Mes amis quel prime. J'ai cru qu'on allait assister à un crêpage de chignon en live ou même pire, il n'empêche que la Barbie Rose rock'n'roll m'aurait bien fait rire, même s'il fallait avouer qu'elle était franchement dégueulasse d'avoir lancé son tampon usagé à la figure de l'autre tarée, elle aussi – à croire qu'il n'y a que ça cette année dans l'aventure, des tarées. Sinon, dans les côtés du positif de cette pensée post-prime, j'avais empoché 2 000€ ce qui était tout de même une somme non-négligeable et Louis et Fantine étaient restés, notant tout de même la perte de mon cher Dani, Dani je pense à toi et Super-Germaine aussi. Le prime était donc terminé et je me demandais intérieurement ce que la rosette avait bien pu faire pour entretenir son temps libre puisqu'elle avait été interdite de revenir sur le prime pendant une demi-heure, puis n'était, finalement, pas revenue du tout. Je chasse cette pensée de ma tête, baille comme un phoque, j'ai juste envie de retrouver mon lit. Je passe donc par la salle de bain me brosser les dents et enfiler ma tenue de nuit à savoir un calbut et un t-shirt quelconque. Je débarque ainsi dans ma chambre et je remarque, ô vision d'horreur, une touffe rose dépassant de mes couvertures. Rumer se serait-elle encore amusée ? J'sais pas elle pourrait m'avoir légué une mèche de ses cheveux. Je retire alors la couette en mode ninja près à faire face à tout et n'importe quoi et je la trouve là, sous mes couvertures, endormie comme un bébé – même si elle est loin de me rappeler la tête d'un bébé soyons clairs. Je fronce les sourcils. J'espère que Sissi ne va pas arriver de sitôt. Je lui plante alors mon index dans l'épaule, pas de réponse. Bon, ma vieille tu vas pas squatter m-o-n lit bien longtemps. Je me hâte vers la salle de bain, remplit mon gosier d'eau et retourne dans la chambre, les joues gonflées de liquide. Une fois arrivé au dessus de ma victime, j'hésite. Elle va sûrement me hurler dessus après, ou alors se marrer aux extrêmes. Mais en imaginant la scène que j'offre, j'éclate de rire. Et je l'arrose. Un cri s'ensuit. Au secours. J'ai signé mon arrêt de mort. Appelez les flics ça risque de mal finir.

Une réaction pareille était totalement prévisible de la part de pinkhead. Je ne me serais pas attendu à moins de sa part. Elle se redresse comme un cadavre sorti de son repos éternel, la gueule effarée, les yeux en mode Irma dans Kuzko. Elle gueule comme un putois, ça aussi fallait s'y attendre. J'ai comme qui dirait un instinct primaire qui me dit de prendre mes jambes à mon cou mais comme un con, je ne le fais pas, je la regarde criser dans m-o-n lit, à me marrer comme un gosse. Elle me fusille du regard, toujours redressée sur le lit quelque peu humide désormais. Puis soudain, alors que j'aurais du m'y attendre, elle commence à me prendre en course-poursuite dans toute la chambre. Histoire de bien réveiller tout le monde, on gueule, elle de rage, moi de peur ou de quelque chose qui s'y apparente. Je ne sais pas vraiment si on peut parler de peur lorsqu'un monstre rose enragé vous court après. C'est tout à fait différent. Elle crie alors qu'elle va me castrer, je déglutis. J'suis sûr que si elle le voulait vraiment, elle en serait capable cette tarée. Finalement, elle se résigne alors que pourtant je ne peux pas me vanter de mes talents de coureur hors-pair. Elle se laisse tomber sur le lit, démotivée par ce petit marathon improvisé. Après tout elle n'avait pas à dormir dans m-e-s draps. Je la vois alors retirer son haut, mes yeux deviennent des soucoupes volantes. Elle se met les seins à l'air, d'accord. Boh vous savez moi des seins je trouve ça beau mais à part ça j'suis pas comme tous ces mecs qui n'ont qu'une envie c'est d'y fourrer leur nez ou leurs mains baladeuses. Alors je la regarde, perplexe. Les mecs, soyez jaloux, j'ai une meuf à poil dans mon pieu. Elle me demande de lui filer ses affaires sinon elle m'assure qu'elle restera ainsi. J'hausse les épaules. Elle me parle de ma colo bleue, ouais ça c'était prévu mais pas que tu dormes dans mon lit. Je m'avance alors vers mon lit et me laisse tomber sur celui-ci, à coté d'elle. Toujours les seins à l'air la meuf. « Tu sais, c'est pas ça qui va faire lever le petit oiseau dans mon caleçon » je fais, amusé. Alors non ça ne me dérange aucunement d'avoir des seins qui se baladent sur mon lit. Je m'en fous. Je désigne la boite de teinture bleue à côté de mon lit. « Bon alors cette teinture ? » je demande, impatient et amusé qu'elle reste à poil. Note à moi-même : je n'ai jamais touché de sein. Alors je touche. Rapidement mais délicatement. « Désolé j'voulais voir ce que ça faisait » je fais, quelque peu gêné sans vraiment l'être, c'était juste pour la forme.

Je ne pense pas que Rumer s'attendait à ce que je cautionne son monokini. Mais sérieusement, qu'est-ce que j'en ai à foutre de voir deux seins nus se balader au-dessus de mon lit, hein ? J'allais pas faire un arrêt cardiaque ni encore moins bander comme un cheval, c'était pas ça qui faisait lever Popol comme on dit par chez moi – oui je sais c'est très relevé. Je lui assure donc que sa nudité ne me dérange aucunement parce que bon c'était pas vraiment ce genre de chair qui me faisait de l'effet. Elle se fout à rire et me signale que même si elle était blonde elle savait la définition d'homosexuel. Je lui demande alors où est cette teinture tout en observant ses seins, petits mais parfaits – du moins ce que je peux en savoir ou en dire. Elle me fout la boite de teinture entre les mains. Je m'esclaffe lorsque je l'entends gueuler sa phrase débile. Je retourne le pot dans mes mains et tâche de lire de quoi il s'agit, c'est bien de la teinture bleue, sait-on jamais qu'elle veuille me faire une mauvaise blague. Dans ma tête se construit alors une toute nouvelle réflexion : je n'ai jamais touché de seins. J'ai envie d'essayer, alors j'essaie, je tâte les siens, de seins. Je m'excuse alors pour la forme après avoir retiré mes petites mains baladeuses. Elle me répond qu'il n'y a pas de problème et puis que.. si j'ai envie de fourrer mon doigt dans son couloir féminin, que je pouvais tout de même prévenir. Alors là j'éclate de rire, je ne sais plus me ravoir. Puis je redeviens sérieux, d'un coup. « Sérieux, je peux ? » je demande, ne laissant paraître aucune once d'ironie ou de vaste blague sur mon visage, tandis que je passe la boite de teinture d'une main à une autre. « Bon tu t'mets au travail, cochonne ? » je lui demande, amusé.