête de droit à gauche. « Maintenant tu sais. J'vais pas m'arrêter là... » C'est sûrement comme les bonnes histoires. On ne veut pas s'arrêter juste avant la fin. On veut la connaître, la finalité de tout. C'est pareil pour là. « À la base j'ai commencé parce que j'voyais ma famille en consommer. C'est une … d'origine africaine. On en consomme souvent, quotidiennement, mais pas à forte dose. » Remplacer les trois petits points par le mot drogue. « Ça se mâche. » Précisais-je. Autant dire que cela ne faisait pas effet directement, mais l'effet s'étalait sur la durée. « Au début, mais finalement j'ai augmenté les doses, parce que... » Je le considérais un instant, pointant mon regard dans le sien. « J'me trouve trop timide. Beaucoup trop. C'est une façon de la contourner pendant quelques heures et de devenir un moi... Plus sociable. » Contourner ma timidité, oui. Oublier et devenir super sociable. Ca fonctionne, mais finalement, ça me conduisait à de tel extrême que j'en venais à me réveiller en plein milieu d'un champs, ou d'une prairie.

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